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EAN : 9782370552518
301 pages
Le Tripode (15/10/2020)
4/5   9 notes
Résumé :
Il y a près d’un demi-siècle, Jacques Abeille inaugurait le « Cycle des contrées » avec Les Jardins statuaires. Après des années d’attente, cette fresque immense de la littérature française s’achèvera à l’automne 2020 avec cet ultime roman, La Vie de l’explorateur perdu.

Au milieu des années 1970, à la manière d'un rêve, Jacques Abeille s'engageait dans l'exploration d'un monde imaginaire en écrivant un roman : Les Jardins statuaires. Depuis, de livre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec La vie de l'explorateur perdu, Jacques Abeille clôt le cycle des Contrées, près de 40 ans après avoir fait paraître Les Jardins statuaires. Les hordes barbares qui avaient déferlé sur Terrèbre ne sont plus qu'un lointain souvenir. le chancelier urbain Nibor dirige maintenant d'une main de fer la capitale et ses régions environnantes. Brice, un bibliothécaire, fil conducteur de ce roman, évoque les destinées de ses amis et connaissances : nous arrachons des griffes d'une prison un professeur innocent, nous écoutons les souvenirs d'un ancien cavalier barbare, l'écrivain interdit Léo Barthe se dévoile… Jacques Abeille esquisse, laisse entrouverte une porte, digresse, philosophe et on se laisse emporter dans les méandres de son univers fantastique. Dernière pierre de l'édifice de cette immense cathédrale littéraire qu'est le cycle des Contrées, La vie de l'explorateur perdu, c'est l'ailleurs avec un grand A: foisonnant, d'une beauté étrange, infini.
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L'entrée dans le mythe, l'effacement du récit ; les métamorphoses du désir, le lien vampirique entre modèle et artiste ; le narrateur et ses doublures, l'auteur et ses jumeaux. Voici quelques pistes proposées par Jacques Abeille pour clore, brillamment en dépit du pessimisme ouvert par la fin de tout récit, son cycle des contrées. Méditation hantée par l'ombre, la mémoire des livres, leur problématique émancipation d'un pouvoir tyrannique, La vie de l'explorateur perdu est avant tout un roman passionnant, au style captieux et envoûtant. Irrésistible invitation à se replonger dans toute l'oeuvre d'Abeille.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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critiques presse (1)
Telerama
02 juillet 2021
Récompensée par une mention spéciale du prix Wepler en 2010, un prix Jean-Arp en 2015 et par le Grand Prix de l’Imaginaire en mai, son œuvre tient dans une fresque unique dans la littérature contemporaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Il semble franchement que je vous aie dérangé pour rien. Il ne me reste plus qu'à vous présenter des excuses pour vous avoir fait perdre votre temps.»
Alors qu'au long de son inaltérable exposé, il avait peu à peu laissé son front s'abaisser comme sous le poids des vastitudes de pierre qu'il évoquait, il le redressa lentement pour m'offrir un visage qu'éclairait soudain un chaleureux sourire.
«Je ne crois pas du tout que nous ayons perdu notre temps. Le temps nécessaire à deux pensées cheminant l'une vers l'autre n'est pas perdu. Il est riche au contraire de sa propre fécondité. Vous êtes venu me parler de la crainte des barbares où vous étiez. Il faut bien de la vaillance pour formuler un tel aveu. J'espère vous avoir montré que les cavaliers des steppes ne constituent pas une menace. Or découvrir qu'elle est sans objet suffit-il à exorciser la peur de manière définitive ? Je crois qu'elle demeure comme une vigilance dans la brume. Vos allées et venues dans le silence des livres à l'abandon et mes errances dans les paysages lointaines sont sans doute analogues. La peur nous pousse. Nous essayons de nous évader. Qu'y a-t-il de plus beau qu'une évasion ? L'évasion est belle comme une jeune fille qui resplendit en marchant et dont le sillage nous offre au monde dans sa pleine présence. La présence n'est pas au-delà du monde mais bien en son cœur. Or nous ne pouvons le savoir qu'en échappant à nous-mêmes, quand l'autre dans son étrangeté intacte se fait son intercesseur. Dans ce seul instant surgit la vérité et non dans un discours sans fin en quête de faits. Jérôme, l'ami de ma première enfance, est en train de le sentir, peut-être parce que j'ai cessé de l'égarer dans l'ombre que posait sur lui notre proximité. Alors non, vous ne m'avez pas fait perdre mon temps.»
