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EAN : 9782742728220
133 pages
Actes Sud (23/03/2000)
  Existe en édition audio
4.07/5   146 notes
Résumé :
Charles Bertin, qui est né en 1919, a rêvé de sa grand-mère, morte depuis un demi-siècle. Au matin, ce rêve lui est apparu comme le signe qu'il fallait sans délai rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges.

Dans la manière d'un tissage aux laines délicates se compose alors, au fil du voyage, un portrait d'une tendresse si sensible et d'une véracité si évidente que nul ne saurait lire ces pages sans aller aussitôt à ses propres souvenirs, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Les souvenirs d'enfance ont toujours un goût particulier, qu'il soit amer ou plein de miel.
Charles Bertin nous en fait une tendre démonstration dans ce petit livre tout entier dédié à sa grand-mère chez qui il s'est rendu entre 6 et 10 ans pendant les grandes vacances.


C'était à Bruges, cette ville fantastique, pleine d'histoire et d'art.
Alors là, me direz-vous, quoi de mieux !
En effet, ses vacances se déroulaient chaque fois sur le mode du rêve, guidées par une grand-mère fantasque et aimante, à travers les promenades dans les rues, les visites des musées et la découverte de l'architecture, de la peinture et de l'histoire, les escapades à la mer toute proche, les lectures partagées. Mais cet enfant aimait aussi la solitude, et sa grand-mère le laissait profiter de ces moments passés avec lui-même, que ce soit dans le grenier aux trésors d'où les lucarnes permettaient de voir les églises de Bruges ou de rêver à la mer, ou dans l'allée secrète et ombragée près de la maison, lieu de toutes les aventures nourries par les lectures.


La complicité magique créée entre eux se lit avec émerveillement, même si Charles Bertin adopte à quelques reprises un style un peu trop recherché mais malgré tout poétique et plein d'émotions.


Ce livre m'a touchée particulièrement, car il me rappelle tout l'amour que j'éprouvais pour ma grand-mère, et je pourrais faire mienne la prière que l'auteur lui adresse :
« Vous m'avez appris lorsque j'étais enfant qu'il fallait fermer les yeux et serrer les poings de toute son âme quand on désirait quelque chose avec intensité. J'ai fermé les yeux et je serre les poings avec tant de force que j'en ai mal aux jointures.
O ma petite dame, ô mon petit coeur, quand me ferez-vous le signe que j'attends ? »
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Acquis dans mon ancien fief du 19e parisien- Librairie du Parc [ à
proximité de la Cité de la Musique ]--Novembre 2012...

Une petite merveille de tendresse et de lumière, prodigue en poésie et
quelque mélancolie ( qui attendait sagement mon bon vouloir !!!)

"Ma grand-mère ne possédait aucune culture littéraire. Soumise dès la naissance aux lois d'un milieu social qui considérait la lecture comme un luxe interdit aux femmes, mariée très jeune à un homme qui ne s'intéressait qu'à sa profession, bientôt chargée d'enfants, elle avait passé sa vie à sécher sur pied dans une grande faim d'évasion mentale entre
les tyrannies de la marmaille et les urgences du pot-au-feu, pour se retrouver, la soixantaine venue, avec une voracité intacte, des loisirs inattendus, et tout aussi ignorante qu'à vingt ans."

Pas de regret... puisque ce vrai petit trésor...je viens de le savourer doublement. Un style extraordinaire... des images insolites, pleines de merveilleux...

L'auteur, cinquante ans après la mort de sa grand-mère se rend compte à
quel point cette "petite dame" pleine de fantaisie...a enchanté ses vacances d'été, durant...est toujours fortement présente dans sa vie. Un hommage "craquant", provoquant des émotions en rafale !!...

" O Thérèse- augustine, ma grand-mère des groseilles de juin qui tricotiez en me racontant votre vie sur le perron aux capucines, bien des poètes, c'est vrai, firent moins que vous." (p. 133)
L'impression d'y être, tous les sens titillés: respirer les senteurs...profiter des
paysages et des couleurs...décrites...

Plusieurs hommages se croisent: le central, qui est une reconnaissance pour cette grand-mère épatante, pleine de fantaisie et d'imagination, insatiable curieuse et aventureuse ( à son niveau) qui est parvenue à enchanter les moments avec ce petit-fils adoré ..Petite dame modeste,
vivant à proximité de Bruges et Gand, s'instruisant sur tous les monuments et l'histoire de Bruges, afin d'en faire profiter son petit fils !
Une complicité sans faille, de la fantaisie, de la bonne humeur et tant de tendresse !!

