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EAN : 9791030701722
336 pages
Au Diable Vauvert (18/01/2018)
3.68/5   349 notes
Résumé :
Dernier représentant d’une entreprise de nains de jardin rachetée par une holding américaine, Xavier Barthoux mène une vie bien rangée entre la tournée de ses clients, son épouse, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes. Mais quand il découvre une fissure dans le mur de sa maison, c’est tout son univers qui se lézarde… Animé par une unique obsession, réparer la fissure, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu’à l’autre bout du monde.
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 349 notes
♫On pioche tic tac, tic tac,
Dans la mine, le jour entier.
Piocher tic tac, tic tac,
Notre jeu préféré.♫
sic p152
Heigh-Ho ! - 1937 - Paroles Larry Morey - Musique Frank Churchill

Tu pioches pour creuser la terre
Sans chercher de l'or ni du charbon
Voir de l'autre coté de la sphère, à quoi bon ?
Tu seras à l'envers, aussi con qu'hier...

Pour Murakami, Kafka s' accompagnait d'un enfant Corbeau
Didierlaurent, sa quête du soi se fera avec un Nabot.
Changer de vie en traversant la mappemonde
un Nain Vent Terre,
Alzon- Chatham Island par les airs
encore un nain 's tend, quelques secondes
une Nain Vite ou un nain trè(s s)peed
Un Nain Terre View , soleil levant
Une Nain Pression , un Nain solant
Cette journée est la tienne
Elle t'appartient de plein droit
Chacun ses peines
Parfois la vie est dure
A chacun ses fissures
A chacun sa croix
Et à Nain porte croix ....!!! ;-)







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Quelle est cette lézarde qui se camoufle derrière une vigne vierge? Brutalement apparue dans le champ de vision de Xavier, elle constitue immédiatement une menace. Un pas vers l'écroulement . de la maison de vacances? ou d'un univers fragile parce que subi? Il est vrai qu'elle ne fait pas rêver la vie de Xavier. Vendre des nains de jardin, ça ne fait sans doute pas partie des options envisagées quand on demande à un gamin ce qu'il aimerait faire de sa vie. C'est juste un moyen pour créer un décor qui ressemble à une vie heureuse, si l'on considère que l'absence de soucis matériels suffit à s'épanouir.

Elle est donc là , indubitablement cette anomalie dans le paysage. Et à peine repérée, elle commence à bouleverser l'univers pépère , pour ne pas dire plan-plan de Xavier. Jusqu'à des tribulations insensées et inattendues, pour retrouver l'origine de la faille.

Jean-Paul Didierlaurent n'hésite pas à flirter avec le fantastique, en donnant une âme à ces lutins facétieux pour déco kitsch. Gimini cricket (ou son double maléfique ) guide le héros sur un chemin hasardeux mais salutaire.

Récit plutôt plaisant, qui cache assez bien le point d'orgue de la quête, la cause de la fissure.

On n'est pas loin de l'univers de Jonathan Coe, avec La Vie très privée de Mr Sim, qui mettait en scène un pétage de plomb similaire chez un commercial qui essayait de refiler des brosses à dents écologiques…

L'humour sert à masquer le désespoir, et l'auteur n'hésite pas à sacrifier les belles-mères sur l'autel du ridicule :

« La pintade gisait au sol, exposant indécente au regard son croupion farci aux pruneaux. Il en allait de même avec la belle-mère la farce en moins .Suzanne Lacheneuil pataugeait sur le carrelage au milieu du jus de viande en gémissant ».

Dans le trio des publications de Jean-Paul Didierlaurent, cet opus occupe la deuxième place d'un palmarès tout personnel.


La question finale est : faut-il laisser pousser les vignes vierges pour masquer les fissures?

Merci à Babelio et aux Editions Au Diable Vauvert pour leur confiance
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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«  T'entends ça , copain ? En plus d'avoir une tronche d'art pré - colombien , tu as une tête d'art polynésien.
Tu vas finir au musée du quai Branly si ça continue .. »
«  Les dernières images de sa vie d'avant s'échappaient sans qu'il cherche à les retenir » …
«  Comme les arbres , les êtres humains ont besoin d'un cran de chute pour que s'engage le processus d'effondrement » .

« —— On pioche tic Tac , tic , tac ,
Dans la mine,-le jour entier.
Piocher tic tac , tic tac ,Notre jeu préféré . » .



