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EAN : 9782918804376
132 pages
Rue des Promenades (10/05/2012)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Le blond prit une crêpe au Nutella. Il avait grossi. S’il avait été son mari, il ne l’aurait même pas eue en rêve, sa Nutella. David l’encaissa avant de descendre se changer. Il remonta au bout de trois minutes. Il enfourcha sa moto dans la cour en remerciant Sofia de faire la fermeture.
« Je te revaudrai ça !
– Bien sûr ! »
Il mit le contact et ajouta : « On t’aime ! » Nous aussi, elle pensa. Ça la troubla.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sofia a 29 ans. Elle est serveuse « Chez Ben ». Avant, c'était une épicerie tenue par Benoît, maintenant retraité. C'est son fils David qui a pris la suite et qui a transformé l'épicerie en snack. On suit les réflexions de Sofia face aux divers événements de sa vie, et chacun en prend pour son grade. Commençons par David, le gérant. Il passe ses journées à téléphoner, à faire des tours en moto, et à épier ses serveuses dans la pièce du bas, équipée d'une vidéosurveillance. Et il a toujours des prétextes pour ne pas donner de coups de main : c'est un prodigieux flemmard qui attend que l'oseille lui tombe dans les mains. La seconde serveuse, c'est Chloé. Sofia l'aime bien. Chloé est une véritable miss catastrophe (elle est d'ailleurs surnommée « la gauchère ») mais elle a de la joie de vivre à revendre, donc elle est acceptée. Jérôme, c'est le mari de Sofia. Ils se connaissent depuis 5 ans et sont mariés depuis 3. Sofia n'attend qu'une chose, c'est d'avoir enfin un enfant. A l'aube de la trentaine, elle estime que ce n'est pas peu demander. Mais Jérôme ne veut pas. Sofia est résignée. Mais pas pour longtemps. Car elle y tient à ce futur enfant. Sofia pose un regard détaché, mais en même temps teinté de jugements, sur les clients, les habitués, qu'elle côtoie quotidiennement. Elle ne connaît pas forcément leur nom, mais utilise des surnoms pour les décrire « le blond », « le petit vieux », « le noir du Holiday Inn »,… J'ai beaucoup aimé les mots choisis, le style d'écriture avec une alternance dialogues clients / serveuse et les réflexions de Sofia, la sincérité qui s'en dégage, la lucidité aussi. On suit Sofia et on l'imagine fort bien derrière son comptoir, observant les clients en essuyant les verres, en faisant les crêpes. Des phrases courtes, percutantes, dites dans un langage brut voire même trivial décrivent la petite routine, le manège quotidien de Sofia. C'est bien simple, elle passe ses journées de travail et son week-end de repos à faire les mêmes tâches : boulot, ménage, serpillière, rangement, cuisine, dodo,… Mais elle ne s'en plaint pas pour autant, elle est tout à fait résignée, blasée et pragmatique. On la quitte presqu'avec regret. Au fil des chapitres, elle était devenue une copine, qui nous confiait ses pensées.
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Sofia la trentaine,algérienne,mariée à Jérôme,français,chauffeur de bus à Roissy,travaille "Cez Ben",un snack de quartier.Elle veut un enfant,Jérôme n'en veut pas.Elle passe ses journées à bosser entre David, le fils du patron,un flemmard,Chloé,l'autre serveuse ,sa copine,et les divers clients,dont elle nomme la plupart par des surnoms.Le soir elle retrouve son mari,et à propos de son mariage,quand Chloé lui demande quand ils s'étaient rencontrés,elle répond,bien que se connaissant depuis cinq et étant mariés depuis trois ans,"on ne s'est pas encore rencontrés!".Au-delà du sujet,c'est le style d'écriture d'Anna Dubosc que j'aime beaucoup.Des phrases courtes,un langage brut qui sonne comme une claque.Le personnage de Sofia est aussi très attachant,bien qu'enlisé dans la routine,frustrée ne pouvant avoir d'enfant,elle survit sans se plaindre.Elle est sincère et pleine d'amour.D'ailleurs la fin est optimiste,comme quoi si on porte l'amour en soi un tout petit geste de l'autre vous comble!
