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EAN : 9782258098626
380 pages
Presses de la Cité (06/02/2014)
3.61/5   458 notes
Résumé :
L'incroyable destin de celle que l'on surnomma « La femme la plus dangereuse d'Amérique ».


Immigrée irlandaise courageuse et obstinée arrivée seule à New York à la fin du XIXe siècle, Mary Mallon travaille comme lingère avant de se découvrir un talent caché pour la cuisine. Malheureusement, dans toutes les maisons bourgeoises où elle est employée, les gens contractent la typhoïde, et certains en meurent. Mary, de son côté, ne présente aucun s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (122) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 458 notes
Un roman biopic qui ne vous laissera pas indifférent.

Mary Beth Keane nous propose dans ce roman de revenir sur l'histoire de Mary Mallon, jeune migrante irlandaise arrivé aux États-Unis suite à la famine dans son pays, et qui, à force de courage de ténacité est devenue cuisinière dans les grandes familles de New-York… puis accusée d'être porteuse de la typhoïde.

Élément important de ce livre : son impartialité. L'auteur ne juge à aucuns moments les faits et les actions de Mary Mallon dans le récit … nous avons juste un récit neutre qui nous permet de nous faire une opinion. Nous comprenons rapidement qu'en raison des connaissances médicales de l'époque, se voir accuser de tuer par simple contact des aliments à de quoi douter. Au fil du roman, Mary prend peu à peu conscience de cette possibilité jusqu'à terminer sa vie de nouveau à North Brother où elle s'éteindra.
Ce roman est également passionnant avec le personnage d'Alfred (le compagnon de Mary) et ses différents addictions : l'alcool puis la drogue. La manière dont les médecins prescrivaient tout et n'importe quoi sans se préoccuper des dosages et des accoutumances à court terme est hallucinant.

La réalité est certes romancée mais on peut voir en arrière-plan le contexte historique de l'époque avec une Amérique en plein développement, l'émergence de la conception de « salubrité publique », les conditions de vie de ses migrants… le texte est émaillé d'événements historiques comme l'incendie de l'usine Triangle Shirtwaist qui entraîna la mort de plusieurs ouvrières, le naufrage du Titanic et l'apparition des syndicats, la première guerre mondiale (même si elle n'est que nommée rapidement à la fin).
Un biopic puissant en émotion et d'une incroyable objectivité. J'avais peur que le côté romancé gâchent un peu le récit, mais au contraire, cela apporte le côté « humain » qui manquait aux journaux de l'époque qui qualifiait Mary Mallon de la « Porteuse de germes » ou « Mary Tiphoïde ».
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Je ne connaissais pas l'histoire de Mary Mallon, une jeune Irlandaise venue travailler aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Employée d'abord comme lingère dans une famille aisée, elle devint rapidement cuisinière, ce qu'elle aimait vraiment. Elle fut engagée dans plusieurs foyers qui avaient tous un point commun : les membres décédaient.

À ce stade là, on pense à une autre « tueuse en série », Hélène Jégado, dont l'histoire a été relatée, à sa façon, par Jean Teulé dans Fleur de Tonnerre. Mais il y a une réelle différence entre les deux. Si d'un côté, la bretonne, avait décidé d'elle-même de se substituer à la grande faucheuse, de l'autre, ce n'était pas le cas puisqu'elle ne savait pas qu'elle semait la mort autour d'elle. Celle qui fut surnommée « Mary Typhoïde » nia toujours son rôle dans ces morts prématurées.

Mary Beth Keane a choisi de nous faire revivre cette histoire à travers le point de vue de Mary Mallon. de ce fait, on se met à la place de cette cuisinière que l'on vient accuser un beau matin et qui ne comprend pas ce qu'on lui reproche. L'incompréhension, l'injustice sont les piliers de ce récit et l'on a bien envie d'hurler : « mais libérez-la, elle n'a rien fait ! » Comment en aurait-il pu en être autrement, par ailleurs, puisque la maladie ne se voit pas.

