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EAN : 9782234064720
352 pages
Stock (09/06/2010)
3.71/5   156 notes
Résumé :
La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler « Qu'ils s'appellent Hitler, Capone ou Dillinger, petits ils écoutaient leur mère...

Ils ont fait leur chemin dans les affaires. » Eddy Mitchell, L'important c'est de bien aimer sa maman Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune.

Bien sûr, ses passions n'avaient rien de flamboyant ni d'exceptionnel. La bana... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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sur 156 notes
Lorsque l'on pense à Hitler, difficile de l'imaginer sous les traits d'un petit garçon aimant très fort sa maman. Et pourtant, comme tout le monde, Hitler a eu une enfance, avec ses hauts et ses bas.
L'auteur a donc pris le parti de nous raconter la jeunesse de cet homme que nous ne voyons que comme un être abominable, et le résultat est assez dérangeant.

En lisant ce livre, on ne peut s'empêcher de se sentir proche de Adolf, bien qu'il soit finalement assez banal et vaguement antipathique. Il faut donc souvent se forcer à se souvenir que ce petit Adi va devenir l'un des plus grands monstres de l'histoire, et que nous ne devrions pas ressentir de l'empathie pour lui. Ce mélange d'émotions met donc très mal à l'aise.

Les pages se tournent très vite parce que l'on cherche la réponse, on attend le moment où Adolf va devenir Hitler, afin de pouvoir dissiper cette sensation de malaise et de se dire qu'à partir de là, c'est sûr, nous suivons un monstre. Mais l'auteur ne nous donne pas cette satisfaction, interrompant même son histoire avant que Hitler n'entre réellement en politique.

Du coup, bien que le sujet soit similaire, ce livre est très différent de la Part de l'Autre. Dans La Part de l'Autre, nous savons que le personnage principal n'est pas un criminel puisque le moment charnière s'est passé différemment. Dans ce roman, nous nageons en pleine incertitude, incapables même de mettre le doigt sur ce moment charnière. de fait, cette lecture est très perturbante car elle nous fait prendre conscience que n'importe qui peut devenir un monstre, même ce bébé potelé que vous aimez de tout votre coeur.

