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EAN : 9782714473905
224 pages
Belfond (17/08/2017)
3.59/5   95 notes
Résumé :
Dans un village de la banlieue d'Amsterdam, au bord de la mer, de nos jours.
Jonathan, la trentaine, sort de prison. Dans le bus qui l'emmène chez sa mère, il se répète ce que le psychologue lui a enseigné : s'il organise rigoureusement ses journées, il sera un homme meilleur. Jonathan se le promet : il va s'occuper de sa mère, faible, asthmatique, retourner travailler à l'usine de poissons, promener le chien, aller à la pêche. Il restera seul, il ne parlera ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur Inge Schilperoord, nous décrit avec beaucoup de talent la lutte de Jonathan tout juste sorti de prison après avoir été condamné pour pédophilie Dès le début du roman on se retrouve dans la tête de Jonathan et on souffre avec lui. On vit avec lui le cheminement intellectuel , le travail méthodique, l'effort constant qu'il met en oeuvre pour résister à ses pulsions.
Aucun moment n'est laissé au hasard, il tente de tout maitriser, d'organiser chaque heure de sa journée et ce combat devient celui du lecteur qui se trouve rapidement sous pression. On redoute le moment où tout va basculer à moins que le travail incessant de Jonathan ne paie ?
L'atmosphère , dans tous les sens du terme, est lourde, il fait chaud, très chaud, pas d'air et on a du mal à respirer tout comme la mère de Jonathan qui a de plus en plus de mal à vivre sans son inhalateur tout comme la tanche pêchée par Jonathan qui se meurt dans l'aquarium .
Ce livre au sujet dérangeant montre les faiblesses de la justice mais aussi nous incite à essayer de comprendre ce qui peut se passer chez les personnes malades comme Jonathan, chez ces pédophiles qui nous font frémir d'horreur rien qu'on prononçant le terme.
C'est un roman dur, le sujet n'est pas facile mais traité avec beaucoup de finesse et de psychologie.
.
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Jonathan sort de prison et retrouve son quotidien d'une banalité triste, fait d'isolement, de mise de côté au sein de la société , d'extrême solitude, de craintes oppressantes, lancinantes...à cause de pulsions malsaines qu'il est bien incapable de maîtriser...


"Maintenant , je dois faire bien attention."se dit-il, "J'ai le temps maintenant.."
"J'ai tout mon temps,"Tout va changer", changer, je serai un homme meilleur", "il se le promet "
Jonathan, pédophile a été libéré faute de preuves.
L'auteur, une psychologue judiciaire ( Néerlandaise), traite ce sujet tabou, difficile, en interpellant le lecteur en tentant de lui faire comprendre le processus insidieux de la névrose.


Le récit est à la fois dense, prenant, quoique assez lent, l'atmosphère moite, la chaleur exaspérante, : une maison misérable de laideur, une maman affaiblie , asthmatique, vivant isolée avec son fils, des gestes répétitifs, un quotidien calqué sur des habitudes, des rituels avec grand soin afin d'éviter de trop penser....Jonathan tente de se reconstruire en mettant en pratique le programme thérapeutique initié à la prison, afin d'éviter à tout prix la récidive ....
N'en disons pas plus .
Un sujet sombre, dérangeant , qui interpelle et questionne traité avec précision, délicatesse , doigté et une grande intelligence .
Jonathan oscille sans cesse entre ses pulsions malsaines, et l'envie de les anéantir, d'en finir avec elles, ce n'est pas lui qui est mauvais , ce sont ses actes.
L'angoisse saisit le lecteur surtout dans les dernières pages.
L'auteur entre dans la tête de Jonathan, nous aussi.
Il se regarde penser, agir, fantasmes fous, scènes mentales intenables, imaginaire exacerbé , une lecture choc mais utile! Sans cesse Comprendre, Comprendre , pas excuser mais Comprendre, on pourrait résumer ce roman par cette phrase ! Un livre troublant mais nécessaire !
Ce n'est que mon avis , bien sûr .

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De même que la tanche est un drôle de poisson, ce livre est un drôle de livre. J'en suis sortie assommée, et même assez déprimée, et pourtant je le recommanderais sans hésiter.

Il nous emmène dans la tête d'un pédophile, manifestement pas bien futé mais plein de bonne volonté, qui se bat contre ses pulsions pour la fillette d'à côté.

C'est incompréhensible, évidemment répréhensible, dérangeant et tragique... mais profondément humain. Car, aussi malade et pervers qu'il soit, Jonathan est humain, et ce passage dans sa tête et son coeur nous le fait sentir.

L'auteure est apparemment une psychologue judiciaire qui a rencontré beaucoup de Jonathan au cours de son travail, et s'en est inspirée pour créer celui-ci. Cela sonne donc parfaitement juste, et c'est d'autant plus dérangeant et déprimant.

Je n'ai pas compris la fin, je n'ai pas compris Jonathan, je n'ai pas compris sa mère, je n'ai pas compris ce qu'il aurait fallu faire... mais j'ai compris que j'avais aimé ce livre.
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Ancienne psychologue judiciaire, Inge Schilperoord décrit avec une grande sensibilité les rouages qui se mettent en place dans la tête d'un pédophile sortant de prison.
Jonathan, la petite trentaine, échappe à la condamnation faute de preuve, mais a suivi des séances de rééducation avec un psychologue et sait qu'il doit s'entraîner contre un fort risque de récidive.
Il y met du coeur et de la volonté, mais la présence d'une petite fille dans le voisinage le met à l'épreuve.

