À travers cette famille et ceux qui gravitent autour, c'est la société argentine que dépeint
Lucia Puenzo. Certaines choses paraissent un peu caricaturales (les maîtresses de Razzani, l'apparition de la drogue, de l'alcool...), mais au fond, c'est terriblement réaliste.
Il est intéressant de lire ce genre d'histoires du point de vue de la famille. En général, on voit la personne poursuivie par sa «hiérarchie», devant ce conformer à ce que veut le code. Ici, ce n'est pas le principal, même si cela influe, bien sûr, sur la vie de la famille. Famille dont on n'enviera certainement pas la richesse puisqu'elle va de paire avec une peur constante.
Les événements semblent s'abattre sur Tino qui, dans la tempête, ne peut plus rester enfant. Il connaît une espèce d'initiation à la vie en accéléré: ce qui arrive à son père déclenche d'autres «expériences», tel un jeu de domino, qui font de lui une pâle copie d'adulte, car cela se fera de manière désespérée, et aussi parce que l'enfant n'aura pas la maturité nécessaire.
Quant à sa mère, elle n'assume pas vraiment son rôle, trop assommée par la déprime.
C'est les «domestiques» dévoués qui semblent maintenir la famille: Bruno, le garde du corps de Tino, et Irma. Toujours fermes, mais aussi prêts à apaiser, à guérir.
Cette famille dont le destin semble tout tracé à cause de ce que fait Razzani, est aussi gouvernée par la violence. Chacun en fait preuve à un moment ou à un autre. Cela aussi semble être une fatalité. Ils résolvent tout par la violence, et s'y réfugient quand ils ne savent pas quoi faire. Ils y sont confrontés tous les jours. En effet, l'auteur explique, par exemple, que Sonia se fait régulièrement voler sa voiture, mais surtout que quand on veut intimider et effrayer quelqu'un, fût-il influent, on y arrive. Il y a toujours un prédateur, ce qui fait qu'on comprend les réflexes des personnages de ce roman. Malgré tout, la scène finale est une note d'espoir. C'est plutôt une parenthèse, car il est impossible que le cercle infernal libère nos héros, mais l'auteur nous rappelle que les parenthèses de ce genre existent aussi.
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