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EAN : 9782379460043
248 pages
Éditions Passiflore (07/06/2019)
4.83/5   12 notes
Résumé :
Félix Arnaudin a treize ans lorsque Napoléon III ordonne la plantation massive de pins sur un million d’hectares désertiques jusque-là appelés à juste titre : Landes. Arnaudin refuse cette titanesque et irréversible transformation. Photographe, écrivain, artiste complet, il produit une œuvre incroyablement riche à partir d’un travail de collecte monumental. Il ne saura jamais qu’une grande reconnaissance posthume l’attendait.
Depuis de nombreuses années, Mar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Felix Arnaudin, un personnage emporté par sa passion jusqu'à la folie. Marc Large est un conteur qui nous fait voyager dans le temps et nous permet de découvrir les Landes avant et pendant la plantation des pins. On se prend rapidemment d'affection pour cet excentrique ethnologue qui ne cesse de collecter des informations afin de constituer l'oeuvre de sa vie. Un perfectionniste, éternel insatisfait qui a cherché toute son existence une fin là où il n'y en avait pas. Un énorme coup de coeur.
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Félix, un gamin de 13 ans habitant Labouheyre, ne sait que dessiner, dessiner ses grands espaces sans relief de landes, dessiner les bergers perchés sur leurs échasses, dessiner les boeufs qui tirent la charrue...dessiner, dessiner ....et guetter la jeune servante d'une famille voisine, quand, sa journée terminée elle va se baigner nue dans la rivière...Il va bientôt partir comme pensionnaire, au collège de Mont de Marsan
Mais ce pays se transforme par la volonté de Napoléon III : "Il était une fois, un roi orgueilleux et détestable qui décida d'un duel avec Dieu lui-même. Il convoitait de grandes terres qui n'appartenaient à personne. Tout juste aux animaux sauvages et à quelques bêtes domestiquées conduites par des pâtres. Jusqu'alors personne n'avait eu l'idée de dessiner des frontières dans cet immense désert. Mais le roi mit en place un stratagème afin de s'approprier ce vaste territoire. Il le déclara infâme, à tel point qu'on en vint à se demander pourquoi il le désirait tant. Il ordonna qu'on le recouvre de pins dans le but de l'assainir."
Les bergers doivent fuir devant l'avancée des pins, trouver des pâtures pour leurs moutons.
Les pins avancent, modifient ce paysage, ces landes dénudées."Le rendement, mot d'ordre, piétine le sauvage. La loi de 1857, dans son rêve de purification et d'aseptisation a exagéré le caractère insalubre des landes pour satisfaire de gros appétits fonciers. Les terres communales sont privatisées et vendues à de riches Bordelais"
Après trois ans de scolarité, Félix revient dans son village.
Il fait alors connaissance avec Alphonse Davanne, un photographe auquel il montre ses dessins. Alphonse lui montre ses photos...c'est un coup de foudre réciproque pour ces amoureux de l'image, passionné par leur mise en valeur.
Le lendemain de la mort de Napoléon III, Félix monte à Paris et achète un appareil photo, une de ces boites dans lesquelles on place une plaque de verre. Il fallait savoir apprivoiser le collodion. Alors Félix commence à photographier ses landes, les fermes, les paysages et ses hommes, les paysans et les bergers, c'est son nouveau crayon, son nouveau bonheur, un bonheur qui lui permet de conserver le souvenir de son pays et des hommes qui l'habitent. Un bonheur nouveau à chaque image qu'il développe...
Photographier des hommes, le malaise de paysans sans leur parler serait idiot, certains de ces bergers se suicidant même parce qu'ils n'ont plus d'espaces pour faire paître leurs brebis. Ces hommes ont beaucoup à dire, ont une tristesse à partager. Alors Félix recueille leurs histoires, leurs anecdotes, leurs contes, garde une autre trace de leur passé. Et l'éditera plus tard.
"Maintenant la lande n'existe plus. [...] Pour un maximum d'argent. La forêt industrielle ! Avec toutes ses laideurs dont l'étouffant rideau, partout étendu où régnait tant de sereine et radieuse clarté, borne implacablement la vue, hébète la pensée, en abolit tout essor."
Il consacre sa vie au souvenir d'un pays qui se transforme. Qui meurt.
Grace à Felix, à ses 4000 photos, à son recueil de contes populaires, les landes qu'il aimait sont connues...ce n'était pas encore "Les Landes"...que nous connaissons.
Ses landes n'étaient pas son seul amour : Bathilde aussi partageait sa vie, ses coups de coeur, sa nostalgie...
Merci à Marc Lange, que je ne connaissais pas, pour ses mots, pour son texte. Quelques dessins et c'est tout...Il faut que je m'approche un peu plus de ses textes, de ses photos, de ses dessins...C'est un manque que je dois réparer.
J'ai fait quelques recherches pour découvrir d'autres photos de Félix Arnaudin, des photos complétant celles, nostalgiques, du livre. Je vous conseille de faire de même...Elles ont toutes plus de 100 ans. Les pellicules n'avaient pas encore été inventées. Elles sont toutes bien plus belles que celles que nous pouvons faire, aidés par l'électronique de nos appareils.
Ah ! ce charme des photos anciennes en noir et blanc !
Merci à Babelio et à Masse critique pour cette découverte.Beau coup de coeur
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Marc Large signe un nouveau roman La folle Histoire de Félix Arnaudin, ouvrage publié en juin 2019 aux éditions Passiflore.

