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Michel Aucouturier (Éditeur scientifique)Brice Parain (Traducteur)
EAN : 9782070310999
272 pages
Gallimard (24/11/2005)
3.79/5   767 notes
Résumé :
Moitié noble russe, moitié prince abyssin, Pouchkine est le père du roman historique moderne. Gai, vif, spirituel, il se bat en duel pour une femme (la sienne) et meurt à trente-huit ans.
Avec le jeune officier Griniev, son pittoresque domestique et. Maria Mironova, la jolie « fille du capitaine », plongeons au siècle de Catherine la Grande, partons pour des aventures où l'histoire le dispute au plus pur romanesque.
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
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Merveilleux récit qui s'inscrit à la perfection dans la grande tradition romanesque russe du 19ème siècle.

1773, Russie des tsars.
Pierre Andreïtch Griniev, jeune officier de 18 ans, est envoyé par son père rejoindre l'armée de l'Impératrice Catherine II avec son domestique pour seul compagnon.

Les hasards de la traversée des steppes de l'Oural par temps de neige les mettent tous deux en présence d'un hère ivre et mal dégrossi envers lequel Pierre Andreïtch se montrera pourtant généreux. Cette rencontre, sous des dehors anodins, scelle l'avenir du jeune barine.

Affecté au fort de Biélogorsk, dans la province d'Orenbourg, notre héros se place sous le commandement du capitaine Mironov et entre dans l'intimité de sa famille. A peine Griniev s'est-il habitué à la vie militaire que l'insurrection armée de l'usurpateur Pougatchev entraîne la garnison et chacun des protagonistes vers un destin funeste. Mais, se pourrait-il que le chef des rebelles et le misérable vagabond rencontré en pleine tempête de neige ne soient qu'une et même personne ?

Sur un rythme très soutenu qui ne laisse aucune place à l'ennui, dans un style sans digressions* contrairement à beaucoup d'autres oeuvres russes, les aventures de Pierre Andreïtch se succèdent, belles à la fois de simplicité et de témérité, émouvantes et crédibles, propres enfin à faire de ce court récit un roman exaltant auquel ne manquerait que la musique de Tchaïkovski pour être l'un des ballets les plus brillants du répertoire artistique russe.

J'avais lu "La fille du capitaine" au collège, je n'en gardais pas un souvenir assez précis pour en rédiger la critique. Cette relecture comble cette lacune.

*Mon seul regret est d'avoir eu entre les mains la "nouvelle approche" du Livre de Poche (1992) qui bien qu'étant dotée de nombreux commentaires et d'un dossier, ne présente pas la richesse du texte intégral.
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Court roman historique au dix-huitième siècle en Russie.
Très vite lu, c'est un ouvrage sans fioriture, sans artifice : droit à l'essentiel pour nous décrire la vie de cette époque dans un endroit reculé de Russie
Le père de Piotr, de famille noble, envoie son fils dans une garnison reculée afin qu'il apprenne la vie à la dure. Egarés lors d'une tempête de neige, ils seront secourus, lui et son précepteur, par un guide qu'il retrouvera plus tard comme chef des rebelles.
C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je dois lui reconnaître un indéniable talent de conteur. L'histoire est passionnante même si les traits des principaux personnages sont à peine esquissés.
Un roman d'amour et d'aventures, de passion, un merveilleux dépaysement, un peu trop court à mon gout.
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Âgé de seize ans, Piotr Andréievitch Griniov espère rejoindre le régiment des gardes de Saint-Pétersbourg, mais pour l'endurcir et l'éloigner de la vie frivole de la capitale, son père décide de l'envoyer servir sous les ordres d'un vieux camarade à Orenbourg. Il quitte donc le domicile familial accompagné de son fidèle serviteur-précepteur Savéliitch. En chemin, il se fait plumer au jeu par Zourine qui le saoule, puis doit affronter une tempête de neige dont il est sauvé par un vagabond ivrogne qui l'emmène jusqu'à une auberge. Arrivé à Orenbourg, il est envoyé au fort de Bélogorsk où il servira sous les ordres du capitaine Mironoff, qui a une fille, Maria Ivanovna. ● Si Piotr Andréievitch, qui est le narrateur, prétend écrire des « mémoires de famille » et non un livre d'histoire, celle-ci est tout de même clairement en arrière-plan, puisque le récit met en scène Pougatchev, un usurpateur cosaque ayant réellement existé, un tsar auto-proclamé qui entre en révolte contre Catherine II. ● Il est curieux que je sois tombé sur ce roman juste pendant la « rébellion » des Wagner, car Prigogine rappelle furieusement Pougatchev, et pourrait bien, à la fin, connaître le même sort que lui. Prigogine ferait bien de lire ce livre… ● Précisément, le personnage de Pougatchev est vraiment très intéressant et l'ouvrage aurait pu prendre son nom pour titre, car, plus que la fille du capitaine, il en est le point focal. Les autres personnages sont bien campés, même s'ils sont assez stéréotypés, notamment le jeune premier blanc-bec et la jeune première éplorée. J'ai bien aimé le personnage du domestique Savéliitch et sa façon de s'exprimer. ● C'est un roman d'aventures plein de rebondissements que j'ai beaucoup aimé.
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Pouchkine est mort si jeune à l'issue d'un duel et son assassin si vieux! Mais la trajectoire des balles et leurs courses terminales en ont été ainsi, la vie est injuste!

