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EAN : 9791033913658
800 pages
Harper Collins (14/02/2024)
3.91/5   133 notes
Résumé :
Fille d'immigrants coréens, Casey Han a été élevée dans le Queens dans le respect des traditions et des valeurs de ses parents. Propriétaires d’un pressing, ils ont travaillé dur pour payer les meilleures études à leur fille et lui permettre une belle carrière professionnelle. Mais à 22 ans, Casey, diplômée de Princeton, a pris les goûts de luxe et les manières de ses camarades et ne rêve que d’une vie glamour à Manhattan. À la suite d’une dispute au sujet de son av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 133 notes
Casey Han, 22 ans, issue d'une famille pauvre d'immigrés coréens aux Etats-Unis, a toujours travaillé dur, soutenue par ses parents pour se construire une vie plus confortable que la leur. Tout juste diplômée de Princeton, la jeune fille semble pourtant se trouver dans une impasse : contrairement à tous ses camarades issus de familles aisées qui peuvent continuer leurs études à l'étranger, profiter de vacances bien méritées ou intégrer l'entreprise de papa ou de ses amis, Casey est coincée entre ses rêves d'intégrer la haute société new-yorkaise et la dure réalité de ne pas avoir un sou en poche, encore moins quand ses parents la mettent à la porte. Jusqu'où la jeune fille ira-t-elle pour construire la vie qu'elle souhaite vraiment sans renier ses origines ?

De Min Jin Lee, je n'ai toujours pas lu le célèbre Pachinko qui est pourtant dans la liste de mes Pense-Bête depuis longtemps, aussi quand Babelio m'a proposé de recevoir dans le cadre d'une Masse Critique son second roman (qui est en fait le premier par ordre d'écriture !) j'ai sauté sur l'occasion pour découvrir cette auteure. Je dois dire que j'ai d'abord été un peu déroutée par cette famille Han : même si l'écriture est fluide et le style très agréable, nous permettant de nous couler sans effort dans les premiers chapitres de ce joli pavé, j'ai trouvé que l'histoire était très longue à se mettre en place et ai eu au début du mal à comprendre où l'auteure voulait en venir. Il faut dire que le personnage de Casey est d'abord difficile à cerner : drôle de fille, au caractère bien trempé, qui en quelques minutes se fâche irrémédiablement avec son père en lui répondant et en attisant sa colère au lieu d'accepter de se taire, qui est prête à dépenser les dollars qu'elle n'a pas dans des articles de luxe alors que sa vie s'effondre et qu'elle ne sait pas où elle dormira le soir et qui semble si intransigeante, si persuadée qu'elle mérite une vie meilleure, que j'ai au départ eu du mal à l'apprécier ou à la comprendre vraiment. Et puis au fil des pages, son caractère se dévoile petit à petit, on apprend à mieux la connaître et j'ai commencé à apprécier le talent de l'auteure pour brosser des portraits par petites touches, pour sonner juste et créer des personnages complexes qu'il faut justement du temps pour appréhender tant ils ne sont pas de simples caricatures ou archétypes.

Autre point qui a rendu ma lecture un peu compliquée au début : ce roman est très américain dans son contexte et son récit et j'ai parfois eu l'impression de manquer de quelques références culturelles ou connaissances pour apprécier vraiment ses nuances. Les premiers chapitres nous font passer de l'univers des facultés et des Business School américaines à celui des banquiers d'investissements, brokers et autres courtiers et, même si pourtant je lis beaucoup de littérature américaine et l'apprécie, j'ai parfois été un peu perdue pour comprendre soit le système scolaire américain (et ses nuances entre études initiales, diplômes complémentaires, facultés réputées ou non), soit l'univers des grandes banques (et le poste proposé à Casey, bien loin de ce à quoi elle pourrait prétendre avec son diplôme). Heureusement au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture, ces questions deviennent plus secondaires, l'intrigue prend de l'ampleur avec différents personnages qui gravitent autour de Casey et que l'on apprend eux aussi à mieux connaître et la lecture devient petit à petit plus agréable puis totalement passionnante à mesure que je suis rentrée dans le roman. Il ne se passe pourtant pas grand chose dans ce roman, de petites scènes de la vie quotidienne, des couples qui se font et se défont, les amis qui progressent professionnellement et Casey qui continue à se chercher et malgré tout cela sonne totalement juste, comme une chronique un peu désenchantée d'une jeunesse qui s'en va petit à petit, des rêves que l'on poursuit plus ou moins longtemps sans savoir si on les réalisera un jour. L'auteure a beaucoup de talent pour saisir toutes les nuances des relations sociales, tous les non-dits des classes sociales, de la distance qui sépare forcément une jeune fille issue de l'immigration et sans le sou et ses amis descendants de grandes familles bien établies. Ce roman est aussi une très belle et amusante description de la double culture coréano-américaine des descendants d'immigrants comme Casey et de la complexité à concilier deux modes de vie et deux systèmes de valeurs si différents.

