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EAN : 9782848659152
108 pages
Sarbacane (07/09/2016)
3.88/5   30 notes
Résumé :
Chez les Bradley on travaille pas avec sa tête ! me disait, l'oeil plein de fierté, mon grand-père Bob le borgne en lorgnant ma dictée toute raturée de rouge. Et quand je leur ai annoncé que je redoublais ils m'ont offert une bicyclette.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Voila une bien étrange BD, qui semble osciller entre le polar noir et la peinture d'une époque (les années 60). C'est à la fois une jolie histoire d'un personnage déshumanisé par une société américaine belliqueuse qui se découvre des sentiments mais aussi une plongée dans la paranoïa des années 60, avant l'apparition de la contre-culture hippie et la massification des idées contre la guerre du Vietnam. Une paranoïa bien orchestrée par la CIA qui veille à la sécurité interne du pays, dans la plus pure rigueur et morale traditionnaliste.

Le récit est divisé en plusieurs chapitres, découpant la vie de Bibow, jeune homme issue d'une famille de ploucs crasseux et alcoolique du fin fond de l'Amérique, tous fiers d'avoir perdu une partie d'eux à la guerre. le ton est vite donné ! Mais en s'échappant de sa famille pour l'armée puis la CIA, Bibow décrit et retrace une Amérique qui commence à changer de visage et perdre ses idéaux. La guerre aura chamboulé tout le monde, y compris notre héros.
La suite est franchement sympathique et je me demande si le propos de la BD n'est pas de montrer l'idéologie qui a soutenu le mouvement hippie en passant d'abord par une représentation caricaturale et grossière mais volontairement engagé de l'Amérique d'alors. Ces hippies qui veulent l'amour et la paix sont alors moins des idéalistes issus de famille trop laxistes que des personnes engagées dans une vraie cause contre un vieux monde qui cherche en partie à les faire mourir dans des guerres qui défendent des impériaux capitalistes.

Si la fin n'est pas parfaitement satisfaisante et fait un peu trop film d'espionnage, je trouve que le début se tient franchement bien et développe quelque chose de plaisant et intéressant. J'ai aimé le fait qu'il montre différentes luttes de la CIA de son époque (peur communiste, peur des noirs, peur des homosexuels, peur des hippies …) et les moyens qu'ils étaient capable de mettre en oeuvre. Connaissant ce qu'elle a pu faire en Amérique Latine, je ne serais pas surpris qu'elle ait fait ce genre de choses sur son propre territoire.

La BD est vraiment plaisante, n'eut-été la fin qui semble un peu trop grossière par rapport au reste qui se tenait plutôt bien et faisait la part belle à ce qu'il se passait autour. La fin accélère un peu trop et aurait gagnée à développer une considération sur les hippies et la fin de leur mouvement. A ce titre, je pense que les deux personnages que l'on revoit à la fin auraient mérités plus qu'une simple apparition en clin d'oeil.
Par contre j'ai bien aimé la façon de finir en rebouclant sur elle-même, avec une sorte d'abattement sur la fatalité de chacun et l'impossibilité d'échapper à certaines choses. Bref, une histoire plaisante, des considérations sympas, des personnages attachants, à lire !
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Pour sa première BD, après un roman graphique noir intitulé Venise, Nicolaï Pinheiro réussit l'adaptation d'un roman signé Axl Cendres, paru en 2012 : La drôle de vie de Bibow Bradley.

Ce bel album séduit aussitôt par sa qualité et accroche l'oeil grâce à un dessin à la fois classique et original, avec toujours beaucoup de couleurs, d'expression et d'émotion.
Avant que débute l'histoire, l'auteur confie la bande son à son lecteur et l'on aimerait la mettre en sourdine pendant la lecture puisqu'elle permet aussi bien d'écouter Elvis Presley que Gene Vincent, les Beatles, Bob Dylan, Janis Joplin, Jimi Hendrix et même Serge Gainsbourg, pour ne pas les citer tous…
Si Nicolaï Pinheiro est de culture franco-brésilienne, lui qui est né en 1985 à Rio de Janeiro, il saisit bien toute l'ambiance des années 1960 dans la partie nord de son continent d'origine où Axl Cendres fait vivre son héros.
Pourtant, tout commence en 1996, à Burnage, en Angleterre, où Bibow raconte sa vie une fois de plus. La mine patibulaire, l'air très soupçonneux, il nous ramène en 1947, à Franklin Grove, Illinois, « un trou pourri », où une adolescente accouche d'un garçon aussitôt appelé Robert Bradley, comme son père et son grand-père… « sauf que depuis, on m'appelle Bibow. »
C'est donc parti pour une vie drôle et extraordinaire qui va se développer sur neuf chapitres dont le premier s'intitule poétiquement « Les années de merde. » Sa famille tient un bar et elle est marquée par deux guerres : le grand-père a perdu un oeil en 1944 lors du débarquement en Normandie et le père revient de Corée avec une jambe en moins !
Bibow ne reste pas longtemps à l'école, gagne de l'argent de poche comme il peut et se retrouve sous les drapeaux à 18 ans, préparé pour aller combattre au Vietnam. Si, pour le chapitre « Fort Sill », les couleurs s'éclaircissent un peu, cela ne dure pas puisque Da Nang accueille Bibow : « Welcome to the jungle baby ! »
C'est dans cette jungle que le destin de Bibow prend une tournure exceptionnelle côtoyant horreur, massacres inutiles, CIA avant de basculer en Urss et de connaître un certain bonheur aux côtés de Melly en pleine période hippie, Woodstock (1969) en prime et substances hallucinogènes formidablement rendues.

