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EAN : 9782226402080
320 pages
Albin Michel (28/03/2018)
3.68/5   197 notes
Résumé :
Cela fait quinze ans que Blair n’est pas retournée dans la ville de son enfance. Depuis que sa meilleure amie, Molly, a été assassinée… Mais l’état de Céleste, sa sœur, atteinte d’un cancer, ne lui laisse pas le choix.
« J’ai fait quelque chose de mal » : sur son lit de mort, celle-ci lui révèle que l’homme qui croupit en prison pour le meurtre de Molly est innocent. Pour preuve, elle était avec lui le soir du crime. Mais comment avouer à leur père, un racist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Soit c'est moi qui suis blasée par moult lectures policières, soit c'est Patricia Mac Donald qui blasée par moult écrits policiers , n'a plus trop de "pêche" pour alimenter le suspens, choisissez !
C'est un roman policier ( dit à suspens ) , agréable à lire, mais tranquille , tranquille.

Blair , chef d'entreprise accomplie, n'aime pas trop revenir dans le bled de son enfance, sa meilleure amie ayant été assassinée à 13ans . Mais aujourd'hui, sa soeur Céleste va mourir du même cancer qui a emporté leur mère , lorsqu'elle avait 5 ans; aujourd'hui, elle se doit d'être là pour elle et pour son neveu …
Sa soeur lui confie que le meurtrier incarcéré à l'époque, était avec elle la nuit du meurtre et demande à Blair de le faire innocenter. Mais s'il est en prison, c'est qu'il a forcément payé pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre qui vit peut-être encore dans cette petite ville…

C'est un roman policier qui est profondément américain dans sa façon d'aborder certains thèmes ( racisme , religion ).
Il ne m'a pas paru très réaliste psychologiquement : l'héroïne qui voit mourir sa soeur se retrouve pleine d'énergie pour enquêter et innocenter un parfait étranger pour elle, au péril de sa vie , alors qu'elle a d'autres chats à fouetter (plus urgents !), comme par exemple faire en sorte que son neveu de dix ans , ne soit pas traumatisé par la mort de sa mère, unique parent…
L'héroïne, chef d'entreprise qui plante tout pour une durée indéfinie afin de s'occuper de sa soeur (très bien ) mais pour enquêter , alors qu'elle n'y connait que couic et qu'elle a engagé un spécialiste ?
Malgré une enfance difficile ( destinée à nous faire développer de l'empathie immédiatement ) , Blair ne m'a pas parue sympathique .
J'ai connu Patricia MacDonald plus inspirée. Elle nous livre ici, un roman agréable à lire, mais pas transcendant au niveau suspens, que j'oublierai assez vite.
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Un polar plein de rebondissements, mais rien d'autre.

Une femme revient sur les lieux de son enfance pour voir sa soeur mourante qui lui demande de faire libérer un innocent qui a été condamné à cause de son silence. Mais pour le relâcher, la justice a besoin d'autres choses que le témoignage d'une mourante rapporté par une tierce personne. Il faut des preuves et c'est ce que Blair tentera de trouver.

Malgré les drames, le meurtre de l'amie, le cancer de la soeur, l'émotion reste superficielle, du moins elle ne m'a pas transportée. La psychologie des personnages me semble un peu mince et les nombreuses péripéties me semblent un peu improbables (par exemple l'héroïne qui fouille dans les poubelles ne m'a pas semblé bien convaincante…)

Un polar idéal pour un long trajet sans se casser la tête, on passe un bon moment puis on referme le livre et on oublie…
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Cette semaine, ce mercredi 3 février, plus exactement, sera diffusé en prime sur France 2, « La fille dans les bois", solide adaptation télévisuelle du roman éponyme de Patricia MacDonald, romancière spécialiste du genre, et publié en 2018 en France aux éditions Albin Michel.

Ce polar raconte l'histoire de Blair, qui va découvrir sur le lit de mort de sa soeur un secret révélé par cette dernière et va lui promettre de rétablir une vérité dissimulée pendant quinze ans et qui a mis un innocent en prison.

Par loyauté envers sa soeur, elle va faire tout ce qu'elle peut, tout ce qui est possible pour elle afin de respecter ses dernières volontés.