Quelques passages de ce joli conte loufoque où Xavier , dernier représentant d'une entreprise de nains de jardins rachetée par une holding américaine , pas très florissante , mène une vie bien rangée , paisible , monotone , entre la tournée habituelle des ses clients , les nuits passées à l'hôtel à cause de son travail , son épouse Angèle , son chien , Axel , son fils et surtout sa résidence secondaire des Cévennes …

Quand il découvre une longue fissure défigurant le mur de sa maison ….pris d'une folie soudaine il part au bout du monde ,traverse la Terre entière …..un périple extrême pour se re- découvrir , se ré- inventer….

Bref il envoie tout balader: femme, boulot ,petite vie bien pépère , bien rangée ….
Accompagné de son nain de jardin fétiche baptisé numéro 8 , qui végétait au pied du rhododendron, il engage avec lui des dialogues des plus savoureux .

Il l'accompagnera partout jusqu'au bord du Pacifique,, il sera remplacé par une statuette Maori baptisée Tiki ….statuette façonnée en bois .
Comment ne pas admirer le talent de ce conteur hors pair?
Cet auteur , jamais à court d'une touche de fantastique, au ton ironique , loufoque, à l'humour noir mâtiné de folie hilarante , obsessionnelle, au comique de situations dérisoires , extrêmes , qui donnent le sourire et le tournis au lecteur jusqu'à la culbute magistrale de la fin du récit ? .

Histoire originale ,descriptions humoristiques , dialogues ô combien savoureux avec le numéro 8 , espèce de folie douce , absurdité des situations . ….

Une jolie fable à dormir debout , bien agréable à lire ,…difficile à commenter par peur d'en dire trop..
Un conteur d'histoires les plus improbables , folles à lier.
Emprunté par hasard à la médiathèque, j'avais lu «  le liseur du 6 h 27 ….

«  Et la fissure copain , s'agirait pas de l'oublier , TA Fissure ?
Le nabot avait raison . La Fissure était la priorité , devait rester la priorité… »
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La tête à l'envers
Jean-Paul Didierlaurent, l'auteur du liseur du 6h 27, nous revient avec un joli conte mâtiné de fantastique construit à partir d'un homme ordinaire qui, en découvrant une fissure, va changer totalement son existence.

Quel plaisir de retrouver l'auteur du liseur du 6h 27, un premier roman qui avait d'emblée su conquérir un large public. Et cette fois encore le personnage principal est un homme qui mène une vie tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Xavier Barthoux est marié, travaille depuis de nombreuses années comme représentant d'une fabrique de nains de jardin et possède un chien et une résidence secondaire dans les Cévennes.
C'est là qu'on le retrouve au moment de prendre un petit-déjeuner en plein-air. Derrière le feuillage qui grimpe au mur, il découvre «une saloperie de fissure». Si pour son épouse la chose est loin d'être dramatique – après tout la végétation cache cette lézarde – il en va tout autrement pour Xavier qui sait qu'il faut traiter ce type d'incident avant qu'il ne s'étende et prenne d'autres proportions.
Jean-Paul Didierlaurent a l'art de construire de formidables histoires à partir de ces petits riens. Mais, si on n'y regarde de plus près, ce sont souvent ces petits riens qui provoquent de grands drames. Combien de divorces ont été prononcés parce qu'une brosse à dent n'était pas à sa «juste place» dans la salle de bains, parce qu'une cuvette de WC n'était pas baissée, parce que les chaussettes n'étaient pas systématiquement déposées dans le panier à linge… le sociologue du couple Jean-Claude Kaufmann a écrit quelques ouvrages fort intéressants sur le sujet.
Pour Xavier, ce processus s'enclenche dès les premières minutes, car Angèle ne voit pas ou ne veut pas voir la gravité de cette fissure, et va finir par une obsession. S'il ne parvient pas à colmater cette brèche, il en est persuadé, c'est toute sa vie qui risque de dispraître dans l'anfractuosité.
Je vous laisse découvrir comment cette fissure aura raison de son couple, de sa profession et même de sa petite vie tranquille en France. Avec une dose de fantastique, notamment un nain de jardin facétieux qui répond au doux patronyme de «Numéro 8», voici Xavier débarquant aux antipodes, sur une île perdue au large de la Nouvelle-Zélande.
Que vient-il faire là? Quel rapport avec «sa» fissure? Et pourquoi les personnes qu'il croise semblent-elles avoir un lien avec lui? Autant d'énigmes et de mystères qui vont peu à peu se dévoiler et régaler le lecteur.
Dans la droite ligne de Marcel Aymé ou, pour prendre un contemporain, de Didier van Cauwelaert, ce nouvel opus de Jean-Paul Didierlaurent ravira tous ceux qui voient dans la littérature un formidable moyen d'évasion, ne dédaignant pas parler de questions existentielles le sourire aux lèvres.
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Xavier Barthoux pensait avoir trouvé son équilibre avec sa femme, son fils et sa maison de campagne en Ardèche, soigneusement remise en état au prix de multiples week-ends de bricolage. Mais un jour il découvre une petite fissure sur la façade de son havre ardéchois.
Une fissure qui va révéler un mal-être lancinant.

