Un livre avec un fil rouge original, la vie d'une mouche sur trente sept jours, qui vole et esquive les coups et les toiles d'araignées au fur et à mesure de ses pérégrinations entre divers immeubles de Paris. Et au travers de ces vols, l'auteur nous fait découvrir des portraits de personnages divers et très variés, allant de l'étudiant sous pression et entendant des voix, de la mère en burn out qui a des envies de mettre son bébé au four en essayant la pyrolyse, un père incompris, fatigué et déçu de sa vie pour qui celle-ci n'a d'ailleurs plus de goût, une jeune prof de philo qui corrige ses copies, une jeune sportive boxeuse qui rêve de retrouver l'homme de sa vie croisé dans le métro, et toute une suite de portraits plus ou moins intéressants à suivre.
Justement, le petit bémol, malgré un style d'écriture très fluide et une faculté de favoriser l'entrée dans la vie de ces personnages, la galerie de ces personnages est trop fournie justement et nous laisse parfois sur notre faim... Je sais bien que le rôle de l'écrivain est de laisser l'imagination de son lecteur finir les histoires un peu à sa façon mais là, certains personnages ne sont que survolés alors que d'autres plus approfondis et cela rend un peu brouillon peut-être l'ensemble.
Cependant, une découverte assez sympa à lire car plaisant.
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Ouvrage assez original que ce récit de la vie d'une mouche.
L'auteur nous offre une photographie "vue du dessus" de ces citadins, de leurs petits et grands bonheurs mais surtout de leurs petits et grands tracas. Des portraits acerbes et grinçants des individus qui composent la société actuelle.
Le style est plutôt dans l'observation que dans le dialogue, analytique plus qu'actif mais cela n'en fait pas un roman statique. le lecteur se demande, de chapitre en chapitre, où le vol de cet insecte va le conduire. le tout servi avec beaucoup de style et un vocabulaire très (trop, par moments?) riche. Un seul regret: la mouche aurait pu se poser plus souvent chez certains, histoire de nous offrir des portraits avec un peu plus de profondeur.
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Après “Marge Brute “ paru en 2006 et Mandalas en 2009, c'est le troisième roman de Laurent Quintreau. Pendant la courte vie d'une petite mouche, en 37 jours et 33 chapitres, de la naissance à la mort, le lecteur pénètre dans l'intimité des vies et des individus, au fil des pérégrinations de l'insecte. La petite mouche, qui vole d'immeuble en immeuble et visite les appartements parisiens, observe, s'immisce dans les foyers et les drames familiaux et nous livre une vue plongeante sur la société contemporaine où règne l'individualisme. A travers ses yeux, nous découvrons une succession de portraits et de moments d'une vie : une jeune maman en plein baby blues prête à commettre l'irréparable, un adolescent névrosé, des personnages perdus, loufoques ou pathétiques, englués dans leur solitude, des citadins qui vivent et se croisent sans se connaître. Les chapitres portent des titres qui expriment les transformations physico-chimiques de la matière et le passage d'un état à un autre et se terminent par des données climatiques et biologiques. Au rythme du vol de cette petite mouche, on se laisse envahir par une sorte de malaise, lié à une certaine forme de voyeurisme. Très bien écrit, c'est un roman original et sympathique.
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Sur le fond, c'est un terrible constat quant à la façon dont se porte la société - comprendre urbaine et occidentale - et, plus largement, sur la vanité de l'humanité. Glaçant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Chauve, tatoué et visiblement adepte de séances de musculation intensive, il ressemble à un candidat d'émission de téléréalité et à tous ces gars que l'on invite à parler vite et fort de n'importe quel sujet, cette horde de panels représentatifs, de témoins, de victimes, de people, capables d'aligner les clichés les plus débiles sur un ton qui pourrait faire croire qu'ils viennent de découvrir la théorie de la gravitation universelle.