Si ce roman comporte certes quelques maladresses et n'échappe pas toujours à la caricature, il réussit largement son but initiale: livrer une histoire prenante avec son lot de rebondissements qui donne envie de la suivre jusqu'au bout .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Blair retourne dans la ville de son adolescence, après de nombreuses années d'absence, pour voir sa soeur qui perd son combat contre le cancer. Avant de mourir, cette dernière lui révèle qu'elle a menti, il y a quinze ans quand la meilleure amie de Blair a été tuée. Elle avait nié être avec l'homme suspecté du meurtre et celui-ci est en prison depuis. Elle n'avait pas voulu dire qu'elle était avec un Afro-américain, car l'oncle qui élevait les deux soeurs est un raciste connu de tous. Blair veut faire la lumière sur ce qu'elle considère comme une erreur judiciaire.


Mais que veut la parole d'une mourante qui n'est plus là pour témoigner ? Blair comprend vite qu'il lui faut trouver le vrai coupable.


Ce suspense m'a permis de prendre conscience que mes goûts avaient évolué. Ce thriller, que j'ai pourtant beaucoup aimé, m'a paru gentillet à côté du dernier que j'ai lu, à savoir de bonnes raisons de mourir de Morgan Audic.


J'ai lu tous les livres de Patricia MacDonald. Dans La fille dans les bois, j'ai retrouvé cette fluidité qui donne envie de tourner les pages sans s'arrêter. C'est un livre qui me semble parfait entre deux lectures difficiles. Il ne m'a pas provoqué de grandes peurs, mais il a aiguisé mon intérêt pour l'enquête. J'avais hâte de connaître la vérité. Cependant, une scène concernant les investigations de Blair m'a semblé un peu trop facile et peu réaliste. de plus, Patricia MacDonald m'a habituée à des conclusions qui me scotchaient. Cette fois, je n'ai pas eu la sensation de m'être faite piéger et je l'ai regretté. En même temps, j'ai adoré lire La fille dans les bois, car il m'a semblé être une récréation. Cela m'a fait du bien de me laisser porter et d'avoir hâte de connaître le dénouement.


Avec ce dernier opus de l'auteure (sorti en mars 2018), j'ai eu l'impression de retrouver une amie, mais je n'ai pas éprouvé de surprise. Malgré cela, le plaisir de lecture était grand. Je l'ai dévoré comme tous ses autres livres, car Patricia MacDonald a su jouer avec mes inquiétudes. Elle est une auteure que je vais continuer à suivre.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Ce n'est pas lui, murmura-t-elle. J'étais là.

Voilà les mots que Céleste, la soeur de Blair, vient de lui dire. Elle est sur le point de mourir et ce sera l'une des dernières phrases qu'elle lui dira avant de s'éteindre. Blair lui fera la promesse de tout mettre en oeuvre afin que celui qui est actuellement coupable du meurtre de Molly puisse retrouver sa liberté. Une promesse faite à sa soeur mourante sans pour autant savoir quels en seront les impacts. Ce n'est pas parce que Céleste agonisait que ses paroles ont une quelconque valeur sur le plan juridique. Et la réaction des gens autour de Blair n'est pas du tout ce qu'elle espérait.

Les parents de Molly sont offusqués et jetteront Blair à la porte lorsque celle-ci viendra leur mentionner que ce n'est pas le bon coupable qui est en prison. Ils ne veulent pas la croire. Quant à la police, ils refusent de rouvrir le dossier. C'est un peu comme si Blair venait leur dire qu'à l'époque ils n'avaient pas fait leur boulot correctement. Même son oncle Ellis ne veut pas croire que Céleste était avec un jeune délinquant noir ce soir-là!

Mais Blair a fait une promesse à sa soeur et elle tiendra parole. Elle ne sait pas si elle y parviendra, mais elle ne lâchera pas prise tant et aussi longtemps que justice ne sera pas rendue. Il y a quelqu'un quelque part qui sait quelque chose, mais surtout, il y a un meurtrier qui se promène dans la nature...

Encore une fois, Albin Michel m'a fait découvrir une auteure de talent. Je voyais son nom passer un peu partout, mais je n'avais pas encore eu l'opportunité de lire un de ses livres. Maintenant que c'est chose faite, je dois dire que ce fut une belle découverte.

Patricia MacDonald a une plume fluide et accessible. La lecture est agréable et simple par conséquent, nous nous laissons facilement embarquer par l'intrigue. D'ailleurs, je dois dire que l'intrigue est vraiment intéressante. Elle n'est peut-être pas très originale, soit un innocent incarcéré sur un faux témoignage, mais n'empêche que la protagoniste part de rien, sans aucun indice. le seul avantage qu'elle puisse avoir est le fait qu'elle a passé la journée avec la victime avant que celle-ci soit assassinée. de plus, Molly était sa meilleure amie.