Dans sa cinquantaine, Xavier est un survivant. Son couple ronronne, sa femme s'est entichée d'un chien-chien qui traîne dans leurs pattes, son fils étudiant l'ignore, mais réclame toujours plus de subsides. Son employeur est une entreprise de nains de jardin qui périclite.
La société qui l'avait embauché il a des décennies est passée sous le contrôle de capitaux américains, la production en France n'est plus qu'un lointain souvenir, tout est désormais fabriqué au rabais en Chine et il ne reste qu'un unique commercial : Xavier.

Xavier se focalise sur cette fissure, insupportable affront à la perfection de son paradis. A se concentrer sur sa terrasse, il finit même par entendre les commentaires du nain de jardin n°8 qu'il a déposé dans son jardin. Un dialogue inaudible aux autres s'engage entre la statue de céramique et son « copain » Xavier. N°8 lui prodigue des conseils et l'engage à prêter attention aux signes.

Xavier dès lors enchaîne une série de décisions radicales, qui vont bouleverser sa vie et l'emmener au bout du monde, dans les îles Chatham.

Didierlaurent offre au lecteur un conte moderne, assez sombre, mais rempli de remarques humoristiques et de constats objectifs sur notre époque. le tout est porté par une écriture remarquable ; chaque phrase se détache, fouillée, brillante, mais sans vocabulaire abscons.
L'histoire peut paraître au premier abord un peu absurde, fantasque, mais elle est surtout l'occasion de dresser un tableau des écueils de la vie et de l'envie parfois de tout recommencer, quitte à rechercher un idéal opposé.
Quelques descriptions ironiques, des dialogues savoureux entre la céramique au vocabulaire cru et le vrp en nains de jardin, et pas mal d'humour noir, portent le récit. Une belle réussite, qui peut toutefois désarçonner certains lecteurs.
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critiques presse (1)
Actualitte
21 mars 2018
Conteur d’histoires folles, Jean-Paul Didierlaurent nous tient en haleine, jouant d’humour, de dérision et de folie douce.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Xavier s’étouffa et toussa pendant près d’une minute à pleins poumons pour déloger la miette de biscotte que la surprise avait coincée dans le fond de sa
gorge. Écarlate, il avala une rasade de jus d’orange pour éteindre l’incendie dans son gosier avant de reporter son attention sur la façade.
— C’est quoi ça? bredouilla-t-il pour lui-même plus que pour sa femme.
— C’est quoi ça quoi?
Xavier essuya sa moustache à l’aide de sa serviette, se leva sans quitter la chose des yeux et s’avança jusqu’au mur de verdure, emportant sa chaise sous le regard incrédule de son épouse, suivi comme son ombre par la chienne dont l’arrière-train frétillait d’excitation à la perspective d’une promenade matinale. Il monta sur le siège,
écarta le feuillage et colla son nez contre le crépi pour se livrer à un examen méticuleux. Ce qu’il avait aperçu quelques secondes plus tôt n’était peut-être qu’une illusion d’optique, le résultat malencontreux d’un jeu d’ombre et de lumière sur le relief irrégulier du crépi, mais il voulait en avoir le cœur net. Intriguée, Angèle Barthoux née Lacheneuil s’était levée à son tour pour rejoindre
son mari.
— Qu’est-ce qu’il y a?
Ignorant la question de son épouse, il caressa du bout de l’index la surface rugueuse du mur. La pulpe de son doigt vint confirmer ses craintes. Xavier grimaça.
— Eh merde.
Jeté dans un souffle, le mot exprimait tout son désappointement. À la vue de son maître perché sur sa chaise, la chienne sautait sur place en aboyant nerveusement. Face au désarroi soudain de son mari, Angèle répéta sa question.
— Qu’est-ce qu’il y a?
— Regarde, l’invita-t-il en écartant le feuillage.
— Quoi?
— Le mur. Qu’est-ce que tu vois sur le mur?
— Ben, la vigne.
— Oui, la vigne, d’accord tu vois la vigne, concéda-t-il avec indulgence, mais oublie la vigne. Sous la vigne, là, tu vois quoi sous la vigne?
— Ben le crépi, je vois le crépi.