Ce livre a donc été pour moi assez marquant, et malgré le malaise ressenti je l'ai beaucoup apprécié. de plus, tous les faits relaté semblent véridiques sur le plan historique. C'est une lecture que je conseille à tous ceux qui aiment découvrir L Histoire sous un autre angle, et qui n'ont pas peur de voir leur cerveau malmené par des émotions contradictoires.
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Adolf H., tout le monde connait cet homme, empereur de la terreur, kaiser de l'horreur.
Mais peu sont ceux qui connaissent les périodes de l'enfance et de l'adolescence qui précédèrent l'âge de déraison de cet odieux personnage.
Michel Folco, qui excelle à relater la vie des gens d'avant, et qui habituellement se délecte à nous conter les tribulations agitées de plusieurs générations d'une même famille - les Tricotin - nous invite cette fois à suivre ce jeune homme étrange et psycho-rigide.
Malgré tout, Folco ne dérogera pas à sa règle, les liens du sang ont parlé... les ramifications de la famille Tricotin ont encore frappées : le père d'Adolf n'est autre que le fils illégitime de Carolus Tricotin, Aloïs Hiedler ! (voir : Même le mal se fait bien.)
On va donc suivre depuis sa naissance, cet être étrange, qui deviendra ce que l'on sait...
Au début du récit, j'avais du mal à me défaire de l'ombre du monstre, un peu pesante, mais m'en suis vite délestée, car le réalisme et le style de Folco dédramatise la chose. Et la bête est encore à l'état larvaire, moins effrayante, voire pas du tout.
Elle est pathétique cette bête dans sa jeunesse. Elle est déjà toute étriquée cette personnalité, toute imbibée d'orgueil et d'envie. Les germes de sa folie sont bien là. Mais pas encore révélés.
Adolf est un jeune garçon qui n'aime pas son père, qui le corrigeait physiquement - chose somme toute assez banale à l'époque, ne cherchons donc pas là la naissance du mal.. Quand son père meurt, Adolf est content. Il sera tranquille pour manipuler sa mère. de fait, il fait ce qu'il veut, et part à Vienne pour s'inscrire aux Beaux-Arts. Mais le talent lui fait défaut, quoiqu'il en pense, car Adi a une très haute opinion de lui-même.
[Vous avez vu, je l'appelle Adi... oui, ce jeune garçon nous devient familier au cours de cette lecture... et cela produit un effet bizarre sur le lecteur, une espèce de schizophrénie contrôlée : on sait qu'il est question du pire dictateur de tous les temps, mais il n'a encore commis aucun crime, si ce n'est celui de n'avoir aucun goût en matière d'art, et il est si misérable et pathétique, qu'à un certain moment, j'ai même entendu les premières notes de Macadam Cowboy... Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai ressenti de la peine pour lui (oh non) mais j'ai eu de l'empathie, et me suis demandée si ce type, né à une autre époque, serait devenu ce qu'il est devenu...]
Alors il se verra contraint de vendre ses méchantes aquarelles à des encadreurs pour quelques pièces. Il vivra dans la pauvreté, solitaire, déjà enfermé dans son carcan de certitudes erronées, mais bizarrement, son antisémitisme n'est pas aussi développé que l'on aurait pu le croire, au regard de l'ambiance populaire de l'époque. (Rappelons qu'à cette période, c'est toute l'Europe qui est antisémite... L'affaire Dreyfus nous le rappelle.) Il semble qu'Hitler s'est servi du "prétexte antisémite" pour fédérer, mais ceci est une autre histoire. Il apparait également qu'il avait déjà cette propension aux monologues interminables et virulents. Un de ces colocataire, un jeune juif qui vendait ses toiles pour lui, se verra contraint de fuir dans une autre pension pour ne plus subir ses logorrhées incessantes sur Wagner...
Michel Folco réussit un bel essai, un angle d'approche très subtil, très drôle aussi, d'un humour grinçant, à lire entre les lignes, sur un sujet ô combien délicat et troublant.
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Voilà un livre qui m'a captivé de la première à la dernière page... J'avais du mal à le laisser de côté... résultat : lu en 1 jour et demi !!! Faut dire que l'écriture de Folco y joue pour beaucoup. Une écriture simple, directe, avec juste ce qu'il faut d'ironie pour nous faire sourire, tout en nous émouvant. J'ai trouvé fascinant également qu'on s'intéresse à Hitler sous un autre angle.. Ça n'excuse en rien les actes commis, qui restent, sans aucun doute, les pires que l'Humain a vécu. Mais, ça nous donne un autre éclairage sur ce personnage. N'allez pas lire que je cautionne les gestes, l'idéologie, l'atrocité, l'impensable et l'abjecte de ce pan de l'Histoire... J'ai simplement trouvé très intéressant de savoir d'où il vient et quel genre d'enfance il a eu. Mais je retiens surtout la rencontre avec Folco, qui m'avait tant plu avec Dieu et nous seuls pouvons... un auteur que je vais très certainement lire encore...
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La Feuille Volante n°1043– Mai 2016
La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Michel Folco -Stock .
Rien n'est plus incertain que la paternité et dans ce domaine comme dans bien d'autres qui touchent à la nature humaine, le droit trouve toujours le moyen de s'arranger des situations parfois hasardeuses pour que les apparences soient sauves, mais pas forcément la paix des ménages. Aloïs Schicklgruber, un douanier impérial et royal, fils illégitime, que son père naturel Karolus Trikotin avait refusé de reconnaître, prit, par un artifice juridique, le nom du mari de sa mère, Georg Hiedler, qu'une main malhabile transforma en Hitler. Il avait trente neuf ans. D'avoir été un bâtard pendant si longtemps lui donna l'envie d'en faire lui-même mais Adolf fut bel et bien son fils légitime. Après la mort du père le futur chancelier eut effectivement une jeunesse et une adolescence mélancoliques, souvent rebelles, parfois coléreuses et égoïstes, en réalité quelqu'un d'assez banal, pas du tout favorable à l'armée d'Autriche (il fera ce qu'il pourra pour échapper au service militaire et en sera finalement exempté, temporairement), pas vraiment fan d'une discipline qu'il imposera plus tard au peuple allemand, mais qui savait ce qu'il voulait et endossait déjà les habits du chef, cultivant son originalité avec une mèche de cheveux qui deviendra célèbre (la moustache ne viendra que plus tard). Il montra sa prédilection pour l'architecture, le dessin et la peinture, la musique de Wagner et la poésie qui exaltait un peuple allemand unifié et puissant, lui qui était autrichien, une sorte de vision politique avant l'heure, bref un rêveur, pas vraiment tourné vers les études, capable cependant de tomber amoureux fou d'une jeune fille rencontrée au hasard dans la rue, d'être bouleversé par la mort de sa mère... Il fut un garçon solitaire dans la vie de qui les jeunes-filles puis les femmes furent absentes. C'est bizarre, mais en lisant ce roman, je me suis presque pris d'empathie pour ce jeune homme naïf, pas très chanceux, un peu perdu, avec ses rêves en bandoulière, la tête pleine de ses illusions et de ses fantasmes, confronté à la solitude et à la pauvreté, à la vocation artistique contrariée, débordant d'amour pour sa mère, une femme meurtrie par le deuil de trois de ses enfants et de son mari, qui craignait pour l'avenir de ce fils qu'elle comprenait de moins en moins. Je me suis même demandé si c'était bien le même qui deviendrait, quelques années plus tard, un des plus grands criminels de l'histoire. Je n'ai en revanche rien vu qui puisse justifier la haine viscérale de Hitler pour les juifs durant cette période.  Il a certes été escroqué, par l'un d'eux, il y avait certes des mouvements antisémites en Autriche comme en Allemagne à cette époque, mais rien de ce que j'ai souvent entendu à ce sujet.
C'est un livre qui se lit facilement, qui fourmille de détails, qui est particulièrement bien documenté(notamment lors de l'attentat contre l'archiduc François-Ferdinand)et qui laisse également place à l'imaginaire de l'auteur et à son humour. C'est vrai aussi que, de Hitler, nous avons, et pour cause, l'image d'un dictateur sanguinaire , mais nous ne savions rien de son enfance et de son adolescence. L'auteur évoque sa vie jusqu'à l'attentat de Sarajevo qui sera la cause de la première Guerre Mondiale mais nous nous le représentons facilement par la suite comme une sorte d'extra-terrestre parvenu au pouvoir légalement, un homme providentiel comme l'humanité les aime tant, que tout le monde attendait en Allemagne pour laver l'affront de la défaite de 1918 et relever le pays, lui redonner son aura, quitte à le suivre aveuglément jusque dans le désastre. Ce roman a l'intérêt de présenter son enfance et son adolescence, pas vraiment différentes de celles des autres enfants de son âge, même si par la suite le destin a fait de lui quelqu'un de bien différent.