Mais au-delà de l'enquête, il y a la culture familiale entourant Blair et Céleste qui semble avoir joué un rôle prédominant avant le meurtre, mais également lors du procès. Cet oncle raciste, et qui voue presque un culte aux nazis, aura eu toute une emprise sur ses deux nièces. Indirectement, il est lui aussi responsable du fait qu'un innocent soit en prison. Malgré la noirceur de ce personnage, j'ai bien aimé la façon dont l'auteure l'a introduit dans l'intrigue.

Tout de même, je ressors de ce thriller avec une légère déception. L'auteure a tellement su me garder captiver tout au long du récit que je m'attendais à une fin surprenante et malheureusement, ce ne fut pas le cas. le dénouement est quelque peu prévisible et se fait tout en douceur. Toujours est-il que c'est un bon thriller et que je suis bien heureuse d'avoir découvert une auteure de talent!

Lien : http://alapagedesuzie.blogsp..
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critiques presse (2)
LActualite
06 août 2018
Reine du suspense psychologique, l’Américaine Patricia MacDonald revient avec l’histoire de Blair, dont l’amie d’enfance a été assassinée il y a 15 ans. Rythme haletant et fin étonnante font partie de cette histoire qui donne froid dans le dos.
Lire la critique sur le site : LActualite
Patricia MacDonald a donné la pleine mesure de son talent dans ce thriller mené de main de maître.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Prologue

Le chahut était assourdissant. Les fauves, tout juste libérés de la cage grise du collège, se retrouvaient enfermés dans le vieux bus scolaire jaune et se débattaient avec la dernière énergie, sautant sur les sièges délabrés et hurlant à qui mieux mieux. On poussait ses voisins, on se provoquait, on ne communiquait que par des vociférations. Quant au chauffeur, il ne cessait de se retourner pour hurler « Du calme ! », ce qui ne servait qu’à déclencher des cascades de rires et d’insultes.

Tassée contre la vitre, Blair Butler se taisait et s’efforçait de ne pas bouger pour ne pas attirer l’attention sur elle. Elle se bornait, de temps à autre, à tourner la tête vers Molly Sinclair, assise à côté d’elle, et elles échangeaient un sourire. Molly était sa meilleure amie, sa seule amie. Menue, avec de longs cheveux bruns, et toujours imperturbable. Il était rare qu’elle accompagne Blair chez elle après les cours, mais aujourd’hui elle avait obtenu l’autorisation de prendre le même bus qu’elle.

En principe, les deux amies traînaient plutôt chez Molly et prenaient donc un autre bus qui longeait les bois, de l’autre côté de la station de ski des Poconos où elles vivaient.

Aujourd’hui, les parents de Molly avaient fermé leur brasserie, L’Après-Ski, pour se rendre à une foire commerciale à Philadelphie. Ils ne voulaient pas que Molly reste seule chez elle car, ces derniers temps, la police avait été appelée à plusieurs reprises chez leur voisin, un alcoolique qui se défoulait de ses frustrations sur sa famille, à coups de poing. Les Sinclair auraient préféré que Molly vienne avec eux à Philadelphie, mais elle avait un exposé à faire ce jour-là et tenait à aller en cours. Et Blair, même si elle redoutait d’amener quelqu’un chez son oncle, avait évidemment invité Molly.

Le bus cheminait lentement le long des rues escarpées de Yorkville, lâchant çà et là des collégiens. Il bifurqua et descendit Main Street cahin-caha. On était en semaine, un lugubre après-midi de début novembre, et il n’y avait pas grand monde dans le centre-ville. Les arbres étaient dénu


dés, mais on attendait encore la neige qui ramènerait à Yorkville les amateurs de sports d’hiver et la prospérité.

Le nez collé à la vitre, Blair regardait défiler Main Street. La brasserie, le bazar, les bureaux du journal local, les boutiques de vêtements. Sur le trottoir, un chien traînait au bout de sa laisse une femme engoncée dans une parka et coiffée d’un bonnet.

Blair se tourna vers Molly.

– Comment va ton chien ?

Molly avait récemment été autorisée à adopter au chenil un chiot brun et blanc avec de grands yeux, qui ne savait encore que japper. Avoir un pareil compagnon aurait été pour Blair un bonheur inouï, qu’elle ne connaîtrait jamais.

