C'est fou comme l'Eglise a toujours été fascinée par le sexe.
Et comme elle a aimé dire, censurer, culpabiliser, ses pauvres ouailles.
Une lecture intéressante et éclairante et qui laisse songeur, quand on pense aux témoignages de la Parole Libérée….
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Parmi les lieux dangereux, le pire était le bal.
Dès le XVIIe siècle, Jean-Baptiste Thiers disait qu'il était impossible d'y rester pur, tant en dansant qu'en regardant danser les autres, parce qu'on y est sans arrêt soumis à des pensées lascives, des regards impudiques, des postures indécentes. Mgr Bouvier parla de péché mortel à cause des nudités qu'on y voit, de la manière de danser, des paroles et gestes. « Je ne pense pas, conclut-il, qu'on puisse absoudre, même à Pâques, ceux qui s'obstinent à fréquenter nuit et jour les bals publics ». Un missionnaire parla carrément de bordel, disant aux mères de famille qu'il vaudrait mieux qu'elles conduisent directement leur fille dans des lieux de prostitution.
On ne sait trop pourquoi, la valse, qui nous semble aujourd'hui la plus chaste des danses, par rapport au tango ou à des danses plus modernes impliquant davantage de contacts, parut hautement pernicieuse au XIXe siècle. Des tombereaux d'horreurs furent déversés sur elle. Le dictionnaire de Pontas, édition de 1847, y vit une danse « introduite en France par le démon de l'impureté ».
Présenté par Robert Maggiori, philosophe co-fondateur des Rencontres Philosophiques de Monaco et critique littéraire.
« Dictionnaire de la bêtise suivi du livre des bizarres » de Jean-Claude Carrière et Guy Betchel, aux Éditions @Robert Laffont, 832 pp., 29€