Les témoignages sont intéressants, mais ne constituent qu'une partie minime du livre. le reste est beaucoup trop théorique et obscur pour une profane en sociologie et philosophie comme moi, et j'ai sauté un certain nombre de pages. Dommage, car le sujet m'intéresse vraiment...
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La Fabrique des transclasses est surtout une investigation conceptuelle, d’inspiration philosophique, ce que reflète la composition des contributeurs : six philosophes, deux psychanalystes, une historienne, un sociologue, un patron et un réalisateur.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Transfuges, transclasses… ? La parution d’un ouvrage interdisciplinaire révèle la difficulté à stabiliser un vocabulaire consensuel pour décrire et penser ce qui se joue dans le passage d’une classe sociale à une autre.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Nos représentations de la mobilité sociale, ascendante ou descendante, sont des constructions politiques obsolètes. Parler de méritocratie ou d’ascenseur social, c'est occulter tout un pan de la réalité.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Ainsi cette catégorie peut-elle devenir un paradigme politique qui ouvre un nouveau champ de réflexion. Mais ce livre met avant tout l'accent sur la subjectivité, liens familiaux, héritages, tragédies d'enfance, géographies de la pauvreté, transgression et fidélité...
Lire la critique sur le site : Lexpress
La langue est cruciale dans la construction identitaire du transclasse : celle qui est choisie trahit un choix de vie, une rupture sensible avec le milieu d'origine. Les gestes ou les vêtements sont les premiers signes visibles, les mots sont les premiers signes audibles. Le transclasse choisit un idiome pour marquer, de sa volonté verbalisée, la frontière qui incarne son départ de la classe d'origine. Il semble maîtriser ce choix. Pourtant, d'une certaine manière, le transclasse ne peut jamais se défaire de la langue à laquelle il était lié avant : il ne peut pas s'offrir le luxe, par exemple, de faire semblant de ne pas comprendre. Il est condamné à comprendre les manières de parler des deux classes qu'il recouvre. Cela vaut aussi bien pour le transclasse quittant la ruralité pour la ville que pour celui qui change de pays.
Je suis transclasse, triple transclasse même : de l'Inde à la France, de la vie de cité à celle de Paris, et du tamoul au français.
Par mon histoire, le transclasse m'est apparu comme indissociable de la figure de l'éternel émigré. Ou plus qu'émigré, ce participe passé substantivé qui marque une fin - je l'associe au migrant, participe présent de l'action toujours en cours. Paradoxalement, même si cette réflexion autour de la migration provient de mon histoire personnelle, elle me semble porter une universalité.
La philosophe Chantal Jaquet, qui a forgé le concept des "transclasses" pour désigner ces personnes qui passent d'un milieu social à un autre, revient sur son enfance et sa propre trajectoire de transclasse dans un entretien aux PUF, "Juste en Passant".