"La Fille du capitaine" ressemble à une matrice, un roman novateur à partir duquel s'ouvrent d'autres voies au roman, moins européennes. Et cet ouvrage aurait du être le premier d'une série faste ...

Mais il n'est pas mort en vain. Pouchkine est à l'origine de l'essor considérable du roman russe au XIX ème siècle. Il a donné, le premier, cette impulsion et illustré cette fameuse âme russe et d'autres génies (Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Gogol) ont poursuivi cet élan magnifique fait de grandes épopées historiques, de sentiments tout en considérant les particularités spatiales, climatiques, politiques, ethniques, sociales et religieuses typiques à la Russie de l'époque.

Et dans ce roman tout y est!

A commencer (par une boutade) par la multiplicité des prénoms pour un seul et même personnage qui donne certes, de l'authenticité au récit mais, il faut l'avouer aussi pour le lecteur peu coutumier du fait, ajoute un peu de complexité.

Si vous lisez ce roman, vous découvrirez les aventures de Pierre Grinev, un jeune officier flanqué de son non moins courageux et loyal domestique Savéliitch. Dans un contexte historique troublé par un usurpateur, Pougatchev, qui menace le pouvoir de Catherine II, une romance naît entre Piotr Andréïtch (alias Pierre Grinev, si, les noms changent à ce point) et La Fille du capitaine de la modeste garnison où notre héros s'est échoué.

Au gré des rencontres, se créé un solide récit. Mais ce qui le différencie des illustres "Anna Karénine", "Frères Karamazov" et autres, c'est qu'il est très court (150 pages). On passe ainsi bien vite sur certains épisodes guerriers. J'ai trouvé que cette concision desservait l'histoire.

Pourtant, j'ai particulièrement apprécié le méchant Pougatchev qui donne une étonnante dimension à ce roman: cruel et bon, usurpateur et loyal en amitié...quelle richesse!

De la cruauté de l'époque ( ils mettaient souvent des cravates de chanvre sur une traverse de hêtre entre deux poteaux dressés pour les invités non désirés...) à la joie d'être en vie. Pouchkine ouvre le bal!




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« Le vent soufflait de plus en plus fort. le petit nuage devint bientôt une grande nuée blanche qui s'élevait lourdement, croissait, s'étendait, et qui finit par envahir le ciel tout entier. Une neige fine commença à tomber et tout à coup se précipita en gros flocons. le vent se mit à siffler, à hurler. En un instant le ciel sombre se confondit avec la mer de neige que le vent soulevait de terre. Tout disparut. »

C'est l'hiver et c'est bien normal d'avoir des envies de neige...
De la neige à perte de vue recouvrant la steppe, les corps emmitouflés dans d'épaisses pelisses en peau de lièvre, blottis dans une kibitka (traîneau) menée par deux chevaux foulant la neige fraîche.