Je vous conseille vraiment ce roman, d'une très grande richesse, dont l'écriture ne pourra que vous émouvoir.
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Début 20ème siècle à New-York, Mary Mallon arrive d'Irlande chez sa tante et désire devenir cuisinière.
Elle se fait engager dans différentes familles mais chaque fois plusieurs personnes sont atteintes de la fièvre typhoïde. Mary est en parfaite santé, croit-elle... elle soigne même avec beaucoup de dévouement les enfants et les personnes atteintes de la maladie.
C'est un patron de Mary qui fait appel aux autorités sanitaires. Elle est suspectée d'être un porteur sain de la maladie. Les médecins veulent lui enlever la vésicule biliaire, siège des bactéries mais elle refuse.
Elle est envoyée en quarantaine sur une île au large de Manhattan où on lui construit un pavillon en attendant son procès.
Le roman biographique ne tombe pas dans la morosité, l'auteure repart dans le passé proche de Mary où on constate qu'elle est une personne tournée vers la vie, l'amitié, l'amour avec un compagnon un peu lourd.
Je ne vais pas tout révéler sur la suite du procès, le sort réservé à Mary mais quelle lecture agréable avec des détails intéressants sur la vie pratique et quotidienne à cette époque.
Je me suis renseignée sur Mary Mallon appelée Mary Typhoïde au début du 20ème aux USA. Mary Beth Keane a retracé très fidèlement les évènements d'une écriture très agréable traduite de l'anglais par Françoise Pertat.
Le roman a été écrit en 2013 aux USA, paru sous le titre de "Fever" bien différent du titre français sans que cela soit un défaut pour moi, plutôt un étonnement. Le titre français est bien choisi si l'on fait référence à la volonté de Mary d'exercer sa profession à tout prix.

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Lorsque l'adhérente de la bibliothèque m'a tendu ce livre pour le rendre, après lecture, en m'en parlant avec enthousiasme je me suis dit qu'il ne fallait pas passer à côté. Il s'agit d'une biographie de Mary Mallon surnommée « la Porteuse de Germes » ou encore « Mary Typhoïde »
Nous sommes à la toute fin du XIXème siècle
Mary Mallon est une jeune irlandaise de 17 ans au caractère bien tempé quand elle arrive chez sa tante Kate à New York. Elle n'a qu'une idée en tête : devenir cuisinière. Malheureusement, elle sera placée dans une famille bourgeoise, par une agence, au poste de blanchisseuse.
Elle gagne ses galons de cuisinière en remplaçant au pied levé la cuisinière titulaire tombée malade. Lors d'un autre contrat, elle entre au service de la famille Kirkenbauer. Durant cette période, le bébé et la Maman décèdent de la typhoïde.
Elle entre ensuite au service de la famille Bowen, là encore des cas de typhoïde se déclarent. le Dr Soper, ingénieur sanitaire, est chargé de l'enquête et finit par suspecter Mary d'être à l'origine de la maladie.
Elle est gardée en quarantaine sur l'île de North Brother où elle subit des examens contre sa volonté.
Déclarée « Porteur sain », elle est libérée après plus de deux ans de mis à l'écart à la condition de ne plus prendre d'emploi de cuisinière.
Elle est placée dans une blanchisserie avec obligation de contrôle sanitaire trimestriel. Elle quitte ce travail suite à l'incendie de l'immeuble et devient boulangère. Etant retrouvée par le Dr Soper, elle se sauve et sous un nom d'emprunt, est embauchée, comme cuisinière, à la maternité du quartier où elle habite.
Alors que plusieurs cas de la maladie se déclarent à la maternité, elle est retrouvée par le Dr Soper. Elle est, à nouveau, transférée sur l'île North Brother où elle finira sa vie.
Dans cette biographie, Mary Beth Keane nous relate une découverte essentielle dans le phénomène de l'épidémiologie : le principe du porteur sain. Une situation bien difficile à comprendre pour la personne concernée jusqu'au moment où l'évidence (les nouveaux cas de la maternité) apparait et il faut reconnaitre que les méthodes employées par les instances sanitaires, à l'époque, n'étaient pas très pédagogiques.
Une histoire édifiante sur les conditions de vie aux Etats Unis où, dans les quartiers pauvres, l'hygiène laissent à désirer, l'alcool est omniprésent, le travail précaire.
Quant au récit, le style est simple et la lecture est aisée. Les deux personnages principaux sont bien campés. le caractère, très fort, de Mary est bien présent et Alfred, instable, souvent agaçant devient attachant au fil du récit.
Le roman est intéressant mais, l'histoire entre Mary et Alfred prend trop de place et a été génératrice de longueurs qui faisaient perdre un peu l'intérêt du livre.
Combien y a-t-il eu de Mary Mallon durant la période de la COVID19 ?...
Je ne recommanderai ce livre que pour connaitre le cas de Mary Mallon.
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Cela fait très longtemps que "la cuisinière" est dans mon pense-bête puis il y a quelques temps ma libraire préférée me l'a donné et j'ai enfin découvert la vie de Mary Mallon. Quelle vie !!
Si ce livre est en partie romancé, il relate tout de même la vie de cette femme accusée de transmettre la typhoïde en cuisinant. Porteur sain, diront les médecins, Mary Mallon n'y croit pas un instant, elle va pourtant devoir vivre avec ce fardeau.
Son histoire m'a inévitablement fait penser à ce que nous vivons aujourd'hui avec ce covid-19, sa contagiosité, les porteurs sains, le confinement, la quarantaine.
Cette histoire s'est pourtant déroulée à la fin du 19e.
Poignant ce roman m'a captivée. Son histoire avec Alfred son amant, a eu tendance, en revanche, a m'irriter et je n'ai à aucun moment réussi à éprouver une once de sympathie pour cet homme égoïste, egocentré, goujat.
Pour conclure, je dirais que j'ai passé un moment tout à fait passionnant avec Mary.
Injustice ? incompétence médicale ? incohérence ? voilà des thèmes qui restent bien d'actualité.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Les nouveau-nés également étaient silencieux, ce qui n'eut de cesse de l'inquiéter, mais pas les infirmières, qui emmaillotaient leur corps flasque, en faisant de petits paquets bien serrés qu'elles posaient sur un oreiller pour susciter l'admiration de leur mère. Ce n'étaient que plus tard, des heures, parfois des jours plus tard, que les nourrissons sortaient de ce silence pour se mettre à gémir et à crier, et on calmait ces bébés particulièrement grognons à l'aide de sirop à la codéine
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et puis ce n'était pas sa faute s'il ne voyait pas la différence entre une cuisinière et une blanchisseuse. Elle gagnerait le tiers de ses gages d'autrefois, et encore ! Quant à ses mains, ce ne serait que démangeaisons et craquements, plaies et crampes. Et quand elle serait devenue vieille, elles cesseraient de fonctionner, et il lui faudrait demander à des voisins de monter chez elle pour lui ouvrir les pots et tourner les boutons de porte. C'était comme si M. O'Neill abandonnait son métier d'avocat pour se retrouver coursier à bicyclette, à faire la navette entre cabinets et tribunaux à longueur de journée.
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[...] ... Après que la date de l'audience eut été fixée, Mr O'Neill était repassé une fois encore à North Brother. Ils avaient évoqué leur stratégie et il lui avait demandé de jurer devant les juges qu'elle ne solliciterait plus jamais un emploi de cuisinière. Sa meilleure carte à jouer, selon lui. Ils pensaient qu'elle était contaminée et que la typhoïde se transmettait de ses mains à la nourriture qu'elle servait. Le fait qu'elle n'ait jamais été malade un seul jour de sa vie était sans intérêt.

