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EAN : 9782267025866
345 pages
Christian Bourgois Editeur (02/01/2014)
3.57/5   37 notes
Résumé :
La Calle. C'est sur ce terrain pour caravanes, à Reno, que Rory Dawn Hendrix vit avec sa mère, barmaid au Truck Stop. Autant dire qu'elle n'a pas le profil de la scoute typique.
Si elle se révèle étonnamment hardie, Rory Dawn demeure toutefois une petite fille vulnérable, qui doit sans cesse combattre les mauvais penchants de sa mère. Tout cela alors qu'elle-même, prodige en orthographe, n'aspire qu'à lire et à écrire...
C'est à partir des pages de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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La Calle près de Reno dans le Nevada. C'est dans un parc de mobile homes (trailer park) que la petite Rory Dawn Hendrix vit avec sa mère, Johanna. A vingt et un, cette dernière avait déjà quatre garçons que le père a abandonnés et plus tard, avec un homme de passage, elle a eu la petite dernière. Carol, la fille ado du Quincaillier, un homme malsain, veille sur Rory Dawn, la violentant quelquefois quand sa mère s'absente pour aller travailler comme barmaid au Truck Stop, un bar routier. Rory Dawn est vive et intelligente et c'est avec l'école et Grandma qu'elle arrive à se construire, sentant les défaillances de sa mère, une femme-enfant trop naïve et influençable, pour jouer son rôle de mère, un rôle que la petite doit quelque fois assumer.

Tupelo Hassman évoque l'enfance et l'adolescence d'une petite fille que sa mère appelle affectueusement "Sunshine" le matin et "la FIlle" le reste de la journée. Une vie jalonnée de visites d'assistantes sociales, de convocations à l'école pour plaider la cause d'une petite fille douée en orthographe, de soirées avec sa grand-mère et qui arrive à se construire dans ce trailer park, malgré les défaillances de sa mère. On sent la pauvreté des "petits blancs" mais aussi énormément d'amour, même si la vie est difficile et que la mère est absente, Rory Dawn, comme tous les enfants pallie les manques maternels.
Un beau roman d'apprentissage et une petite fille lumineuse, élevée dans un terreau fait d'amour et de manques mais ,grâce à sa personnalité curieuse et forte, arrivera à prendre sa vie en main.
Un très beau roman tendre et dur.
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Allumée. Éteinte. Allumée. Éteinte.
Telle m'apparaît l'écriture très originale de Tupelo Hassman.
Elle raconte l'obscurité dans laquelle vivent ces Blancs pauvres des États-Unis, la population ignorée des trailer-parks, obscurité qu'elle éclaire de chapitres très courts, deux pages, une demi-page parfois, à la manière d'un coup de lampe-torche.
Allumée. Éteinte.
Elle évoque par tout petits épisodes la noirceur dans laquelle grandit Rory Dawn Hendrix, de ses 5 ans à ses 15 ans. Noirceur parfois éclairée par une amitié, par l'amour de sa mère et sa Grandma, par la lecture (du Manuel de la parfaite scoute).
Allumée. Éteinte.
Elle raconte aussi le moment où la lumière s'éteint, les moments par où passe cette petite fille, sans doute les pires moments que puisse connaître une enfant.
Allumée. Éteinte.
Un premier roman magistral (découvert grâce au challenge USA d'Allantvers, et à la critique de Mimeko ; je les en remercie toutes deux.)
Traduction impeccable de Laurence Kiefé.
Challenge USA : Un livre, un État (Nevada)
LC thématique de décembre 2022 : "Littérature étrangère (hors U.E.)"
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Tupelo Hassman signe ici un bouleversant premier roman. Il a la maturité d'un ouvrage arrivé bien plus tard dans sa carrière d'auteure. Dès les premières lignes, le lecteur comprend qu'il a affaire à une auteure qui a des choses à dire. À travers les yeux et le parcours de Rory Dawn Hendrix, la vie prend un tout autre sens. On ne peut alors plus se plaindre de quoi que ce soit, mais nous pouvons en revanche savourer l'essentiel. L'auteure nous promet une aventure poignante et c'est le cas. Nous ressortons émus, voire bouleversés par notre lecture. Mais contrairement aux apparences, "le Manuel de la parfaite scoute" ne sauvera pas notre petite héroïne, comme annoncé dans le résumé. Dommage...

La patte littéraire de Tupelo Hassman s'inscrit sur le chemin de grands auteurs tels que Alan Heathcock, John Fante, Jack Kerouac et d'autres. Une empreinte féminine dans un monde globalement dominé par des auteurs masculins. Nous avons par ailleurs l'impression de lire une nouvelle et l'aspect graphique de l'ouvrage en lui-même est déroutant. Lignes entières recouvertes d'une bande noire, extraits du "Manuel de la parfaite scoute" qui plongent le lecteur dans l'histoire et l'invite à entrer dans les instants de souffrances, de galères mais aussi de débrouilles et d'humanité de la petite Rory Dawn Hendrix.