— Okay, tu vois le crépi, d’accord mais encore?
Qu’est-ce que tu vois sur le crépi? insista Xavier en posant le doigt sur la lézarde.
Il commençait à perdre patience.
— Fais un effort, Angie.
— Un trait, je vois comme un trait, avança-t-elle en fixant son mari avec anxiété.
— Exact. Sauf que ce n’est pas un trait, chérie. Oh non, ce n’est pas un trait mais une fissure, une saloperie de fissure, rien que ça. Putain, j’le crois pas. 
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Les hommes ont tous une fissure quelque part qui les attend, une fissure bien à eux, aussi unique et personnelle que leur ADN. Et si la plupart des gens passent leur vie sans jamais tomber dessus, il arrive que de petits veinards comme toi se retrouvent un beau matin nez à nez avec leur faille et se mettent à gamberger, à remettre tout en cause, à se poser enfin les bonnes questions auxquelles il leur faut soudain trouver des réponses, et peu importe que ces réponses se cachent à l'autre bout de la planète, dans une bicoque posée sur une île battue par les vents au milieu d'un océan démonté. Tu ne t'es jamais demandé la raison de toutes ces disparitions jamais élucidées qui ont lieu tous les ans? Les fissures copain, faut pas chercher plus loin : les fissures.
Xavier regarda autour de lui. Parmi les deux cent quarante passagers présents à bord de cet avion, combien avaient déjà découvert la leur? Lequel de ses compagnons de vol s'était trouvé confronté à sa lézarde? Ce type à deux sièges de là en train de se ronger les ongles jusqu'au sang? Cette jeune femme de l'autre côté de l'allée qui, la tête basculée en arrière, paraissait perdue dans ses pensées? Sa voisine de gauche dont les yeux rougis racontaient les pleurs?
Commenter  J’apprécie          150
Manger au restaurant était devenu un calvaire. Il choisissait les tables isolées, prenait le menu du jour parfois sans même le lire et avalait son plat du bout de la fourchette en parcourant le journal local avec l'idée d'en repartir au plus vite. La semaine précédente, le type venu s'asseoir à sa table, sans doute un confrère, avait tenté d'engager la conversation avec lui. " Vous faites dans quoi ?" " Dans les WC quand il y en a, sinon dans la nature comme tout le monde ! " avait-il répondu sans même lever la tête de son assiette.
p41
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Comment avaient-ils pu transformer une passion torride en cette relation normalisée qui les liait aujourd'hui, un foyer dans lequel ne brasillaient plus que quelques escarbilles à condition d'y remuer les cendres ?
p110
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«  Trempé par le feuillage humide qui s’abattait sur lui, les cheveux parsemés de brindilles et de fragments végétaux , Xavier fendait la mer végétale avec allégresse .
Il était Livingstone traversant à grands coups de machette la forêt équatoriale .
Il était Moïse scindant en deux les eaux de la mer Rouge.
Il était le Néon de Matrix combattant la multitude d’agents lancée à ses trousses .
Perché à plusieurs mètres du sol , il était tout cela à la fois, tout sauf Xavier Barthoux , pitoyable représentant de commerce en objets statuaires à vocation décorative extérieure » …
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Vidéo de Jean-Paul Didierlaurent
Book trailer de Malamute de Jean-Paul Didierlaurent aux éditions Au diable vauvert. Entre drame rural et huis-clos montagnard sous la neige : Après le liseur du 6H27, JPDL revient avec un conte moderne merveilleux. « À son admirable talent de conteur, JP Didierlaurent ajoute ici un sens éblouissant du tragique. » Bernard Lehut – RTL « À la croisée du roman réaliste, du roman familial et du conte. Brassant d'un même mouvement passé et présent, rudesses de la nature et abîmes de l'intime, prosaïque et merveilleux. Une nouvelle réussite d'écriture. Jean-Claude Lebrun – L'Humanité
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