AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782760412545
717 pages
Stanké (30/09/2018)
4.51/5   179 notes
Résumé :
Avec la parution de la trilogie de La Bête, David Goudreault a ébranlé le paysage littéraire québécois. Repoussant les limites de l'humour grinçant, il a offert un regard à la fois dur et tendre sur les oubliés de la résilience, grâce à un protagoniste qui, en dépit de sa violence, est touchant de naïveté.
Les lecteurs trouveront dans cet ouvrage les textes intégraux de La Bête à sa mère, La Bête et sa cage et Abattre la bête, accompagnés respectivement de pr... >Voir plus
Que lire après La bête intégraleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
4,51

sur 179 notes
5
11 avis
4
1 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Trash et délirant. Cette trilogie est un monument d'humour noir!

La Bête, c'est l'histoire d'un jeune homme aux sévères tendances psychopathes, séparé très jeune de sa mère et baladé toute son enfance entre diverses familles d'accueil, jusqu'à devenir un adulte complètement tordu. Son aventure commence lorsqu'il croit avoir retrouvé la trace de sa mère quelque part dans la ville de Sherbrooke et tente de reprendre contact avec elle. Évidemment, rien ne se passera comme prévu.

L'ensemble est raconté à la 1e personne du point de vue de « la Bête » et c'est sincèrement une des meilleures utilisations de ce mode de narration que j'aie pu lire. En fait, le procédé m'a rappelé Gagner la guerre, de Jean-Philippe Jaworski, dans un contexte complètement différent. le narrateur a pour particularité d'être très antipathique, mais de raconter son histoire avec une verve sans pareille et une « voix » très singularisée (ce qui, à mon sens, constitue l'essence de la narration à la 1e personne).

La différence avec Gagner la guerre, c'est qu'ici, le narrateur vit dans une réalité très distordue. À mesure qu'on avance dans l'histoire, on comprend peu à peu le décalage entre ce qu'il s'imagine vivre et ce qu'il vit réellement, dans un très bel effet d'ironie dramatique. L'auteur s'amuse d'ailleurs avec son propre procédé dans le troisième tome en le poussant un cran plus loin et en trollant son lectorat de belle manière. Bref, la maîtrise narrative et stylistique est éblouissante.

Sur les sujets abordés : l'auteur est travailleur social et cela paraît dans la sordide réalité qu'il dépeint, tandis qu'il tire à boulets rouges sur un système inadapté aux cas extrêmes et qui abandonne sans remords les gens à leur misère. On se demande, tout au long de la trilogie, si les tendances dérangeantes du narrateur auraient pu être compensées par une prise en charge adaptée ou s'il s'agit définitivement d'une cause perdue – une question très inconfortable que l'auteur aborde d'ailleurs de front lors d'un passage du troisième tome.

Une lecture définitivement pas pour tout le monde et à laquelle je mettrais tous les trigger warnings possibles (tout particulièrement sur la cruauté animale dans le premier tome). Et si vous avez des réserves à vous lancer dans ce monument de 600 pages, dites-vous que le premier tome, La Bête à sa mère, peut se suffire à lui-même. Les suites ne sont pas superflues pour autant. Personnellement, je crois que c'est le deuxième tome et sa très forte tension narrative que j'ai préféré. le troisième tome a quelque chose d'un peu plus émotionnel et touchant, notamment avec le personnage de Maple que l'on retrouvera dans le roman éponyme (j'ai bien hâte d'aller le lire maintenant!)

Point bonus : la version audio, lue par Émile Proulx-Cloutier, est époustouflante.
Commenter  J’apprécie          470
Il y a des livres comme ça que je regrette d'avoir lus car il me faut ensuite accepter que je n'aurai plus jamais la chance de les découvrir. Un pur bijou d'originalité, de l'humour intelligent, la vie d'un personnage comme personne d'autre, un peu ou beaucoup brisé par la vie, fonçant tête baissée dans la société, ses préjugés et ses mal aimés, un livre et un homme vivant coûte que coûte, qu'on ne peut qu'aimer et ensuite jamais oublier.
Commenter  J’apprécie          260
Ce volume est la compilation de la trilogie de David Goudreault : la Bête à sa mère, la Bête et sa cage, Abattre la bête.

C'est l'histoire d'un petit gars qui dès l'âge de 3 ans a dû faire face aux tentatives de suicide à répétition de sa mère ; qui se réfugiait régulièrement chez la voisine chez qui même il avait son paquet de céréale perso ; puis qui s'est retrouvé dans les tuyaux de l'aide sociale entre familles d'accueil, foyers, direction délinquance, prison et hôpital spécialisé.

