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EAN : 9782283026113
154 pages
Buchet-Chastel (07/03/2013)
3.11/5   9 notes
Résumé :
Dans un grand mas provençal, une bande d'amis passe un nouvel été. Les vacances se terminent, la quarantaine est là, l'amitié tire sur la corde. Malgré l'humour et l'ivresse, le désenchantement gagne. Comment échapper à la tristesse des choses auxquelles on ne croit plus ? l'amertume fait-elle de nous des orphelins?
Sous la familiarité estivale pointent des cauchemars et bad trips : quand les peurs et les fantasmes prennent le dessus, voilent les évidences ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Eté dans un mas provençal entre une dizaine d'amis d'une quarantaine d'années. Des couples, des célibataires, une ado, deux jeunes enfants extraordinairement sages et discrets. Piscine, farniente, langueur, conversations plus intimes au dîner, confidences au digestif.
Ces journées de vacances se suivent et se ressemblent. le lecteur les suit mollement via le regard d'un narrateur récemment divorcé, désabusé, déprimé, revenu de tout - de l'amour, du sexe et même de l'amitié. Tellement étranger à lui-même qu'il se désigne exclusivement à la deuxième personne du pluriel : "Vous n'avez la plupart du temps que le sentiment global d'un abandon. D'évidence vous avez survécu, d'évidence quelque chose de dur, d'acerbe et de sablonneux maintenant vous habite." (p. 53)

Le titre prétentieux du roman me fait penser à Houellebecq, on sent que la joie de vivre ne sera pas au rendez-vous. le propos rappelle pléthore de films sur les tourments nombrilistes de personnes de 30-40 ans en pleine crise existentielle : célibat, solitude, aventures sans lendemain, couple, adultère, divorce...

Une lecture vaguement ennuyeuse, un texte globalement creux. J'ai persisté parce que le livre est très court, les chapitres sont brefs, et quelques phrases/idées m'ont plu.

--- 2.5/5
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Le résumé de ce livre (choisi parmi tant d'autres lors de la dernière opération Masse Critique de Babelio) fleurait bon les vacances et le soleil. Mais ce devait être un parfum de synthèse car il s'est évanoui dès les premières pages et m'a laissé une impression de vide sidéral.

Pour vous parler de l'intrigue, un seul mot : rien, nada, nothing... Les personnages qui évoluent dans ce néant se nomment Sarah, Michel, Jacques, Pierre-Yves, Catherine, Eurydice, Leïla, Frédéric, Daphnée mais ils auraient pu aussi bien s'appeler Vincent, François, Paul et les autres car on ne sait pas grand chose d'eux. Pareil pour le narrateur, difficile de s'attacher dans ces conditions, il se contente de nous faire part de ses réflexions très désabusées sur l'amour, l'amitié, le sexe, la vie en général et ceci en employant la deuxième personne du pluriel. Contre mon gré, j'ai donc perdu mon simple rôle de spectatrice pour entrer dans le groupe.
Dans le décor magnifique de ce mas provençal, la belle apparence qu'aurait dû afficher ces bobos quadragénaires en vacances, se délite de toutes parts sous les mensonges et les non-dits. Des drames passés sous-jacents(qui auraient peut-être pu expliquer la situation actuelle) font parfois surface mais l'auteur ne fait que les évoquer et préfère s'attarder sur les ratages et coucheries diverses. Une ambiance triste, pleine de regrets et d'ennuis : pour des vacances agréables, vous repasserez...
Malgré tout, quelques petites réflexions judicieuses (relevées dans les citations) éclairent le tableau plutôt négatif. Autre avantage, le roman est petit et se lit très vite.
Bien sûr, ceci n'est que mon modeste avis, il ne présume en rien de la qualité du livre qui plaira sans doute aux amateurs du genre pensif.
Même si je n'ai pas eu la main heureuse (et c'est entièrement ma faute) lors de cette opération Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel, le plaisir de la découverte est toujours là même si parfois il ne dure pas.
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Si le sujet apparent de ce roman, des vacances entre amis, est un peu banal, c'est peut-être parce qu'il sert de prétexte à une évocation plus générale de la vie, celle du vieillissement, des déceptions de l'amour et de l'amitié. Il ne se passe presque rien dans ce livre, que des événements microscopiques ou insignifiants, mais ce n'est pas grave, parce que d'abord c'est en accord avec le farniente estival mais en plus, ce n'est pas le propos. Si vous attendez de la grosse action, du rebondissement romanesque, mauvaise pioche, car c'est par la suggestion, la persistance du ténu, le pointillisme que Marc Molk évoque les états d'âme, vagues à l'âme de son groupe de quadragénaires à l'heure des comptes et des regards en arrière. J'ai adoré l'utilisation de la deuxième personne, "vous" pour une fois parfaitement justifié puisqu'il plonge le lecteur dans une conscience en train d'émerger (merci Michel Butor) et de se perdre, nous privant ainsi de l'accès à une réalité objective, faisant écran entre nous et le monde. C'est un des sens que j'ai trouvé au très beau titre du roman. Il y en a d'autres, par exemple un sens écologique quand le narrateur enregistre impuissant les transformations définitives de la campagne autour de lui ou encore un sens psychologique puisque ce narrateur ne cesse d'imaginer ce que les autres pensent et font, ce qui précipite d'ailleurs la tension finale qui aboutit à la séparation des amis. Mais tout ça n'est rien comparé à la fulgurance du style. Elle n'est pas constante, il y a des phrases sans intérêt, "la marquise sortit à cinq heures", parce qu'il faut bien quand même que les personnages fassent des choses. Mais elles mettent bien en valeur par leur banalité-même les moments de pur décollage où le rythme s'allie au sens contre les faits.
Un roman subtil donc, une vraie vision du monde, une écriture profonde aux puissantes vibrations.
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Il est très difficile pour moi de parler de ce livre, je vais donc essayer de présenter au mieux les sentiments ressentis face à cette lecture.

