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EAN : 9782362794735
224 pages
Alma Editeur (16/01/2020)
3.25/5   18 notes
Résumé :
Considéré par beaucoup comme le plus grand joueur d'échecs de tous les temps, Bobby Fischer fut, à l'image des temps de Guerre froide, hanté par les complots et le double jeu. Une aubaine pour le biographe et un bonheur pour le lecteur.

Champion du monde d'échecs en 1972 contre Boris Spassky, Bobby Fischer est le premier Américain à avoir remis en cause la suprématie des joueurs soviétiques. Pourtant, des années plus tard, le héros national devient un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
 J'ai appris tardivement à jouer aux échecs. Après une courte initiation au collège, je n'ai pratiquement jamais eu l'occasion de rejouer avant l'âge de trente ans, je ne me souviens pas non plus avoir été marqué par l'actualité échiquéenne à l'époque du match Fischer contre Spassky en 1972. C'est pourtant grâce à cet événement que les échecs ont connu un regain de popularité en France et dans le monde entier. Ce n'est qu'à partir de 1981 à l'occasion du match Karpov/Kortchoï à Mérano que je me suis passionné pour ce jeu au point d'abandonner le football et de m'inscrire dans un cercle d'échecs pour participer à des compétitions. Quand la fièvre des échecs vous domine cela peut devenir obsessionnel et chronophage, j'ai finalement arrêté la compétition dans les années 90, mais j'ai toujours gardé un oeil sur l'actualité échiquéenne et je joue encore régulièrement des blitz sur internet ou des parties longues contre des programmes. J'ai progressé tardivement grâce à German avec qui j'ai pu partager d'innombrables parties dans la chaleur de l'été sur la terrasse. Il m'a aussi appris le vocabulaire russe des échecs.

Ma bibliothèque compte cent cinquante-cinq livres sur le jeu d'échecs, mais paradoxalement je n'avais jusqu'à lors, aucune biographie de Robert James Fischer, le joueur le plus emblématique de cette discipline à la fois, art, sciences et sport. Il faut dire que malgré une médiatisation exceptionnelle (les articles de journaux relatant ses exploits et ses frasques se comptent par milliers), peu de biographes se sont penché sur la vie de ce génie tourmenté au comportement singulier. C'est dire à quel point l'ouvrage de Christian Carisey "La folie Fischer" vient combler un manque en retraçant la totalité de la carrière et de la vie du Kid de Brooklyn depuis sa naissance en 1943 jusqu'à son décès en 2008. Je remercie les éditions Alma d'avoir accédé à ma demande impromptue en m'envoyant un exemplaire réservé au service de presse. À ma connaissance une seule biographie était jusque là disponible en français, celle de Franck Brady publiée aux éditions Payot en 1993, elle a été rééditée récemment aux "Forges de Vulcain" sous le titre "Fin de partie" en 2018, mais ne couvre pas les dix dernières années de la vie de Fischer.

 Le petit Bobby est un enfant surdoué, on lui attribue un QI de 180, supérieur à celui d'Einstein. Il naît à Chicago le 9 mars 1943 dans un contexte familial atypique qui marquera sa personnalité au même titre que la situation politique de la guerre froide. Sa mère est infirmière, elle parle plusieurs langues dont le russe, elle passera plus tard un doctorat en médecine, le mari de sa mère est un biophysicien allemand. le couple se sépare, Regina fuit les persécutions Nazis en passant par Berlin puis Moscou, Paris et enfin Chicago. Regina élève seule ses deux enfants aux états-unis et lorsque le petit Bobby nait en 1943 à Chicago elle déclare pour père son mari Gerhardt Fischer, qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs années, celui-ci est l'assistant du professeur Hermann Joseph Muller prix Nobel de physiologie. En réalité, le vrai père biologique de Bobby est Paul Nemenyi, un génie des mathématiques recruté par les autorités américaines pour travailler sur le projet Manhattan dont l'objectif est de produire la première bombe atomique. La mère du jeune prodige des échecs est surveillée par le FBI, son long séjour en Russie et ses relations avec des scientifiques américains de haut niveau la rende suspecte. Ajouté à cela que Regina est d'ascendance juive allemande ainsi que son premier mari, que Joan la soeur de Bobby (pionniére dans le domaine du tutorat informatique à l'Université de Stanford), épousera Russel Targ scientifique qui mènera des recherches sur la parapsychologie avec des fonds de la CIA et vous commencez à vous dire qu'on retrouve ici tous les ingrédients d'un bon polar, politico-scientifique avec des espions à tous les coins de rue. Vous êtes loin du compte !

