AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782715207714
192 pages
Le Mercure de France (30/11/-1)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Ceci vous représente Valoroso XXIV, roi de Paphlagonie, assis, avec la reine, son épouse, et leur fille unique, à leur royale table, dans leur royale salle à manger, et recevant la lettre qui annonce à Sa Majesté une visite que le prince Bulbo, héritier de Padella, roi régnant de Crim-Tartarie, se propose de lui faire. La joie se peint sur les traits royaux du monarque. Il est tellement absorbé par la lecture de la missive du roi de Crim-Tartarie, qu’il laisse refro... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La Rose et l'AnneauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
William Makepeace Thackeray est surtout connu pour deux romans, La foire aux vanités, souvent présenté comme son chef-d'oeuvre, et Mémoires de Barry Lyndon , à cause du film fameux de Stanley Kubrick. Mais il a beaucoup écrit, essentiellement dans un registre satirique, et il a aussi peint et dessiné. D'ailleurs, la première édition de la rose et l'anneau est parue avec les illustrations de l'auteur.

Le livre a une allure de conte de fée, et l'auteur respecte tous les passages obligés. Des rois, reines, princes et princesses, des usurpateurs et des enfants dépossédés, des animaux intelligents. Les gentils et les méchants, trop gâtés, une fée et sa magie qui va récompenser les premiers et punir les seconds. On pourrait sans doute le lire aux enfants. Mais le livre subvertit d'une manière subtile le genre, fait un pas de côté, parodie, et pour percevoir toutes les ironies et détournements, il faut avoir lu quelque peu, et pas que les contes de fée.

Et puis, l'air de rien, l'auteur s'attaque aussi aux monarchies, aux souverains, à ces personnes très ordinaires, qui ont les mêmes défauts et limitations que vous et moi, mais qui vivent en vase clos, dans un sentiment de toute puissance, un peu ridicules dans leurs prétentions à être exceptionnels, traités d'une autre manière que les autres hommes. Mais aussi limités qu'ils soient, leurs décisions, leurs caprices, engagent la vie d'innombrables personnes, « leurs sujets », voire ceux des pays alentours.

C'est un petit délice que ce livre, malicieux, drôle, et en même temps bien moins anecdotique qu'il pourrait le paraître à première vue.

Thackeray gagne à être exploré.
Commenter  J’apprécie          370
Ce récit est le dernier des contes dits "de Noël" publié en 1854 par Willian Thackeray.

Il est ainsi qualifié parce la tradition le désigne comme un conte pour enfant, bien que "La Rose et l'Anneau" soit plutôt un divertissement pour adulte et une fable politique.

Il a été publié durant la guerre de Crimée qui opposa l'Angleterre à la Russie de 1853 à 1856 : il porte la trace des affrontements sanglants qui firent un grand nombre de morts et trace un drolatique mais sombre portrait des gouvernants : princes usurpant la couronne, traitres, monarques veules et cruels à la fois, ou sottement va-t-en guerre, tous les rouages de cette comédie sont grinçants et font désespérer de la nature humaine.

Heureusement la fée Réglisse veille et parvient à offrir au récit un "happy end". C'est tellement miraculeux qu'on n'y croit pas trop et que la farce tragique des affrontements d'egos reste gravée dans l'esprit du lecteur.

La rose et la bague sont deux talismans qui confèrent à leur possesseur un charme inouï et irrésistible : mais on constate bien en cours d'action qu'ils ne sont que des objets soumis au sort habituel des objets, et susceptibles de se perdre ou de tomber entre de mauvaises mains ; ils n'offrent de garantie ni contre les mauvais sentiments, (notamment la vanité et la colère), ni contre les aléas du voyage.

Etudier, respecter la parole donnée et cultiver la modération sont les seules voies d'accès à un possible perfectionnement ; mais la faiblesse intrinsèque à la nature humaine expose à des rechutes, rien n'est jamais gagné.

