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EAN : 9782752904133
284 pages
Phébus (20/03/2009)
3.08/5   68 notes
Résumé :
La narratrice grandit dans une atmosphère lourde de non-dits, dans une maison écrasée par le silence, dont les murs de pierre suintent le mystère… Son père n’est qu’une ombre solitaire. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions, mais on est taiseux dans le Finistère. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance, mesurer l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'aime pas abandonner un livre mais j'aime encore moins reconnaître que la plume est belle et pourtant m'ennuyer et ne prendre aucun plaisir à la lecture. le style de ce livre n'est pas celui que j'avais envie en ce moment de retour de vacances, j'ai mal choisi ma lecture et m'en veux de faire une critique négative alors que j'ai bien conscience que le moment y est sans doute pour beaucoup.
L'ennui est ce que je retiens de ce livre que j'ai , je l'avoue, à plusieurs reprises, lu en diagonale.
Le côté sombre qui est plutôt un critère de sélection habituellement a été ici source de mal être.
Je referme donc ce livre non seulement insatisfaite mais aussi avec un sentiment de culpabilité de n'avoir pas su adhérer à cette histoire ...
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La narratrice est née sur le tard dans une famille où elle n'était pas la bienvenue. Nous sommes en Bretagne dans les années 50. Entourée d'une soeur souffrant d'un handicap mental, d'une mère triste et d'un père peu causant (surtout avec elle), son enfance est d'une monotonie à mourir. La seule personne un peu gaie qu'elle côtoie est sa grand-mère Mélie. Pour s'occuper, Marie s'évade par les livres, regarde inlassablement une photo accrochée au mur : celle d'un jeune enfant, le frère de sa mère, mort alors qu'il était enfant. La mort l'obsède, notamment celle des enfants. L'hiver elle vit à Brest, son père travaille à l'arsenal. L'été, elle le passe dans un « penn-ti »(petite maison), non loin de la mer. Un endroit qu'elle aime, mais que ses parents sont contraints de vendre alors qu'elle a neuf ans. Elle travaille bien à l'école, son père est fier d'elle, bien que le manifestant peu.

Ce livre relate les souvenirs d'enfance de la narratrice. J'y ai retrouvé bon nombre de souvenirs similaires aux miens. Plus jeune qu'elle d'une petite décennie, j'ai grandi également dans le Finistère. Pas une fois je n'ai eu à regarder la traduction des mots bretons qui se glissent dans le texte. Bien que ne parlant pas le breton, je les connais, je les ai entendu dans mon enfance. Mais il serait bien réducteur de limiter ce livre à un recueil de souvenirs car c'est bien plus que cela. Marie relate avec pudeur et douleur la longue enquête familiale qui l'a conduite à la découverte des lourds secrets du « Menuisier » (elle ne le nomme qu'ainsi). Cette quête fut difficile mais elle était vitale. Marie sentait inconsciemment qu'elle portait en elle le poids d'un passé qui, malgré elle, influençait ses choix de vie. Il lui fallait connaître l'histoire de sa famille.


Les regrets, exprimés ou sous-entendus, rendent le récit profondément émouvant. Marie s'en veut de n'avoir rien tenté pour aller vers son père, refusant même de répondre aux tentatives de rapprochement qu'il manifestait vers la fin de sa vie. Il n'a peut-être pas su qu'elle l'aimait, ça la rend inconsolable. C'est une lecture prenante et très éprouvante. L'écriture est d'une grande finesse, les mots d'une justesse incroyable. C'est un très beau livre dans lequel bon nombre d'entre nous se retrouveront. Ne sommes-nous pas tous plus ou moins marqués par notre passé familial ?

Un récit bouleversant.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Comme le titre, je peine à définir mon ressenti, je suis prise entre deux eaux, d'un côté j'ai apprécié le style et de l'autre j'ai réellement peiné durant la lecture.

Cette ambiance constante morbide, ce froid entre le père et la fille, cette vie silencieuse, cette douleur et déchirure, ce mot qui revient trop souvent “mort” m'a littéralement glacé les os.

J'avais abandonné le livre aux environs de la page 70 …pendant quelques jours.

Puis j'ai lu quelques avis de la blogosphère, et là je me suis dit : “quel enthousiasme !” aurais-je vraiment loupé une oeuvre magistrale ? je lis : magistral, bouleversant, émouvant etc... alors je me pose autant plus la question ????? sceptique pourtant mais mon courage me permit de reprendre la lecture , je traîne sans réel plaisir, hormis mon amour pour la Bretagne, et le style qui est fort heureusement de grande qualité.

Doucement, j'ai commencé à accepter ce climat pesant, tendu, de cette famille, les non-dits qui flottent comme une douleur éternelle, la psychologie relationnelle –père-fille'- m'a intéressée mais sans plus.

