Un livre auquel j'ai été confrontée dans le cadre de mes études. Il s'agit d'une lecture très enrichissante, qui permet de découvrir les turbulences politiques et sociales de la Chine au XIX-XX. Je n'ai malheureusement pas encore lu d'autres ouvrages de références traitant de la Chine (bien que la lecture de Marie-Claire Bergère, à l'analyse plus marxiste, ne saurait tarder), mais je peux déjà affirmer qu'il s'agit d'un très bon ouvrage (dans le choix des dates, des échelles, et dans l'analyse globale qui est donnée des événements). Il reste néanmoins quelque peu ardu, à certains moments, de suivre l'auteur, et on voit bien que celui-ci a été contraint à résumer, parfois trop rapidement, certains événements.
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Une analyse très complète sur l'histoire mouvementée de la Chine lors des deux siècles passés. Analyse très enrichissante pour comprendre les soubresauts et les revirements de ce grand pays avant la répression sauvage de Tien-an-men. Elle éclaire aussi le lecteur sur les mutations actuelles qui s'enracinent dans ce passé. Mais la lecture, certes non pontifiante, est ardue pour le simple curieux que je suis.
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Les Taiping n'étaient que le plus important et le plus célèbre mouvement de rébellion de leur époque. Des sociétés secrètes s'étaient révoltées à Amoy (Hsia-men) et Shanghai. D'autres s'attaquaient à Canton. Les bandits Nien terrorisaient la Chine du Nord. Des musulmans chinois se révoltaient dans le Yunnan, le Shensi et le Kansu. Les aborigènes Miao se rebellaient dans le Kweichow. Des millions et des millions de malheureux furent tués, si bien que finalement le combat cessa, faute de combattants. Les estimations modernes évaluent à 410 millions la population de la Chine en 1850, et la ramènent, après les rébellions Taiping, Nien, musulmanes et autres, à environ 350 millions en 1873.
On comprend dès lors que l'intervention des canonnières occidentales et même l'occupation anglo-française de Pékin en 1860 ne représentaient que des désastres ponctuels, restreints et marginaux, en comparaison des rébellions qui balayaient les principales provinces au milieu du 19ème siècle. Les Européens et les Américains qui s'assuraient des privilèges particuliers dans les nouveaux ports ouverts en Chine se trouvaient en bordure de cette grande agitation sociale, ils n'en étaient pas les créateurs ; pour quelques Chinois de l'époque, ils représentaient un ordre et des opportunités nouvelles, mais pour la grande majorité, ils n'avaient guère d'importance.