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Virginie Buhl (Traducteur)
EAN : 9782743617264
319 pages
Payot et Rivages (28/09/2007)
3.68/5   80 notes
Résumé :
Jane est au jardin lorsqu'elle aperçoit un homme se diriger vers elle.
Qui est cet inconnu ? Son propre mari qu'elle ne reconnaît plus. Alan, certes, a changé. Brillant, sportif, et séduisant jusqu'alors, il s'est transformé suite à un accident de volley-ball, en époux morose et plaintif. Après des années d'un mariage heureux, la relation tourne à l'animosité feutrée. Jane supporte difficilement d'être devenue une garde-malade. Alan ne supporte pas mieux d'ê... >Voir plus
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Pour un excellent, subtil et assez drolatique moment de lecture...
Soit Jane, la quarantaine mignonne, mariée à son prince depuis 16 ans, professeur d'archéologie à l'université...Saif que depuis 15 mois le prince est devenu, pour Jane, grenouille voire crapaud...Il a une hernie discale, il a mal en permanence, il supporte de moins en.moins son état. ..et Jane qui le soigne avec de plus en plus d'aigreur encore plus ou moins camouflée. ..Arrive un couple à l'université qui va tout bouleverser : une écrivaine célèbre et splendide et son mari bouclé et musclé. ..
C'est excellent parce que c'est hyper fin : tous les personnages ont des facettes multiples et changent selon les points de vue : le leur ou celui des autres...Jane se voit comme une victime puis une coupable, mais elle est différente dans les yeux de son mari, dans les yeux de Délia ( l'ecrivaine) et ceux de Henry( l'époux de Delia )...et idem pour tous les personnages, ce qui donne au roman perspective et profondeur. Ajoutez à cela que l'auteure n'a pas beaucoup de tendresse pour eux, ce qui fait qu'on sourit beaucoup...
Bref, c'était délicieux. Des que je retourne à la médiathèque, j'en reprends un de madame Lurie !
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J'ai choisi ce roman, un peu par hasard - je dis "un peu" car je connaissais juste le nom de l'écrivain - et il m'a permis de continuer à cheminer au gré des allées des jardins, d'une certaine façon - tâche que je me suis assignée pour ces mois d'été - . Je découvrais donc Alison Lurie et pour tout dire, j'ai passé un bon moment.
C'est distrayant, on rit, on se poses des questions à mesure que la situation évolue, c'est parfois cynique, caustique, mais du coup, nous voilà tenus de continuer la lecture pour savoir où la narratrice nous entraîne.
Le rôle du jardin est celui d'un baume bienfaiteur sur les folies de l'existence et finalement, le potager et son évolution se révèlent à l'image de la vie du couple dont l'histoire nous est contée.

Si vous avez envie d'une lecture qui vous fasse vagabonder l'esprit sans que cela devienne philosophique et compliqué : voilà votre livre !
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Dixième et dernier roman d'Alison Lurie, "La vérité et ses conséquences fait le récit d'un chassé-croisé amoureux entre deux couples, Jane-Alan et Delia-Henry. Alan devenue acariâtre et handicapé à cause d'une hernie discale, se rapproche de Delia, écrivaine célèbre elle-même victime de fréquentes migraines. Leurs douleurs les rapprochent, ils se comprennent. Jane, qui en a marre de s'occuper d'un mari plaintif, atrabilaire et exigeant, se rapproche de Henry, un homme calme, ironique, philosophe, qui lui donne une vision de la réalité bien plus positive et hédoniste.

Individuellement Delia et Henry sont bien plus intéressants que Jane et Alan.
Jane est torturée moralement entre ses engagements auprès de son époux et ses aspirations à aimer librement Henry. Elle tarde à se décider.
Alan est insupportable pendant la moitié du roman. Il reprend confiance en lui et goût à la vie au contact de Delia.
Henry attend sagement que Jane mûrisse, il a les répliques appropriées, il est stable, sait ce qu'il veut, est intelligent. Bon personnage.

Delia, la célèbre écrivaine est le personnage le plus intéressant. Fantasque, narcissique, manipulatrice, séductrice, franche et directe au besoin, sincère quand il s'agit de donner ses opinions, droite dans ses bottes, libre et libérée, intelligente, elle se connaît bien et sait ce qu'elle veut. Elle est fascinante, même si elle peut être à l'opposé du type de femme qu'on rechercherait pour soi-même.
Elle fait oublier ses douleurs à Alan, lui révèle ses talents d'artiste, l'encourage, le lance auprès d'un ami directeur de galerie (Jacky HERBERT, déjà directeur de galerie dans "La vérité sur Lorin jones). Elle ne s'apitoie pas sur Alan et lui donne des conseils avisés. Elle a tout à fait raison quand elle lui dit qu'elle est son ange gardien. (Voir extraits en "Citations").

Avec tout ça, le roman se lit facilement mais contient aussi des facilités. Comme souvent, certains dialogues sont superficiels, surtout certaines situations traînent en longueur, comme les jérémiades d'Alan ou les états d'âme de Jane.