Un roman qui s'étire en longueur pour au final peu de débats, il me restera quoi de ce livre : un souvenir de Bretagne, une relation difficile voire inexistante d'un père pour sa fille.

J'apprends que vers la fin, un soupçon de cause à effet ! Des disparus prématurément qui auraient instauré ce climat… ou je n'ai rien compris au roman, ou cela ne m'intéresse pas de lire un livre entier pour ne pas avoir la révélation et la cause réelle du problème. Je suis restée en interrogation en refermant le livre, tant de pages pour au final ne pas obtenir le coeur du sujet. On tourne, on s'approche, doucement vraiment doucement puis frustration on ne sait pas vraiment le pourquoi du comment.

Ou sans doute la raison exposée ne me semble pas crédible , pourquoi cette petite fille n'a pas fait l'effort d'approcher son père ou ce père n'a pas su apprivoiser sa fille. A cette question je serai bien incapable de vous répondre réellement sans compromettre la vérité qui doit se trouver dans ce livre. Sans doute aussi j'aurais dû me contenter de lire ce roman comme un témoignage, un récit autobiographique, je ne sais pas du tout encore là ce n'est pas net dans mon esprit, serais-je trop exigeante dans mes lectures.

Je reste sceptique ou bien je suis complètement hermétique à ce genre d'histoire, j'ai du louper le coche sur ce coup là. Toutefois, j'ai fini le livre, car l'écriture est belle et la Bretagne, que dire de plus la Bretagne m'enchante donc j'ai craqué pour elle.

Mon avis ne remet pas du tout en cause la qualité de ce roman, simplement c'est mon ressenti personnel, ne voyez aucunement un avis négatif, car j'aurais aimé comprendre plus clairement cette relation difficile, j'aurais souhaité que tout s'éclaire comme par enchantement, et si un lecteur veut bien m'offrir sa lanterne je l'accepte volontiers, car je me suis perdue en chemin, tout simplement, dans les ténèbres de ces pages pourtant fort bien écrites. L'alchimie : écriture + histoire n' a pas opéré cette fois ci. J'en suis navrée. J'attendrais le prochain livre de cette auteure voilà tout pour me régaler pleinement de sa plume.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Marie Yvonne n'est pas un bébé désiré, elle est arrivée tardivement dans une famille qui ne l'attendait pas. Quand elle nait, son père a déjà cinquante deux ans et sa soeur, Jeanne, 18. Jeanne qui déficiente mentalement même si aucun mot n'est donné sur son état. Dans la famille, on compte également Louise, la mère et Mélie la grand-mère.

Marie, alors qu'elle est encore très jeune, se découvre une famille particulière, un père présent mais inexistant, qu'elle n'ose nommer papa et qu'elle appelle le Menuisier, une mère et une grand mère silencieuse. Elle est certaine que ce silence cache un grand et lourd secret. Elle grandit dans une maison remplie de photo de défunts, elle parcourt et admire les cimetières et pourtant pour satisfaire le Menuisier, elle travaille dans à l'école.

Par convenance familiale, elle devient elle aussi taciturne, elle ne laisse échapper aucune émotion, elle n'ose poser aucune question. Elle est pourtant obsédée par le silence et laisse trainer ses oreilles afin de découvrir ce que cache cette morosité.

L'ambiance de ce roman est très lourde, très noire, la mort rode à chaque page. Marie le Gall a une écriture délicate et sensible, nous sommes dans le Finistère dans années 1950, le roman est parsemé de mots bretons (un glossaire existe pour les non initiés). J'ai trouvé ce roman élégant mais cependant un peu trop long, rapidement j'ai eu l'impression de tourner en rond. Cette sensation est accentuée par le fait que ce roman est constitué d'un seul et long chapitre qui semble interminable.

Un roman qui nous plonge dans la Bretagne des années 1950, des personnages et des paysages typiques à ouvrir uniquement si vous voyez la vie en rose.