La famille Han est donc au final un roman qui vaut totalement le coup de s'accrocher un peu au début pour entrer dans l'histoire : j'ai ensuite été emportée par le récit sensible et juste de l'auteure et j'ai adoré passer toutes ces années avec Casey et ses proches. C'est aussi un très beau portrait d'une jeune femme qui refuse de rentrer dans le moule et d'abandonner ses rêves, croyant à son talent et cherchant sa place pour briller, un personnage auquel je me suis totalement attachée et que j'ai été triste de quitter. Une belle découverte qui me convainc (encore plus) qu'il me faut vraiment plonger bientôt dans Pachinko !
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Les éditions Charleston ont eu la bonne idée de publier le premier roman de Min Jin Lee à la suite du succès de « Pachinko », son second roman devenu best-seller international. Si ce premier succès se concentrait sur l'immigration d'une famille coréenne au Japon, ce sujet est également le motif de fond de « La famille Han », mais dans un cadre différent, peut-être plus directement personnel, puisqu'on va principalement suivre l'évolution de Casey Han, une jeune femme qui, diplômée de Princeton, va chercher l'orientation à donner à sa vie, dans une certaine douleur.

Car Casey est écartelée entre ses envies de jeune adulte américaine ambitieuse et snob sortant d'une université de l'Ivy League – gagner le plus d'argent possible et tout claquer dans des vêtements de luxe, mais sans pour autant s'en donner réellement les moyens – et la stricte éducation coréenne reçue de ses parents – obéir à ses aînés et réussir pour s'élever socialement –, ce qui a tendance à l'étouffer et à la pousser à la rébellion, dépensant en cela une énergie folle. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Elle ne le sait pas vraiment… Même si elle est persuadée que si elle veut réussir, ce sera à sa façon, et seule, refusant à tout prix la solidarité que son réseau amical et universitaire pourrait lui apporter. C'est ainsi qu'au début du roman, Casey répond une fois de trop à son père et se fait virer de chez elle. Comment fera-t-elle pour s'en sortir ?

Min Jin Lee y répond en plus de 860 pages et si, quand on ouvre ce pavé, on se sent au même stade que Casey, soit partir de zéro, il se dévore plus que facilement. On suit ainsi cette fière jeune femme avancer dans sa vie en faisant des choix, plus ou moins bons, qui réussiront en tout cas à la faire évoluer et gagner en maturité. On suit également le parcours de son amie Ella Shim, à qui semble tout réussir : elle est jeune, elle est belle et d'une gentillesse à tout épreuve, et elle semble prête à réussir à sa vie en se fiançant à Ted Kim, un golden boy, lui aussi d'origine coréenne, qui brasse déjà des millions de dollars à moins de trente ans. Mais le parcours d'Ella sera-t-il plus facile, malgré les apparences ?

Les éditions Charleston présentent ce roman sur sa quatrième de couverture (ceux qui m'ont déjà lue savent ce que je pense de celles-ci…) comme s'inspirant des romans victoriens. Si dans un premier cela m'a un peu surprise parce qu'on n'est pas dans du Dickens, au final on s'y retrouve assez puisque « La famille Han » est clairement un roman d'apprentissage, celui-ci se faisant à la dure, aucun personnage n'échappant aux difficultés (Casey, en se cherchant, approfondit ses dettes et ne peut s'empêcher de tourner en rond ; Unu, son compagnon, dégringole dans l'échelle sociale en passant de trader à chômeur ; Ted Kim perd le respect de sa famille en connaissant les affres de la passion, Leah, la mère de Casey, transgresse une tradition de sa communauté et le paye au prix fort…) digne des meilleurs romans moralistes du xixe siècle. S'esquisse ainsi une certaine critique de la société américaine typique des années Clinton, marquée par la réussite économique et cette quête du succès à la sauce « Loup de Wall Street » qui peut vite écraser, du fait de préceptes à la positivité assez oppressante (du type « sky is the limit »…). Comment y faire face quand on baigne en outre dans une culture différente, ici asiatique, mais pas moins dénuée de pression ? Comment ne pas céder à une certaine schizophrénie, incarnée ici par une Casey en apnée, handicapée par la volonté de s'affranchir des conventions imposées par sa communauté (trouver un bon fiancé coréen à épouser, témoigner du respect dû à ses parents) tout en essayant de s'y adapter, mais à sa façon ?