Le deuxième hommage est celui adressé à cette ville de caractère, cette "Venise du Nord", La Sérénissime Bruges, qui m'avait enchantée, il y a de nombreuses années, et même sous la pluie, la magie a opéré...Après les extraordinaires descriptions de l'auteur, je n'ai qu'une envie : y retourner...au plus vite et plus longuement !

"(...) Bruges était pour moi une ville bien vivante. Mélancolique, mais vivante: les morts ne sont pas tristes. J'aurais été incapable d'entamer une discussion sur le sujet, mais ce que j'admirais d'instinct, c'est la dignité rêveuse avec laquelle la cité assumait la déchéance dont la sévérité de l'Histoire l'avait frappée. (p. 63)

"Sans aller jusqu'à imaginer que je lui étais redevable du bonheur qui me faisait monter les larmes aux yeux devant l'oeuvre d'art accomplie [cf. celle de Memling ] que le rapprochement des tours suggérait à l'esprit, je pense que je lui [ la grand-mère de l'auteur -narrateur ] savais obscurément
gré de m'entrouvrir les portes du monde merveilleux dont je commençais à pressentir l'existence au-delà des apparences , et de se comporter à mon égard à la façon des bonnes fées de ma petite enfance qui accordaient toujours leur chance aux miracles." (p. 81)

Un immense coup de coeur pour ce petit livre qui va devenir un livre de chevet, à lire à voix haute... pour apprécier à sa juste musique la beauté du texte ; un récit qui n'est que lumière et bonheur des apprentissages partagés avec une " grand-mère -gâteau" , que l'on rêve pour chacun... Ce texte m'a fait revivre mes propres souvenirs complices exceptionnels,
uniques avec ma "mémé" bretonne...!!
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« Je ne me ferai jamais une raison de vous avoir perdue. »
Sobre déclaration d'un petit-fils à sa grand-mère chérie dont, fort heureusement, Charles Bertin ne s'est pas contenté pour notre plus grand plaisir de lecture.
Nostalgie, tendresse, délicatesse, compréhension s'entremêlent pour donner vie à l'un des plus beaux et sensibles portrait de grand-mère qu'il m'ait été donné de lire.

Le récit est court, mais tellement sincère et remarquablement écrit, qu'il touche au coeur, donnant couleurs et vie à cet amour inconditionnel qui unit parfois enfants et grand-parents. Pour peu qu'une grand-mère ait embelli votre enfance, vous savourerez comme moi ce texte, en laissant affleurer vos propres souvenirs, pour votre plus grand plaisir.
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Comme j'ai aimé ce plongeon dans l'enfance de l'auteur quand il passait ses vacances auprès de Thérèse-Augustine, sa grand-mère !
Forcément à la lecture de ses souvenirs, se sont superposés les miens. D'autant plus que ma grand-mère paternelle était originaire de Bruges et qu'une de ses soeurs y tenait un magasin de bonbons.
Bien sûr ils ne datent pas de la même époque, mais l'amour et la connivence entre deux êtres sont bien semblables pourtant.
Des douces parenthèses, des odeurs si reconnaissables, des voix aussi, tout cela arrive par vagues successives et c'est un bonheur tout entier qui remonte de l'enfance et vous envahit. Que c'est bon ! Non, la nostalgie n'est vraiment pas la tristesse mais la resucée de petits instants magiques qui enchantent le présent.

Charles Bertin, écrivain belge né en 1919, évoque dans ce court récit les temps partagés avec sa grand-mère résidant à Bruges. Une grand-mère un peu fantasque mais pleine d'envie pour son petit-fils avec lequel elle n'hésite pas à partager son amour pour la lecture, la peinture, l'architecture ou de plaisirs plus simples comme ceux de savourer des berlingots de pâte d'amandes.
Et c'est avec une écriture très soignée, pleine de poésie et de délicatesse que l'auteur vous entraîne dans les méandres de ses souvenirs.

