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EAN : 9782330133702
192 pages
Actes Sud (04/03/2020)
3.5/5   53 notes
Résumé :


Partie à la recherche de son père, Luce Notte, étudiante berlinoise, croise le chemin de Franz Kafka à Prague puis, bien des années plus tard, de Sadeg Hedayat à Paris. Devenue héritière fortuite de deux textes inédits de ces écrivains, elle se bat pour les faire exister.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Une pépite absolue, totale, qui me met bien en peine pour en rendre
compte...tant la richesse de cette fiction , nous entraînant dans les arcanes de l'oeuvre de Franz Kafka et Sadegh Hedayat, des affres et mystère de l'ECRITURE, de l'histoire des autodafés, des bibliothèques brûlées au fil de l'histoire de l'Humanité ... m'a captivée...et alimentent moult questionnements sur l'Acte de créer !
Très riche, très dense... Je ne sais par quoi commencer ?!!!

La narration se situe entre deux périodes temporelles: les années 1910-
1914 et les années 1950... A l'origine de cette fiction, la narratrice part à Prague, dans l'espoir de retrouver des traces de son père, décédé... , qu'elle n'a jamais connu. Elle prend un poste de jeune fille au pair chez les Kafka, où elle fait la connaissance de Franz...
40 ans plus tard, elle est à Paris, ayant créé sa propre librairie; elle croise
sur son chemin, l'écrivain iranien , Sadegh Hedayat.
L'absence cruelle d'une figure paternelle hante la narratrice. Une attirance
obsessionnelle pour les bibliothèques détruites par le feu ( dont elle a
fait le sujet de sa thèse, jeune) et sa fascination pour ces deux écrivains
talentueux lui offre une identité, une existence à travers les mots,
l'oeuvre de ces deux artistes.

Luce Notte, notre narratrice est comme une sorte de muse, d'inspiratrice pour ces deux artistes... rôle qui lui confère une identité...Elle, fille de personne, et en recherche d'un père idéal !!

"L'obsession des questions concernant l'écriture était venue quelques semaines après ma rencontre avec Franz. Avant, il y avait bien les livres, les hémicycles fréquentés pour la thèse, cependant mon rapport à l'écrit restait celui d'une collectionneuse. Les bibliothèques étaient davantage des décors en trompe-l'oeil que des lieux où la pensée véritable s'exerçait.
J'y étais simple spectatrice. Je glanais des informations sur les salles de lecture qui avaient brûlé, interrogeant la nature de l'incendie. (...)
Les salles de lecture dévastées par les flammes, qui en plus avaient été le repaire d'auteurs ayant détruit ou souhaité détruire leurs travaux, gardaient ma préférence. "(p. 127)

Un texte exceptionnel qui exprime la puissance des mots, de la Littérature. Cette littérature, rempart contre le désespoir de vivre. le troisième texte que je lis de cette écrivaine, après "Ma bibliothèque, lire, écrire, transmettre" (Le Seuil, 2014) et "illettré" (Actes Sud, 2016); je retrouve des échos avec ces lectures antérieures, dont un noyau central souvent
traité par Cécile Ladjali: La Transmission....


Nous revisitons les oeuvres de Kafka et d'Hedayat....pour ma part, j'ai appris de nouveaux éléments comme celui concernant Hedayat,traducteur de Kafka, en 1948 d'après une édition française, qui a été également le premier en Orient à essayer d'analyser l'univers kafkaïen dans sa préface à "La Colonie pénitentiaire", intitulée "Le Message de Kafka" (1948)


"Les livres de Sadegh sont les plus noirs, peut-être les plus angoissants jamais écrits. Mais c'est justement parce qu'ils enferment la nuit qu'ils me donnent le jour. Il écrit pour que nous autres, lecteurs, nous ayons moins peur." (p. 85)

De très beaux passages sur "L'Oeuvre à faire" , mystère des mystères...ainsi que sur la part active, primordiale du Lecteur....