J'ai beaucoup aimé ce roman, aimé ses personnages nuancés et ambigus, et me suis attachée à Casey malgré une personnalité qui ne plaira pas à tout le monde. Sa ténacité (ou son entêtement, au choix) à faire face à toutes sortes de situations désagréables pour se trouver est admirable. Min Jin Lee réussit un premier roman maîtrisé, fruit d'un effort qu'elle décrit dans un avant-propos dédié à son apprentissage passionnant, et qui me fait soupçonner qu'elle a mis beaucoup d'elle-même (ou en tout cas de son parcours) dans son héroïne.
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J'ai adoré Pachinko du même auteure, alors je me devais de lire celui-ci.
C'est en faite son premier roman, qui est réédité en raison du succès de son second livre. Au début de l'ouvrage, l'auteure raconte son histoire pour écrire son second livre, ainsi que son combat contre la maladie. Je suis d'autan plus touché et j'espère qu'elle continuera à nous faire rêver avec ses futurs écrits.

J'ai trouvé la lecture agréable et on se laisse facilement emporté par le récit. J'ai tout de même moins apprécié que le précédent.

Casey Han, le personnage principal est moins attachant, plus intéressé par l'argent, la mode et la réussite.
Même si à l'évidence ça a un côté plus réaliste, eh bien, cela m'a plus déçu, que fait rêver.

Un auteure à suivre…

Bonne lecture !

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J'avais beaucoup aimé Pachinko, je me suis donc jetée sur le nouveau titre de cette auteure. J'ai apprécié ma lecture, malgré quelques longueurs, mais aucun ennui.

La famille Han de Min Jin Lee est le quotidien de Casey, jeune femme de 22 ans, diplômée de Princeton, en économie. Elle ne sait pas très bien ce qu'elle veut faire, à part mener la belle vie, des achats luxueux et vivre comme elle l'entend.

Un gros problème l'oppose à ses parents, surtout à son père, c'est une famille d'immigrants coréens, où les traditions sont tenaces, il faut les respecter. Ils sont propriétaires d'un pressing, dans le quartier ouvrier du Queens, ils travaillent très dur pour pouvoir offrir les meilleures études à leurs deux filles.
Aussi, quand une dispute éclate, au sujet de l'avenir de Casey, elle décidera de partir et de se débrouiller seule.

C'est une fille instable, qui contractera de très grosses dettes, pour pouvoir jouir de la vie, comme elle l'entend.
Un peu égoïste, elle ne rêve que d'une vie glamour à Manhattan. le rêve américain, mais la place de la femme n'est pas toujours évidente.

On la suivra, dans ses relations, avec ses parents, sa soeur, ses amies, ses amoureux, son travail, des stages, qu'elle obtiendra grâce à des connaissances.

Elle va tout essayer, pour pouvoir vivre parmi cette société de nanti, le sexe, l'argent qui est sa grosse obsession, elle est prête à tout pour arriver au sommet, mais les pentes sont très raides et glissantes.

Un bon moment de lecture, on apprend pas mal de choses, sur les coutumes coréennes, leur obéissance à la religion, les habitudes ancestrales et familiales.

