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EAN : 9782246795094
160 pages
Grasset (08/05/2013)
3.51/5   67 notes
Résumé :
Moniale du XIIe siècle, Hildegarde de Bingen a marqué son époque. Ce ne sont pas seulement ses écrits, sa légende, sa connaissance scientifique ou botanique, qui ont fait de l'abbesse un sujet pour Lorette Nobécourt, mais bien l'insoumissions radicale où elle se tient.
En s'emparant d'une telle figure, la romancière n'entend pas tant honorer la quatrième femme docteur de l'Eglise que « dire haut et clair que la vie vivante est la seule ».Prêtant sa langue à c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'espérais beaucoup de ce livre... pourtant, j'ai un avis très mitigé et je vais essayer d'en expliquer en toute objectivité les raisons. Pourquoi objectivité d'ailleurs ? Tout simplement parce que j'ai lu bon nombre d'ouvrages concernant Hildegarde, des essais de spécialistes (Gougenheim, Moulinier, Pernoud, Feldmann, Munier,Breindl...) à la biographie romancée, en passant par ses propres correspondances traduites en français ou en anglais (et pour que je lise en anglais, c'est vraiment que le sujet m'intéresse). Je me suis même déplacée en Allemagne, visitant les ruines du Disibodenberg (et imaginant la vie de la moniale) ou son village natal, Bermersheim (voir les photos sur mon site pour ceux que ça intéresse). Je n'ai donc pas abordé ce livre de la même façon que si le sujet m'avait été inconnu.

Commençons par les aspects négatifs, histoire de terminer ensuite en beauté. Une chose m'a choquée d'entrée de jeu : le fait de ne nommer Hildegarde que par son initiale, H., la déshumanise. Pourquoi ne pas l'avoir appelée tout simplement Hildegarde ? D'autant plus que lorsque je vois H., je pense plutôt à Adèle H, autre femme courageuse, certes. L'agencement de certains événements peut également prêter à confusion. Un exemple : l'auteur nous explique, page 17, qu'Hildegarde a été donnée au couvent car c'est la dernière de la fratrie (et que c'est la coutume). C'est rigoureusement exact. Cependant, il y avait une autre raison à cela, qui n'apparaît que quelques pages plus tard : enfant, Hildegarde avait déjà des visions (P19). de même, certaines affirmations auraient mérité quelques bémols. Une, notamment, m'a faite bondir : "elle a aimé une femme" (P10 puis P90 et suivantes). Oui, elle était très proche de Richardis, mais peut-on parler d'amour tel que nous l'entendons ? le monde clos n'est-il pas propice à l'exacerbation des sentiments sans pour autant qu'il y ait transgression (certes, non annoncée explicitement ici mais implicitement...) ? D'ailleurs, en parlant de monde clos, le titre du livre me faisait espérer plus de choses sur l'emmurement de la petite Hildegarde avec Jutta. Certes, on ne peut pas non plus tout dire sur cette vie aussi riche, mais cela a quand même marqué sa vie. Enfin, dernière chose, l'écriture employée : trop de poésie tue la poésie. Et les premières lignes commençant cette biographie romancée sont difficiles à comprendre : "Ce matin-là tiède et pourtant venteux, au bord de pleuvoir, venteux pour H., au bord de pleurer, devant le saule qu'elle ne reverra plus, ni le puits dans la cour, ce matin-là, et quel vent du nord lui bat ainsi les cheveux et la cape, un instant les yeux levés vers le ciel, au moment de franchir le seuil, aperçu la masse sombre des arbres dans la clarté de la lumière -octobre-, et peut-être sont-ils immobiles comme les nuages suspendus qui laissent passer cet éclat soudain de soleil dans ses cheveux, et seul peut-être est-ce le vent de son coeur qui de sa peine lui bat les flancs ?" Mais je pense qu'il doit y avoir là un problème de mots manquants dû non pas à l'auteur mais à la mise en forme pour l'édition.