 Revenons sur le jeune Bobby. C'est sa soeur Joan qui lui achète son premier jeu d'échecs, ce sera une révélation. Plus tard, il dira : « j'ai appris à jouer à l'âge de six ans, mais c'est devenu vraiment sérieux seulement à partir de sept ans !».

 À partir de là, Fischer consacrera sa vie à ce jeu. Ses progrès sont fulgurants. Ses points forts : la créativité, la concentration, la mémoire. Sa mère l'inscrit au club d'échecs de Brooklyn puis au Manhattan Chess club de New-york. Malgré son jeune âge, il pulvérise tous ses adversaires. En 1957, à quatorze ans, il devient champion des États-Unis et obtient l'année suivante le titre de grand maître international (GMI) un record de précocité. Mais il y a un revers à la médaille, le jeune Fischer est dépassé par son génie. Il quitte l'école pour se consacrer au jeu d'échecs qui devient son activité exclusive, il ne sort pas, il ne fréquente personne, il ne boit pas, il ne fume pas, il joue aux échecs, le jour, la nuit et dans ses rêves. Il veut devenir champion du monde. Mais il souffre de troubles psychologiques qui se traduisent par des manières déroutantes : "Il lui arrive de quitter un tournoi sur un coup de tête et de disparaître pendant plusieurs jours sans donner signe de vie. Il est incontrôlable et tout est prétexte à critiques, à réclamations, à doléances. Il se plaint de l'agitation des spectateurs, de l'attitude d'un juge au regard menaçant, de la lumière trop blanche qui éclaire l'estrade. Il est fantasque et colérique." (extrait page 62). Néanmoins, il réussira seul contre l'armada des grands joueurs russe qui dominaient le monde des échecs à l'époque de la guerre froide. Au cours du match de sélection des candidats, il inflige un mémorable 6-0 au Grand-maître russe Taïmanov qui ne s'en remettra jamais. Il récidive face au Danois Bent Larsen par le même score écrasant de 6-0, du jamais-vu ! Il remporte le titre mondial en 1972, après avoir battu l'immense champion Boris Spassky.

 Pourtant, quelque chose cloche dans son comportement. Déjà à cause de sa personnalité excentrique, il a freiné sa carrière qui aurait pu être beaucoup plus fulgurante, il a 29 ans lorsqu'il remporte un titre qu'il aurait pu conquérir plusieurs années auparavent. Beaucoup pensaient, à cause de son caractère changeant et perturbé, qu'il allait exploser en vol face à l'expérience et au flegme imperturbable de Spassky. le début du match semble donner raison à ses détracteurs (surtout les Russes). Il perd la première partie après avoir volontairement donné un fou sans réelle compensation, prétextant l'influence néfaste d'ondes perturbatrices. Il ne se présente pas à le deuxième partie qu'il perd par forfait. Il est alors mené 2-0, un handicap presque insurmontable à ce niveau. Il exige de jouer dans une pièce isolée, sans caméras, sans spectateurs, il a peur d'être espionné à la fois par le FBI, le KGB et le Mossad ! Finalement, il se décide à jouer et balaye Spassky qui reconnaîtra la supériorité de son adversaire, par une attitude inédite : il se lève à la fin de la sixième partie pour applaudir. Fait extraordinaire, le lendemain de son sacre, Robert Fischer disparaît dans la nature et abandonne les compétitions. La pression est trop forte, il perd pied. Jusqu'alors il témoignait d'une certaine arrogance et son attitude étrange était attribué à l'originalité qui caractérise souvent les génies, mais le mal est plus profond. Robert Fischer se croit persécuté, il sombre dans la folie, devient membre de l'église universelle de Dieu, une secte adventiste qui prévoit la fin du monde et le retour de Jésus, il croit à la réalité du protocole de Sion, admire Hitler, développe un antisémitisme virulent. Il perd peu à peu son âme et devient incontrôlable jusqu'à se réjouir des attentats du 11 septembre 2001 à New-York. "C'est un joueur de génie à l'attitude détestable, un être vaniteux et faible, aux idées honteuses et dont l'obsession consiste à déjouer des complots imaginaires fomentés contre lui." (extrait page 142).

