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EAN : 9782251446004
400 pages
Les Belles Lettres (22/09/2016)
3.9/5   10 notes
Résumé :
L'histoire a pu devenir une science ; elle doit rester le théâtre du colloque qui nous permet de dialoguer en tête à tête avec les morts. Notre monde connecté nous livre sans défense à la tyrannie de l'instant. L'histoire pourrait en être l'antidote, dans la mesure où elle rassemble l'expérience des peuples. Elle fait lever des ombres venues de la profondeur des âges pour nous faire partager les leçons tirées de la pratique de notre condition.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je n'ai pas fini de le lire car qui souhaiterait et pourrait lire rapidement un tel ouvrage qui est à la fois un livre protéiforme sur L Histoire, la Morale, le civisme, le courage, le temps qui passe, les héros grands et petits, la Beauté, la Vérité et la bienveillance ? Je ne puis également citer les autres qualités qui émaillent toutes ces pages, écrites avec soin et passion, lucidité et courage et talent. le style est beau et grand.

Oui, car à notre époque, rares sont les auteurs qui osent tenir de tels propos et pensent de cette facon, en remontant aux sources du Bien comme du Mal. Je pourrais ainsi, sans crainte de trop me tromper, citer Philippe de Villiers ou Eric Zemmour.
Je pourrais citer aussi tous les auteurs qui ont été les compagnons et les maîtres de mon adolescence, car, dans cette Histoire racontée au fil des siècles sous forme de résumés ou "d'historiettes", il m'a semblé relire les grands auteurs classiques, grecs et latins, qui ne manquaient jamais de donner à "leur rapport" un sens profond et durable aux lecteurs, à savoir la bravoure, le courage, le rappel des sacrifice des morts et des héros au service de la Patrie. Jadis comme naguère encore, la transmission des grands exploits faisait battre les coeurs, et on donnait en exemple à la jeunesse et aux peuples - les fameux exempla romains - l'envie de se dépasser et d'être soi-même un exemple pour sa famille, sa patrie, et les générations futures. Laisser une trace, donner son sang, sa vie pour les autres.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Et pourquoi donc ce livre ?
Au-delà de la simple narration historique, déjà fort intéressante et didactique en elle-même pour sa finesse d'écriture, sa pertinence, ses détails et son respect pour les faits réels - et le désir encore de DIRE, d'oser dire ce que la PLUPART DES HISTORIENS omettent par lâcheté ou par prudence - il serait faux d'y voir de la méconnaissance - ou pire encore par opportunisme, Michel de Jaeghere nous incite à réfléchir et à nous dépasser. Il s'adresse, je pense, aux jeunes générations qui ne lisent pas L Histoire ou ne la connaissent pas ou mal, pour differentes raisons qu'il énumère d'ailleurs.
Nous n'ignorons pas, en effet, que depuis de longues années, L Histoire comme la CULTURE est au rang des "disparitions" programmées par les élites (que dire ainsi de Najat Vallaud Belkacem qui a voulu faire disparaître les humanités gréco-romaines ? Était-ce à une "barbare", au sens du grec ancien (que l'on consulte le dictionnaire pour connaître le terme exact de ce mot pour comprendre ma pensée) et d'oser une telle initiative ?? Quelques pauvres profs de lettres et universitaires qui ont passé parfois10 années des années à étudier ces trésors de notre patrimoine se sont élevés contre cette barbarie et ce crime culturel. Ainsi en étais-je.

Il est plus que temps de remettre les pendules à l'heure et enfin de prendre LE TEMPS de nous arrêter sur des faits qui se sont produits "avant"' mais cet avant est en fait bien proche de nous, car dans ce livre, le temps est abrogé. Et c'est ce qui rend cet ouvrage fascinant. Et çe qui nous permet de nous identifier aussi à ces héros ou revivre, par exemple, la guerre de 14-18 (à ce sujet que d'émotions dans les lignes qui relatent des événements réels)...