"Ce sont les lecteurs qui arrachent les oeuvres à la damnation, aux flammes de l'oubli, à la poussière des heures qui transforment encre et papier en sable. (...)
La conscience du lecteur est une digue entre un sens qui se perd et l'histoire qui danse devant ses yeux pour être recomposée par sa lecture. Privé de son lecteur, l'auteur n'est rien. Il n'est que le signataire d'un néant, d'une lettre muette, sourde et aveugle.
C'est tout le sang du lecteur qui irrigue la carcasse sèche des livres. (p. 150)

Je reste peu satisfaite de cette chronique...inévitablement, car ce roman est d'une richesse et d'une prodigalité incroyable quant à de vastes analyses, questionnements sur la Littérature, la valeur des mots, le très complexe acte de créer, comportant sa part de ténèbres... Une lecture exceptionnelle dont je suis enchantée !...




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Une incursion dans la vie de Kafka et de Sadegh Hedayat, un roman audacieux.

Luce Notte fait des recherches sur les bibliothèques pour sa thèse. Pour survivre pendant ses études, elle devient servante dans la maison des Kafka à Vienne. Déjà une atmosphère glauque, un père autoritaire et un fils tourmenté avec qui elle noue un lien d'amitié et qui lui permet de lire ses oeuvres.

Elle quittera Vienne pour Paris où elle tiendra une librairie et nouera une amitié avec l'auteur iranien Sadegh Hedayat. Un homme dépressif dont on sait qu'il finira par se suicider. Des retours en arrière sur la vie de Luce et des similitudes entre les destins des deux auteurs qui conjuguent une virtuosité littéraire avec de terribles tourments de création.

Je ne connaissais pas Sadegh, mais avec Kafka, il ne fallait pas s'attendre à la facilité et aux lunettes roses. C'est donc un ouvrage pas si facile d'accès mais c'est aussi une écriture magnifique et une profonde réflexion sur les processus de l'écriture.
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J'aime beaucoup ce que fait Cécile Ladjali, sa détermination à faire vivre la littérature, notamment dans les dialogues sur scènes avec des auteurs contemporains qu'elle met en ligne sur Instagram, son désir de l'enseigner, aussi, auprès de personnes que l'on pense « exclues » de l'univers de la lecture, comme les sourds ou les illettrés. J'avais d'ailleurs adoré son roman éponyme paru en 2016.
Alors quand elle a proposé l'idée de parler des bibliothèques brûlées, des destructions de livres par divers autodafés à travers les siècles et dans le monde entier, tout en mettant en parallèle des auteurs ayant réellement existé, Kafka et Hedayat, qui eux- mêmes prenaient la décision étrange de brûler leurs créations, je me suis jetée sur ce roman.
Malheureusement, j'avoue avoir été déçue. J'ai même quelques doutes quant à la dénomination de « roman » pour ce récit qui me paraît plutôt être un essai enrobé d'un peu de fiction.

L'autodafé est un prétexte ici pour parler des deux grands écrivains que sont Kafka et Hedayat, probablement pour raviver la curiosité des lecteurs d'aujourd'hui. le personnage féminin qui fait le lien entre ces deux hommes est lui, fictif. Luce Notte, qui est en pleine rédaction de sa thèse consacrée aux « bibliothèques à l'épreuve du feu », va, par le plus grand des hasards, se retrouver jeune fille au pair chez les Kafka durant plusieurs mois. le jeune Franz n'a encore rien publié, étant étouffé par un père arrogant qui méprise la trop grande sensibilité de son fils. Luce va l'encourager à prendre la plume. Mais Franz demandera quelques années plus tard, à l'un de ses amis de brûler tous ses manuscrits.

Quarante ans plus tard, Luce est devenue bouquiniste, à Paris. Elle va rencontrer Sadegh Hedayat, auteur iranien censuré dans son pays, et l'aider, à son tour, à brûler ses manuscrits : « Dans le cendrier du poêle, tes mots se sont changés en poudre grise et couvrent les charbons ardents. »


A travers ces deux hommes, c'est l'image d'un père qu'elle n'a jamais connu, que Luce recherche ; le regard protecteur d'un homme. Et son mal-être transpire dans toutes les pages du récit.
Ce qui est dommage, c'est qu'on s'y ennuie… de longues descriptions en longues introspections, les mots, certes habiles, ont tendance à endormir le lecteur, et il n'y a pas un seul dialogue pour dynamiser les scènes narrées.