Il fait un fugace retour aux échecs en 1992 pour un match revanche contre Spassky qui lui, n'a jamais arrêté la compétition. Il gagne à nouveau malgré une interruption de son activité de joueur professionnel de près de vingt ans. Mais les commentateurs sont unanimes, Fischer n'est plus que l'ombre de lui-même, il apparaît vieilli, barbu, presque chauve, usé par ses luttes contre des ennemis imaginaires. Après cette apparition fantomatique, il empoche le prix de 3 millions de dollards et s'exile d'abord en Hongrie puis au Japon. Il ne jouera plus jamais de match officiel mais seulement quelques parties avec des amateurs rencontrés occasionnellement, ou seul dans sa chambre aux volets clos.

 Le tableau est particulièrement noir, pourtant, on ne peut parvenir à détester totalement cet homme qui en fin de compte n'a fait de mal à personne si ce n'est à lui-même. Il a porté à son plus haut niveau une passion destructrice. Il s'est montré créatif dans tous les domaines du jeu d'échecs, aujourd'hui encore tous les joueurs d'échecs utilisent la pendule de son invention qui consiste à rajouter du temps après chaque coup joué pour éviter de tomber en Zeitnot, cette pendule s'est vendue à des centaines de milliers d'exemplaires du vivant de Fischer sans qu'il ne réclame la moindre royalties, c'est pourtant lui qui en détenait le brevet. Il est aussi l'inventeur des échecs aléatoires, une variante du jeu dans laquelle l'emplacement initial des pièces est tiré au sort, ce qui, selon Fischer, empêche les parties préarrangées et favorise le talent échiquéen pur plutôt que la mémorisation de centaines de variantes d'ouvertures. Une nouvelle démonstration de son génie paranoïaque.

 Enfin, lorsqu'on regarde les photos de l'époque, on ne peut qu'être qu'ému et attendri par le regard un peu perdu de cet enfant innocent, timide et poli qui, un jour de l'année 1949, découvre un jeu pas comme les autres. Il ne voulait rien d'autre que jouer et percer le secret des échecs. Pris dans la tourmente d'un monde en ébullition et privé d'un entourage familial stable, Il n'a pas maitrisé les débordements de son génie. Il est mort à l'âge de 64 ans, chiffre qui correspond au nombre de cases qui compose un échiquier !

 Le livre de Christian Carisey restitue dans sa totalité le destin peu commun de cet homme dont je viens seulement d'esquisser la trajectoire. En fournissant de nombreux éléments de contexte, l'auteur nous fait revivre une époque troublée par l'affrontement de deux mondes. À mi-chemin entre l'enquête journalistique et la biographie romancée, l'ouvrage de Christian Carisey permet aussi bien aux amateurs passionnés, au fait de l'histoire des champions, comme au simple curieux, joueur occasionnel, de passer un bon moment de lecture et de parfaire sa culture échiquéenne.

Cet ouvrage est plein de qualités, toutefois il semble manquer à l'auteur une connaissance intime, de l'intérieur, du monde des échecs, ce qui aurait donné encore davantage d'autorité à son propos, car il ne traite que superficiellement du style et de la technique de jeu de Fischer. Mais il ne s'agit là que d'un avis personnel.

  Pour les néophytes, le parcours de Robert Fischer pourrait donner une image assez sombre du monde des échecs et en particulier des joueurs professionnels. Il faut tout de suite apporter des précisions. Depuis l'époque de Fischer, de nombreux champions se sont affronté pour conquérir le titre mondial, tous ont fait preuve de nombreuses qualités humaines, sagesse, fair-play, grande culture générale, pondération, sociabilité et ont beaucoup oeuvré pour le développement du jeu d'échecs auprès des jeunes en soulignant ses vertus pédagogiques. Il n'est pas possible de tous les citer, mais voici les plus connus et représentatifs de ces nouvelles générations : Anatoly Karpov, Viswanathan Anand, Vladimir Kramnik, Garry Kasparov, le champion du monde actuel Magnus Carlsen et pour les femmes, Judit Polgar et la Chinoise Ju Wenjun.

 La devise de la FIDE (1) est Gens una sumus, « Nous sommes une seule famille ».