Parce qu'une grand-mère, une mémé, une mamie, c'est un paradis perdu...
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Charles Bertin est né en 1919.
Il a eu la chance de passer une partie de son enfance, pendant les vacances, chez sa grand-mère à Bruges.
C'est une charmante vieille dame qui lui fait passer des heures paisibles.
L'auteur nous décrit une vieille dame qui peut enfin s'adonner à la lecture, à la découverte du dictionnaire, de la peinture, à la narration de son histoire personnelle en compagnie de son petit-fils.
Elle aime aussi s'échapper de la réalité sans que personne ne s'aperçoive de sa rêverie quand elle est en société ( ce petit procédé risquerait bien de me servir ce soir: je vais essayer).
L'écriture est magnifique, les mots coulent poétiquement en distillant une ambiance très agréable.
Bien que ses souvenirs datent de la fin des années 1920, le concours de châteaux de sable auquel il a participé sur la plage de Wenduine s'organisait encore au début des années 1960 car j'y ai participé également, plus joyeusement que lui, je crois.
Je me suis donc sentie en pays de connaissance, pour la gentillesse et les histoires de la grand-mère( plus privilégiée que celle-ci dans son enfance), pour la ville de Bruges et pour la plage de Wenduine. La Belgique est un petit pays mais Charles Bertin, un fameux écrivain pour une lectrice qui aime la musique des mots.
Un livre qui fait du bien.
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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
C’est ainsi que le nom de Bruges a conservé dans mon esprit une connotation festive si intense qu’aujourd’hui encore je ne puis l’entendre prononcer sans un frisson de bonheur, comme si, par-dessus un gouffre de soixante-dix années, il avait le pouvoir de rendre la vie à cet univers de poésie et de liberté auquel le visage de ma grand-mère est si ardemment associé. Depuis ma petite enfance, je lui ai toujours attribué une dignité particulière dans l’aristocratie des mots qui, au-delà de l’étroite signification que leur prête le consentement général, enrichissent le tissu sensoriel du langage de tout un trésor de saveurs, de couleurs et de parfums : la seule magie de sa consonance suscite en moi le sentiment d’une complicité exultante entre l’idée de ville et celle de volupté, de velours et de vacances.
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Ma grand-mère ne possédait aucune culture littéraire. Soumise dès la naissance aux lois d'un milieu social qui considérait la lecture comme un luxe interdit aux femmes, mariée très jeune à un homme qui ne s'intéressait qu'à sa profession, bientôt chargée d'enfants, elle avait passé sa vie à sécher sur pied dans une grande faim d'évasion mentale entre les tyrannies de la marmaille et les urgences du pot-au-feu, pour se retrouver, la soixantaine venue, avec une voracité intacte, des loisirs inattendus, et tout aussi ignorante qu'à vingt ans.
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Celui qui prend la peine de gagner des quartiers moins fréquentés, à l'heure où le silence n'est plus troublé que par la rumeur lointaine de la cité et le tintement de quelque cloche dans une église de faubourg, aura peut-être la chance d'accueillir, au long d'un quai bordé par des eaux mortes ou sur le seuil d'une place où sommeillent quelques maisons sans âge, le souvenir poignant des anciens jours: c'est comme une bouffée de musique ténue, un concert de brume aux flambeaux qui affleure à la surface du passé, la vocalise d'une vie antérieure de bonheur insoucieux à peine modulée sur l'écran de la mémoire.
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Le respect sans limites qu'elle nourrissait à l'égard de toutes les expressions de la culture s'étendait naturellement à ses instruments. (...)
Le volume à l'aigrette de pissenlit semée au vent représentait pour ma grand-mère une manière d'oracle qui était censé avoir réponse à tout. Elle le consultait non seulement pour apaiser ses anxiétés orthographiques lorsqu'elle entreprenait d'écrire à l'un de ses multiples correspondants, mais chaque fois que la vie lui posait un problème dont la solution ne se trouvait pas dans son livre de cuisine. Elle entretenait avec lui les rapports de déférence précautionneuse qui unissent une dévote à son missel, et elle savourait le texte de ses définitions comme autant de friandises. (p. 48)
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Il y avait une extraordinaire photo de sa famille, prise à la ferme en 1886, à l'occasion des noces d'or des parents de Donatienne. [..]
J'ai beau passer tous les visages en revue : je ne découvre pas un sourire. Il paraît que j'ai tort de m'en étonner. Une photographie de ce genre était un événement qui marquait dans l'histoire d'une famille et qui ne prêtait nullement à rire : " D'ailleurs, conclut doucement ma grand-mère, il n'y en a pas eu d'autre. Pour la plupart de ces gens, cette image est la seule trace qui demeure de leur passage sur la terre. "
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