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EAN : 9782226453464
272 pages
Albin Michel (01/03/2023)
3.42/5   95 notes
Résumé :
« Ici repose Jacques Lormeau (1962-1996). Il m'a fallu un certain temps pour renouer avec cette identité révolue, mais je comprends désormais l'urgence qui m'a ramené à mon point de départ. »

Vingt-cinq ans après l'immense succès de La vie interdite, Didier van Cauwelaert « ressuscite » l'un de ses personnages emblématiques. Jacques, sur décision de justice, est exhumé dans le cadre d'une recherche de paternité. Dès lors, l'esprit de ce quincaillier d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Deux familles de commerçants aixois ne trouvent rien de mieux que de multiplier mesquineries et manigances pour s'assurer une descendance digne de leur esprit bassement comptable, qu'il s'agisse d'argent comme de sentiments. Mais il se pourrait bien que leurs misérables manoeuvres n'aboutissent pas, car de l'au delà, celui qu'on a exhumé pour une recherche en paternité est bien décidé à leur mettre des bâtons dans les roues. Ne serait-ce que pour sauver celle qui souhaite tant être sa fille. Mais le peut-il encore ?
C'est avec légèreté, humour et malice (parfois aussi un récit dédaléen) que Didier van Cauwelaert, brocardant la petite bourgeoisie commerçante de province, nous présente une vie absolue qui, sans se prendre au sérieux, aborde le beau, inépuisable et universel thème de réflexion qui est celui de savoir ce qu'il advient de nous après la mort.
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Je suis enchantée de ce roman qui m'a été offert par les éditions Albin Michel et Babelio dans le cadre d'une rencontre avec l'auteur.
Ma mère était une grande lectrice et c'est elle qui m'a fait découvrir Didier van Cauwelaert dont elle appréciait beaucoup les romans. C'est donc avec son souvenir et une certaine émotion que j'ai ouvert "La vie absolue" dont ni la couverture ni le titre ne me plaisait. Ce n'était pas gagné, et pourtant…
Pour la couverture cela ne pose pas de problème puisqu'elle est amovible et que je peux l'enlever et pour le titre l'auteur est suffisamment convainquant dans ses explications.
Et puis, à la lecture du roman, le miracle a eu lieu !
J'ai d'autant apprécié que je me suis vite rendu compte qu'il n'était pas nécessaire d'avoir lu "La vie interdite" publié en 1997 (que je n'ai pas lu) qui mettait en scène la mort de Jacques Lormeau quincailler à Aix-les-Bains. On pourrait penser qu'il va ressusciter dans ce nouveau roman mais c'est plutôt son esprit qui va revenir en escale sur terre pour comprendre les raisons et les conséquences de son exhumation. Son esprit va naviguer d'un endroit à un autre dès que l'on pense à lui mais il ne peut pas parler enfin, je dirais plutôt qu'à part le lecteur personne ne peut l'entendre.
Il est donc le narrateur avec une mission à accomplir, sauver le destin d'une jeune fille. Morgane est la fille de son amie d'enfance, Marie-Pa, femme d'un violeur pédophile en prison. Avant son suicide, elle a confié à Morgane que son père biologique était Jacques alors que ce dernier nous dit en off que ce n'est pas le cas.
Bref, l'inhumation doit permettre de faire un test ADN pour le confirmer. Contrairement à toute attente, Fabienne et Lucien, sa veuve et son fils, vont falsifier les résultats pour accueillir Morgane dans la famille Lormeau et la combler de joie. Rassurée sur son hérédité, il ne va pourtant pas être si facile de vivre avec une nouvelle identité mais heureusement l'esprit de Jacques est là qui veille au grain.
De là, une série de rebondissements plus drôles les uns que les autres. Comme on dit au cinéma les personnages secondaires sont aussi réussis que les personnages principaux.
Enfin, j'aime bien l'idée que les morts dépendent des ressentis terrestres même si je suis athée. Alors, merci maman pour tes conseils de lecture.


Challenge Multi-défis 2023
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Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoie de ce roman de Didier van Cauwelaert dont j'apprécie beaucoup l'écriture et les romans depuis plus de vingt ans.
Etrangement j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman. Peut-être parce que je ne suis pas sure d'avoir lu le précédent peut-être parce que son souvenir s'en est évaporé...
Bref j'ai bien mis une centaine de pages avant que les personnages sortent de leur brouillard et deviennent nettes. Et je me suis plus attachée au blob qu'à tous les autres.