C'est triste…

Mais c'est raconté par le petit gars lui-même, dans son langage parlé savoureux et avec sa vision perso déconcertante du monde qui l'entoure et du monde en général, en complet décalage avec celle des autres personnages.

C'est un tour de force sur 700 pages de réalisme avec sa cruauté, ses délires ridicules, sa hiérarchie surprenante des valeurs, ses ambitions décalées… Souvent ça fait rire, parfois ça dégoûte, quelquefois ça fait mal, mais c'est la loi de l'humour noir.

La version audio, interprétée par Émile Proux-Cloutier, est pétillante.
Commenter  J’apprécie          122
La Bête intégrale de David Goudreault, Vues de Voix, 2020 (1ère édition : Stanké, 2018)

Avec la parution de la trilogie de la Bête, David Goudreault a ébranlé le paysage littéraire québécois. Repoussant les limites de l'humour grinçant, il a offert un regard à la fois dur et tendre sur les oubliés de la résilience, grâce à un protagoniste qui, en dépit de sa violence, est touchant de naïveté.
Les lecteurs trouveront dans cet ouvrage les textes intégraux de la Bête à sa mère, La Bête et sa cage et Abattre la bête, accompagnés respectivement de préfaces inédites de Kim Thúy, Manu Militari et Fred Pellerin, ainsi que d'un mot de l'auteur.

J'ai adoré le premier tome, La Bête à sa mère, parvenant à m'attacher au héros, pourtant manipulateur et violent, capable des pires monstruosités. David Goudreault nous y raconte les débuts dans la vie d'adulte d'un jeune homme qui, enfant, a été retiré à sa mère qui accumulait les tentatives de suicide, qui a été ballotté de familles d'accueil en centres sociaux, qui a eu une scolarité chaotique… Son existence est marquée par l'absence de repères et par la montée en puissance des pulsions, par la mise à jour d'une longue liste de gens dont il faudra se venger et par la recherche d'une mère idéalisée par l'absence…
Le deuxième tome, La Bête et sa cage, a été plus difficile à digérer… le héros est en prison où il va subir toutes les brimades possibles et imaginables, du passage à tabac au viol répété par le détenu qui, en échange, lui offre sa protection, se faire tatouer (avec plus ou moins de réussite), passer un peu de temps à l'isolement, découvrir les bienfaits de la lecture, construire sa propre (toute petite) légende et même, pour clôturer le tout, tomber amoureux et préparer son évasion… Ce volume est une vrai satire des conditions carcérales.
Enfin, Abattre la bête clôture la série avec un long passage en unité psychiatrique, une nouvelle évasion et le récit d'une incroyable cavale aux milieu des marginaux, celui que toutes les forces de police recherchent trouvant finalement refuge auprès d'un chihuahua et d'une prostituée en fin de course.
Je déconseillerai de lire les trois opus d'une seule traite ; personnellement, j'ai préféré ménager des pauses entre mes lectures pour éviter le surdosage.

J'ai surtout été frappée par le style de David Goudreaux, une gouaille québécoise, une écriture truculente, déjantée, factuelle… Une forme de premier degré poétique avec des références approximatives mais très parlantes, une logique implacable sous forme d'idées fixes, une montée en puissance dans une délinquance absurde. Force est de reconnaître que les raisonnements « documentés » du personnage ne sont pas exempts d'une sorte de bon sens au second degré.
David Goudreault repousse vraiment les limites de l'humour pour donner à voir la vie des oubliés du système, des irrécupérables. Il y a plusieurs niveaux de lecture dans cette trilogie ; il n'est pas toujours aisé de ne pas se laisser déborder mais je ne regrette pas ce voyage en absurdie.

Une découverte, vraiment !
Je vous recommande de visiter l'univers de David Goudreault, romancier, poète et travailleur social…
https://www.davidgoudreault.org/bio/

#lesglosesdelapiratedespal

Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          60

Okay mes ami(e)s lecteurs(trices), installez-vous bien, on tient quelque chose de gros, ici 😱

Je vous explique !

Quand je vendais ce livre à la boutique tchèque ça, je demandais aux clientes de me redonner des nouvelles. J'en ai reçu deux 😎

1️⃣ La première dame m'a dit ne pas l'avoir terminé, que c'était affreux et qu'elle était incapable de lire des histoires de massacre d'animaux. (avouez, ça donne pas le goût ! Mais comme je suis technicienne vétérinaire, de la violence envers les animaux, j'en ai vu et en bien réel ! Alors je passerais sûrement au travers...)