Allez, laissons là le négatif pour parler de choses plus agréables. Je reprends d'ailleurs cette histoire de poésie : on sent que l'auteur veut rendre hommage à cette femme hors du commun. Pour cela, elle emploie la prose poétique, ce qui est tout à son honneur. Certaines formulations sont d'ailleurs très belles. Comme je le disais, il est dommage que, parfois, la poésie s'imbrique dans la poésie, devienne redondante. D'autre part, réhabiliter sa mémoire sous cette forme ne peut qu'être bénéfique. Si elle est une célébrité en Allemagne, on ne la connaît que trop peu en France. Pourtant, elle est une femme qui aura marqué son époque. "Insoumise", pour reprendre le terme de Lorette Nobécourt, elle mettra à ses genoux tout le monde, y compris les plus grands qui lui demanderont même des conseils. Ce n'est pas pour rien qu'elle fut nommée récemment Docteur de l'Eglise. Il était temps !

L'auteur s'est imprégnée des textes d'Hildegarde pour en trouver l'essence même, lui insufflant ainsi un brin de vie afin de refaire le cheminement intérieur de la moniale. le titre l'atteste d'ailleurs, il s'agit bien d'une vie et non de LA vie d'Hildegarde. Et voilà bien tout mon dilemme. Car je l'admets, j'attendais beaucoup, trop même de ce texte et je dois dire que la quatrième de couverture n'aide pas non plus à relativiser. La sincérité de l'auteur étant bien plus importante, à mon avis, que ces quelques points de détail, nul doute que je persévérerai en lisant un autre de ses livres qui m'a été conseillé : "En nous la vie des morts". Là, au moins, j'aurai un regard beaucoup moins sévère, c'est certain.

Encore une fois, tout ceci n'est qu'un simple avis. Si vous ne connaissez pas Hildegarde de Bingen, ce livre est un bon moyen d'aller à sa rencontre.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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J'avoue que je ne sais pas trop que dire sur ce livre. D'habitude je n'ai aucun mal à savoir si j'aime ou pas, ou un peu, ou certains aspects seulement d'un roman. Mais cette fois-ci, je ne sais pas.
Déjà, j'ai été surprise par la forme du texte. Je m'attendais à une biographie classique, un peu romancée certainement, mais marquée par la chronologie malgré tout. Et bien les dates sont à peines présentes dans La clôture des merveilles et le style est tout sauf classique. Plutôt que d'énumérer les faits qui ont émaillé la vie d'Hildegarde de Bingen, Lorette de Nobécourt choisit d'orienter son texte sur les sensations, les opinions, la foi. Cela donne un roman abstrait et poétique, agréable à lire mais parfois obscur.
Peut-être qu'une relecture d'ici quelques mois, le temps de "digérer" toutes ces idées, me permettra de me faire une opinion plus claire de la Clôture des Merveilles...
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La Feuille Volante n° 1169
La clôture des merveillesLorette Nobécourt - Grasset.