Personnellement j'ai été émue dès les premières lignes, et souvent j'ai tremblé d'émotion et même pleuré devant la grandeur et le courage des plus humbles qui ont donné leur vie sans hésitation, se sont levés et se sont transcendés en face de la mort, comme pour s'en faire la garante de leur courage et de leur immortalité, de l'immortalité et de la préservation de notre terre, de notre France, de notre liberté.

Je viendrai bientôt mettre quelques sublimes paragraphes du livre de notre historien (pour que le lecteur apprécie cette noble écriture) qui est un homme de coeur, qui aime non seulement son pays, ses semblables, sa France.
Il a compris le manège et les embrouilles, les bassesses et le manque de megalosophrosuné - la grandeur d'âme grecque - des politiciens de tout bord. Il sait que nous partons à la dérive. Que notre France est en danger, que son patrimoine est bientôt un vestige de son ancienne grandeur, comme le furent les dynasties égyptiennes, comme le fut aussi l'âge d'or de l'empire romain.

Cet ouvrage fera le bonheur des étudiants comme des lycéens, car il permet d'acquérir de solides connaisances en histoire mais aussi en philosophie, en politique, en littérature, en géopolitique. Et la lecture est agréable, légère et fleurie.

Il apprendra à chacun le Courage, la vertu et la générosité. Il sortira les jeunes de leur monde virtuel, technique, faux et clinquant. Il les rendra moins stupides. Et ceux-là mêmes qui, aujourd'hui, défilent dans les rues, braillent et baîillent, n'ont aucun repère si ce ne sont de faux repères et des anti-héros, ceux-là qui ignorent qu'avant eux, d'autres étaient là et sont morts pour leur liberté, pour leur langue, leur culture.

Pour leur France qui les a aimés plus que jamais personne ne les aimera, si, à leur tour, ils ne prennent pas la relève de leurs ancêtres exemplaires, pour perpétuer la Beauté du pays le plus beau de notre belle Terre.

Franchement un bouquin que je range à côté des écrits de Flaubert, de Marc-Auréle, de Pline le Jeune. Pourquoi ?
Parce qu'ils étaient hommes, qu'ils avaient des défauts, mais aussi un grand coeur. Et une grande culture. Et qu'ils aimaient leur pays.

PS - je n'arrive pas à corriger mon unique étoile en 5 étoiles, mais chacun aura compris au fil des lignes !
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Au travers de 70 textes qui s'étalent de l'Egypte et la Grèce antique à nos jours, l'auteur fait une analyse personnelle de faits historiques choisis mais avec un véritable souci de la nuance. Il y a des leçons directes à tirer de chacun de ces courts récits ; et il y a des leçons à méditer plus longuement, sur l'usage qui est fait de l'histoire par la société et les politiques, sur son importance pour l'attachement à un pays et des valeurs, sur la transmission d'un héritage reçu des ancêtres, sa fonction civilisatrice. Pour développer un esprit critique qui a le sens de la nuance, éviter les manipulations et la déformation de la mémoire, il faut connaître l'histoire. Ne pas connaître son histoire c'est s'exposer à la disparition de sa culture.
« Un arbre sans racines va où le vent le porte : une fabrique d'amnésiques ne produit que des voyageurs sans bagages. »

