Je suis à la page 80. Après 3 chapitres, j'abandonne. Je ne suis pas dans un livre qui parle de foi, de Dieu, de vie spirituelle comme le titre pouvait laisser l'espérer mais dans un livre qui parle de politique, de social, de vie terrestre.
Une nouvelle fois, j'ai été abusé par le texte de la quatrième de couverture laissant espérer une réflexion sur la foi en Dieu.
Après 80 pages de lecture, je serais bien en peine d'en faire un résumé. le fil conducteur de ce livre m'échappe. De quelle foi parle l'auteur ? Si c'est la foi en Dieu, pourquoi ne le dit-il pas ?
Réussir à ne pas parler de Dieu durant les 80 premières pages d'un livre portant sur la foi est un exploit !
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De belles réflexions sur la foi. Quelques lignes très fortes sur l'évolution du monde. Mais le livre aurait pu être beaucoup plus court, donc plus percutant.
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Nos repères sont obsolètes. Notre étoile polaire a changé de place. Notre condition humaine se transforme de façon irrésistible, et avec elle notre conscience. Ce commencement intégral concerne aussi la spiritualité.
Ce passage est forcément venteux, orageux, agité, inquiétant. Toutes les haines, les refus barricadés et les violences de l’époque s’abreuvent à cette crainte du passage. Il s’agit de conjurer nos peurs, d’accepter cet autre monde en train de naître. Ce n’est pas toujours facile, mais la beauté et la gaité des matins nous rassurent. La metanoïa, c’est l’invitation à être assez intrépide pour s’ouvrir à cette métamorphose du monde et de nous-mêmes.
En 2007, j’ai publié Comment je suis redevenu chrétien, petit livre dans lequel je racontais de quelle façon j’étais peu à peu revenu à une foi dont je m’étais détaché après l’adolescence. Dix ans après, cette foi est toujours là, opiniâtre mais parfois tourmentée.
La foi n’est pas un résultat, une possession. Elle demeure, la vie durant, une quête, un chemin, un voyage jamais achevé, un risque à prendre.
« La foi, c’est vingt-quatre heures de doute moins une minute d’espérance. » Bernanos
« Soyez fidèle aux poètes, restez fidèle à l’enfance ! Ne devenez jamais une grande personne ! Il y a un complot des grandes personnes contre l’enfance, et il suffit de lire l’Evangile pour s’en rendre compte. » (Bernanos à une jeune lycéenne)
Le cléricalisme, cet « esprit de vieillesse », en arrive à transformer en idéologie disciplinaire l’intuition intime, la pensée délicate et fragile de la foi, la demande qui vient du cœur, cet « appel » tout de grâce et d’amour. Quel saccage !
Le règne accompli de la marchandise, c'est le triomphe du "combien" sur le "comment". Qu'il s'agisse d'apprécier le fonctionnement d'un hôpital, d'une école, d'un théâtre, le réflexe est toujours le même: compter au lieu de penser.
Jean-Claude Guillebaud - Entrer dans la douceur