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Chère Sofia
Vous m'avez accompagnée le temps d'une soirée et j'étais bien en votre compagnie. Bien sûr, elle n'est pas trop gaie votre compagnie, vous vous êtes résignée. Votre vie semble vide comme le ventre que votre mari ne veut ensemencer. Vos jours sont gris, tristounets, vides entre un mari silencieux et aux abonnés amoureux absents et votre cousine insouciante. Heureusement, vous avez votre travail !! Vous êtes la fille derrière le comptoir, mais comme vous l'illuminez de votre présence ce comptoir. A fourbir le sol, derrière les frigos et que sais-je encore !!! Et puis, vous aimez mettre les mains dans la farine, cuisiner pour vos clients dont vous connaissez les goûts, enfin pour les habitués. Là, vous éclairez la boutique brinquebalante de votre présence. Quelques clients vous draguent, Malik est dingue amoureux, mais vous ne le voyez pas, vous ne voulez pas le voir trop occupée à sentir ce ventre vide, à faire tourner cette boutique dont David, le fils du patron et Benoit, dit Ben, le père de David s'en contrefoutent tant vous travaillez bien.
La monotonie, la grisaille, la frustration sont partout et arrivent en vous. Pourtant, vous voudriez tant qu'un arc-en-ciel arrive sous la forme de cette petite fille que vous espérez tant. Vous osez vous rebeller, le mot est trop fort, vous osez faire la grève de l'amour pour rompre cet ennui, mais pas trop longtemps, une caresse, une petite attention vous suffisent. Comme dans le poème d'Aragon : Un mot m'était promission Et je prenais les campanules Pour les fleurs de la passion
Oui, comme nous, vous êtes banale ; votre vie quotidienne est faite de petits riens. Vous n'avez pas de grands discours, vos phrases, vos dialogues sont d'une grande banalité, mais tellement vrais. Vous êtes une fourmi dans la fourmilière et Anna Dubosc vous en a extraite avec délicatesse pour faire un portrait sincère et beau de la jeune femme frustrée, résignée que vous êtes. Je vous le souhaite cet enfant, mais sera-t-il un enfant de l'amour ???

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Lorsque vous achetez un sandwich, vous ne vous demandez jamais qui est réellement la personne qui vous sert. Anna Dubosc raconte le quotidien de Sofia qui travaille dans un snack : ses réflexions, ses rêves, ses freins. Voici un roman court et touchant qui donne la voix à une personne ordinaire, une de celles dont on parle peu et si mal, un roman qui, s'il n'a pas l'air d'avoir de prétention artistique, est riche de sens.
[...] Cette Sofia, je l'ai bien aimée. J'ai aimé ce récit sans jugement négatif ni misérabilisme, et même empreint d'humilité envers les travailleurs ordinaires. Certes, Sofia a ses défauts et peine à se défaire de ses entraves, mais j'ai ressenti de l'empathie envers elle, empathie qui émane d'une langue proche du quotidien, avec ces petites phrases en apparence ordinaires mais qui font sens, comme celles qu'on peut lire chez Romain Gary.
J'ai dévoré ce livre qui donne la parole à une personne ordinaire. S'il n'a pas de prétention littéraire ou artistique, il a la volonté louable de raconter la vie de ceux dont on parle si peu, et si mal. Il donne aussi à voir au-delà du costume de travail.
[...] Sofia m'a fait penser très fort à une personne de ma famille qui, comme elle, ne sait pas s'arrêter pour prendre le temps de vivre pour soi, qui ne sait pas dire « non », qui a une vie simple mais riche de bon sens. Il y a ce consentement à l'exploitation, qu'elle soit économique ou familiale, cette loyauté indéfectible envers le travail, cet amour du travail bien fait, qui sont révélés dans ce roman.
[...] Bref, j'ai aimé ce roman, publié par les éditions indé Rue des promenades, qui, sous ses airs de roman sans prétention artistique, parvient à jeter sa flèche assez loin.
L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/la-fille-derriere-le-comptoir-anna-dubosc-a126129940
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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une maison d'édition que je ne connaissais pas, mais vu que ce livre là est tiré à 700 exemplaires, je suppose que c'est normal ;-)
J'ai bien aimé le style, cette répétition infinie de gestes semblable à nos vies, à celle du moins de cette fille qui derrière son comptoir à préparer les sandwichs pour les passants rêve d'un enfant... Cette monotonie pleine d'attentes et d'espoirs, cet ennui sans quiétude. Regret cependant, la fin est à l'image du livre, il ne s'y passe pas grand chose, et même si je ne m'attendais pas à autre chose, on ferme le livre avec une impression d'inachevé...
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