La guerre des autres, tome 2 : Couvre-feu sur Beyrouth

Invitée à participer au #moisdelalitteraturelibanaise en janvier dernier, je m'étais cantonnée à des romans. Grâce à eux j'ai découvert l'histoire incroyable de ce pays. Invitée ce week-end par une grande lectrice de BD, j'ai pioché dans la bibliothèque d'Emmanuelle Carpenter
et lui ai emprunté « La guerre des autres ».

J'y ai retrouvé l'ambiance du Beyrouth d'avant la guerre civile décrite par Charif Majdalani, Amin Maalouf ou encore Diane Mazloum, ce foisonnement culturel ou encore les amitiés multi confessionnelles qui ne posaient pas de problèmes jusqu'au début de cette année 1975. Leurs espoirs, malgré un conflit qui se rapproche, leurs craintes qui grandissent au fur et à mesure que les relations se tendent (même entre amis) et les bombes explosent.

En revanche, peut-être parce que je ne suis pas une habituée des BD, j'avoue ne pas avoir accroché avec le graphisme que j'ai trouvé « brouillon » et qui a perturbé mon appréhension des différents personnages.

Histoire autobiographique où les souvenirs de ce pays sont encore très forts et où affleure la mélancolie de ceux qui ont dû quitter un pays pour sauver leur peau et celle de leur famille. Très belle traduction de ces émotions dans le texte.

Les Naggar sont originaires de Syrie, ont fui l'Égypte et se sont installés à Beyrouth pensant poser définitivement leurs valises. Ils aiment profondément ce pays et cette ville, y coulent des jours paisibles dans les années 60. Les troi enfants grandissent, ont leurs repères, leurs copains. Les parents ont leur librairie, leurs petites affaires, leurs soirées entre amis.

La guerre civile qui débute en 75 va mettre fin à l'idylle. Ils ne se sentent pourtant pas concernés par cette guerre politicoreligieuse où des hommes s'entre-déchirent ; des hommes qui étaient amis dans une autre vie. Mais peut-on vraiment se tenir en marge d'une guerre ?

J'aime passer par la BD pour comprendre les évènements historiques d'autres temps ou d'autres lieux.
Celle-ci est particulièrement bien faite. Didactique sans être infantilisante. La famille Naggar est terriblement attachante, au point d'avoir fini les larmes aux yeux (je suis un coeur tendre) et on a énormément d'empathie pour ce pays et son peuple, tant pour ceux qui restent que pour ceux qui s'exilent.
Vraiment, je recommande.

Lien : https://carpentersracontent...

Dans ce deuxième tome les événements ont dégradé la situation et la vie semble de plus en plus impossible pour de nombreux libanais ou ressortissants étrangers vivant sur Beyrouth.
Les dessins sont plus précis et agréables à regarder. le sujet reste poignant et très intéressant dans cette guerre basée sur des convictions religieuses différentes

J'avais adoré le 1er tome, j'ai reçu celui ci à Noël. J'ai à nouveau beaucoup apprécié. Même si ce n'est pas vraiment gai... Ça m'aide à comprendre la complexité de ce conflit qui dure, qui dure...