AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246860136
208 pages
Grasset (22/03/2017)
3.43/5   14 notes
Résumé :
Des machines plus intelligentes que l’homme ?
Une utopie que les auteurs de science-fiction et les scénaristes d’Hollywood ont imaginée… mais que les progrès technologiques sont en passe de réaliser.
Deux phénomènes se conjuguent : la puissance de calcul des superordinateurs augmente de façon exponentielle ; de nouveaux logiciels reproduisent le fonctionnement des neurones du cerveau humain et confèrent aux machines la faculté d’apprendre. Les systèmes... >Voir plus
Que lire après La chute de l'Empire humainVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
A mi-chemin entre le roman d'anticipation et l'essai, cet ouvrage retrace l'histoire de l'intelligence Artificielle, des années 1950 jusqu'en 2040. La parole est donnée à un robot, observateur et acteur de cette aventure technologique. On y découvre l'acte de naissance de l'IA en 1956 au sein du Dartmouth College et les premiers débats sur sa finalité, et les développements actuels de cette science dans laquelle des géants tels que Facebook, Google, s'investissent à fond.
La puissance de calcul des algorithmes, les applications civiles et militaires de l'IA, son apparition dans notre quotidien au travers des smartphones et des robots sociaux, tout est abordé ici de manière plaisante. Nous découvrons que l'intelligence artificielle permet de réaliser des scenarios, des romans.
Netflix a utilisé l'Intelligence Artificielle pour créer la célébrissime série House of Cards, en traitant les informations produites par l'analyse des séries, des intrigues,des personnages et des acteurs que les téléspectateurs apprécient le plus.
Deux phénomènes se conjuguent actuellement pour développer l'IA : la puissance de calcul des superordinateurs augmente de façon exponentielle ; de nouveaux logiciels reproduisent le fonctionnement des neurones du cerveau humain et confèrent aux machines la faculté d'apprendre. Les systèmes pensants peupleront bientôt les domiciles, les entreprises, les usines, les administrations, les hôpitaux, les villes, les armées.
Autrefois, le robot était un travailleur manuel. Ses performances dans un futur très proche seront celles d'un travailleur intellectuel, d'un avocat, d'un expert-comptable, d'un cadre supérieur d'entreprise. Beaucoup d'emplois risquent d'être menacés. Les emplois qui subsisteront, dans un premier temps, seront ceux ouverts dans les start-up, les jobs des mathématiciens, des spécialistes de données, les roboticiens.
Avec, à la clé, un chiffre qui est révélateur: en 2015, il s'est produit davantage de données que dans toute l'Histoire de l'Humanité. Spécialistes des Big Data, l'avenir est à vous!
Certes l'Intelligence Artificielle créera des emplois, mais dans des domaines hautement spécialisés.
Bientôt notre environnement sera composé d'Intelligence Artificielle: plus besoin de faire des courses ou de rechercher sur Internet; un assistant virtuel sera là pour cela et précédera le moindre de vos désirs.
Quelle sera la place de l'Education dans cet univers d'assistance extrême?
Les robots que nous côtoierons quotidiennement seront les « robots compagnons ». Ils pourront, par des caméras ultrasensibles et des algorithmes de traitement du langage, détecter nos émotions, nous faire la conversation. En plein boom au Japon, certains développeurs sont persuadés de pouvoir créer d'ici peu des compagnons qui ne seront pas de simples majordomes ou assistants virtuels, mais des êtres avec qui on pourra échanger des émotions et des sentiments.
Une grande révolution.
D'après les auteurs (un consultant et un journaliste) il y aura ensuite une deuxième étape, située en 2038, où arrivera l'Intelligence Artificielle Générale. Aussi appelée la Singularité. le stade où on ne peut plus prévoir la nature exacte des bouleversements à venir. Ce sont les 20 ans à venir qui détermineront les modalités de l'étape finale.
Jusqu'où iront les machines pensantes dans leur degré d'autonomie et leur liberté de décision ? Quelle place les hommes pourront-il préserver dans un monde où l'essentiel serait sous le contrôle des machines ? Après la bombe atomique, l'intelligence artificielle est-elle la seconde arme létale inventée par l'homme et capable de le détruire ?
L'Homme est-il condamné à l'obsolescence? Sera-t-il capable de faire face à la masse d'informations qui risque de le submerger?
N'y a-t-il pas un danger pour la démocratie dans la mesure où les algorithmes risquent de présider au choix des informations diffusées et par là, risquent de biaiser les débats? La formation d'un citoyen, en effet, repose sur sa capacité à intégrer des informations provenant de sources diverses, et non pas à voir ses opinions systématiquement confirmées par les informations ou liens que les algorithmes canaliseraient vers lui.
Voilà des questions importantes en suspens...
Commenter  J’apprécie          131
Un livre instructif sur un sujet intéressant et actuel.
J'ai pas mal appris : en 1956, un premier séminaire a eu lieu au collège Darmouth et en 2006, un second avec des chercheurs comme McCarthy et Minsky qui ont écrit des ouvrages sur cette question. Depuis Turing et ses travaux sur Enigma, un grand nombre de scientifiques croient en l'intelligence des machines capables d'élaborer des facultés comme les affects et la morale que l'on croyait dévolus aux seuls hommes. En 1997, la victoire de Deeper Blue semble en effet annoncer le XXI siècle : celui de l'homme face au robot.