Mis à part le recueil de nouvelles Femmes et fantômes" Alison Lurie a donc publié 10 romans
Les amours d'Emily Turner (1962)
La ville de nulle part (1965)
Des amis imaginaires (1967)
Des gens comme les autres (1969)
Conflits de famille (1974)
Comme des enfants (1979)
Liaisons étrangères (1984)
La vérité sur Lorin Jones (1988)
Un été à Key west (1998)
La Vérité et ses conséquences (2005)

Si je devais établir un classement par ordre de préférence sur les critères 1. plaisir de lecture et attachement à certains personnages, 2. proportion de dialogues inconsistants ou de personnages inintéressants. 3. humour et intérêt du sujet, je me risquerais au classement suivant :
1. La ville de nulle part
2. Les amours d'Emily Turner
3. Liaisons étrangères
4. La vérité sur Lorin Jones
5. Un été à Key west
6. Conflits de famille
7. La vérité et ses conséquences
8. Des gens comme les autres
9. Comme des enfants
10. Des amis imaginaires


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Ecrit en 2005, le dernier roman d'Alison Lurie, La Vérité et ses conséquences se déroule dans la ville imaginaire de Corinth (lieu déjà utilisé dans Conflits de famille) et met en scène la lente dérive d'un couple, jusqu'alors heureux, qui en vient à ne plus se supporter.

Alan, la quarantaine sportive, brillant professeur expert en architecture du XVIIIème siècle à l'université de Corinth, est atteint de terribles maux de dos après un accident de volley. Ses douleurs l'handicapent, le rendent très vite désagréable, geignard et l'obligent à être assisté quotidiennement par son épouse Jane qui, après avoir fait preuve de patience et de dévouement à son égard, tout en ravalant son énervement et sa fatigue, en vient à ne plus pouvoir supporter ce rôle de garde-malade. Lentement, tout l'amour qu'ils se vouaient disparaît, remplacé par une rancoeur réciproque. Arrive à l'université la très belle Delia Delaney, célèbre auteur de contes et son mari Henry. Delia souffre de violentes migraines et va se rapprocher d'Alan...

Même si cette comédie douce-amère est beaucoup moins approfondie que ses premiers romans comme "Les amours d'Emily Turner" ou "La ville de nulle part" et qu'Alison Lurie a souvent exploré le thème de l'infidélité, cette nouvelle variation dépeint avec humour et tendresse la détérioration des sentiments, la désillusion, le mensonge et la culpabilité qui s'installent. Alison Lurie brosse quelques beaux portraits d'universitaires qu'elle caricature sans doute un peu, comme David Lodge aime à le faire dans ses romans.
Enfin, les fans d'Alison Lurie ne bouderont pas leur plaisir d'y retrouver la mention de quelques uns des personnages de ses anciens romans comme Léonard Zimmern, Danièle Zimmern, Bernie Kotelchuck (Conflits de famille) ou Vinnie Miner (Liaisons étrangères).
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Présentation de l'éditeur
Jane est au jardin lorsqu'elle aperçoit un homme se diriger vers elle. Qui est cet inconnu ? Son propre mari qu'elle ne reconnaît plus. Alan, certes, a changé. Brillant, sportif, et séduisant jusqu'alors, il s'est transformé suite à un accident de volley-ball, en époux morose et plaintif. Après des années d'un mariage heureux, la relation tourne à l'animosité feutrée. Jane supporte difficilement d'être devenue une garde-malade. Alan ne supporte pas mieux d'être un malade gardé. Un couple extrêmement différent entre alors en scène. Delia Delay, écrivain, est invitée en résidence par l'université dans laquelle Jane et Alan travaillent. Elle est célèbre à plus d'un titre : pour son oeuvre, sa beauté, ses maux de tête et son égotisme avéré. Henry, son soi-disant mari, l'accompagne... Une existence, aussi paisible soit-elle, n'est jamais à l'abri d'un dérèglement soudain et d'une nouvelle chorégraphie du destin. C'est le propos de cette comédie tendre et désopilante, variation subtile sur l'amour et ses disgrâces, les petits désastres, les attirances imprévues et l'infinie contradiction des sentiments.

Déçue par ce livre dont j'attendais quelques heures de bonne détente et une réflexion sur le couple un peu plus poussée que celle que j'ai trouvée.

suite sur :
Lien : http://liliba.canalblog.com
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
* « Je trouve ça très joli, objecta-t-il. Mais je ne vois pas… ajouta-t-il, frappé par ce détail, enfin, comment pouvez-vous faire quoi que ce soit avec des ongles si longs ?
Qu’entendez-vous par “quoi que ce soit » ? demanda Delia avec un étrange sourire.
- Je ne sais pas. La cuisine, le ménage, les courses, la couture… ce que font les femmes.
- Mais je ne fais plus rien de tout ça ’ » Elle lâcha un petit rire et dégagea doucement sa main. « J’y mets un point d’honneur et mes ongles en témoignent.