Ça vous tente ? Allez, suivez-moi...


Piôtr Andréïtch Grineff, jeune noble et petit officier est envoyé à Bélogorsk faire son service militaire. Dans cette petite forteresse perdue de l'Oural, le jeune officier tombe sous le charme de la fille du capitaine, Maria Ivanovna.
Mais, le temps de l'amour sera de courte durée car bientôt le terrible Pougatcheff, brigand prétendant être le tsar légitime attaque Bélogorsk.
Qu'adviendra-t-il de notre héros et de sa douce et tendre aimée ?


Ahh ! Que j'aime ce genre d'histoire romanesque sur fond historique !
Avec pour toile de fond la révolte des Cosaques, sous Catherine II, menée par Emilian Pougatchev, l'intrigue de ce roman entraîne le lecteur dans une aventure pleine d'imprévus !
Si certains personnages paraissent un peu manichéens, avec Piotr, personnage un peu lisse, plein de bons sentiments et Chvabrine, l'ignoble traître, il n'en est rien pour Pougatchev, le chef des insurgés. Personnage ambivalent, il apparaît comme la clef de voûte de ce roman et s'attire toute la sympathie du lecteur. Pouchkine a-t-il ainsi voulu montrer son approbation aux idées révolutionnaires ?


J'ai beaucoup aimé lire ce petit roman. Romanesque, sobre et riche en péripéties, il m'a replongé dans un style que j'affectionne particulièrement et m'a un peu fait penser au feuilleton télé Michel Strogoff que je regardais dans mon enfance.
Et l'édition dans laquelle je l'ai lue a particulièrement favorisé ce retour vers l'enfance car il s'agit d'un livre édité en 1966 par les deux coqs d'or agrémenté de très jolies illustrations.
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Sa sagacité et la finesse de son odorat me remplirent d’étonnement. J’ordonnai au cocher d’aller où l’autre voulait. Les chevaux marchaient lourdement dans la neige profonde. La kibitka s’avançait avec lenteur, tantôt soulevée sur un amas, tantôt précipitée dans une fosse et se balançant de côté et d’autre. Cela ressemblait beaucoup aux mouvements d’une barque sur la mer agitée. Savéliitch poussait des gémissements profonds, en tombant à chaque instant sur moi. Je baissai la tsinovka, je m’enveloppai dans ma pelisse et m’endormis, bercé par le chant de la tempête et le roulis du traîneau. J’eus alors un songe que je n’ai plus oublié et dans lequel je vois encore quelque chose de prophétique, en me rappelant les étranges aventures de ma vie. Le lecteur m’excusera si je le lui raconte, car il sait sans doute par sa propre expérience combien il est naturel à l’homme de s’abandonner à la superstition, malgré tout le mépris qu’on affiche pour elle.

J’étais dans cette disposition de l’âme où la réalité commence à se perdre dans la fantaisie, aux premières visions incertaines de l’assoupissement. Il me semblait que le bourane continuait toujours et que nous errions sur le désert de neige. Tout à coup je crus voir une porte cochère, et nous entrâmes dans la cour de notre maison seigneuriale.