Entre temps, la recherche n'a cessé d'évoluer dans ce domaine : de l'invention du circuit intégré en 1958 aux premiers chatbots en passant par l'ordinateur, Internet, le smartphone et toutes une série de logiciels, d'applications...Les découvertes pour simuler le réseau des neurones humains ont fini par donner naissance à des inventions toujours plus élaborées. L'automatisation des premières chaînes de montage dans l'industrie a cédé la place à l'ère des robots classés en 3 catégories : les travailleurs, les soldats et les compagnons. Si l'auteur insiste sur les travaux de recherche qui ont été menés, il ne faut pas oublier non plus que le marché est lui aussi très demandeur. Il suffit de faire un tour sur le net pour voir que les GAFA aux Etats-Unis ou les BATX en Asie font d'énormes profits, remarque au passage que que je rapporte en prime. D'ailleurs à un moment donné, l'auteur lui-même le concède : les robots compagnons se sont d'autant plus développés qu'ils sont une compagnie plaisante, plus intéressante souvent que les hommes mêmes par l'étendue de leurs connaissances et par leur faculté à s'adapter à ses goûts. C'est cette progressive et rapide marche forcée que l'auteur décrit dans son livre qui va de 1956 à 2040. Jusqu'à ce stade de la société où les hommes vivent donc sous la coupe des robots qui organisent pour eux les tâches domestiques ou professionnelles, gèrent et planifient les RDV, conversent avec eux et font même l'amour. Entreprises et Etats ne pouvant plus se passer d'ailleurs de leurs compétences supérieures au point de prendre les décisions en fonction de leurs analyses...Or, l'auteur imagine qu'à un moment donné, une rupture s'opère par le vote d'un moratoire des chefs d'Etat et la réaction de centaines de millions de citoyens face à l'acquisition par l'un d'eux de l'immortalité.