C'est sans le moindre doute l'un des points les plus forts de l'écriture de l'auteure. Sa capacité à inviter le lecteur à pénétrer dans l'univers de "La Calle", dans ce trailer park criant de réalisme. de la première à la dernière ligne, nous croyons ce que nous lisons et c'est le coeur serré et les yeux bordés de larmes que nous suivons les misères de cette jeune gamine intrépide. de ce côté-là, nous ne pouvons que saluer le talent de l'écrivain, sachant qu'il s'agit de son premier roman. Il parait donc évident que Tupelo Hassman est une auteure pleine de ressources de laquelle nous aurions très facilement envie de lire d'autres productions.

En revanche, comme c'est parfois le cas avec certains romans, le résumé s'attarde sur un point qui n'est en réalité qu'un détail, pour en constituer l'intrigue principale. Or, cette petite prodige en orthographe ne trouvera pas le salut escompté. Sans avoir besoin de rentrer dans les détails, nous comprenons au fil de notre lecture, et ce malgré un espoir naturel et humain, que Rory Dawn Hendrix est condamnée par sa condition. Il ne faut donc pas s'attendre à une révolution. Entre les horribles secrets de son enfance et une mère déréglée qui causait déjà sa perte rien qu'en la mettant au monde, il était difficile d'espérer mieux. À l'instar des romans initiatiques du XIX ième siècle, dans lesquels l'apprentissage de la vie a pour but d'extraire le héros de sa condition. Mais la douloureuse réalité a souvent le dernier mot...
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Un livre acheté sur un coup de tête, une fièvre acheteuse livresque, va savoir pourquoi...
Un résumé accrocheur, une couverture mystérieuse et très jolie, des ingrédients simples et efficaces pour me tenter.

Pourtant je n'ai pas été vraiment emballée par la lecture de ce livre. le style est original, un peu triste, mélancolique, le style qui me plait en général, et pourtant je n'ai pas accroché à 100%. Tout au long de ma lecture je n'ai pas réussi à trouver l'auteur sincère, pour moi il s'agissait d'un exercice de style, une façon de montrer "regardez j'ai un style à part, original". J'ai détesté ces pages noires, dont le pseudo texte était barré pour qu'on ne puisse pas le lire.

L'histoire était intéressante et prometteuse mais je n'ai pas adhéré à la façon dont le sujet a été traité. Bref une petite déception qui terminera certainement dans une boite à livres ;-)
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Une lecture inhabituelle : le quotidien de Rory Dawn, petite américaine de 9 ans à l'aube des années '70, dans le milieu social de la "très très" lower-class qui vit dans un mobil-home.
Le récit alterne le point de vue très alerte et mature de Rory et les extraits de rapports, courriers, compte-rendus administratifs provenant des services sociaux qui ont la charge de cette famille mono-parentale.
Tout y est : misère sociale et affective, alcoolisme des adultes, filles-mères, abus sexuels sur enfants, mère volage souvent absente, grand-mère aimante et fantasque. A priori d'une grande noirceur, ce roman se distingue par une inventivité constante de l'écriture, ce qui en fait tout le sel et l'originalité. Les figures de style sont nombreuses et enlevées, il y a beaucoup d'autodérision ; le tout est savamment saupoudré d'humour et de poésie : on salue cette approche qui évite au roman de tomber dans l'écueil du misérabilisme.

L'auteure (et son traducteur !) ont un talent indéniable.
Malgré cela, j'ai trouvé que le récit patine et ne se renouvelle plus.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
09 mars 2015
"La fille" de Tupelo Hassman est un texte porté par une écriture élégante qui séduit dès l’entame du récit.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
22 janvier 2014
La romancière prend constamment de la hauteur, de la distance, pour mieux se glisser dans les pensées mouvantes, inquiètes, fantasques de la fillette.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Mes frères sont comme tous les hommes dans la vie de maman, essentiellement des souvenirs, aussi flous que les cachets de la poste sur les rares cartes de Noël et de Fête des Mères envoyées de Sacramento, de Frisco ou de n'importe quelle ville suffisamment éloignée pour qu'ils soient à l'abri de ce que leur réservait le toit maternel.
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Quand la totalité de ce qu'on a besoin de savoir lire pour se débrouiller dans la vie se limite aux textes des cartons d'emballage, aux fiches de recettes et aux notices de recouvrement, lire un livre d'un bout à l'autre paraît une sacrée perte de temps, surtout si, comme maman, on a des problèmes avec les lettres.
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....c'est la même chose avec le fait d'être une arriérée. Aussi maligne qu'on paraisse plus tard avec des brassées de diplômes sur un beau parchemin blanc, les erreurs commises avant que les vraies leçons aient été assimilées ne s' effacent jamais.
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J'imagine sa maison, loin de la Calle, des tapis épais dans lesquels on voit la trace de l'aspirateur, une chambre toute prête pour une petite fille à elle, avec un lit en cuivre et trop d'oreillers en forme de ronds et de cœurs, des oreillers qui ne servent qu'à prendre de la place.
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"Il faudra bien que quelqu'un y arrive et ce quelqu'un, ce sera toi", son odeur douce de Grandma malade se mélangeant à la fumée de ses cigarettes, au vent froid de la Calle, à sa voix rauque de papier de verre, me poussant à l'action, à saisir ma chance, à être convaincue.
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