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EAN : 9782917817728
176 pages
Contre Allée (10/02/2018)
3.91/5   28 notes
Résumé :
Durant son enfance dans la petite ville de Cheektowaga (État de New York), Jackson C. Frank réchappe à l’incendie qui ravage son école.

Ses brûlures lui valent une greffe au visage et c’est au cours de sa longue convalescence à l’hôpital que son oncle lui offre une guitare. Ce cadeau soulage ses mois de calvaire et sert alors de guide à une voix et une vocation naissantes.

La Ballade silencieuse de Jackson C. Frank est un récit qui ima... >Voir plus
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31 mars 1954, Cheektowaga, près de Buffalo. Une explosion vient d'avoir lieu dans une école.
Jackson se retrouve à l'hôpital. Son visage est meurtri, sa peau est brûlée. Il va devoir réapprendre à vivre avec ses marques laissées par le feu.
Au cours de son séjour à l'hôpital, il s'ennuie. Son oncle a l'idée de lui offrir une vieille guitare. Au début, il n'ose pas y toucher, il est impressionné. Puis il l'apprivoise et commence à jouer quelques accords. Au fur et à mesure, il s'améliore.
Sa mère décide de l'emmener voir la maison d'Elvis. Ils traversent les États-Unis du Nord au Sud. Et là, se produit la rencontre improbable. Jackson passe quelques heures avec le King. Elvis lui donne quelques conseils pour jouer de la guitare. De ce jour, lui restera une photographie souvenir. Il recevra même une carte postale d'Elvis lui conseillant d'écrire des chansons d'amour.
Après ses 18 ans, il reçoit une somme considérable, en compensation, suite à ses blessures dues à l'explosion. Il veut s'acheter une voiture. Et puis, il décide de partir pour l'Angleterre, sans valise. C'est sur le trajet qu'il va composer neuf morceaux en trois jours.
Arrivé à Londres, pour commencer, il chante ses chansons sur une péniche. Puis, il réussira à enregistrer un disque.

Mais aura-t-il une carrière prometteuse ? Réussira-t-il à percer dans le milieu de la musique ? Ses tourments rejailliront-ils ?

Thomas Giraud signe là son deuxième roman. Il retrace dans une biographie romancée, le vie de Jackson C. Franck.
Je ne connaissais pas ce personnage...
Je ne connaissais pas cet auteur...
Et je suis conquise par ces découvertes.
J'ai réellement apprécié l'écriture de l'auteur, j'y ai trouvé un côté poétique. J'ai également apprécié le rythme qu'il impulse tout au long du roman, un peu comme si nous lisions une partition de musique, avec des passages lents et des passages plus rapides, plus intenses.
Bref, une excellente découverte que je vous conseille vivement.
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La balade silencieuse de Jackson C. Frank est un livre que j'aurai aimé apprécié. J'aurai aimé apprécié ce livre parce qu'il évoque Jackson C. Frank, parce que c'est le premier livre en langue française à l'évoquer et parce qu'il y a au final peu de livres (quelle que soit la langue) qui l'évoque. Pour autant, ma ballade en compagnie de Thomas Giraud s'est rapidement arrêtée.

Lui qui a côtoyé Paul Simon, lui dont les fans se transmettent les standards de folk loin des sirènes du marketing et des tambours de la hype, lui qui voulait rivaliser avec Bob Dylan (au moins, Jackson C. Frank était dans l'originalité) pourrait être résumé par la formule « Sa vie, son oeuvre » ou mieux « Sa vie, son unique oeuvre ».