Le postulat de départ était vraiment intéressant et aurait mérité d'être développé d'une manière plus vivante. Je me suis réellement ennuyée tout en restant sur ma faim…
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J'avais déjà lu " Bénédict" de cette même auteur. Je retrouve cette même écriture poétique qui s'attache à décrire avec sensibilité l'intime, qui a cet art de se détacher de l'événement lui-même pour toucher à l'universel. Cela peut rendre la lecture difficile car ce n'est pas tant le récit des évènements qui compte que les considérations que l'auteur en tire, faisant de ce récit peut être moins un roman qu'un essai quasi philosophique, comme l'a souligné une autre lectrice.
Cécile Ladjali gravite ici autour de plusieurs thèmes : celui de la filiation, celui du processus créatif mais aussi de destruction de son oeuvre, celui de l'autodafé à travers le sujet de thèse de l'héroïne sur les bibliothèques incendiées au cours de l'Histoire, le tout en côtoyant Franz Kafka et Sadegh Hedayat, conférant presque au récit un aspect de biographie. Alors forcément, même si l'on sent le style très érudit de l'auteur, une écriture extrêmement travaillée, et une structure qui se veut plus esthétique que classiquement narrative, j'ai souvent décrochée au risque de trouver le tout un peu décousu, à la limite du "mélange des genres".