Félix Arnaudin est un sociologue, ethnologue et photographe ; passionné de sa lande qu'il tente désespérément de sauvegarder, en dépit de la volonté de Napoléon III d'effacer l'horizon en y plantant des pins, au nom de l'économie capitalistique de l'époque. En quelques années, les pins gomment progressivement la lande des bergers ancestraux qui y progressaient du haut de leurs échasses.

Félix Arnaudin traîne ce dessein comme une malédiction à s'en rendre fou ! Moqué de son vivant, nul n'a encore conscience de son génie ! Beaucoup de bergers se résignent à exploiter la résine, mais pas Arnaudin ! Seulement, il est considéré par beaucoup comme un oisif petit rentier qui n'a pas besoin de travailler et qui perd son temps à courir la lande, avec son matériel de photographie.

Son premier amour, Bathilde lui est enlevée et donnée en mariage à un autre, quant il s'éprend de Marie, la nouvelle servante de ses parents, cet amour lui est interdit car elle est la bonne et qu'il est un bourgeois. Il se met alors à lui donner rendez-vous au milieu dans la forêt tels Tristan et Iseult, dans ce qui était autrefois sa lande.

On retrouve le style de Marc Large qu'on connaît pour ses dessins de presse dans le journal Sud Ouest, dans le Canard enchaîné entre autres. On le connaît également pour ses films documentaires, mais on le connaît moins pour ses remarquables aquarelles et ses talents de prosateur. Pour ceux qui l'avaient déjà lu, on retrouve la plume qui a écrit Xan de l'Ours, on retrouve ses mots aquarellés de poésie, Marc Large peint et dépeint son pays, ses Landes ou ses Pyrénées avec la même minutie, avec le même talent, avec la même couleur qui manquait à l'oeuvre de Félix Arnaudin.
Finalement, que ce soit dans les dessins, la peinture ou la littérature que signe Marc Large, on retrouve cette passion de la nature, passion que portait très haut un certain Félix Arnaudin. Qui mieux que Marc Large pouvait raconter cette folle histoire puisque l'auteur partage précisément les intérêts de son sujet ?

Un livre que je vous recommande absolument.

Joël Heirman


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Comment parler de ce roman particulièrement touchant à plus d'un titre. D'abord il évoque pour moi la vie de mes ancêtres qui ont vécu sur ces terres de Landes et j'étais loin d'imaginer de tels paysages !
J'aime la forêt des Landes, ses pins, la lumière changeante à toutes les heures du jour, leur odeur, la végétation qui les entoure ; alors penser que leur plantation a donné lieu à une réelle souffrance dûe à ce changement radical est perturbant.
Marc Large raconte l'histoire romancée de Félix Arnaudin : amoureux, passionné jusqu'à la folie par cette terre, ses pâtres montés sur échasses ainsi que par la photographie. Nous avons un petit aperçu des témoignages visuels qu'il laisse grâce aux photos publiées à la fin de ce livre fort de sentiments intègres, d'une vie rude recherchant sans cesse la perfection photographiée afin de partager l'amour de cette terre.
Félix, cet artiste un peu "perché" que les locaux appelle "lou pec" ; un terme sans doute affectueux mais révélateur d'une "fantaisie" extrême. Son talent, sa réputation sont connus jusqu'à la capitale mais sa solitude, sa "sauvagerie" ne l'y mèneront que rarement. Il ne verra pas la reconnaissance de son immense travail de collecteur d'images de cette vie austère et des histoires locales.
Ce livre me parle d'autant plus que j'y ai retrouvé les termes d'un patois que parlait mes grand'parents. Il m'a donné envie d'en savoir davantage ; peut-être d'aller faire un tour à Labouheyre ? Merci Marc Large pour cette belle découverte d'un Félix Arnaudin mémoire de notre Histoire.
Je suis particulièrement reconnaissante à Babelio et aux Editions Passiflore de m'avoir offert la lecture de ce roman dont j'avais entendu parler durant l'été. J'avais déjà lu "la Jeune fille et le fleuve" paru chez cet Editeur : confirmation est faite de la qualité de leurs parutions.
Adichatz
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Félix Arnaudin, homme sensible, complexe, dépressif, en marge de la société de son temps (surnommé "lou pec", le fêlé, le fada par les habitants du village). Né à Laboueyre dans le nord des Landes en 1844 dans une famille aisée, il voit disparaître la lande, les landes desquelles le département tire son nom et avec elles le système agro pastoral, les bergers sur échasses qui gardent des moutons sur des terrains communaux. Ce paysage et ce système sont remplacés par la forêt de pins maritimes exploitée par des propriétaires privés dans un système capitaliste. Paysages et économie sont radicalement modifiés au grand désespoir de Félix.
Félix prend des milliers de photos de ce paysage qui disparaît, recueille récits, contes, musique, se fait ethnographe sans profiter matériellement des fruits de son travail. Il vit pendant trente ans une histoire d'amour avec Marie la servante que les conventions de l'époque l'empêchent d'épouser.
Un coup de coeur pour ce personnage attachant obsédé par une idée : sauver la lande d'avant Napoléon III par un travail très perfectionniste.
Quelques photos illustrent son travail.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les parcs se regardent au miroir.
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Videos de Marc Large (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Large
Retour en images sur ces 3 jours aux @escalesdulivre de Bordeaux riches en émotions !
Merci à tous nos auteurs présents : Marc Large, Johanna Turpeau, Mathilde de Télossie, Jean-Michel Cormary, Jean-Michel Lafon, Tang Loaëc, Pascale Dewambrechies et Patrick Fort
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