Comme d'autres artistes, Jackson C. Frank est en effet l'auteur, compositeur et interprète d'un unique et fabuleux album (de folk en l'occurence). Pour le reste sa vie est un océan de tristesse. À l'âge de 11 ans, Jackson C. Frank est hospitalisé suite à un incendie dans sa classe de musique qui fera une quinzaine de morts et le laissera invalide et traumatisé à vie. Lors de sa convalescence, son professeur de musique lui apporte une guitare acoustique pour s'occuper. À 22 ans, Jackson C. Frank publie son unique album éponyme avec des titres comme « Blues run the game » :

« Catch a boat to England, baby
Maybe to Spain
Wherever I have gone
Wherever I've been and gone
Wherever I have gone
The blues are all the same

Send out for whisky, baby
Send out for gin
Me and room service, honey
Me and room service, babe
Me and room service
Well, we're living a life of sin

When I'm not drinking, baby
You are on my mind
When I'm not sleeping, honey
When I ain't sleeping, mama
When I'm not sleeping
You know you'll find me crying

Try another city, baby
Another town
Wherever I have gone
Wherever I've been and gone
Wherever I have gone
The blues come following down « 

ou « My name is carnival » :

« I've seen your face in every place that I'll be goin'
I read your words like black hungry birds read every sowin'
Rise and fall, spin and call, and my name is Carnival

Sad music in the night sings a scream of light out of chorus
And voices you might hear appear and disappear in the forest
Short and tall throw the ball, and my name is Carnival

Strings of yellow tears drip from black-wired fears in the meadow
And their white halos spin with an anger that is thin and turns to sorrow
King of all, hear me call, hear my name: Carnival

Here there is no law but the arcade's penny claw, hanging empty
The painted laughing smile and the turning of the style do not envy
And the small can steal the ball, to touch the face of Carnival

The fat woman frowns at screaming frightened clowns that move enchanted
And the shadow lie and waits outside your iron gates with one wish granted
Colors fall, throw the ball, play the game of Carnival

Without a thought of size, you come to hypnotize the danger
The world that comes apart has no single heart when life is stranger
Wheel and call, clawed dreams all, in the name of Carnival
Wheel and call, clawed dreams all, in my name of Carnival »

Jackson C. Frank n'arrivera jamais à publier un deuxième album et le reste de sa vie sera faite d'errance, d'échecs, de déconvenues - entre autres péripéties, il sera victime collatérale d'un tir de pistolet dans un asile dans lequel il perdra un oeil, son fils mourra prématurément d'une fibrose kystique, …

Un fan, Jim Abbott, le découvrira dans les années 1960 alors que Jackson C. Frank vit une vie de vagabond, lui trouvera un logement, lui obtiendra des droits d'auteur pour son album et l'aidera pour le reste de sa vie - elle s'arrêtera définitivement avec l'arrêt de son coeur en 1999.

Dans La balade silencieuse de Jackson C. Frank, Thomas Giraud retrace quelques éléments de la vie de l'artiste - ce n'est pas une biographie - dans une écriture qui a tendance à se regarder ou s'écouter et assez loin de la poésie des textes de Jackson C. Frank. Au surplus, Thomas Giraud a trop tendance à faire de l'incendie initial (et, dans une moindre mesure, la maladie mentale de Jackson C. Frank) dont Jackson C. Frank a été victime la cause principale de son incapacité à ne pas être l'homme d'une seule oeuvre.

Pour le même prix et le même temps de lecture, celle du livre - davantage biographique que le livre de Thomas Giraud - de Jim Abbott, Jackson C. Frank: The Clear, Hard Light of Genius, est nettement plus intéressante et plus près de la vie de Jackson C. Frank ; le mieux reste évidemment et largement d'acquérir le superbe album de Jackson C. Frank et d'en écouter la poésie.
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Phoenix désabusé, embarrassé d'un corps qui jamais ne parviendra à renaître de ses cendres, Jackson C. Franck revit pourtant depuis quelques semaines sous la plume de Thomas Giraud.
Après avoir posé son regard tendre et humain sur la trajectoire iconoclaste, légère et pleine de détermination du jeune Elisée Reclus, l'auteur nantais se penche aujourd'hui sur celle, plus sinueuse et plus sombre, d'un chanteur qui signera l'un des plus beaux albums de folk que l'Amérique ait connu puis sombrera dans l'oubli.