(1) Fédération internationale des échecs.

Bibliographie :

- "La Folie Fischer", Christian Carisey, Alma Editeur (2019) 225 pages.

- "Bobby Fischer", par Franck Brady, Payot (1993), 396 pages.

- Revue "Europe échecs" numéro spécial de mars 2008 consacré à Bobby Fischer.

- "Ethnologie des joueurs d'échecs", Thierry Wending, PUF (2002), 252 pages. Pour une approche scientifique de l'étude des joueurs d'échecs.

- "64 cases pour un génie" (Bobby Fischer against the world), film documentaire américain de Liz Garbus sortie en 2011, durée 94 minutes (visualisable sur youtube).

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Robert James Fischer est mort en 2008 à Reykjavik, là où 32 ans plus tôt il était devenu champion du monde d'échecs.
Il commence à jouer à six ans sur un échiquier offert par sa soeur. Il se montre extrêmement intéressé par le jeu et sa mère l'inscrit au club d'échecs de Brooklyn. Ses progrès sont constants. Il devient grand-maître à 15 ans et demi, record de précocité qui ne sera battu que trente-trois ans plus tard !!! Il se qualifie en 1959 et 1962 pour le tournoi des candidats sans réussir à sortir du lot. A l'époque, la mainmise des soviétiques sur le jeu est totale à tel point que Fischer a des critiques acerbes sur les arrangements entre joueurs, sur la compromission des instances internationales, sur le laisser-faire de la fédération américaine. Personne n'est épargné.

Dans cette biographie Christian Carisey s'intéresse surtout à la psychologie de Fischer, comment très tôt le jeu devient une activité monomaniaque au point qu'il arrête ses études à 16 ans et comment, sa vie durant, il va se sentir empêché, traqué, pourchassé.

A la suite de ses premiers revers, dans les années 60 contre les joueurs russes, sa paranoïa s'installe de façon durable. le summum est atteint en 1972, lors de son match de championnat du monde contre Spassky. Il a des exigences de diva : forme et poids des pièces, mensurations de la table de jeu, fauteuil particulier, recul des caméras et des spectateurs, éclairage doux… seul le comportement de gentleman de Spassky a permis la tenue de cette compétition. Fischer devenu champion du monde ne voudra pas affronter Karpov en 1975. Il n'accordera qu'un match revanche à Spassky en 1992 (en étant quasi certain d'en sortir vainqueur), ce qui altéra son prestige par le niveau médiocre des parties - selon les commentateurs.

Pour qui connait le monde des échecs cette biographie (par ailleurs bien écrite) n'apporte pas un éclairage neuf sur les agissements de Fischer, tout cela est connu. Fischer est génial devant l'échiquier et franchement détestable dans la vie après l'obtention de son titre. Pour ma part j'aurais aimé que soit davantage développé les apports de Fischer au jeu, montré son génie qui est l'autre face de sa folie…

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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions ALMA et le site Babelio qui dans le cadre de cette opération Masse Critique m'a fait découvrir le livre Christian Carlsey La folie Fischer.

Il s'agit d'une biographie romancée sur un génie des échecs : Bobby Fischer. L'histoire est stupéfiante : un joueur d'échecs devenu un enjeu stratégique sur l'échiquier mondial : Fischer contre Spassky, c'est Nixon contre Brejnev.

Le champion du monde d'échecs 1972 était un homme en prise à ses peurs, ses doutes, ses angoisses, ses contradictions. Fantasque, paranoïaque et génial, nous suivrons tout au long de ce récit la descente aux enfers de celui qui est parfois considéré comme le meilleur joueur de tous les temps.

L'auteur mêle témoignages et rêveries, faits historiques et licence poétique. Ce savant mélange donne une certaine légèreté au récit et met en lumière toute la complexité du personnage. le récit du « match du siècle » est par exemple extraordinaire : le champion américain refusa de sortir de l'avion à son arrivée, perdit la deuxième partie par forfait, et multiplia les demandes extravagantes comme lorsqu'il exigeât que l'on change l'échiquier sous prétexte que les cases blanches lui paraissaient plus grandes que les noires !

Bref, vous l'aurez compris, pour ce qui ne connaissait pas la légende Fischer, la Folie Fischer, ce roman sera une parfaite introduction.