C'est agréable, farfelu, grinçant, cynique et finalement moraliste, comme tout conte l'est en principe.
Commenter  J’apprécie          122
Ivanohé à la rescousse m'avait bien plu, j'ai voulu tenter un autre pastiche de Thackeray avec cette parodie de conte de fées très drôle, et je n'ai pas été déçue.

Publié à Noël en 1854, ce récit satirique qui s'apparente à un conte pour enfants fut toutefois écrit dans un esprit un peu différent. L'écrivain se moque bien durement du pouvoir royal, évoque la récente guerre de Crimée, égratigne la littérature des contes de fées. Drôle, réjouissant et grinçant. le livre dégomme tout azimut les caractères types du conte de fée : le roi ne pense qu'à son grand petit-déjeuner, la princesse est frivole, changeante et égoïste, la roturière devenue comtesse est un monument à elle seule et le prince Bulbo est un fat de la plus belle espèce. Tout ce petit monde se cherche, se repousse, se défie, se séduit, s'étripe sans la moindre cohérence. Les dialogues sont farfelus au possible, et finissent par devenir incompréhensibles tant les échanges sont dépourvus de sens. le merveilleux a pourtant sa place car il est question de la fée Baton Noir qui transforme les insolents en heurtoir de porte, d'un anneau et d'une bague qui ont la propriété de rendre séduisants ceux qui les portent, et d'une armure en pierres précieuses qui éblouit les ennemis...

Bref, toute l'histoire est réellement réjouissante, pour ma part j'ai bien ri à de nombreuses reprises. de plus, je découvre un aspect méconnu de la carrière littéraire de Thackeray qui me plait bien. Je recommande chaudement.

Commenter  J’apprécie          70
Encore une découverte sympathique que je dois aux critiques de 5Arabella ! La princesse est belle et est une jeune fille accomplie, le roi règne sur un royaume en paix et est aimée de ses sujets, il y a une bonne fée… Non, cela serait trop simple et même trop simpliste pour un conte. Les enfants veulent de la méchanceté, les enfants veulent avoir peur. Il y a donc des lions prêts à dévorer les petites princesses, des cachots noirs peuplés de bêtes répugnantes, la fée est une vieille femme qui verse des malédictions aux baptêmes des enfants, la reine est grosse et bête, la princesse n'est belle que grâce à un anneau magique qui la rend charmante, le roi est bête et alcoolique, la gouvernante ambitieuse, le jeune prince prétendant est bête – oui beaucoup de bêtise ! Les perfections des personnages des contes peuvent rendre jaloux ; lorsqu'ils sont plein de défauts, ils sont comme nous, et peuvent donc faire rire les lecteurs. Les noms mêmes des personnages sont ridicules – chevalier des Epinards, roi des îles Saucisses… Une lecture légère et amusante, qui retourne les topoï habituels des contes.
Commenter  J’apprécie          80
Un véritable petit plaisir !
Quoi de plus amusant que l'histoire d'une princesse outrageusement peste, de ses parents qui ne valent pas mieux, à qui une fée donnera une bonne leçon?
On ajoute à cela un conflit entre deux royaumes, et voilà de quoi ne plus lâcher son roman!
Mélangez Shakespeare à Lewis Caroll, vous obtiendrez La Rose et la Bague, de Thackeray.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Préface de Sylvère Monod

L'homme n'est pas beau à voir, semble nous dire Thackeray, mais ce n'est pas drôle d'être un homme et, puisque nous sommes tous dans le même bateau, où il faut ramer dur pour ne pas couler, aimons-nous et aidons-nous les uns les autres. Voyez ce qui se passerait si une fée pouvait, par des moyens magiques, nous tirer d'affaire. Les fées n'existent pas. Nous ne nous tirerons donc pas d'affaire. Que cette triste certitude ne nous empêche pas de faire de notre mieux.
Commenter  J’apprécie          120

Videos de William Makepeace Thackeray (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Makepeace Thackeray
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Vous connaissez, bien sûr, cette expression : la foire aux vanités. Mais savez-vous quel roman l'a popularisée, au 19ème siècle ?
« La foire aux vanités » de William Thackeray, c'est à lire en poche chez Folio.
autres livres classés : conte de noëlVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11035 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}