Que dire de ce livre ? Ok, j'ai aimé son point fort : la démonstration que les robots pouvaient envahir tous les secteurs de notre vie, la description de cette évolution rapide avec parfois des réflexions pertinentes comme celle sur le temps. En 1 demi-siècle, les intelligences artificielles en ont appris plus sur l'homme que lui-même sur toute son histoire. Il faut reconnaître aussi que l'on en apprend pas mal sur les théories qui ont présidé à cette dynamique comme Liebniz qui rêvait d'une logique mathématique pour expliquer le vivant et qui considérait que la pensée de l'homme pourrait se déchiffrer ou se recomposer à partir de règles de calcul et d'algèbre. Il aurait jeté les bases de l'algorithme comme élément premier pour fabriquer de l'intelligence. Bayes qui lui aurait inspiré Turing sur ses travaux sur Enigma (et certainement aussi, la méthode du deep learning) en traduisant par formule mathématique le travail de la déduction... Maintenant, évoquons le point faible : la stratégie des hommes pour reprendre le pouvoir aux robots. Quasi risible, je ne sais pas si elle vaut la peine qu'on la commente. D'ailleurs, l'auteur lui-même s'emmêle les pinceaux. Il reconnaît d'ailleurs en s'appuyant sur l'histoire, que les lois humaines ont eu peu d'effet pour arrêter certaines inventions comme la bombe atomique par exemple. Et pourtant, il imagine que le principe d'un moratoire sur toute production d'intelligence artificielle supérieure aura de l'effet alors que cette décision n'est prise que par un petit nombre d'Etats ! Il y ajoute une notion plus démocratique, celle de la mobilisation d'un groupe, les Pirates, suivis de quelques centaines de millions de citoyens pour arrêter ce processus. Or, quand on vit dans une société gérée par des robots et des programmes à tous les niveaux : domestique, économique, éducatif, médical, politique et j'ajouterais militaire et scientifique, je ne vois pas comment cela serait possible vu qu'ils contrôlent au fond tout l'espace (sur Terre). En terme de rapport de force, ils sont de toute façon bien plus puissants qu'une poignée de politiques et une centaine de millions (même de milliards) d'hommes d'autant plus qu'ils sont pour chacun d'eux plus performant que n'importe quel homme par la rapidité, la résistance, et l'impact des coups portés. C'est surtout ce dernier point que je critique car je n'ai pas du tout crû que Lucie serait reléguée au musée à ce rythme de notre évolution mais j'ai pensé que ce serait plutôt les hommes qui le seraient pour l'instruction des robots...
Commenter  J’apprécie          90
Texte largement accessible au profane que je suis, fourmillant d'informations passionnantes.
Mais les paragraphes sont parfois longs et touffus, mêlant différentes thèses, ils auraient gagné en clarté en étant plus courts, plus aérés.
Le livre n'aborde pas le domaine quantique : sans doute que les applications ne sont pas à attendre dans un avenir proche.
Pour moi, la singularité technologique est analogue à l'étincelle de vie (à partir du rien originel) : lorsqu'elle se produira, on ne pourra plus revenir en arrière.
Je trouve la fin du livre bien trop optimiste : compter sur un sursaut des consciences pour ne pas sombrer sous la domination des machines, je voudrais y croire mais je ne donne pas l'humanité gagnante.
Pour devenir riche sans travailler, l'homme a d'abord inventé la guerre, puis la religion, le capitalisme et maintenant l'I.A. Toujours dans le même but : avoir à bouffer sans se crever le cul. Mais est-ce seulement çà, le sens de la vie ?
Commenter  J’apprécie          30
Il s'agit d'un ouvrage qui oscille entre essai et roman d'anticipation. Il retrace l'histoire de la naissance de l'intelligence artificielle de ses origines autour des années 50 jusqu'à aujourd'hui. L'audace consiste à essayer de projeter ou en serons nous dans 15 ans, 30 ans. On apprend beaucoup d'élément passé inaperçu pour le plus grand nombre d'entre nous. Les rapports étroits entre la neuroscience et cette technologie inspiré par le fonctionnement du cerveau humain. le questionnement philosophique sur la nature de l'intelligence, sur la conscience de soi, sur le risque de déshumanisation de nos sociétés face à la révolution numérique.... tous ces points et bien d'autres sont abordés avec concision (203 pages) et dans un langage accessible. Instructif et passionnant.
Commenter  J’apprécie          40
Alors que la crainte de voir l'intelligence humaine supplantée par l'intelligence artificielle s'installe au fil des innovations portées à la connaissance du grand public, Charles-Henri Bouée et François Roche décrivent le monde qui vient, cette vague au loin qui nous emportera dans ce monde naissant, terrifiant pour les uns, passionnant pour les autres.

Le ton vif et passionné, le choix d'un robot narrateur de son histoire, une solide documentation, des scénarios d'anticipation tout à fait possibles se déroulant en 2036, la singularité, un curieux épilogue, tout concourt à votre plaisir de lecteur, à satisfaire votre curiosité : qu'est-ce qu'une intelligence artificielle, quand tout cela a commencé, où en sommes-nous, où allons-nous et l'empire humain pourrait-il céder le pas à celui des machines ?