– On a emmené Pippa chez le vétérinaire pour les vaccins. Elle n’a même pas eu peur. Le Dr Kramer dit qu’elle est en bonne santé, mais elle a des puces. On a dû acheter un produit pour la traiter tous les mois.

– Et aujourd’hui, qui s’occupe d’elle ?

– On l’a mise au sous-sol, avec du papier journal un peu partout, parce qu’elle n’est pas encore propre. On lui a laissé de la nourriture et de l’eau. Maman a dit que Pippa serait très bien. Ils doivent rentrer vers sept heures et demie pour passer me prendre. D’ici là, ça ira.

Blair hocha la tête comme si elle comprenait, mais en réalité elle ignorait tout de l’éducation d’un animal. Chez l’oncle Ellis, il n’y en avait jamais eu. Il ne s’intéressait qu’aux bêtes qu’il tuait pendant la saison de la chasse. Beaucoup de chasseurs avaient des chiens, pas Ellis. D’après lui, les chiens étaient une source d’ennuis. Les chiens et les nièces, précisait-il, faisant allusion à Blair et à sa sœur aînée, Celeste. Mais en ce qui concernait les nièces, il n’avait pas eu le choix.

Blair ravala un soupir.

– On n’est plus très loin, dit-elle, nerveuse.

Le bus quitta le centre-ville. Aussitôt, les bois qui tapissaient la montagne se refermèrent sur lui. Il enfila des routes sinueuses et stoppa à l’angle d’un chemin non goudronné.

– C’est notre arrêt, dit Blair.

Molly la suivit dans l’allée centrale. La meute de collégiens s’était clairsemée et avait perdu de l’ardeur. Elles durent tout de même esquiver des projectiles et essuyer huées et invectives. Blair regardait droit devant elle, feignant de ne pas entendre, mais Molly, qu’on n’intimidait pas facilement, fusilla des yeux leurs persécuteurs. « Abrutis ! » leur asséna-t-elle.

Blair réprima un sourire. Comme elle aurait aimé posséder le même courage ! Elles descendirent du bus. Le silence qui les enveloppa brusquement, à peine troublé par le grondement lointain d’un torrent, fut un soulagement. Blair s’emplit les poumons de l’air froid et pur des montagnes, puis les deux amies se mirent en marche.

De l’autre côté de la ville, où habitait Molly, les maisons, peu nombreuses, étaient bien entretenues, nichées entre de majestueux sapins. Le chemin menant chez l’oncle Ellis était sinistre, rongé par les mauvaises herbes. Tina, la mère de Celeste et Blair, avait grandi ici, au bout de Burnham Lane. Ce coin avait dû être agréable, à une époque, mais il était à présent défiguré par des mobile homes lépreux.

La vieille maison Dietz, quant à elle, semblait au bord de l’implosion. La peinture des bardeaux s’écaillait par plaques, le terrain ressemblait à une casse automobile. Il y avait un énorme trou dans le plancher de la véranda. Au lieu de le réparer, Ellis avait posé dessus des chevalets de sciage. Plus embarrassant, un gigantesque drapeau confédéré, déchiré et fané, ornait la façade et masquait complètement l’une des fenêtres. Sa seule vue faisait frémir Blair.

Ce n’était pourtant rien, comparé à la collection de souvenirs nazis exposée dans le salon. À l’idée que quelqu’un voie ces svastikas, Blair avait la nausée. Elle évitait coûte que coûte de pénétrer dans cette pièce. Ce sont les convictions de mon oncle, avait-elle envie de dire aux visiteurs. Moi, je ne suis pas comme ça. Mais un coup d’œil à Molly la rassura. Son amie savait déjà tout ça.

Blair monta les marches de la véranda et déverrouilla la porte. Ellis n’était pas rentré du travail, son pick-up n’était pas là. Elle appela Celeste, à tout hasard. Pas de réponse, ce qui ne la surprit pas. La belle Celeste, à la silhouette parfaite et aux longs cheveux noirs, était rarement à la maison. Le moins possible. Les études étant le cadet de ses soucis, elle ne rentrait pas faire ses devoirs après les cours. Certains de ses amis possédaient maintenant une voiture, elle pouvait donc s’évader. Pour Blair, ce n’était pas encore possible.