2️⃣ La deuxième cliente m'a dit que c'était un des meilleurs livres quelle ait lu dans sa vie! Elle m'a dit que les animaux mourraient vite et que c'était pas si mal. ( Tentant, non ? )

Donc, j'avais en tête que c'était un roman consacré à de la violence animale et sans plus. La dame m'avait aussi dit que l'homme était tellement naïf que ça passait dans l'humour et qu'on s'attachait à sa personnalité de psychopathe.

Je n'ai pas eu le choix de le lire, ça avait trop piqué ma curiosité ! Alors....

....

C'était affreux ! Je vous le dis, cet homme est pas bien dans sa tête. Voleur, tueur, violeur, nommez-les. Mais sur 712 pages, il y a juste 4 chats, 1 chiens, 1 cochon-d'inde et des oiseaux qui sont morts. Y'a rien là !

Malgré tout ça, je vous le garanti, on adore lire ses péripéties. C'est intéressant de se mettre dans la tête d'un malade mental et de suivre l'évolution de ses pensées. Il est absolument hilarant et sa façon de voir les choses est tout-à-fait simple. Il veut se rendre du point A au point B. Tout ce qu'il y a entre n'est pas important.

Il ne faut pas oublier que c'est un livre sombre, pas toujours évident à lire. D'ailleurs, la première phrase du bouquin est «ma mère se suicidait souvent». Ça donne le ton au reste du récit. 🖤

Je sais que ça ne donne pas nécessairement le goût de se lancer la dedans vu les circonstances actuels. On s'ennuis, on regarde les mouches voler (pi y'en a même pas !) pi on est pas au top de notre humeur. Ce livre-là ne va probablement pas vous aider dans ce sens, mais je peux vous assurer qu'il va vous divertir. (extrait en commentaire!)

À lire sans modération !

𝐍𝐨𝐭𝐞 : 9.0 / 10

Bravo David, j'ai beaucoup aimé ta bête 😈👏

Pour lire d'autres critiques, visitez ma page Fb ; Izabelle Gignac, auteure et critique de livres
Lien : https://www.facebook.com/I%E..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La femme était maquillée comme un manchot saoul tombé sur un paquet de crayons-feutre. Du rouge à lèvres s’étendait jusqu’aux joues sur un visage blanchi à la poudre. Batman y aurait reconnu son pire ennemi. Pauvre mamie, ses heures de beauté étaient loin derrière elle. Dans le même coin que sa dextérité
Commenter  J’apprécie          30
La vie, ce n'est pas une boite de chocolat, c'est une poutine. On a rarement un goût pur, distinct. Tout est pogné, mélangé ensemble. Un peu de frites ou de fromage dans ta bouchée, mais ça baigne toujours dans la sauce.

Pareil pour la vie et ses problèmes; l'alcoolo vient avec un peu de dépression, l'anorexique pratique l'automutilation, le schizophrène marine dans la pédophilie entre deux psychoses.

Les obsédés de l'évaluation clinique appellent ça la comorbidité. Moi j'appelle ça la triste réalité.

_ Le dénuement
Commenter  J’apprécie          10
La chambre était petite et humide. Dans tout le sous-sol, il régnait une odeur de vieilles planches mouillées. Pas intolérable, mais ça indiquait quand même un milieu propice à la moisissure. Contrairement aux planches, je ne pourrirais pas longtemps ici. Surtout que j'avais omis de racheter des pompes pour mon asthme. Je crachais déjà mes poumons, avec un peu de sang, au réveil. C'était moins pire quand je me réveillais passé midi. « Le monde appartient à ceux qui se lèvent », a dit Shakespeare, un auteur européen.
Commenter  J’apprécie          10
Les femmes aiment se sentir uniques et avoir l'exclusivité du mâle qu'elles s'asservissent : c'est documenté.
Commenter  J’apprécie          70
L'essentiel dans les milieux hostiles, c'est pas d'être le plus fort, mais le plus fou : c'est documenté.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de David Goudreault (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Goudreault
Le Salon dans tes oreilles - S1E38 - La fuite, un remède au mal-être?
Parfois, se retrouver implique de partir, de suspendre la course des jours et de s'offrir un nouvel angle de vue sur ce qui nous pèse. Ce mouvement nécessaire est au coeur du travail des trois auteurrices qui participent à cette table ronde.

Présenté par SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL
Et ALTO ÉDITIONS DE LA PLEINE LUNE STANKÉ
Avec Hélène Dorion, Auteurrice David Goudreault, Auteurrice Valérie Garrel, Auteurrice Tristan Malavoy, Animateurrice
Livre(s) Pas même le bruit d'un fleuve Ta mort à moi Rien que le bruit assourdissant du silence
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (413) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
219 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..