La deuxième partie du livre m'a tenue en haleine même si je me demande comment on peut faire famille avec des mensonges à tous les étages. Si mon "frère" et ma belle mère savaient sur moi une chose aussi fondatrice et qu'ils me le cachaient pour mon bien, pire qu'ils étaient l'origine de la falsification je pense que je le prendrais très très mal... Encore plus lorsque la relation évolue, où pour arranger les limitations posées par le premier mensonge on choisi d'en ajouter un deuxième.
Je suis pas fan de ces mensonges qui enflent et dont on sait par avance qu'ils vont mal tourner... C'est un des ressort préféré des pièces de boulvard et des séries à rallonge qui sont rarement ma tasse de thé.

C'est un livre inscrit dans notre époque post me too, reforme des retraites, technologie... l'auteur y puni un viole, "droit de cuissage" par une claque en privé, après en avoir fait un objet de chantage. C'est pas vraiment satisfaisant ni d'un point de vu éthique ni d'un point de vu sociale.
Le personnage du "monstre" violeur de plein de petites filles qui fait un ulcère après avoir touché la sienne (et fait le lien entre les deux) m'a paru peu crédible. La plupart sont loin du Méchant "ah ah je ris de me savoir si méchant et j'assume tout, j'aurais fait pire si j'avais pu", ceux que j'ai rencontré avaient honte, se débattais avec une libido non conforme avec notre époque essayais de se trouver des justifications, se mentais à eux même pour pas voir la souffrance dont ils étaient responsable.
Sans parler de la position abject de la maison d'édition
"-Faudra que tu la persuades de témoigner, naturellement.Si en plus il l'a violée elle aussi, j'te raconte pas le buzz. Vas y en douceur pour la mettre dans ta poche, on axera le lancement photo sur elle." Burk

Sa vision de l'au delà peut offrir un appeisement aux proches de ceux qui se sont suicidés et j'ai trouvé ça doux de sortir de la vison du suicidé errant et aussi bloqué dans l'au delà qu'il l'était dans sa vie.

La mise en abîme de l'Auteur avec le personnage de Guillaume et la mention aux critiques m'a fait sourire.

"-Et vous cette expo Tortures sur bois à l'hôtel de ville... la polémique retombe?
- Venez c'est du jamais vu!
-La critique hurle de rire et le public est horrifié (...)"

Commenter cette lecture là, en ayant conscience d'être dans un rôle spécifique à quelque chose d'intéressant, d'autant que Babelio propose une rencontre avec l'écrivain, autre espace codifié.

C'est le livre de l'auteur qui m'a le moins transporté. Je vais quand même lire (relire?) la vie interdite histoire de voir si ça modifie mon impression.
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Retrouver Didier van Cauwelaert est toujours un plaisir, la perspective de l'entendre s'exprimer sur son dernier roman ne fait qu'ajouter à la joie d'entrer dans son nouveau livre, La Vie absolue. Je remercie Babelio et Albin Michel de cette chance qui m'est offerte.

Ma première réaction en voyant le sujet du livre a été de relire La Vie interdite, paru en 1997, dont je ne gardais pas de réel souvenir, puis de m'interroger sur les raisons qui auraient pu pousser l'auteur à faire « revivre » son fantôme d'autrefois. Je n'ai pas (encore) de réponse mais l'envie de rebondir sur le dernier paragraphe de la vie interdite est grande : 
« Quand mon auteur pense à autre chose, je perds la notion du temps, et je me rends compte que j'ai cessé d'exister au moment où il essaie à nouveau de me cerner dans une phrase, de corriger ce qu'il me fait dire.  Les gens qui l'achèteront me redonneront-ils un peu de vie, m'attireront-ils près d'eux le temps de leur lecture ? Je ne sais pas si c'est un espoir ou une angoisse. Mais maintenant que j'ai cédé la place, je voudrais disparaître tout à fait. Et, malgré moi je m'agrippe. J'essaie de planter des mots bizarres dans l'inspiration de mon romancier, sans les comprendre. »

Delà à se dire qu'un personnage peut hanter son auteur des années après, il n'y a qu'un pas ! Et j'aime beaucoup cette idée. C'est donc avec joie que j'ai retrouvé dans ces pages le facétieux Jacques Lormeau, quincailler par obligation, artiste inachevé par goût, décédé vingt-cinq ans auparavant et laissé durant de nombreuses années à ses errances d'esprit en recherche de légitimité entre « le vestiaire du rez-de-chaussée » et l'inatteignable (ou non souhaité) toit-terrasse, « privatif, inoccupé où en colocation », réservé à Dieu.
Il n'est pas nécessaire d'avoir lu La Vie interdite pour comprendre immédiatement les petites mesquineries, les jeux d'alliance et autres arrangements entre les différents protagonistes, notables d'une petite ville de province, mais pour qui les connaît, les retrouver grandis (ou pas !) est un petit plus.

