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EAN : 9782850000164
174 pages
Éditions Adyar (01/11/1996)
3.92/5   6 notes
Résumé :


Un livre domine toute la littérature philosophique et religieuse du Tibet. C'est le livre de la Prâjna pâramitâ, qui consiste en une relation de discours supposés avoir été tenus par le Bouddha s'entretenant avec son disciple Sariputra. Ce sont ces enseignements que les auteurs ont étudiés pendant trois ans et qu'ils nous exposent.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Alexandra David-Neel, connue surtout pour avoir été la première femme écrivaine-exploratrice à avoir atteint Lhassa au Tibet en 1924, est une véritable héroïne de roman. Sa forte personnalité transparaît dans cet ouvrage, ainsi que son goût mystique pour les pratiques les plus secrètes du bouddhisme. Mais dans cet ouvrage, coécrit avec son fidèle compagnon d'aventure et fils adoptif, Lama Yongden, c'est avant tout sa grande érudition et sa compréhension profonde de la prajnaparamita que partage Yeshe Tome, dans un langage plus aisément accessible pour un occidental que l'accès direct aux maîtres orientaux.
Dès l'introduction, et émaillant le récit, Alexandra David-Neel porte un regard ethnologique sur les pratiques religieuses tibétaines, faisant la part des choses entre le sens premier, destiné aux masses, et le sens profond, plus caché, des textes secrets. Comme dans toute religion, les textes fondamentaux sont à plusieurs niveaux de lecture.
Pour le reste, l'ouvrage parcourt des notions aussi intéressantes et complexes que le nirvana, la charité et le don, la vacuité, le samsara, en mettant à portée du lecteur occidental des paraboles éclairantes, aptes à casser les fausses interprétations que nous serions prompts à faire à partir de notre corpus spirituel occidental.
Un ouvrage court mais très riche, un marche-pied pour le béotien vers un début d'appréhension de la prajna-paramita, discours du bouddha à certains de ses disciples les plus avancés. Bien entendu, le lecteur n'en ressort qu'avec une compréhension limitée, car c'est là un texte difficile, mais les auteurs parviennent tout de même à nous transmettre un peu de leur savoir.
Alexandre David Neel propose aussi au travers de ses propres commentaires une synthèse de nombreux enseignement, des réponses qu'elle a été cherché sur les confins escarpés du Tibet, par l'étude des textes, qu'elle a souvent traduits, et par sa propre pratique méditative durant de nombreuses années.
Une porte ouverte par "lampe de sagesse" pour le quêteur d'Eveil, mais aussi pour le simple curieux désireux de connaître la culture tibétaine ou cette femme extraordinaire autrement qu'au travers de ses récits d'exploration.
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Gate gate paramgate parasamgate bodhi swaj ! Dans ces quelques mots en sanskrit est contenu toute la sagesse bouddhiste comme Alexandra David Néel voudrait nous le faire comprendre. Aller aller, aller au delà, toujours haut delà, jusqu'à atteindre la libération finale par l'Eveil...
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Mme David-Neel nous offre avec cet ouvrage quelques commentaires éclairés autour des textes parfois difficiles à saisir contenus dans la grande Prajñâpâramitâ.

Écrits d'une manière simple et compréhensible pour les esprits occidentaux, ce texte est un bon appui pour tout.e.s étudiant.e.s de la doctrine du Vide.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le Bodhisatva, parfaitement éclairé, comprend que le monde des phénomènes est dénué de réalité absolue. Il est un « jeu » ou une « fabrication » (samskâra) de l’imagination. Néanmoins, pas plus que les « images vues en rêve » il n’est un pur néant. Il existe d’une réalité relative et les êtres qui s’y meuvent souffrent par le fait de l’illusion dans laquelle leur ignorance les maintient. Alors, le Bodhisatva, bien qu’ayant cessé d’être dupe de cette illusion, bien qu’ayant cessé de souffrir à cause d’elle et demeurant en paix dans la condition nirvânique qu’il a atteinte, se mêle au « jeu » de la foule, se met à la portée des êtres aveuglés par l’ignorance, s’efforce de les éclairer et de les diriger vers la Voie qui conduit à la Connaissance libératrice.