*- Et soit dit en passant, tu devrais te débarrasser de cette cravate avant que Jacky la voie. Les artistes n’en portent jamais ici, c’est réservé aux hommes d’affaires.
- Tu crois vraiment ?
Absolument. De toute façon, ça te donne trop l’air d’un universitaire. Jacky n’a pas envie de rencontrer un professeur, il a envie de rencontrer un génie. En fait, tu devrais porter un jean et un pull noir.
Bon, d’accord. » Alan avait ri. Après tout, il n’avait rien à perdre. Il avait ôté sa cravate rayée et l’avait roulée en boule dans sa poche.
« Ah ! et tant que tu seras à la galerie, il faudra jouer le type silencieux mais doté d’une forte personnalité. Sois taciturne. Et ne signe rien.
- Tu veux dire que Mr Herbert est un escroc ? avait demandé Alan.
- Non, non. Jacky est un homme absolument charmant et quelqu’un de très gentil. Je l’adore.
- Ah bon ? avait dit Alan qui, cette fois-ci, était parvenu à chasser la jalousie irrationnelle qui perçait dans sa voix.
- Mais évidemment, c’est aussi un marchand d’art. Alors s’il te donne un contrat, contente-toi de dire que tu aimerais le montrer d’abord à ton avocat.
- En d’autres termes, je lui laisse entendre que je ne lui fais pas confiance. »
« Non, pas du tout. Il te respectera pour ça. »

* Alan Mackenzie avait passé une semaine bizarre. Il avait l’impression d’avoir fait une longue randonnée dans la nature, comme lorsqu’ il était enfant, en camp de vacances, à gravir euphorique des pentes arides avant de redescendre, épuisé, dans des marais bourbeux. Les moments d’euphorie avaient concordé avec ses rendez-vous avec Delia, sa capacité retrouvée à conduire et une autre vente à la galerie. Mais il y avait aussi eu les moments de marasme : les maux de dos persistants, la jalousie obsessionnelle, un désespoir grandissant au sujet de son travail et la réapparition soudaine et gênante de Jane dans sa vie.
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Extraordinaire, elle l'avait été... un certain temps. Pendant des mois, Jane avait fait preuve d'une bonté extraordinaire envers Alan, qui lui en avait été reconnaissant. Mais à présent elle en avait assez d'être extraordinaire et lui d'être reconnaissant. Avec le temps, sa vertu avait faibli. Comme une vieille éponge, elle s'était usée ; des trous, des crevasses et des taches étaient apparues, et Jane s'était transformée en femme mesquine, rancunière et furieuse.
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La douleur dans les romans du dix-neuvième siècle (...) pouvait vous grandir et vous stimuler. (...)
Ces livres ne racontent pas la vérité, pensa Jane. La douleur est nocive pour le caractère, comme tous les autres malheurs: la pauvreté, le chômage et la perte de vos proches. Ils vous fatiguent et vous affaiblissent; ils vous rendent dépressifs, anxieux et craintifs. Personne ne le dit, personne n'est censé le dire, mais c'est la vérité.
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- … mais je sais que c’est une erreur d’endormir toute douleur. Même si le pouvais.
- Comment ça, une erreur ? demanda Alan. Bon Dieu, si je pouvais anesthésier mon dos sans effets secondaires, je m’empresserais de le faire.
- C’est lâche. Je sais que mes migraines surgissent dans un but bien précis. Elles m’apportent quelque chose dont j’ai besoin.
- Vraiment ?
Mais vous devez avoir la même impression. Votre douleur sert à quelque chose. Je veux dire, vous n’avez l’impression que parfois, lorsque vous êtes couché et que vous souffrez, des images ou des messages dont vous n’auriez jamais eu connaissance autrement vous parviennent ? Je sais que certaines de mes meilleures histoires ont commencé comme ces sortes de rêves étranges, qui tiennent un peu de l’hallucination et qui me gagnent tard dans la nuit ou juste avant l’aube, quand je suis complètement épuisée par une migraine. Pas vous ?
Parfois », admit Alan en se souvenant que de transformer la Plaza Fountain de New York en ruine pittoresque lui était venue à l’esprit l’été dernier pendant une nuit noire et pluvieuse où il ne dormait pas et souffrait atrocement dans son lit.
« Quand ça se déclenche, impossible de savoir ce qui va arriver. Parfois ce sont des visions, parfois des cauchemars et parfois rien que le trou noir, l’oubli.
- Il y a des fois où j’ aurais bien besoin d’oubli.
- Oui, mais on ne choisit pas. En fin de compte, il faut accepter sa maladie comme un don. Il faut se demander : qu’essaie-t-elle de me dire, de me donner ? De quoi m’a-t-elle sauvé, Que m’a-t-elle apporté ?
Je n’avais pas vu les choses ainsi », dit Alan. La maladie m’a apporté Delia Delaney, pensa-t-il soudain. Si je n’avais pas de problèmes de dos, elle ne me parlerait pas si intimement.
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Sous les yeux d'un Alan incapable de l'arrêter, elle tira sa valise à roulettes sur le parquet, de la cuisine au couloir. Bientôt, il entendit la valise retomber lourdement sur chaque marche de l'escalier, et dans chaque rebond résonnaient l'ennui, le devoir et la morosité à venir.
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