Jacques Lormeau est dans La Vie absolue exhumé dans le cadre d'une recherche de paternité qui va, de rebondissements en rebondissements, globalement assez prévisibles, offrir à Didier van Cauwelaert une galerie de portraits et un ensemble de réflexions sur le monde d'aujourd'hui.
Avec l'humour qui le caractérise, l'auteur nous entraîne dans une observation du monde et des âmes, sans oublier de rester ancré à toutes les actualités qui font, ou ont fait notre quotidien, ces dernières années, des gilets jaunes au drames de la pédophilie, en passant par les combats féministes, et les arrangements avec les dieux pouvoir et argent, l'ensemble étant porté par la question qui nous effleure sûrement tous à un moment ou un autre : que sont nos morts devenus, influencent-ils nos vies ?
J'ai aimé, comme toujours, l'écriture alerte et inventive de celui qui déplore que tout puisse être cloisonné « ici-haut » ou n'hésite pas à comparer l'aura des esprits qui jalonnent son récit en insistant sur la différence avec la vie d'avant, « De son vivant, elle n'était pas spécialement futée, mais, vu la qualité de son aura […] je me fais l'effet d'être une âmelette ».
J'ai aimé l'humour qui m'a fait sourire et offert un sourire en retour de mon grincheux vis-à-vis de métro, j'ai aimé les personnages que l'on croise chaque jour, que l'on a envie de gifler ou de serrer dans ses bras.
J'ai surtout aimé la légèreté d'un texte qui sait être grave sans nous assommer, et l'idée que « pour pouvoir vraiment évoluer dans l'au-delà en explorant d'autres cieux il faut en avoir fini avec ses remords terrestres. » Peut-être pour pouvoir « revenir au monde sans idées préconçues » ?

Un roman léger et lumineux à lire pour échapper à la noirceur des jours

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Didier van Cauwelaert reprend l'un de ses personnages décédé dans un livre précédent. Il nous emmène dans les limbes de la mort pour nous raconter son héros, qui revient voir ce qui se passe sur la Terre à cause ou grâce à une exhumation pour recherche de paternité. Moi qui ai vécu deux deuils successifs en janvier, j'ai bien aimé cette idée que nos morts nous veillent et ce livre m'a sans doute aidé à passer un cap difficile. C'est facile à lire, c'est parfois drôle et ça donne une bouffée d'espoir dans cette vie parfois compliquée. Ajoutons à cela un auteur accessible et affable rencontré dans les locaux de Babelio, une dédicace sympa et vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre qui tombait à point nommé pour moi et je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
10 juillet 2023
Écrivain à succès, Didier Van Cauwelaert fait revivre un des personnages de son roman La Vie interdite, 25 ans plus tard, dans une comédie d’enfer où les quiproquos sont aussi nombreux que les secrets et les passions.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Si tout le monde mesurait combien les morts dépendent des ressentis terrestres, jusqu'à temps qu'on les oublie… Après, ils se débrouillent.
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C'est fou comme ça faire rajeunir, le bonheur qu'on offre aux autres.
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Moi, ce que je pense, c'est qu'il n'y a ni paradis ni enfer. Il y a toi, c'est tout. Mais tu n'es pas seulement ce que tu as été ou ce que tu as fait. Tu es aussi ce que tu aurais voulu être, ce que tu n'as pas réussi à faire, ce qui te blesse ou qui te fait peur, tes croyances et tes refus... Et ce que les vivants gardent de toi.
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J’en ai mis du temps à comprendre que, pour pouvoir vraiment évoluer dans l’au-delà en explorant d’autres cieux, il faut en avoir fini avec ses remords terrestres.
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Elle n’a plus envie de cette existence consacrée à faire ses preuves auprès de gens dont elle se fout. La vie commence à cinquante-trois ans. La vie absolue.
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