- "Comment ça, sans intérêt ?"

Le dernier ferry pour la ville partait dans peu de temps, et elle voulait clarifier sa position avec Mr O'Neill, avant de prendre congé.

- "Comment pourrais-je propager une maladie que je n'ai jamais eue de ma vie ?

- Je veux simplement dire que cela n'a pas d'intérêt pour eux. Mais cela en a tout à fait pour nous. Il s'agit d'une nouvelle théorie sur la maladie, Mary. Le Dr Soper ...

- Ne me parlez pas de lui ! Et d'abord, quel genre de docteur est-il donc ? Ca fait deux ans que je pose la question et personne n'y a répondu clairement.

- Il est ingénieur sanitaire. Il ...

- Hein ?

- Une partie de son travail consiste à remonter jusqu'à la source des maladies. Les ordures, par exemple. Il a beaucoup travaillé pour les services d'hygiène publique. Il conseille la direction du métro depuis l'ouverture de ce dernier. Vous vous rappelez, quand tout le monde s'inquiétait de respirer de minuscules copeaux d'acier ? Ils ont fait appel à lui. Il était déjà en train de se faire un nom par lui-même, mais c'est en remontant jusqu'à vous qu'il s'est construit sa réputation.

- C'est à ça que je sers, n'est-ce pas ? A lui permettre de se faire un nom." ... [...]
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Des lecteurs avaient écrit pour demander s'il était dangereux de respirer prés d'elle..Et de toucher ce qu'elle avait touché?Et d'entrer dans une pièce qu'elle venait de quitter?Elle espérait la présence à l'audience de ceux qui avaient conçu de la compassion pour elle, mais en se dirigeant vers l'avant de la salle, elle ne sentit que le regard inquisiteur de cinquante individus, si proches dans cette atmosphère lourde qu'elle eut l'impression d'être malmenée et tripotée.
Aussi malsaine qu'on l'accusait de l'être....
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Lorsqu'elle avait rencontré Alfred, elle était encore une enfant, elle n'avait que dix-sept ans . Cela faisait plus de vingt ans qu'elle avait lié sa vie à cette personne, il lui était impossible de tout détricoter maintenant.
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Pitch « Lisez ! » : « Aujourd'hui comme hier » de Mary Beth Keane ( Presses de la Cité) .
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