Tout d'abord, par clôture, il faut entendre l'espace réservé aux religieuses cloîtrées, quelque chose de plus personnel aussi. Il faut aussi porter de l'attention à une citation en exergue « Ainsi l'homme est la clôture des merveilles de Dieu ». Ce livre est en effet sous-titré « Une vie d'Hildegarde de Bingen », religieuse bénédictine rhénane, érudite (1098-1179), qui fut canonisée, reconnue docteur de l'Église (2012) et passa sa longue vie dans un monastère qu'elle dirigea, à consigner ses visions et à composer des chants liturgiques.
J'aime lire les biographies surtout celles de gens hors du commun qui honorent l'humanité et qui ont fait un parcours exceptionnel et respectable. Je ne connaissais pas Hildegarde de Bingen et la vie monastique qu'elle a choisi, son destin de religieuse assumée, m'ont passionné. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, ce n'est pas une biographie au sens traditionnel du terme mais davantage une évocation, un témoignage romancé de la vie de cette femme promise très tôt à la vie monastique, non seulement parce que, dans la noblesse rhénane à laquelle sa famille appartenait, on consacrait sa dernière fille à Dieu, mais surtout à cause des apparitions dont elle a été le témoin dès l'âge de trois ans. Ce récit est baigné de poésie, ce qui n'est pas pour me déplaire et je considère que le style de Lorette Nobécourt est d'une qualité incontestable. Je me demande cependant si, à trop vouloir enluminer sa phrase, l'auteure ne pêche pas une atténuation de l'information qu'elle veut délivrer, un peu comme si la syntaxe poétique était incompatible avec la biographie. J'ai appris bien des choses intéressantes sur cette religieuse, apprécié sa liberté de paroles et d'actions, son courage d'oser s'exprimer et interpeller la hiérarchie ecclésiastique essentiellement masculine, son combat contre la maladie, son action en faveur de la santé humaine et spirituelle, indispensables pour un service divin efficace, son esprit d'indépendance et son message intellectuel mis au service de sa foi, sa vision holistique de l'être humain remis au centre du monde pour la plus grande gloire de Dieu, son rayonnement aussi quand l'Église se méfiait tant des femmes et que l'écriture était réservée aux hommes (encore faut-il préciser que c'est le moine Volmar qui, pendant dix années a tenu la plume et mis en forme ses phrases parfois absconses).
Tout au long de ce livre, j'ai senti une Lorette sous influence, plus convaincue par son sujet que désireuse d'en faire une banale biographie, ce qui correspond bien aux premières lignes de ce livre. Je l'ai sentie désireuse d'entraîner son lecteur à sa suite avec de nombreuses citations d'Hildegarde, employant à l'envi le mot « viridité » pour exprimer la détermination de l'abbesse qui enseigne que l'enfermement du monastère rend plus libre et qui parle de « l'éros spirituel » en donnant à l'amour une exception particulière et quelque peu inattendue pour une femme élevée au rang de sainte. Je ne suis, en effet, pas sûr d'avoir bien compris, à travers les allusions que fait Lorette, la nature exacte de l'amour qui lia Hildegarde et Richardis von Stade, cette moniale qui vécut un temps dans son monastère
Je ne saurais définir exactement la nature de l'inspiration littéraire mais j'ai toujours été étonné par ceux qui se disent visités par des révélations qui leur sont étrangères et qui les dépassent. Lorette semble donner au verbe une dimension divine, ce qui certes va dans le droit fil de l'enseignement religieux mais, pour délivrer son message liturgique, et pourquoi pas prosélytique, Hildegarde use d'un vocabulaire inconnu de ses contemporains, indéchiffrable et sans doute jugé dangereux par qui ne le comprend pas. Je vois là une contradiction chez cette femme érudite et désireuse d'amener dans le giron de l'Église le maximum de gens, de témoigner par les mots comme elle le faisait par l'exemple, usant de la parole aussi bien pour enseigner que pour guérir, conseils personnalisés, livres ou prêches publics.

Je suis resté imperméable au message religieux mais j'ai, en revanche, été fasciné par la volonté de cette femme de marquer son passage sur terre, par sa personnalité qui correspond bien à celle des abbesses de ce temps, à la fois soumises au Ciel mais aussi autoritaires, érudites, contestataires et désireuses de s'affirmer face à une hiérarchie religieuse misogyne .

© Hervé GAUTIER – Août 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Prétentieux dans la forme, et vide sur le fond. Voilà l'essentiel de la critique que m'inspire ce livre.
D'Hildegarde von Bingen, je connaissais les chants liturgiques, et j'avais envie d'en savoir plus sur sa vie. J'étais donc enchantée d'être tombée sur ce livre. Je ne m'attendais pas à une évocation complète, les sources manquant souvent au moins pour l'enfance et certaines périodes des personnages ayant vécu il y des siècles. Mais là je n'ai rien appris sauf l'existence d'une affection très forte envers l'une de ses moniales. Voilà pour le fond, vide.
La forme maintenant. Je suppose que l'auteur ayant à parler d'une mystique a eu envie d'écrire de façon imagée, poétique. Mais je l'ai ressenti comme plus prétentieux qu'inspiré. Et la répétition toutes les dix pages minimum du terme viridité a fini par m'agacer.
Bref le livre m'a fait l'effet d'un soufflé retombé.
Même le livre en tant qu'objet me paraît une tromperie. Imprimé en très grosses lettres, avec de grandes marges pour arriver à un peu moins de 180 pages qui en réalité en font au mieux 100. Sans doute pour justifier un prix de presque sept euros.
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Drôle de pari que d'avoir voulu méditer aujourd'hui sur la vie d'une sainte mystique du 12e siècle, docteur de l'Eglise depuis près d'un an (excusez du peu), et d'avoir voulu partager le choc de cette rencontre. Car, présenté ainsi, ça pourrait ne pas faire très envie et ne pas promettre le succès de librairie. Il y a en effet plein de gros mots qui sentent l'eau bénite (équivalent contemporain de l'ail pour les vampires) ou la naphtaline (équivalent moins contemporain de GTA2 pour nos otakus d'ados facebookés) : méditer, sainte, mystique, 12e siècle, Eglise... En outre, on se doute que ce n'est pas non plus un livre de fantasy et que donc la rencontre ne s'est pas faite dans des failles de l'espace-temps ou lors d'une visite guidée aux Enfers par Hadès en personne ou dans des rêves hypnotiques sous l'emprise d'un chamane amazonien aveugle ou avec un fantôme quelconque. Alors, d'où vient donc le fait que ce livre ne se soit retrouvé dans le rayon bondieuserie d'aucune librairie, ni dans le stand livres de toute paroisse ? Parce qu'il ne faut pas oublier le mot "choc". En effet, le texte exalté montre que l'émotion de cette rencontre avec celle que l'auteure appelle H., Hildegarde de Bingen de son petit nom, est de l'ordre de la fascination.