Telle est la « renonciation » du Bodhisatva. Il renonce à se désintéresser de la sphère du relatif et à s’isoler dans une solitude apparemment égoïste.

C’est ce Bodhisatva, activement engagé dans une œuvre de charité, que les Mahâyânistes opposent au religieux solitaire absorbé dans ses méditations qui paraît être, chez les Théravadins-hinayânistes, le type de l’Arhat. (annexe I)
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...bien que cette déclaration puisse choquer à notre époque où les termes démocratie et démocratique sont de mode – tout au moins en paroles, quoique très peu en fait – il est évident que la doctrine bouddhiste n’est pas à l’usage des masses ; seule une élite intellectuelle est capable de la discuter, de l’apprécier et, éventuellement, de l’adopter.

En dehors de celle-ci il y a les innombrables « lotus qui fleurissent sous l’eau, au fond de l’étang », il y a les hommes « dont l’œil mental est couvert d’une si épaisse couche de poussière » qu’il leur est impossible de voir ce qui leur est présenté. (annexe I)
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Il importerait peu, aussi, au lecteur occidental, souhaitant obtenir des informations concernant la doctrine exposée dans la Prâjñapâramitâ, de trouver, ici, la description des rayons lumineux émanant d’entre les sourcils du Bouddha et allant porter la lumière, l’espoir, et une diminution de souffrance jusque dans les plus sombres régions des mondes ténébreux. Tentons, cependant, une explication de ce dernier détail : la Doctrine des Bouddhas est, par excellence, l’instrument de la Délivrance par la Connaissance. Mystiquement envisagée, sa prédication projette, dans le monde, un rayon bienfaisant. C’est ainsi que les Bouddhistes éclairés voient la leçon à dégager des images créées par l’imagination orientale.
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Pour les Bouddhistes, ce que nous appelons une personne, un individu, n'est pas une unité, mais un groupe.

Les Théravadins du Hinayâna voyaient ce groupe comme composé par la forme, la sensation, la perception, les confections mentales (idées, etc...) et la conscience (l'acte de prendre conscience).

Dans les développements ultérieurs du Mahâyâna, chacun de ces cinq éléments est tenu pour être, lui-même, un composé, un groupe.

Ainsi, les rencontres de causes sont, véritablement, les chocs de foules.
De part et d'autre, les éléments composant ces foules se heurtent, s'amalgament ou se combattent. Le « moi » multiple est un champ de bataille; certains éléments sympathisent avec d'autres éléments tandis que d'autres se montrent réfractaires ou hostiles aux influences qui les pressent.

Où donc s'arrête le morcellement intime de chacun des membres de ces foules? - En est-il un seul qui puisse revendiquer raisonnablement le caractère d'ego, affirmer qu'il est lui, sans alliage, lui, autogène et absolument homogène ? - Lequel, parmi cette foule hybride, composée de membres formés d'éléments hybrides, portant, en eux, des ascendances hybrides, pourrait dire Moi et affirmer sa liberté ?
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Nous devons comprendre que l’existence du monde du « relatif » n’est pas niée au profit du Vide. Tous deux existent par rapport l’un à l’autre. En fait, ils sont une même chose. D’où cette déclaration des adeptes de la doctrine de la Prâjñapâramitâ. Ce monde (samsâra) et le nirvâna ne sont pas deux choses opposées, mais une même chose. Tous deux, toutes nos idées, nos conceptions quelles qu’elles soient, sont des images de rêve, conclura cette doctrine du « par-delà » qui a examiné toutes nos conceptions et les a vues se dissocier dans le Vide. Mais le rêve existe et la souffrance est ressentie. Il faut la supprimer ; c’est pourquoi les Bouddhistes tibétains accouplent continuellement les termes Vide et Compassion qui prennent chez eux le caractère d’une injonction. Dans le Vide, c’est-à-dire dans l’instable, dans le samsâra, se meut le tourbillon douloureux des êtres et des choses. Ayez compassion les uns des autres.
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