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Bobby Fischer (1943-2008), grand maître des échecs, joueur sans doute le plus emblématique- avec Gary Kasparov de cette discipline est une personnalité aussi mystérieuse qu'insaissable.

Il avait fait l'objet de plusieurs films hollywoodiens dont A la recherche de Bobby Fisher de Steven Zaillan en 1993 ou le prodige d'Edwar Zick en 2014 ( voir notre chronique ici meme ).Un livre, entre reportage journalistique et biographie un peu romancée vient apporter un complément à ces longs métrages en tentant d'approcher le mystère Fisher.

Christian Cariey, fan du jeu d échecs nous aide à mieux comprendre Bobby Fischer, de la découverte de son 'don' , au championnat du monde de 1972 qui l'a vu ravir la couronne à Boris Spassky. lors de ce que certains ont appellé le "match du siècle"; fisher étant le seul joueur capable à lui seul de défaire tout l'école soviétique des échecs.

L'auteur nous montre ainsi à quel point dans cette année 1972 si stratégique pour les relations USA/Russie, la paranoïa de Fischer, plongé un peu malgré lui en pleine guerre froide, va se muer en autodestruction

L'auteur de cette biographie réussit ainsi à nous montrer à quel point les échecs, activité dans laquelle le cerveau est particulièrement mis à contribution, peuvent favoriser des geôles mentales particulièrement aliénantes.

On voit à quel point ce champion du monde en 1972, ne se laisse pas facilement appréhender, Christian Carisey s'attarde sur les détails de cette forme aigue de paranoïa qui a atteint Fisher dès sa jeunesse, pour s'empirer au fil des années .
La folie fisher ou le récit anxiogène mais non dépourvu d'une certaine tendresse d''un homme seul contre lui-même. qui ne pourra pas empêcher la longue descente aux enfers..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Que l'on soit au fait de l'histoire du championnat du monde d'échecs, de la vie de Bobby Fischer, que l'on ait vu le film "Le prodige" d'Edward Zwig (2015) ou non, ce livre est intéressant à lire. Il est court et admirablement bien écrit.
Son originalité réside dans le choix de l'auteur de présenter cette biographie sous forme de roman. Un roman sur la folie et le génie d'un homme, sur l'histoire des échecs, sur la géopolitique des années 1960 à 2000.
Mais aussi, et finalement surtout, dans sa manière très fine de suggérer que Bobby Fischer, comme d'autres génies avant lui, a été utilisé comme un pion par les politiques des Etats.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Bobby tire au hasard et commence avec les "blancs". Il joue contre lui-même sans mesurer l'effort que cela représente. A chaque coup, il se dédouble et oublie que l'instant auparavant il jouait pour le camp adverse. Il a mal à la tête, mais il refuse de s'arrêter. Ses migraines ne le surprennent pas. Elles n'ont rien à voir avec les échecs. C'est une réaction aux ondes dont le FBI bombarde sa maison. On veut l'obliger à sortir pour le kidnapper.
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(...) le président de la fédération d'échecs rêve à voix haute d'une finle entre Boris Spassky et Tigran Petrossian. Un championnat du monde entre soviétiques. "Ce serait une belle affiche dit-il à Brejnev.
- Sans doute répond le secrétaire général du parti communiste qui n'en est pas à un mensonge près.
En vérité, son plan est différent. Un combat Fischer-Spassky serait une réplique idéale au stratagème chinois visant à utiliser le jeu de ping-pong comme arme de diplomatie.
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Aux échecs, les "prix de beauté" sont décernés par les jurés pour saluer une parte mémorable et récompenser un joueur particulièrement inventif ce jour-là. La pratique est aujourd'hui tombée en désuétude, mais elle était encore en vogue dans les années d'après-guerre et permettait de souligner l'originalité d'une attaque ou la nouveauté d'une défense.
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Mais voilà, Dieu n'est pas un adversaire comme les autres et Steinitz craint de le battre avec toutes les conséquences que cela risquerait d'avoir. (...) Alors, Steinitz donne un pion d'avance à Dieu quand il entame une partie contre lui (...)
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Rappelle toi, dit il. J'ai toujours affirmé que je serais champion du monde."
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Vidéo de Christian Carisey
Deuxième partie de notre rencontre avec Christian Carisey pour la sortie de "La confusion du monde" (Cherche Midi Editeur).
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