Sur quel pied danser ?
Est-ce l'histoire de Luce Notte, jeune femme venant de perdre sa maman et obsédée par son père qui les a quittées sa mère et elle, emportant tous les ouvrages de la bibliothèque familiale, en ne laissant pour seul souvenir qu'une photo pliée tant de fois que le sujet photographié en devient "invisible", nous confortant dans la sensation que Luce poursuit un fantôme.
Ce faisant, et toujours à la "poursuite" de son père dont elle a juré à sa mère qu'elle les vengerait, Luce quitte Berlin et part à Pragues en tant que jeune fille au pair, dans la famille de Franz Kafka.
Alors, est-ce pour autant le récit- biographie de Kafka, Luce étant proche de ce dernier, sa quasi conseillère, et nous plongeant dans la vie de cet auteur en proie aux affres de la créativité autant qu'à la maltraitance psychique d'un père écrasant son fils ? Cette immersion en 1912 dans la vie des Kafka reste très intéressante et éclaire subtilement l'écrivain dans cette tranche de vie. Cependant, Luce dont on n'a plus besoin, poursuivra sa quête en quittant Prague pour Paris où elle ouvrira au final une librairie, les livres (objets symboliquement dérobés par ce père déserteur) ne la quittant jamais durant son cheminement.
Elle y fera la connaissance dans les années 50 de l'auteur Sadegh Hedayat, Iranien, comme Cécile Ladjali (un hommage à son écrivain préféré ?). Et nous revoilà à côtoyer un personnage réel, frôlant à nouveau le genre biographique. Ce dernier est bien plus avancé dans le processus destructeur que ne l'était Kafka lorsque Luce le quittait. C'est un auteur dont la vie ne tient plus qu'à un fil, foulé au pied, avec son oeuvre, par son pays d'origine, qui ne reconnaît en rien son talent mais l'a plutôt condamné, comme on l'aurait fait d'un érudit éclairé au Moyen-âge, taxé d'hérétique.
Alors est-ce un essai sur la "valeur" d'un écrit, en fonction de ses lecteurs ? " Ce sont les lecteurs qui arrachent les oeuvres à la damnation, aux flammes de l'oubli..." Que vaut l'écrivain, et son oeuvre, s'ils ne sont pas lus ? Et d'ailleurs que valent les livres quand ils sont brûlés ? Et puis... Que vaut une fille quand elle n'est "de personne" ?
Dans ce récit que l'on pourrait juger décousu, tout se tient en réalité. Un fil ténu, invisible et délicat brode ce récit. Je ne peux que reconnaître l'art d'avoir évoqué et lié tout en poésie ces différents thèmes, c'est une pièce d'orfèvre, mais on ne peut nier la difficulté à y entrer.
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La fille de Personne, le dernier roman de Cécile Ladjali, c'est du très sérieux. Par la gravité du ton et dans une histoire où sa narratrice nous embarque aux basques de Kafka, en 1912, et de l'écrivain iranien, Sadegh Hedayat, à Paris en 1951. Indépendamment de ces deux rencontres, où la romancière essaie de nous montrer au plus près comment se manifestent les affres (les aphtes ?) de la création, aux côtés de deux écrivains tentés par le suicide, le livre est aussi une recherche continue du père par l'héroïne. Laquelle a également poursuivi une thèse sur les bibliothèques incendiées au cours de l'Histoire, ce qui nous vaut de temps à autre, et sans crier gare, des notes éparses écrites sans ponctuation. La fille de Personne est un ouvrage érudit, dense malgré sa relative brièveté, savamment déconstruit pour jongler entre les époques mais surtout, et c'est avis éminemment personnel, horriblement dénué d'émotion et souvent sentencieux voire précieux. Agrégée de lettres modernes et titulaire d'un doctorat sur la figure de l'androgyne dans la littéraire décadente, excusez du peu, Cécile Ladjali est assurément une brillante intellectuelle qui sait adapter son écriture à tous les styles, du trivial à l'exalté. Mais au final, on peut avouer sans honte s'être copieusement ennuyé la plupart du temps alors que les thématiques traitées et les évocations du quotidien d'écrivains passionnants promettaient un délice de découverte. Ce le sera pour certains lecteurs mais pas pour tous, c'est évident.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Moi, je trouve que le spleen de mon ami iranien rend son français éblouissant. Jamais je n'ai entendu la langue de Molière chantée avec tant de justesse. Mon poète choisit les mots avec parcimonie et la précision du lexique s'intègre à une syntaxe aux contours inédits qui laissent deviner leur proximité d'une frontière avec la Perse ( il lui arrive d'oublier les articles définis qui n'existent pas dans sa langue et il se moque des genres, absents du farsi). Le français de Sadegh rapproche les mondes.
Telle est la magie de sa prose: son français-persan réconcilie. (p. 99)
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Il en allait de même pour l'oeuvre à faire. A eux [Les hommes ], la chose était permise. Mais pour une femme, l'histoire était toute autre. Me concernant, le simple fait d'être inscrite en thèse faisait jaser. Le simple fait qu'une petite bonne femme sans le sou, enfant d'une fille-mère compagne improbable d'un ébéniste immigré alcoolique, ait la prétention des mots et du pouvoir qu'ils pouvaient conférer à ceux qui en avaient la pleine maîtrise apparaissait aux yeux de de mes contemporains comme un scandale. Et je n'en pouvais plus de ce scandale. (p. 160)
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Ce sont les lecteurs qui arrachent les oeuvres à la damnation, aux flammes de l'oubli, à la poussière des heures qui transforment encre et papier en sable. (...)
La conscience du lecteur est une digue entre un sens qui se perd et l'histoire qui danse devant ses yeux pour être recomposée par sa lecture. Privé de son lecteur, l'auteur n'est rien. Il n'est que le signataire d'un néant, d'une lettre muette, sourde et aveugle.
C'est tout le sang du lecteur qui irrigue la carcasse sèche des livres. (p. 150)
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L’écriture est une descente, Luce. On descend chercher les mots dans le monde des ombres. Comme Orphée. On voit les morts. L’effroi. Toute sa beauté. On descend. Dans les cercles, il n’y a pas de feu, mais du froid, de la nuit et du vent. On saisit ce monde. On se l’approprie. Le travail est long et difficile. On fore. On creuse en soi. Dans sa nuit. Et on découvre des monstres. Ils sont tapis dans les antres et les trous boueux de l’origine. On dompte les monstres. On survit à la nuit et on en revient. Car une fois qu’on a en main les pierres noires arrachées au sol d’en bas, on doit remonter lentement vers la lumière avec elles. Le travail de l’écrivain devient alors une ascension lente vers le jour. Vers la clarté. Il s’agit du sens à trouver.

(Actes Sud, p.58)
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L'obsession des questions concernant l'écriture était venue quelques semaines après ma rencontre avec Franz. Avant, il y avait bien les livres, les hémicycles fréquentés pour la thèse, cependant mon rapport à l'écrit restait celui d'une collectionneuse. Les bibliothèques étaient davantage des décors en trompe-l'oeil que des lieux où la pensée véritable s'exerçait. J'y étais simple spectatrice. Je glanais des informations sur les salles de lecture qui avaient brûlé, interrogeant la nature de l'incendie. (...)
Les salles de lecture dévastées par les flammes, qui en plus avaient été le repaire d'auteurs ayant détruit ou souhaité détruire leurs travaux, gardaient ma préférence. (p. 127)
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