S'il peut être reproché à l'auteur de tirer des leçons de l'histoire au détriment d'une lecture plus scientifique qui aspirerait à plus de neutralité – si une telle lecture de l'histoire est possible -, on peut aussi apprécier ces leçons pour réfléchir à sa propre vision de la situation actuelle. Après tout, il s'agit d'un essai où l'auteur partage son amour pour l'histoire, pas d'un livre d'histoire.
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La compagnie des ombres expose un ensemble de faits historiques ordonnés chronologiquement et relatés chacun en quelques pages ; l'auteur en extrait diverses leçons pour les générations actuelles et futures. Il convient de préciser que le choix et les valeurs mises en exergue au fil des épisodes répondent d'une perspective idéologique chrétienne assez marquée. Une approche pouvant parfois donner lieu à des interprétations sujettes à caution : une civilisation romaine présentée comme «  en attente d'une religion nouvelle qui lui permettra de trouver une signification à l'existence » ( p 97 ) ou l'assertion suivante « Les Anciens ont tout inventé. Ils ont tout inventé de ce qu'a réélaboré, ensuite, notre civilisation, en illuminant leur sagesse par le secours de la Révélation » ( p 393 ). Or, comme le pointait le dictionnaire du paganisme grec de Reynal Sorel paru chez le même éditeur, ce qui est au coeur de la sagesse des païens, c'est d'une certaine manière l'absence de Révélation, une forme d'incertitude vis-à-vis du divin qui entraîne la richesse et la profusion de divinités et de textes à leur propos, souvent ambivalents. Si les païens étaient intransigeants sur la nécessité de l'accomplissement des rituels afin de conserver la bienveillance des dieux, cette incertitude fondamentale dans les cultes des dieux poliades les prémunissait de la tentation du prosélytisme et Hésiode de faire dire aux Muses dans la théogonie « Nous savons conter des mensonges tout pareils aux réalités ». Les monothéismes ont-ils su tirer les leçons d'une telle affirmation ? Ont-ils été l'illumination de la sagesse des Anciens ou leurs dogmes ont-ils plutôt supplanté une conception du divin incertaine et donc fragile ?

En conclusion, on peut lire ce livre comme une agréable compilation de moments historiques et de valeurs, mais il convient de garder à l'esprit que celles-ci ne demeurent qu'une perspective parmi d'autres sur ces événements. Aussi, malgré la quantité d'anecdotes rapportées, cette grille interprétative m'a semblé empêcher l'ouvrage de prendre de l'envergure dans sa réflexion sur l'histoire et lui permettre d'accéder à une dimension plus philosophique.
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Je remercie les éditions "Les belles lettres" et Babelio de m'avoir envoyé ce livre.
J'ai été très déçue par cet ouvrage. En choisissant ce titre dans la liste de ceux proposés par la Masse Critique, je pensais trouver des réponses, du moins des éléments de réponses, à la grande question "A quoi sert l'Histoire ?" Je ne m'attendais pas à un traitement "anecdotique" de l'Histoire, sans perspectives scientifiques, énoncé comme un cours de morale, sans véritable références historiques auxquelles se raccrocher. Les idéaux patriotiques très marqués, notamment les passages qui traitent de la guerre de 14-18, m'ont sidérée par l'interprétation restrictive que l'auteur donne des combats.

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J'ai trouvé ce livre dans une librairie parisienne et j'étais tout de suite charmé, car il semblait offrir un regard assez global sur l'histoire, et surtout parce qu'il a été publié avec tant de soin typographique. Je dois dire que je suis un peu déçu par le contenu : c'est juste un recueil d'observations sur des épisodes du passé, parfois des histoires très connues (comme le siège de Massada) qui sont juste racontées à l'ancienne.

Apparament, l'auteur (qui est éditeur du Figaro-Histoire) l'a fait par expresse. Selon lui le tâche essentiel de l'histoire est de présenter l'histoire comme un récit dont nous pouvons tirer des enseignements. Voilà : "historia magistra vitae". En effet, cela a peut-être été trop dévalué. Mais de Jaeghere replace cela dans un contexte politique très sombre : selon lui, notre système éducatif a délibérément éliminé cette façon de regarder l'histoire ; il réprimande même les historiens universitaires pour avoir simplement disséqué le passé et, ce faisant, le tuer.