Tout est très flou, tout d'abord. Notre héros nous est étrangement inconnu. On sait peut de chose sur lui. Son âge, son travail, son nom. Des choses basiques et pourtant ignorées. Nous faisons tout au long du roman connaissance avec sa bande d'amis, de vieilles connaissances. Et, dispersés le long de l'ouvrage, des souvenirs de son histoire avec A., son ex-femme, mère de ses deux enfants. Un garçon et une fille qu'il ne voit malheureusement plus.

C'est donc ici une succession de réflexions. Réflexions sur le monde qui nous entoure dans son entièreté, sur l'amour, la vie, l'amitié. Mais surtout sur le monde, vraiment.

"L'oeil est devenu la proie. À l'heure de la qualité numérique des images, il est impossible de "zieuter". Combien d'attentats à la pudeur doit-on subir par jour, combien de chocs érotiques sur un parcours en bus, combien de suggestions d'accouplement dans le vide? On arrive le soir la tête bourdonnante, saturé d'avoir laissé passer tant d'occasions faciles de se branler en pleine rue, blasé de cette pseudo-vie sexuelle. L'imposant gang bang public n'a de cesse, et c'est bien sûr une forme sophistiquée de castration, de contrôle social, de canalisation du désir. Mais il faut se taire, au risque de passer pour l'intégriste de service, de pisse-froid."

À travers le quotidien de ce groupe, au travers de choses banales, de couples, d'enfants, de dîners, de cuites, des constations mélancoliques, des regards durs et pourtant trop souvent.. Réels. Je me suis même sentie mal à l'aise par moment par ce regard scrutateur, parfois dérangée. Je lui ai trouvé un petit Beigbeder, tellement désabusé sur la nature humaine à travers sa vision de la vie en générale, même de ses amis. Une énorme amertume.

"Le sexe ne présente plus aucun intérêt pour vous. Une taille marquée, des cheveux qui sentent bon à la rigueur, peuvent encore vous émouvoir. Mais ces émotions sont inavouables sans passer pour un pervers. le corps de Julie Burtin n'est plus un enjeu de pouvoir entre elle et vous. Vous bandez par réflexe quand elle se frotte à vous. [..] Vous ne parvenez plus à vous souvenir quelle sensation exacte c'était, "faire l'amour.""

Tu auras peut-être remarqué autre chose grâce à cet extrait c'est l'originalité de la narration, cette utilisation du "vous", cette façon de confondre le lecteur avec le narrateur, de l'introduire dans le récit. Tout le roman est formé de cette manière.