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C'est sur un tel fond qu'éclata ce qu'on allait bientôt appeler la guerre du cochon. À cette appellation on pourrait sans doute assigner deux sources. Le terme de «cochon», pour désigner les sujets masculins, était d'usage dans certains groupes féministes dont l'ambition la plus manifeste était de s'approprier la conduite masculine, ou supposée telle, dans son abjection la plus patente. Souhaitant par-dessus tout éradiquer jusqu'à la moindre nuance de désir, de telles militantes étaient favorables à une censure sans nuance et ainsi, dans les faits, à un régime politique égalitaire. Singulièrement cette absence de désir était le caractère le plus constant des pratiques artistiques qui passaient pour les plus prometteuses et au profit desquelles des théoriciens éclairés - il n'y avait évidemment plus d'amateurs -, avec une obstination obtuse, continuaient à chercher les fondements d'un jugement esthétique visant on ne sait quelle valeur universelle.
À l'évidence des pratiques à tendance expressionniste, comme celle des frères Boucher, tentaient de s'opposer au courant dominant. Quand apparurent en certains coins de rue des sacs en peau de porc, un rapprochement avec l'œuvre des frères Boucher s'imposa, ils durent même subir une perquisition de la galerie et de leur domicile. On ne trouva nulle trace d'instrument de boucherie et, comme dans le pire des cas on n'aurait pu les accuser, preuves à l'appui, que de dépôts d'ordures sur voie publique, l'enquête s'éteignit de suite.
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Ainsi ai-je été nommé vice-curateur du département de littérature du conservatoire des livres anciens. Toutes ces dénominations sont bien pompeuses. Elles font fureur désormais. Les autorités croient-elles vraiment qu'il suffit de changer les mots pour modifier les choses ou veulent-elles seulement le faire accroire ?
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«Ah, murmura-t-il, on éprouve dans le silence un vertige inquiétant et fascinant parce qu'à sentir en soi la parole qui se tarit, on a le sentiment de pouvoir saisir sa propre mort. On se demande jusqu'à quel point on peut approcher une telle expérience. On découvre qu'on a déjà commencé à tout quitter. Mais vous êtes trop jeunes pour éprouver des émotions aussi sinistres.»
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Un régime qui fonde sa stabilité sur la répression met inéluctablement des imbéciles au pouvoir ; [...].
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Videos de Jacques Abeille (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Abeille
Maison de la poésie (10 nov 2017) - Texte et Lecture de Jean-Philippe Domecq, extrait du Dictionnaire des mots en trop (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution novembre 2017).
Le Dictionnaire des mots en trop :
Comment ? s?entend-on déjà reprocher, des mots en trop ? Mais les mots, on en manquerait plutôt.
Et pourtant. Ame, artiste, coach, communauté? ils sont légion ceux qui éveillent notre résistance intime à tout ce qu?ils charrient d?affects, d?idéologie, de pseudo-concepts ? notre résistance mais pas celle du voisin ! ? Quarante-quatre écrivains explorent ici les raisons pour lesquelles ils renâclent devant certains mots, et leurs réflexions critiques témoignent autant d?un état de la langue que des poétiques et des enjeux de notre temps.
Une expérience littéraire qui vient compléter, en l?inversant, celle du Dictionnaire des mots manquants.
Auteurs : Malek Abbou, Jacques Abeille, Mohamed Aïssaoui, Jacques Ancet, Marie-Louise Audiberti, Michèle Audin, Olivier Barbarant, Marcel Bénabou, Jean Blot, Jean-Claude Bologne, François Bordes, Lucile Bordes, Mathieu Brosseau, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Thibault Ulysse Comte, Seyhmus Dagtekin, Louis-Philippe Dalembert, Remi David, Erwan Desplanques, Jean-Philippe Domecq, Christian Doumet, Renaud Ego, Eric Faye, Caryl Férey, Michaël Ferrier, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Cécile Guilbert, Hubert Haddad, Isabelle Jarry, Cécile Ladjali, , Marie-Hélène Lafon, Sylvie Lainé, Frank Lanot, Fabrice Lardreau, Mathieu Larnaudie, Linda Lê, Guy le Gaufey, Jérôme Meizoz, Christine Montalbetti, Christophe Pradeau, Marlène Soreda, Abdourahman A. Waberi.
http://www.editions-marchaisse.fr/catalogue-dictionnaire-des-mots-en-trop
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