Le 31 mars 1954, un incendie ravage la salle de classe dans laquelle se trouvait Jackson. Quinze de ses camarades mourront. Lui devra désormais composer avec un corps meurti, mangé par le feu, et un visage déformé par la morsure des flammes. Sous les mots pudiques, précis et délicats de Thomas Giraud, la greffe dont bénéficiera Jackson se lit comme un événement déterminant et fondateur pour ce perdant magnifique.

« Ce n'est qu'un bout de peau mais il change toute la structure de son corps, se fait centre de gravité, dans tous les sens du terme, point de rupture et de tristesse donc, également. Ce bout de peau a tout réorienté. Ce qu'il aurait fallu, mais on ne le sait jamais au bon moment, c'est qu'il ait su que cette choses qui lui barrait le haut du front fascinait les autres, intriguait, créait une mélancolie curieuse et ajoutait une part de mystère à ce qui était resté de sa beauté initiale ; l'adolescence est le moment où l'on envie tout chez les autres et cette zébrure rose et orange suscitait l'envie, lui donnait le charisme de celui qui est revenu d'un scalp. »

Thomas Giraud, après deux romans, commence doucement à s'imposer comme un écrivain du fragment. du morceau. de l'éclat. du reste. Des brisures. Des bouts de ceci et bouts de cela. Bouts de pensée chez Elisée, révélateurs, émancipateurs, libérateurs. Bouts de peau chez Jackson, sclérosants, handicapants, aliénants puis, plus tard, structurants, inspirants. Thomas cultive l'art de s'appuyer sur ce qui compose, ce qui constitue, s'amoncelle, s'organise et non sur un tout déjà scellé, pour construire la partition de son récit. de la même manière que la toile de Rothko (Orange and Yellow) qui bouleversera Jackson peut s'interpréter comme une persistance rétinienne de l'incendie (cette fois-ci apprivoisé, structuré et presque rassurant), l'histoire réelle et réinventée de la photo de Jackson aux côtés d'Elvis peut se comprendre, là encore, comme un moment de vie consitutif qui inclinera la trajectoire de cet éternel timide vers les accords de guitare et le désir de marquer d'une empreinte brûlante l'histoire de la musique. Une toile, une photo. Un morceau d'art, un bout de souvenir…

Plein de ce morceau d'art et de ce bout de souvenir, Jackson quitte les Etats-Unis pour l'Angleterre. Là-bas, il sera repéré puis produit par Paul Simon. «Blues run the game » sort en 1965. C'est le seul album de Jackson C. Frank. Après, c'est le silence. La chute.
Mais ce sont les mots de Thomas qu'il faut lire pour comprendre et se laisser remuer par cette triste errance. Des mots dont il maîtrise à merveille leur économie, comme pour mieux nous faire sentir la mesure de leur poids et de leur sens. Comme pour mieux nous mettre à distance tout en invitant Jackson à nous murmurer délicatement ses plus intimes tourments.

« La ballade de Jackson C. Franck » est un roman poignant. Un roman teinté de gris. Musical et mélancolique. Un livre à offrir à tous ceux qui, un jour, ont posé leurs doigts sur un manche de guitare et cherché à faire sonner la magie de quelques accords lumineux. Mais il ne serait pas juste de penser que cette ballade n'est que musique. Elle est aussi chair et corps. « La ballade silencieuse de Jackson C. Frank » est à n'en pas douter un roman sur le corps. le poids du corps. le langage du corps. La dictature d'un corps qui se souvient et qui hante.