Cette attirance n'est pas d'abord admiration pour ses nombreux talents : religieuse, écrivain, poétesse, compositrice, médecin, botaniste, minéralogiste, conseiller des puissants, linguiste... et on aurait pu déjà s'arrêter là. Mais, Lorette Nobécourt a avant tout flashé sur la femme qui a pu être tout cela à la fois, et surtout sur ce dont sa vie témoigne. En effet, elle ressent que ce que porte cette vie, correspond depuis toujours à de fortes aspirations de la sienne.

Et pourtant le rapport entre une journaliste contemporaine, écrivain, mariée, mère de famille et une religieuse cloîtrée du Moyen-Âge semble aussi évident que la présence actuelle des Ecolos au Gouvernement. Eh bien, malgré cela, les deux femmes communient autour de leur appréhension de la liberté et de sa signification pratique dans le contexte de leurs vies. L'auteure la voit comme l'expression de la vie du Cosmos – la viridité selon les mots de H. – et sa participation à celle-ci. Ainsi pour en vivre, pour permettre de découvrir la beauté de cette vie, elle comprend que la condition nécessaire est l'insoumission à un certain ordre établi et à tout schéma de pensée et d'action, et que H. a fondamentalement exprimé cet anticonformisme toute sa vie durant. Dans le même temps, notre écrivaine prend acte du paradoxe que pour H. les conditions de la liberté, de l'insoumission sont celles d'un couvent où elle vivait recluse, celles de sa soumission à Dieu, celles de la foi vivante et vécue qui va au-delà de la croyance et du dogmatisme. Elle fait même de tout ce contexte le terreau favorable ("cette liberté d'être contraints"). Et c'est donc abritée dans cette clôture des merveilles, placée sous ce regard divin et plongée dans cette foi que cette conscience de la vie, de l'amour et de la beauté absolues a pu croître et s'épanouir.

Pour exprimer la profonde humanité de cette expérience singulière, Lorette Nobécourt s'est tenu éloignée du discours de la religiosité ou de la théologie. Mais, un peu à l'instar de H. qui a été jusqu'à inventer sa propre langue, seules l'expression et la verve toutes poétiques du livre étaient en mesure de transcrire tout le mystère et l'indicible de cette vie, et ont permis de rendre encore plus palpable l'émotion de cette rencontre, d'entraîner le lecteur dans l'extraordinaire de celle-ci.

Et finalement, l'origine de notre fascination est sûrement à trouver dans l'écho à toutes nos recherches de sens. En effet, le livre et son sujet nous confirment que nous continuons à être attirés par les mêmes idéaux de beau, de vrai, de bien, et à en chercher compulsivement les sources.

Au bout du compte, il est quand même étrange et sûrement peu glorieux qu'il faille remonter 9 siècles en arrière pour renouer certains fils de notre humanité. Avons-nous ainsi atteint le summum du syndrome « c'était mieux avant » ? Mais après tout peu importe, adoptons maintenant l'Httitude : « sur le branischiaz de nos vies, tels des larchizins, des korzinthios, comme H., écrivons la langue d'Aigonz ! » *