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Avec ce livre, Min Jin Lee nous fait découvrir la famille Han, une famille Coréenne qui vit et élève leurs 2 filles dans le Queens à New York.
Et c'est à travers le personnage de la fille ainée Casey Han, qu'on découvre toute leur histoire.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur qui se laisse facilement lire malgré les 800 pages (en format poche) qui pourrait croire au contraire.
L'auteur nous y raconte à merveille le décalage des traditions et éducations très fermés des Coréens dans un pays assez libre que sont les Etats Unis.
Et comment ne pas s'attacher au personnage de Casey Han, qui malgré ces défauts m'a directement beaucoup plu. Diplômée de Princetown, elle qui pourrait pourtant avoir un bel avenir, se retrouve complètement perdue. On aimerait qu'elle arrive à trouver sa voie, mais ces décisions et sa façon de vivre font en sorte qu'elle n'aura pas aussi facile.
La famille Han est son premier livre, elle a après également écrit Pachinko que je lirai probablement plus tard quand le temps me le permettra et qui au vu des critiques est aussi bon, voir meilleur que celui-ci.

Ce livre est donc une excellente découverte d'une histoire intéressante et très complète que j'ai adoré lire et que j'ai eu du mal à refermer définitivement !
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critiques presse (1)
LeMonde
14 avril 2023
Premier roman-fleuve de l’autrice à succès de Pachinko (Charleston, 2021), La Famille Han est un excellent page-turner qui creuse, avec un vrai talent narratif, les mécanismes sociaux et familiaux de l’addiction – qu’il s’agisse du jeu, de l’ambition, de la cigarette, de l’alcool, du sexe ou d’autre chose.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait pour idée que les possessions en disaient long sur une personne un vieux fauteuil au tissu écossais rafistolé au scotch gris trahissait les fêlures d'un homme ; un miroir chargé de dorures reflétait l'âme impériale d'une femme qui n'avait pas encore persu de sa lumière.
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But a few weeks after young Joseph landed in Pusan, the southernmost tip of the country, the war split the nation in two, and he never again saw his mother, six elder brothers, and two sisters, the family estate near Pyongyang. As a war refugee, the once pampered teenager ate garbage, slept on cold beaches, and stayed in filthy camps as easy prey for the older refugees who’d lost their sense and morals. Then in 1955, two years after the war ended, his young bride died from TB. With no money or support, he’d abandoned his hopes to be a medical doctor. Having missed college, he ran errands for tips from American soldiers, ignored his persistent nightmares, worked as a food vendor, and taught himself English from dictionary.
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Aux yeux de Casey, il était insensé de traiter une personne issue d’une minorité ethnique de raciste, une femme de sexiste, un juif d’antisémite, ou d’accuser une personne âgée de discrimination liée à l’âge. Toutes ces étiquettes, comme interchangeables, étaient employées avec insouciance à la fac. Elle reconnaissait toutefois qu’il était possible de développer une haine de soi et une haine des autres à force d’en avoir fait l’objet. La haine a sa propre logique. Son père, par exemple, refusait d’acheter une voiture japonaise, et au lieu de ça conduisait une Oldsmobile Delta 88. Casey trouvait ça absurde, mais elle n’avait jamais vu son frère fusillé par un soldat japonais ni fait l’expérience de la colonisation de son pays par une autre nation. Elle lisait dans la posture de Joseph une piètre tentative de reconquérir un brin de dignité. Casey voulait croire qu’elle pouvait s’élever au-dessus de la petitesse de son père. Le comble dans cette histoire était qu’il s’estimait sûrement ouvert d’esprit et juste. Exactement ce que Casey pensait d’elle-même.
Elle n’était plus la bienvenue sous son toit ; elle n’était plus sa fille. C’était ce qu’il avait dit. Peut-être n’avait-il pas tort ; elle ignorait ce que c’était que de tout perdre. Avait-elle tout perdu ? La vie semblait trop vaste, il y avait tant de paramètres à prendre en compte, et elle était dépassée par les événements.
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Wall Street tournait avec une politique de récolte à l’aveugle : ramasser tout le blé disponible immédiatement, sans penser aux moissons futures.
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Suis-je obligée d'accepter tout ce qu'on me propose ? Me montrer reconnaissante en permanence ?
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Videos de Min Jin Lee (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Min Jin Lee
Pachinko de Min Jin Lee aux éditions HarperCollins Poche https://www.lagriffenoire.com/pachinko-une-histoire-puissante-sur-la-resilience-et-la-compassion.-barack-obama.html • La famille Han de Min Jin Lee et Laura Bourgeois aux éditions Charleston https://www.lagriffenoire.com/la-famille-han.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsharpercollinspoche #editionscharleston
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