Si la CIA ne lâche jamais complètement Bibow, le lecteur aussi est bien pris par cette drôle de vie passant encore par Paris avant de nous ramener aux States mais c'est bien à chacun de faire ce voyage grâce à cette BD passionnante et réussie.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ce n'est pas forcément une drôle de vie qu'a vécu Bibow Bradley. Il est vrai que je ne me suis pas du tout identifié à notre héros, mauvais élève mais bon soldat. Il passera par la guerre du Viêt-Nam ce qui le rendra un peu fou puisqu'il ne tirera pas forcément du bon côté. La CIA prend quand même un risque en l'engageant pour des missions d'infiltration très spéciales. Il faut dire qu'il ne connait pas la peur ce qui peut présenter de sérieux atouts.

Sur la forme, le graphisme ne m'a pas du tout rebuté. J'ai bien aimé également toutes ces couleurs presque hallucinogènes et ce trait semi-réaliste. Ce n'est pas exceptionnel mais cela rend la lecture plutôt agréable.

Au final, nous avons le vie d'un homme bizarre mais traité de manière sympathique et très détaché. Cela pourrait se rapprocher d'une certaine manière du fameux Forrest Gump bien que la voie empruntée soit différente. Il est bon de voir qu'une humanisation peut se profiler au fil du temps chez un individu qui en semblait un peu dépourvu.
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Un lecture sympathique avec cette bande dessinée empruntée à la médiathèque avec sa couverture très "Hair".
Robert, troisième du nom, est né dans une famille dont les hommes trouvent le sens de leur vie dans la carrière militaire. Il a grandi dans le bar de ses parents qui le félicitaient d'être un cancre et a été heureux d'être appelé pour la guerre du Vietnam pour fuir cet univers déprimant.
Rebaptisé Bibow, il découvre l'absurdité de la mort en temps de guerre et ne voit pas l'intérêt de prendre parti pour un camp communiste ou capitaliste.
Il est repéré comme un élément ne connaissant pas la peur et recruté par les services secrets.
Pendant les missions d'infiltration, en Russie puis dans une communauté hippie, qui lui sont confiées, son regard sur la vie change malgré lui.
Si vous voulez savoir comment Bibow Bradley a changé l'histoire et la face du monde, lisez cet album !
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Dans un bar de l'Illinois, Bebow Bradley se souvient. de son enfance à la guerre du Vietnam, des missions pour la CIA au concert de Woodstock…
On plonge dans cette analyse moins superficielle qu'il n'y parait de l'Amérique des années 60/70 , de la guerre froide, de la vague hippy et des revendications non-violentes contre la guerre du Vietnam. le récit est superbement adapté, porté par le graphisme et les couleurs très seventies, on s'y immerge totalement… Voilà un très agréable moment de lecture.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Des soladats américains, j'en ai dézingués à la pelle. Certaines fois, j'ai même pas attendu qu'on tombe sur des viets.
L'absurdité de la situation s'était imposée à moi, comme une révélation. Rien ne justifiait qu'on tue les uns plutôt que les autres.
On était tous venus ici se faire buter, alors, je me disais, qu'on en finisse. (p.45)
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J'ai su longtemps plus tard qu'elle avait été la fin du lieutenant Chadwick. Comme beaucoup d'autres gars, une fois la guerre finie, il a pété les plombs. Il s'est fait sauter le caisson le lendemain de son retour aux USA.
Il y a des gens qui font la guerre pour la paix.
Et puis il y a ceux qui font la guerre pour la guerre. (p.39)
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Puisque personne ne vous comprend jamais vraiment, autant être avec quelqu'un qui ne vous comprend pas du tout. ça évite les malentendus. (p.64)
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Le courage se reconnaît à la guerre, la sagesse à la vie, l'amitié au besoin.
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Si tout le monde est prêt à mourir pour quelque chose, personne n'est prêt à souffrir pour toujours. (p.86)
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