Un roman sombre et lumineux. Un roman de cendres et de flammes.
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Jackson C. Frank a 11 ans quand il échappe à l'incendie de son école à Cheektowaga, dans l'Etat de New-York. Donald , son meilleur ami, y meurt alors que Jackson est gravement brûlé au visage et à la poitrine. Des greffes sont nécessaires et la peau est prélevée sur sa cuisse avant d'être posée sur son visage et sur son torse. L'hospitalisation et la longue convalescence s'étirent dans la douleur, l'ennui et l'apprivoisement d'un visage devenu paradoxal. La vieille guitare offerte par un oncle devient un moyen de se détacher de sa cuisse boiteuse et de ses traits rapiécés. Une rencontre avec Elvis, les chansons de Dylan, un tableau de Rothko et ce perpétuel crissement de cendres sous les dents constituent l'armature d'un futur qui sera consacré à la musique folk.
Mais c'est l'incendie qui en reste la fondation.
C'est ensuite le départ pour l'Angleterre, à 21 ans, la création des premières chansons et l'enregistrement de "Blues Run the Game" produit par Paul Simon. Un disque qui restera unique. Et ensuite ? Ensuite le silence sans l'oubli.
Dans ce silence de Jackson C. Frank, dans les béances de sa biographie, Thomas Giraud insère une rêverie crépusculaire sur la portée mélodieuse de son écriture. le récit au présent qui embrasse les discours sans les obstacles de la ponctuation, prend une dimension intimiste et donne au lecteur une sensation de proximité familière avec le musicien. Quelque chose comme le secret mélancolique d'une étoile filante qui s'évanouit dans la nuit mais dont l'éclat continue de fulgurer dans la mémoire. C'est tout le mystère insondable de la création artistique qui est suggéré à travers le récit comme voilé de nuances de gris. de quoi se nourrit la créativité ? le silence est-il un choix ou une fatalité ? Et l'on ne peut s'empêcher de relier Jackson C. Frank à d'autres artistes, soudain muets.
Après ma lecture j'ai évidemment écouté Jackson C. Frank que je ne connaissais pas. Et la coïncidence entre cette voix qui semble brûler d'émotions indicibles et le texte de Thomas Giraud m'a complètement subjuguée. J'ai eu la belle et singulière impression que cette ballade silencieuse m'avait livré la clé qui me rendait perméable à cette voix et à cette musique-là. Une émotion rare que celle de trouver une parfaite correspondance entre un roman et son sujet !
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Attention : ceci n'est pas une fiction ! Enfin pas tout à fait. Si Thomas GIRAUD réinvente la vie du musicien de folk Jackson C. FRANK, il imagine son parcours à partir de faits réels, d'anecdotes qui servent de fil rouge à ce roman qui tient plus en fin de compte de la biographie sélective.

Le petit Jackson n'a que 11 ans en 1954 lorsqu'explose la chaudière de son école. Plusieurs enfants sont tués par l'incendie gigantesque, Jackson en gardera d'irréversibles séquelles psychologiques et physiques : front et poitrine brûlés, greffe à partir de la peau de l'une de ses cuisses. En somme, corps altéré de haut en bas. 8 mois d'hôpital, il en ressort changé, y compris aux yeux de ses parents.

Il se passionne pour la musique, pour Elvis. Sa mère l'amène visiter Graceland la propriété du King. Contre toute attente PRESLEY est chez lui, et entame même avec Jackson une conversation. Ce dernier commence à grattouiller sur une vieille guitare, s'en sort plutôt pas trop mal, alors il insiste : il sera musicien, meilleur que son maître Elvis, c'est en tout cas ce qu'il ambitionne. Sur son chemin il rencontre SIMON & GARFUNKEL, pas encore les monuments qu'ils deviendront bientôt mais déjà fort reconnus dans le milieu. C'est grâce à eux qu'il va enregistrer à Londres son premier album (c'est sur le bateau qui le mène en Angleterre qu'il en compose certains morceaux).

Jackson est un grand timide : en studio il refuse d'être observé par le célèbre duo alors qu'il joue ses chansons, il faudra y dresser un paravent afin qu'il puisse en toute sécurité enregistrer ses titres. Après quelques péripéties, le disque finit par sortir. Juste après un album de DYLAN qui fait de l'ombre à tout le monde. Succès d'estime pour Jackson, pas la ruée qu'il avait escompté. Il est pourtant persuadé que son disque est très bon, fameux même. Mais le public le renvoie à ses gammes, sans même une révérence.