Ma première idée fut la peur que mon père ne se fâchât de mon retour involontaire sous le toit de la famille, et ne l’attribuât à une désobéissance calculée. Inquiet, je sors de ma kibitka, et je vois ma mère venir à ma rencontre avec un air de profonde tristesse. « Ne fais pas de bruit, me dit-elle ; ton père est à l’agonie et désire te dire adieu. » Frappé d’effroi, j’entre à sa suite dans la chambre à coucher. Je regarde ; l’appartement est à peine éclairé. Près du lit se tiennent des gens à la figure triste et abattue. Je m’approche sur la pointe du pied. Ma mère soulève le rideau et dit : « André Pétrovitch, Pétroucha est de retour ; il est revenu en apprenant ta maladie. Donne-lui ta bénédiction. » Je me mets à genoux et j’attache mes regards sur le mourant. Mais quoi ! au lieu de mon père, j’aperçois dans le lit un paysan à barbe noire, qui me regarde d’un air de gaieté. Plein de surprise, je me tourne vers ma mère : « Qu’est-ce que cela veut dire ? m’écriai-je ; ce n’est pas mon père. Pourquoi veux-tu que je demande sa bénédiction à ce paysan ? – C’est la même chose, Pétroucha, répondit ma mère ; celui-là est ton père assis ; baise-lui la main et qu’il te bénisse. » Je ne voulais pas y consentir. Alors le paysan s’ élança du lit, tira vivement sa hache de sa ceinture et se mit à la brandir en tous sens. Je voulus m’enfuir, mais je ne le pus pas. La chambre se remplissait de cadavres. Je trébuchais contre eux ; mes pieds glissaient dans des mares de sang. Le terrible paysan m’appelait avec douceur en me disant : « Ne crains rien, approche, viens que je te bénisse ». L’effroi et la stupeur s’étaient emparés de moi…

En ce moment je m’éveillai. Les chevaux étaient arrêtés ; Savéliitch me tenait par la main.
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Une neige fine se mit à tomber, soudain elle s’épaissit en gros flocons. Le vent hurla ; c’était la tempête. En un instant, le ciel sombre se confondit avec la mer de neige. Tout disparut.
-« Eh bien, barine, s’écria le cocher, voilà : c’est la bourrasque ».
Je me penchai hors de la voiture pour regarder : ce n’était que ténèbres et tourbillon. Le vent hurlait avec une si sauvage éloquence qu’on aurait dit un être animé ; La neige s’entassait sur le cocher et sur moi, les chevaux allaient au pas et bientôt s’arrêtèrent.
(…) Il n’y avait rien à faire. La neige tombait toujours. Elle s’amoncelait autour de la voiture. Les chevaux restaient immobiles, la tête baissée, frissonnant parfois. Je regardais de tous côtés, espérant apercevoir au moins la trace d’une maison ou d’un chemin, mais je ne pouvais rien distinguer d’autre que le tourbillon opaque de la tempête.
J’ordonnais qu’on se mit en route. Les chevaux avançaient avec peine dans la neige profonde. La kibitka allait lentement, tantôt grimpant sur un tas de neige, tantôt s’enfonçant dans un trou, roulant d’un côté sur l’autre. On aurait dit un bateau sur une mer démontée
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Deux invalides commencèrent à déshabiller le Bachkir. Une vive inquiétude se peignit alors sur la figure du malheureux. Il se mit à regarder de tous côtés comme un pauvre petit animal pris par des enfants. Mais lorsqu’un des invalides lui saisit les mains pour les tourner autour de son cou et souleva le vieillard sur ses épaules en se courbant, lorsque Ioulaï prit les verges et leva la
main pour frapper, alors le Bachkir poussa un gémissement faible et puissant, et, relevant la tête, ouvrit la bouche, où, au lieu de langue, s’agitait un court tronçon.
Nous fûmes tous frappés d’horreur.
« Eh bien, dit le commandant, je vois que nous ne pourrons rien tirer de lui. Ioulaï, ramène le Bachkir au grenier ; et nous, messieurs, nous avons encore à causer. »
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La torture était alors tellement enracinée dans les habitudes de la justice que l'oukase bienfaisant qui en avait prescrit l'abolition resta longtemps sans effet.
On croyait que l'aveu de l'accusé était indispensable à la condamnation, idée non seulement déraisonnable, mais contraire au plus simple bon sens en matière juridique ; car, si le déni de l'accusé ne s'accepte pas comme preuve de son inocence, l'aveu qu'on lui arrache doit encore moins servir de preuve de sa culpabilité.
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Le commandant, pour se faire plaisir, instruisait de temps en temps les soldats : mais il n'avait pas encore réussi à leur faire distinguer leur droite de leur gauche, même si beaucoup d'entre eux, pour ne pas se tromper, se signaient avant chaque demi-tour.
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