Elle alluma les lumières du rez-de-chaussée et se dirigea vers la cuisine. La veille, sachant que Molly viendrait, elle avait tout nettoyé de son mieux. Le lino était usé jusqu’à la trame, la table et les chaises poisseuses. Elle songea à la cuisine rutilante des parents de Molly, au plan de travail en inox immaculé, mais chassa cette image de son esprit. Il n’y avait plus d’assiettes sales traînant sur la moindre surface horizontale, c’était déjà ça. Elle sortit de l’antique réfrigérateur les deux sodas à l’orange qu’elle avait achetés pour l’occasion. Elle avait aussi prévu un paquet de cookies au beurre de cacahuètes.

– On emporte ça dans ma chambre, dit-elle.

Au cas où l’oncle Ellis débarquerait, pensa-t-elle, mais elle n’avait pas besoin de le dire. Elles montèrent dans la chambre, une pièce tout en longueur, dont Blair ferma la porte à clé.

Assises sur le lit, elles dévorèrent leur goûter. Bientôt, grâce à Molly toujours si pleine de vie, Blair commença à se détendre. Elles se mirent à bavarder et plaisanter en échangeant les derniers potins. Elles se vernirent les ongles puis, sur l’ordinateur portable de Molly, surfèrent sur Facebook. Perdues dans leur univers, elles auraient pu se trouver n’importe où sur la planète. C’est drôlement bien, se dit Blair.

Ce fut à cet instant qu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir à la volée, et le pas lourd de son oncle.

Elle l’entendit grommeler, mais il n’appela pas. Ni Blair ni Celeste. Il ne le faisait jamais. Leur mère, elle, était toujours heureuse de les retrouver, lorsqu’elle venait les chercher à la garderie ou les réveillait le matin.

Depuis quelque temps, Blair avait du mal à visualiser le visage de sa mère. Elle avait cinq ans, et Celeste neuf, quand Tina était morte, huit ans plus tôt. Leur père les avait abandonnées depuis longtemps, Blair ne se souvenait plus du tout de lui. Elle avait rencontré l’oncle Ellis pour la première fois au moment où l’on avait diagnostiqué chez Tina un cancer du poumon de stade quatre.

À l’époque, Ellis était marié à une blonde potelée, Sheree, qui affectionnait les jeans cloutés de strass. Après le décès de Tina, elle avait insisté pour qu’Ellis accueille ses nièces chez lui. Il y avait de la place dans cette grande baraque, clamait Sheree, et elle avait envie de materner les filles. On avait donc emballé les affaires de Blair et Celeste, on les avait enlevées à leur famille d’accueil et transportées ici, dans les Poconos. Quelques mois plus tard, Sheree rencontrait un autre homme et quittait la ville, laissant son grincheux de mari avec deux nièces, dont il ne voulait pas, sur les bras.

Molly agita un flacon de vernis.

– Je crois que sur les orteils, je vais mettre ce doré pailleté.

– Ouais, c’est chouette.

– Qu’est-ce que tu as ?

Blair écoutait Ellis monter pesamment l’escalier. Elle jeta un regard vers la porte.

– Rien…

– Ne fais pas attention à lui.

Blair ne put s’empêcher de penser, pour Molly, c’était facile à dire. Son père et sa mère l’adoraient. Ils ne lui criaient jamais après, ils ne la menaçaient pas ou ne l’enfermaient pas dehors quand ils étaient furieux.

– D’accord.

Mais ce n’était pas si simple.

– Blair ! beugla Ellis, dont les pas résonnaient dans le couloir.

Il agrippa la poignée de la porte.

– Ouvre !

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Même si on ne s'en sert pas, un pistolet a un grand pouvoir de dissuasion.
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Elle voulait seulement fermer les yeux et tout oublier. Sans même se déshabiller, elle se pelotonna sous ses couvertures. Elle s’endormit aussitôt.
Quelques heures plus tard elle se rasseyait dans le lit, le cœur battant à coups redoublés, réveillée en sursaut par un rêve qu’elle ne parvenait pas à se remémorer. Avec la sensation perturbante d’avoir oublié quelque chose de très important.
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– Les journalistes n’ont-ils pas pour mission de déterrer la vérité ?
– Le journal fonctionne avec des bouts de ficelle. Je n’ai pas le budget pour une enquête approfondie. Il y a des frais. C’est un boulot chronophage.
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Un rat. Que serait une grange sans quelques rongeurs ? Même si un rat préférait en principe loger dans une grange abritant d’autres animaux, afin d’avoir de la nourriture à voler et du grain où creuser ses galeries.
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