Je dois dire que je suis fermement en désaccord. Il n'y a rien de mal à porter un regard critique sur l'histoire et une étude méthodique du passé, bien au contraire, ce sont des démarches nécessaires et méritoires. de Jaeghere semble remonter à l'époque où nous pensions que les faits parlaient d'eux-mêmes, ce qui est une illusion. Mais permettez-moi d'arrêter de pleurnicher sur l'intention clairement idéologique de l'auteur : je dois admettre qu'en lisant ce livre, j'ai pris plaisir à renouer avec les histoires classiques du passé. C'est peut-être une belle chose en soi.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La croisade est devenue plus simplement, aujourd'hui, dans notre imaginaire, le pendant chrétien du djihad. L'une des faces d'ombre de l'histoire de la chrétienté occidentale. Le symbole même d'un âge heureusement aboli, où les disciples du Christ avaient cru, eux aussi, pouvoir étendre son règne par la violence et par la force : la guerre et la conquête, l'intolérance en marche.
Le contresens est cette fois total.
Le mot jihâd apparaît 35 fois dans le Coran. Une seule de ces occurrences est non-violente. Il a été pratiqué dès l'époque de Mahomet sous la forme de la guerre sainte pour convertir par le sabre les peuples vaincus à l'islam. Rien de tel ne figure dans l'Évangile. Arrêté par les gardes du grand prêtre, au jardin des Oliviers, le soir du jeudi saint, Jésus ordonne précisément le contraire : "Remets ton épée au fourreau ; car ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. " (Mt 26, 52). Rien de tel non plus dans les croisades. Jamais celles-ci n'ont en effet visé à la conversion par la force des musulmans, sur le modèle de ce que Charlemagne avait pu imposer aux Saxons, après qu'ils eurent égorgé les prêtres qu'il leur avait envoyés en mission.
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Ils s'étaient battus, naufragés dans des étendues mortes, pour gagner à grand-peine quelques mètres de terrain. Ils avaient subi, trois cents jours, le pilonnage incessant des grandes orgues de feu : une pluie de fer et de boue dans un ciel maculé par une fumée noire, le vacarme assourdissant des explosions, les secousses d'un interminable tremblement de terre. Soixante millions d'obus tombés sur un étroit couloir de 20 kilomètres de long, transformé en charnier à ciel ouvert ; 163 000 morts français, 140 000 morts allemands, dont un tiers n'auraient jamais de sépulture, feraient corps pour toujours avec le paysage dévasté, les arbres arrachés, les balafres de la terre. Comme tombés dans le cratère d'un volcan. (Verdun)
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A quoi sert l'histoire? [] D'abord à faire en sorte que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes et que les grands exploits accomplis ne tombent pas dans l'oublie. Pourquoi? Parce que ces exploits sont ceux de nos pères. L'histoire est l'expression de la piété filiale : elle nous rappelle que nous ne sommes pas les enfants de personne, mais, selon la belle expression de Jean Madiran, des "débiteurs insolvables" de tout ce qu'en naissant nous avons reçu.
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Orson Welles le dit autrement : " L'Italie, pendant les trente années de règne des Borgia, connut la guerre, la terreur, les meurtres et des flots de sang. Mais elle produisit Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. La Suisse connut pendant cinq siècles la démocratie, la fraternité et la paix, et elle a produit le coucou."
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Il leur avait fallu près de trois siècles, mais les Capétiens avaient sorti leur pays du chaos. Ils avaient restauré l'Etat, unifié leur royaume, mis au pas la féodalité au moment même où le rêve de monarchie universelle de Frédéric de Hohenstaufen condamnait l'espace germanique à l'instabilité chronique, tandis que le roi d'Angleterre devait concéder sa Magna Carta à ses barons. Leur exemple donne la mesure de ce que permet, quand il bénéficie de la durée, quand il poursuit un grand dessin, l'art politique. La discipline est décriée : l'histoire des Capétiens nous dit qu'elle n'est pas vouée à l'avilissement où l'a conduite l'incurie de trop de nos contemporains.
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