Merci aux PUF et à Babelio pour cet ouvrage qui pourrait paraître provocateur.
Clap de fin pour le tableau noir, les chaises, les cours magistraux et la transmission des savoirs de haut en bas à l'école. La fin de cette école serait pour bientôt car nous allons entrer dans l'ère du savoir- relation.
Bon alors il faudrait tout jeter en l'air - l'école, les tables et les chaises -mais qu'est-ce que cette ère qui prend des airs?
D'abord sur les deux auteurs: ils travaillent au laboratoire EMA (École, mutations, apprentissages). Ils sont très calés en ce qui concerne les nouveautés mondiales en matière d'éducation. Ils connaissent plein de mots très branchés. Cependant on a l'impression qu'ils se regardent écrire des articles avec tous ces mots compliqués si bien que cela en devient comique:
- mots en français: la créolisation éducative , l'apprentissage dopaminergique , des élèves transformationnels...
-en américain ( e learning, l'opening information, learning center, learning space..
- ou les deux en même temps sans les mains: l' imposition pédagogique top- down, le multitasking, etc.
A chaque page la langue française se trouve enrichie( ou e -polluée) de ces mots qui ont pourtant leur équivalent en français. Pourquoi? Sans doute pour faire futuriste.
Un autre point agaçant sur la forme est la superposition des articles sans qu'il existe de liens évidents entre eux. Comme si ces deux auteurs ne s'étaient pas concertés.
Mais revenons au coeur du sujet. Alors qu'est-ce que l'ère du savoir- relation?
Dans un futur proche 2020- 2030, il s'agit de mieux différencier l'apprentissage pour chaque élève ( ou e learner si vous préférez vraiment), de mieux lutter contre l'échec scolaire, de donner l'envie d'apprendre et de personnaliser cet apprentissage grâce à la tablette ou le smartphone dans des espaces communs - des classes numériques - avec un professeur (tiens on a encore besoin de lui!).
Selon quelques projections, l'architecture de l'école d'aujourd'hui disparaîtra en 2040 parce que les parents mettront leurs enfants ailleurs. Les écoles fermeront donc définitivement pour laisser la place à des centres plus adaptés: des e- learnings où l'intelligence artificielle se chargera de personnaliser la leçon pendant que l'enseignant se concentra sur l'éducation, fixera les temps de pause qui seront alors des temps d'ennui et de rencontre réelle pour que l'élève très sollicité respire un peu et tisse des liens sociaux.
Devant tous ces changements qui s'annoncent dans l'éducation, les auteurs mettent judicieusement en garde les politiques contre GAFA ( Google, amazon, Facebook, Apple) si on ne veut pas devenir uniquement des consommateurs qui obéissent au "tyran technolibéral" au lieu de citoyens qui partagent le bonheur d'être avec l'autre.
Cette dernière phrase, même si elle paraît un peu naïve, sauve un peu l'ensemble. Paradoxalement, même si ce travail de lecture m'a paru parfois pénible quant à la forme, j'ai trouvé intéressant de découvrir les profonds changements qui semblent nous attendre.
Des changements parce que les pays du sud auront besoin de ce genre d'établissement pour combler le déficit d'éducation des enfants ( grâce à la téléprésence) parce que l'échec scolaire est un gros souci pour des pays comme la France. Bref, les auteurs constatent que bien des pays ont enclenché ces profondes modifications.
Pour ma part, quant à la réussite de tous et pour favoriser l'ascenseur social (ce qui n'est pas le cas actuellement de notre système éducatif convenons-en ) je demande des preuves qui montrent que le système que propose ces " chercheurs" fonctionne vraiment!
Mais ils ne donnent aucun résultat chiffré...
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Je me joins à la plupart des critiques qui ont déjà été faites sur cet ouvrage.
Effectivement, le sujet est porteur et ne peut que susciter une grande curiosité: une institution comme l'école au bout du rouleau, voilà une perspective des plus provocantes certes mais des plus stimulantes aussi par certains aspects. le sujet est plus que d'actualité.
Hélas, les auteurs picorent énormément de thèmes à gauche, à droite, au milieu, au centre, que l'ouvrage une fois fini, que reste-t-il? Pas bien grand chose si ce n'est que l'école va mourir d'ici une vingtaine d'année selon les prospectives des auteurs (qui, au passage, ne fournissent aucune donnée précise pour justifier leur coup de Cassandre) et que les machines permettront de personnaliser les enseignements.
Ce livre m'a donné le tournis tellement il est bourré d'informations qui s'accumulent les unes aux autres sans vraiment de développement.
Oui, Mr Durpaire, vous êtes cultivé, vous connaissez beaucoup de choses mais, s'il vous plait, développez davantage ces mêmes idées afin que votre livre apparaisse moins comme un fourre-tout.
Vous aviez un sujet en or et vous avez joué au petit malin.
Un grand merci en tout cas à Bablio et aux éditions des PUF pour cet envoi qui, s'il ne m'a pas convaincu, a au moins eu le mérite de permettre la discussion.
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Ce livre est une longue fiche de lectures, rien de plus.
Les soit disant "concepts" ou autres mots valises ne sont même pas définis, les commentaires non explicités, les raisonnements inexistants. On saute d'un sujet à l'autre sans lien ou conclusion.
Quand on lit ce genre d'ouvrage on se dit :
* qu'il devrait traiter de la fin des universités qui s'annonce par ce genre de brouillon,
* que les PUF nous avaient habitués à un meilleur contrôle de la qualité de leurs publications!
Il est bien triste de voir que les universitaires puissent produire de tels écrits à la rédaction facile et aux apports intellectuels quasi nuls.
Qu'il est dommage que les PUF éditent de telles médiocrités !
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"La fin de l'école" laissait entrevoir un livre pessimiste et alarmiste. il n'en n'est rien. au contraire un fait une état des lieux des mutations sociales, économiques et éthiques dans une perspective historique qui permettent in fine de comprendre qu'il s'agit plus de la fin d'une forme d'éducation (frontale prof/élève). ce que ne soulignent pas assez les auteurs c'est que cette école a disparu depuis longtemps parfois chez certains enseignants.
Autre reproche : les auteurs font la prouesse de parler learning centers (à peine rapprochés des CDI) sans évoquer le rôle des professeurs documentalistes. Rôle pédagogique et éducatif, de ces enseignants qui pourtant se devraient se reconnaître dans nombre de passages de ce livre, notamment celui qui expose que le numérique est une culture bien plus qu'un outil.
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L’idée n’est pas nouvelle et revient en cette rentrée avec l’ouvrage coécrit par l’historien François Durpaire et la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils. Leur regard est original et futuriste.
Lire la critique sur le site : LeMonde
p. 113 Dispenser une culture aux élèves à l'heure d'Internet, c'est leur donner des clés d'accès à des lieux et à des sources d'information vers lesquelles ils ne se seraient pas dirigés spontanément.
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Invité : François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis, et Yves Jaeglé, journaliste au service culture “Le Parisien”
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