* ce qui signifie en petit H. illustré : sur le parchemin de nos vies, tels des scribes, des prophètes, comme H., écrivons la langue de Dieu.
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critiques presse (1)
Telerama
13 mai 2013
Avec cette biographie d'une vie possible de sainte Hildegarde de Bingen, comme vécue de l'intérieur, Lorette Nobécourt semble touchée par la grâce.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Ceux qui l'osent ont appris que l'écriture est habitée de sexualité comme le ventre, et qu'il faut s'y enfoncer avec la même ardeur que les consonnes masculines fouaillent la béance des voyelles dans la phrase. C'est au prix de cette conscience-là, et de l'enjeu qu'elle représente, que l'esprit circule entre les lettres et porte le souffle.
Les poètes le savent, les prophètes et les saints : que les mots sont aussi sexuels que le corps des femmes et que le souffle les fécondent s'ils se laissent épouser.
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Oui, la vie porte l'absolu et il revient à l'homme de l'incarner ici, qui ne l'atteindra jamais.
Oui, la beauté, la poésie, l'amour, l'éros, la joie, la subversion, l'autonomie, l'indépendance sont des valeurs contemporaines qu'il reste à défendre.
Oui, le but de l'homme est l'amour, toujours plus d'amour.
Oui, n'en déplaise aux marchands, aux esthètes, aux cyniques, aux épargnants, aux religieux et aux athées, la vie se conjugue dans la dépense, le don, l'ouverture, l'acceptation, la perte.
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´ ' je vois souvent ´, dit-elle à la jeune novice agitée de pourpre , ´ quand quelqu'un afflige son corps par un excès d'abstinence ,que le dégoût surgit en lui , et par le dégoût les vices se multiplient beaucoup plus que s'ils avaient été contenus avec justesse . ´
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l'initié est celui qui se soutient lui-même d'être par l'invisible soutenu. H. est de ceux-là et atteste de cette force auprès des soeurs qui consentent à apprendre. Toutes ne sont pas assoiffées. a toutes, cependant, elle transmet selon la loi de cette viridité qu'elle honore. Amour, joie, dignité, rigueur, sensualité fondent cette terre promise à laquelle H. travaille. La discipline est ferme. Elle seule, en effet, autorise la véritable liberté.
Ce que H enseigne, H. le vit. Nulle morale chez l'abbesse, nulle convention. Elle ouvre le dogme. Elle fend la pierre pour faire surgir la source de vie vivante - celle qui ne supporte ni artifice ni faux-semblant.
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Ce qui écrit en moi
Au-delà
Par les siècles
Ecrira

Car c'est toujours
A la source unique
Du verbe
Que les livres s'abreuvent
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Vidéo de Laurence Nobécourt
365 jours dans la vie des humains sur la planète Terre… À New York, Laïal tente de se détacher des siens. Au Portugal, Perla apprend à mourir, et sa fille Wanda à devenir mère. À Venise, le Cardinal Luigi de Condotti parle aux abeilles. le jeune Kola, en Afrique, découvre ce qu'il en est de l'amour qui unit Mado, sa mère, à Youli. Dans l'hôpital de Sakhalin, en Russie, où un Indien se prend pour le patron de la CIA, Jozef ne fera peut-être jamais le deuil de sa femme… Voici quelques-unes des voix qui peuplent ce roman-monde : elles communiquent furtivement par élans charnels, émotionnels ou spirituels. Est-ce un hasard si toutes partagent la lecture des livres de Yazuki, cet écrivain japonais qui cherche son point final et dont chacun quête l'opus mythique, Opéra des oiseaux ? Ainsi se déploie la partition de Laurence Nobécourt, de pays en cultures différentes, de langages en paysages inattendus. Les destins s'entrelacent, à l'insu souvent des protagonistes : chacun poursuit l'équilibre de sa vie, et déséquilibre celle d'un autre. Chaque personnage est comme un passage vers un monde, une famille, une psyché ou un trouble. Parfois c'est un enfant, parfois une femme très âgée, parfois un homme dont la voix semble changer, traverser le temps et l'amour. Entrer dans ce livre gracieux et profond, c'est accepter de ne plus maîtriser tout à fait le cours des choses, s'abandonner avec délices à l'énergie déconcertante et vivace de la littérature.
Laurence Nobécourt est née en 1968 à Paris, où elle a commencé à écrire dès l'enfance. Elle a publié romans, récits, poèmes sous le nom de Lorette Nobécourt puis, depuis 2016, sous sa véritable identité. La plupart de ses livres sont parus aux éditions Grasset, dont La Démangeaison, La Clôture des merveilles, L'Usure des jours, En nous la vie des morts et Grâce leur soit rendue. Elle a quitté Paris pour Dieulefit où elle vit et anime des ateliers d'écriture.
En savoir plus : https://bit.ly/3ArXDis
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