Et puis plus rien : perte de l'imagination, pannes multiples dans les compositions, impossibilité de faire de nouvelles chansons. Et pendant ce temps-là, DYLAN, SIMON & GARFUNKEL montent en puissance et notoriété. le néant habite un Jackson au bord du désespoir. Oh il va bien tenter de rejouer ses titres, de les rendre plus attrayants, car si le public le boude c'est qu'il manque forcément quelque chose. Paradoxe ultime ou pied de nez du Destin : les reprises qu'en font d'autres interprètes sont plutôt bien reçues par la critique. C'est désormais l'errance pour Jackson, jamais il n'enregistrera de nouvelles chansons.

Voilà pour la partie biographique de Jackson C. FRANK. Dans ce roman de 2018, Thomas GIRAUD imagine les errements du musicien qui touche le fond, il le fait souffrir au quotidien. Mieux : il se fond, se love dans Jackson, prenant parfois sa place pour mieux endurer avec lui, sentir la détresse, tenter de le guider.

Le destin de Jackson C. FRANK est celui de beaucoup de musiciens, là j'évoque la carrière musicale, un coup de génie en pleine jeunesse mais un public qui boude, et une descente aux enfers sans freins ni lumière. Dans cette biographie romancée et en partie inventée, créée, chacun de nous pourra penser à un musicien de ses proches, ou un artiste qu'il révère pour cet unique disque sorti un jour et qu'il aura écouté jusqu'à ce que les sillons ressemblent à des tranchées. Souvent, la destinée de ces compositeurs vagabonds aura été truffée d'emmerdes en tout genre, sans compter les divers abus qui auront parfois raison du créateur baigné dans une autodestruction sans retour.

Mais ici, tout commence par une chaudière défectueuse qui semble sceller le destin de l'un de ses nombreux artistes qui ont peut-être trop cru en eux, se sont surestimés sans jeter une oreille ni un oeil sur la critique, et qui se sont perdus faute de modestie, de réalisme ou de recul. Quoi qu'il en soit, Jackson C. FRANK est reparti dans les ténèbres au pied de sa chaudière, comme lui quelque part défectueuse, et Thomas GIRAUD l'exhume de manière émouvante, on sent qu'il aime ce Jackson, qu'il a une tendresse particulière pour ce musicien incompris, peut-être le King des « losers ». Il aimerait tant le voir réhabilité, faire en sorte que son disque devienne enfin un classique.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Plus tôt, vers 8 heures, la nuit ne cédant pas encore tout à fait, Jackson marche sous un ciel sale, un gris louche, à peine quelques reflets foncés et plus clairs emmêlés. Du plus loin qu'il puisse regarder, il ne voit qu'un seul gros nuage lourd comme du plomb qui couvre de toute son étendue l'obscurité, mettant du sombre au sombre.
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Sur l'eau, tout s'allonge. On a l'impression d'être capable d'englober d'un seul coup d’œil ce qui nous aurait demandé plusieurs mouvements des yeux, on étire le regard pour rendre toute chose horizontale. Et de toute façon, si on ne le fait pas, c'est le paysage qui décide, étire alors le regard à sa manière. Rien ne vient rompre l'horizon, pas de maisons, de meules de foins pour ponctuer cette grande nappe bleue.
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Il lui joue un autre blues dont il a retrouvé le thème principal. Ils parlent d’Indiens aussi. C’est bien mon gars. On sent la musique. Elvis fait quelques pas de danse, bouge ses hanches qui ont l’air si souples, ses jambes toniques, sous les yeux envieux de Jackson. Il donnerait presque des cours de danse à Jackson s’il n’avait un sursaut. Dans sa tête, Le gars boîte non ? Il se raidit vite, ralentit sa danse pour s’immobiliser tout à fait.
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Il veut surtout la compagnie des lacs, ce calme à toute épreuve, ces odeurs qui fermentent, cette impression de renoncement du lac, ce vieillissement tranquille.
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Selon lui, Jackson ne rate pas vraiment son disque mais ne le réussit pas ; il aurait été peut-être plus intéressant qu'il le rate complètement pour lui donner une couleur particulière [...].
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Vidéo de Thomas Giraud
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement. 
Bibliographie : 
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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