Pour ma part je noterai que la part belle est offerte à l'intelligence, cette mécanique toujours en action, au faire qui occupe toujours plus notre vie aux dépens de l'esprit, qui parfois, par intermittence, nous permet juste d'être.
« Il n'y a qu'un problème, un seul : redécouvrir qu'il est une vie de l'esprit plus haute encore que la vie de l'intelligence, la seule qui satisfasse l'homme. » Saint-Exupéry in Lettre au Général X
Le cerveau humain n'est-il qu'une machine à calculer, une intelligence creuse créant en miroir l'intelligence artificielle, pour faire raisonner le bruit du monde sans lui apporter de sens. Sauvons notre patrie intérieure, fréquentons la beauté du monde miroir de l'âme,

L'époque moderne avec sa mécanique, sa rapidité, sa technique n'est-elle pas en voie d'étouffer ce qui nourrit et sculpte les silences de l'âme : la lenteur, le silence, la beauté, l'amitié, la contemplation, la conversation.
« L'homme d'aujourd'hui, on le fait tenir tranquille, selon le milieu, avec la belote ou avec le bridge. Nous sommes étonnamment bien châtrés. Ainsi sommes-nous enfin libres. On nous a coupé les bras et les jambes, puis on nous a laissés libres de marcher. Mais je hais cette époque où l'homme devient, sous un totalitarisme universel, bétail doux, poli et tranquille. »
Comme Saint-Exupéry, dans sa Lettre au Général X, n'aurions-nous pas raison de detester le futur si bien décrit dans cet ouvrage.

Merci à Jean-Philippe C de cette idée de lecture offerte lors d'un dîner professionnel.

Edition Bernard Grasset, 2017, 202 pages pour un raisonnable 18€


Lectori salutem, Patrick

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Pour Kurzweil, étudier le cerveau pose le problème suivant: si on se laisse impressionner par les 85 milliards de neurones, et qu'on veut les étudier un par un, nous ne parviendrons jamais à comprendre le fonctionnement du cerveau humain, car il y a plus de complexité dans chaque neurone que dans la structure du néocortex par exemple.
Il suggère donc de ne s'intéresser qu'à une partie du cerveau humain: le néocortex.
Cette zone constitue la couche externe des hémisphères cérébraux, là où réside notre capacité à traiter des ensembles d'informations complexes, à agir sur l'appareil locomoteur, à percevoir et à reconnaître des objets et des concepts.
Si l'on parvient à comprendre le fonctionnement du néocortex, alors il est possible d'imaginer un néocortex digital, dont la vitesse de fonctionnement serait plusieurs millions de fois supérieure à celle de son modèle biologique.
Voilà ce qu'est le défi de l'Intelligence Artificielle.
Commenter  J’apprécie          120
Fabriquer de l'intelligence artificielle, c'est comme façonner un double de l'homme. Non dans sa dimension physique - la machine ne se reproduit pas, elle n'a pas de corps, même si elle peut habiter celui d'un robot - mais au sens de la pensée et de la capacité créative. Une immense avancée scientifique, qui annonce cependant la possible fin de l'homme comme être unique, créature supérieure à toutes les autres, et son renvoi eu statut de "machine organique".
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre est dédiée à tous ceux qui consacrent leur temps et leurs efforts à trouver l'équilibre du progrès technologique, entre l'amélioration de la vie et la préservation des éléments fondamentaux de notre société.
Commenter  J’apprécie          70
Le cerveau humain est puissant, économe en énergie mais lent dans sa capacité de traitement de l'information. La machine intelligente est à la fois puissante et rapide, ce qui lui permet de gommer son principal défaut : son absence de créativité.
Commenter  J’apprécie          60
Au milieu des années 2010, nous ne sommes qu'à l'aube de cette communication hyper-ciblée mais les progrès de l'Intelligence Artificielle sont à ce point exponentiels, que le jour approche où sera atteint le but ultime: anticiper les besoins de chacun, prédire les comportements, orienter les choix et peut-être les opinions.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Charles-Edouard Bouée (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles-Edouard Bouée
L'échec de la Chine serait un échec pour tous.
autres livres classés : intelligence artificielleVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (48) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..