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Ce roman, le deuxième que je lis de l'auteur et qui est son premier ouvrage, commence avec la mort accidentelle d'un enfant de deux ans ; le ton est donné.
Les souvenirs de sa famille évoqués par Marie le Gall portent l'empreinte omniprésente de la mort ; l'auteur elle-même est fascinée depuis toute petite par les portraits des morts qu'elle regarde jusqu'à les voir s'animer, par le cimetière, par les morts de la famille dont on ne parle pas.
Car nous sommes dans les années 50-60, au sein d'une famille de paysans taiseux dans la rudesse du Finistère rural. Marie-Yvonne, la narratrice naît alors que son père qu'elle n'appelle que «le menuisier » a 53 ans et sa mère Louise, 45. Sa soeur, Jeanne, a 19 ans de plus qu'elle et est atteinte de désordres mentaux ; c'est pourtant d'elle qu'elle se sent la plus proche jusqu'à ce qu'elle soit internée pour le restant de ses jours lorsque l'auteur avait 5 ans. Elle a d'ailleurs écrit un texte magnifique en 2017, « Mon étrange soeur », sur ce lien si fort et si particulier qui l'unit à sa soeur.
Le silence règne dans cette famille, les non-dits empoisonnent les relations et créent une chape de plomb qui écrase cette petite fille qui ne vit qu'avec des vieux. L'atmosphère est très pesante, quelquefois irrespirable jusqu'à la fin insupportable. Ce roman est toutefois bouleversant et douloureux.
Il est fondé sur des sensations, des ressentis, des réminiscences ; ce n'est pas un livre de souvenirs linéaires, donc les évènements relatés ne sont pas chronologiques ; c'est ce qui en rend la lecture difficile ; il faut accepter de se laisser happer par l'émotion sans essayer de tout comprendre ; j'ai eu un peu de mal à le faire.
Ce roman est magnifique par l'amour de la Bretagne et du Finistère en particulier et des Bretons qu'il véhicule ; je vis à une trentaine de kilomètres de Brest et j'ai retrouvé avec plaisir les paysages, les atmosphères, les particularismes, les traditions dont certaines ont perduré jusqu'à maintenant ; je ne regrette qu'une chose, et particulièrement pour les lecteurs non bretons, c'est que tous les noms régionaux utilisés dans le roman sont expliqués dans un glossaire à la fin ; c'est une technique que je n'aime pas car, soit on interrompt sa lecture pour aller chercher l'explication et le fil est rompu, soit on veut rester immergé dans l'atmosphère de ce qu'on lit, on renonce donc à quitter sa page et on perd en compréhension ; mieux vaut les notes en bas de page.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le pâté de campagne était appelé ainsi pour marquer la différence avec le pâté Hénaff, une institution en conserve qui était de tous les repas, y compris et surtout du petit déjeuner, et que chaque bas Breton digne de ce nom avait eu "dans son biberon" avant d'apprendre à l'étaler sur son pain et de le tremper dans son bol. Le pain, c'était une miche appelée "miche de deux". On la coupais avec énergie après l'avoir bénie en traçant un signe de croix sur la croûte et on tartinait les tranches de beurre salé. La motte, d'un jaune soleil vif et luisant, trônait au centre de la table recouverte d'un toile cirée, dans les tons beiges le plus souvent, avec des motifs, un mélange de cerises et d'oiseaux d'un goût douteux. Mais c'était pratique et pas salissant. "Un coup d'éponge !... Impeccab' ! "
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Il était écolo quand on ne parlait pas encore d'écologie. D'une voix tranquille et déterminée, il dit un jour avoir voté René Dumon à la présidentille. Exceptionnellement il y avait du monde dans la cuisine, des voisins. On se tut. A l'écoute de ceux que l'on appelait pas encore les Verts et dans sa conscience de paysan, il pressentait les problèmes à venir, les désastres qui mettraient en péril l'équilibre du monde. Je levais la tête et je le regardais pour la première fois.
Pour la première fois aussi, je fus fière de lui.
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J'entendais parfois les mots syndicats ou "FO". Je les associais sans chercher à en savoir davantage. Je ne sais pas si le Menuisier faisait la grève pour gagner plus de sous. Ce terme n'avait pour moi plus qu'une seule signification. C'était le souvenir de la chaleur douce de la crique de Rostiviec cachée sous les branches des chênes, la brulure du sable gris, les coquillages écrasés et l'odeur de la vase brune à marée basse. "Bourgeois", "patronat" et "prolétariat" n'appartenaient pas à notre vocabulaire. Il y avait seulement les "gros" et les "petits". Je les retrouverais beaucoup plus tard en lisant Zola et son monde de "gras" et de "maigres". L'idée d'inégalité existait et je la comprenais, mais l'abominable notion d'envie n'avait jamais effleuré ces esprits.
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A la TSF, le journaliste disait Sir Winston Chruchill en prononçant "sœur". Je savais bien dans quel cas on employait "sœur" : sœur Isabelle, sœur Philomène... Or je ne comprenais pas pourquoi on disait "sœur" pour un homme. En me forçant un peu, j'arrivais à faire du ministre une religieuse. Après tout, il vivait dans un autre pays, un pays où les hommes pouvaient peut-être devenir bonnes sœurs.
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La photographie est toute puissante, elle nous rend prisonniers. La photographie ne reproduit pas l'instant, elle le vole. On ne lui échappe pas, elle prend la vie. Elle est la vérité de ce qui a été, et qui est encore sous nos yeux, comme si nous faisions partie intégrante de cet espace clos, comme si nous étions là, nous aussi, fixés sur le papier glacé, immobiles, en compagnie muette de celui, de celle que nous regardons dans le calme le plus absolu.
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Vidéo de Marie Le Gall
5 questions posées à Marie Le Gall, à l'occasion de la sortie de son livre La peine du menuisier (Phébus).
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