Les idées et sentiments de Jonathan évoluent subtilement tout au long du roman dans un coin sauvage et abandonné des Pays-Bas dont le paysage inquiétant ajoute une note de thriller à ce récit en vase clos. Sans en dire plus, l'intrigue se termine en climax tragique et empli de poésie, malgré le thème difficile de ce livre.
Sans jamais prendre position, l'auteure nous amène dans les souffrances que peuvent vivre les pédophiles, humains victimes eux aussi.
Pas étonnant que ce livre ait été récompensé par de nombreux prix aux Pays-Bas.
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Un homme sort de prison grâce un non-lieu et retrouve son quotidien étriqué de solitude, d'isolement social, et de craintes de pulsions immaîtrisables.

Aborder un sujet aussi délicat que la pédophilie est un enjeu en soi, prenant en compte les affaires judiciaires dramatiques qui y sont liées et le ressenti de la société en compassion exclusive envers les victimes (à raison)

Inge Schilperoord dirige néanmoins la focale vers un autre angle, partant du postulat pathologique de l'individu pédophile et ouvrant alors un autre champ d'investigation psychologique. S'appuyant sur son métier de psychologue judiciaire elle traite ici un sujet difficile, destiné à interpeller le lecteur et lui faire comprendre le processus névrotique.

Par une écriture dense, le récit peut apparaitre descriptif, voire répétitif. On attend dans l'angoisse un éventuel événement. L'atmosphère est lourde : une maison épuisée, une mère toute aussi épuisée vivant en autarcie avec son fils, des gestes quotidiens, un planning journalier élaboré pour éviter de penser. La solitude de l'homme est patente, sa quête de rédemption à fleur de peau, son combat intérieur de tous les instants. Son seul espace de liberté et de sécurité avec lui-même est la pêche au fond des marais. Et évidemment, la tentation est au coin du jardin par une petite fille solitaire. L'occasion de mettre en pratique le programme de thérapie initié par la prison, tenter de repousser les démons et éviter la récidive.

Un sujet qui tient en haleine et qui met en avant la part d'humanité de l'individu, fut-il coupable et inexcusable. Difficile de dire que cette lecture fut un plaisir.
Une chose certaine : ceci dérange et questionne.

(Remerciements à NetGalley et aux Editions Belfond)
Rentrée littéraire 2017
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
21 novembre 2017
"La tanche", le livre très troublant d’Inge Schilperoord, nous fait partager la lutte contre ces pulsions interdites. Le roman d’une ancienne psychologue judiciaire hollandaise.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
16 octobre 2017
Un roman-choc qui a fait un tabac en Hollande, son antihéros nous obligeant à regarder de près les très noirs dessous de la pédophilie.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
page 171

Alors qu'elle continuait à parler du club qu'elle voulait organiser il observait comment ses pieds nus bougeaient dans ses sandales, comment ses orteils se recourbaient et se détendaient et comment le tissu de sa culotte blanche semblait serrer autour de ses cuisses.
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Lorsqu'il revint dans sa chambre, elle était assise par terre, jambes écartées, penchée sur son cahier. Il vit une tache brune sur sa petite culotte. Il sentit son regard s'y poser. Son sang coulait plus fort dans ses tempes.
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Page 127

Il s'installa à nouveau devant la fenêtre de sa chambre, et vit apparaitre la gamine dans la cour intérieure. Il était étonné qu'à cette heure de la soirée elle soit encore dehors. Ce soir elle portait une jupe, un t-shirt et des sandales d'où dépassaient ses orteils. C'était bien la première fois qu'elle portait une jupe qu'il se dit. Avec une flexion légère elle jetait à chaque fois une balle de tennis contre le mur, qui rebondit, fit un tour sur elle-même, frappa dans ses mains puis la ratrappa. A chaque tour qu'elle faisait il remarqua ses hanches. Il continua donc à la regarder.
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La gamine était toujours là.
Elle n'était pas grande,, elle devait lui arriver à la hauteur de son torse. Elle portait un t-shirt à moitié délavé et des sandales usées d'où dépassaient ses orteils . Ses cheveux étaient attachés par un élastique pour former une petite queue de cheval. Ses cheveux étaient un peu trop courts, vit-il pour être bien tenus ensembles et des mêches tombaient sur son visage. Elle grattait une eraflure à son coude.
Elle devait être jeune encore, peut-être dix ans pensa t'il. Il remarqua un léger duvet dans son cou. Elle avait des oreilles écartées. D'une façon ou de l'autre il se sentait comme attiré de la regarder à nouveau.
Pas faire, pensa t'il. Ne pas penser ainsi. Sans t'en rendre compte tu auras de mauvaises pensées.
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Les membres du club doivent toujours etres gentils les uns envers les autres. Ils ne doivent jamais se faire des méchancetés. Ils n’ont pas le droit de se pousser. Ils ne doivent jamais se dire qu’ils puent.
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