"Quoiqu'il advienne de tous vos fantasmes, vous restez amoureux du vent et des choses simples. C'est ce qui vous sauve. Est-ce l'été? Vous observez vos amis et vous réalisez qu'ensemble vous formez le morceau de quelque chose qui vous dépasse et dont la mélodie ne disparaîtra jamais."

J'ai été touchée malgré toute cette froideur. Ce roman rapide formé de scènes et de souvenirs accrochés l'un à l'autre est précis, vif, incisif. Avec un regard aiguisé, il nous montre et démonte les apparences. Cache malgré tout une mélancolie face à des sentiments oubliés. Analyse et étudie les groupes, les liens.

À qui s'adresse ce roman? À ceux qui aiment la modernité. L'abstrait. Fans d'aventures, passez votre chemin. Ici un roman purement descriptif, une longue réflexion contemporaine. Une belle claque.

Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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J'ai reçu ce livre après avoir coché quelques titres lors de la dernière opération mass critique. Ma première.

Première impression: Quoi? Seulement 154 pages? Et des micro-chapitres? Et une couverture rappelant certaines parutions universitaires plus ou moins digestes de mes lointaines humanités? Bref, pas très envie. de qui se moque-t-on? Puisque c'est ainsi, je ne ne jouerai plus.
Mais un engagement est un engagement, donc j'ai plongé.
Et l'eau était bonne, douce et triste à souhait.
La quarantaine désabusée, je connais bien, j'ai déjà visité. Mais là, je redécouvre les paysages et je traverse, sur la pointe des pieds.
C'est tendre et cruel, drôle parfois.
Le "vous" omniprésent m'a bouleversée et l'usage fréquent de la deuxième personne du passé simple, dans les "flash back", ravie. C'est si rare.
Je ne dirai rien de l'histoire très futile en elle-même...
Ce qui marque dans ce texte c'est le style précis, clinique parfois (Une scène d'amour,notamment, d'une incroyable vérité) mais aussi poétique qui fait mouche à chaque fin de chapitre. Je suis souvent revenue en arrière, pour être sûre de n'avoir rien raté.
Un petit sentiment d'agacement aussi parfois. Envie de secouer le protagoniste qui nous échappe du début à la fin.
Donc, une lecture plaisante et parfois perturbante.
Un petit bonheur rapide.
Je rejouerai.
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critiques presse (1)
Lexpress
12 juillet 2013
Egalement peintre, Marc Molk joue sur la tension et le mystère, alternant le chaud et le froid. Un nom à retenir, un écrivain à suivre, un livre à glisser dans sa valise pour les vacances.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Intervient la question des préservatifs.
Triste question s'il en est. Tout le monde en a chez lui, qu'il couche on non. Donc tout s'arrête, vous sortez du lit, vous allez les chercher, vous revenez avec une ribambelle entière. (...) L'odeur du latex, la difficulté de la pose, le serrement ressenti sur le sexe qui par empaquetage tue toute finesse de pression, la laideur de la b!te qui ressemble alors à du flétan surgelé, tout dans le préservatif dissuade le plaisir.
(p. 82)
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Un jour on lira : "Je vais aller seul dans le bois de hêtres" et cela ne voudra plus rien dire pour personne. Un jour on parlera d'oiseau et chacun fera un effort d'imagination, comme pour les dinosaures aujourd'hui. Nous sommes juste avant cela, juste avant la grande extinction, il y a encore des hiboux, des hibiscus et quelques écureuils le long des troncs. Profitons-en.
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Chez Nietzsche, il y a une décortication de l'humanité qui ne me concerne qu'indirectement. Kant je ne l'ai pas lu. Je ne vais pas lâcher Sénèque sans être certain de ce que je trouverai ailleurs.On ne peut pas. On ne peut pas tout lire, c'est tout de même un vrai problème ça. Comme pour le reste, on a toutes les chances de passer à côté du livre de sa vie.
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Tout ce qui est dit de l'enfance sonne creux aux oreilles savantes, mais il suffit de fréquenter un enfant tous les jours, n'importe lequel, pour découvrir que tout est vrai, qu'il s'agit d'un phénomène extraordinaire, qu'en rien il n'a été sous-estimé ou exagéré par la rumeur.
(p. 54)
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Catherine se moque des petits couples qu'elle a vu se former [parmi ses amis] et qui partent maintenant en choucroute. Elle oublie de mentionner l'immense solitude qui est la sienne et la racine de tous ses sarcasmes.
(p. 128)
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