© Hervé GAUTIER – Mai 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Voila un roman qui ne m'a pas laissee indifferente;pour une fois,on aborde Hitler sous l'angle de l'enfance,sa crise d'adolescence,son amour pour sa maman,et puis sa passion pour la peinture et l'architecture.Il n'est pas question ici de massacres,d'ideologie,de racisme,d'extermination,de guerre.Il est question de ses idees farfelues mais non nuisibles pour l'humanite.Hitler decrit comme pourrait l'etre n'importe quel individu a cette epoque
L'auteur a brillament reussi a nous faire revivre la jeunesse(et oui il en a eu une)melancolique et desabusee de Hitler,ca aurait pu se passer comme ca
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le fanatisme est la seule forme de volonté qui puisse être insufflée aux faibles et aux timides.
Friedrich Nietzsche.
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Ayant mis à profit sa nuit pour élaborer sa défense, Adolf se lança dans un émouvant plaidoyer capable de tirer des larmes à une paire de lunettes.
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Se lancer dans la tentative de comprendre Hitler,de comprendre tous les processus qui ont transforme cet enfant innocent en tueur feroce,c'est courir le risque de rendre ses crimes compréhensibles,et par consequent,admettre la possibilite illicite d'avoir a lui pardonner.Comprendre,c'est pardonner,dit l'adage
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p.67 - chapître 8

- la photo d'Adolf enfant dérange parce qu'elle montre un Hitler innocent, un Adolf avant qu'il ne devienne Hitler. Une photo qui entraîne la question de la transformation de ce poupin à l'air candide en assassin de masse.
Ron Rosenbraum (Pourquoi Hitler).
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« Le talent d'est le tireur qui atteint un but que les autres ne peuvent toucher, mais le génie, c'est celui qui atteint un but que les autres ne peuvent même pas voir. » Arthur Schopenhauer

« Le fanatisme est la seule forme de volonté qui puisse être insufflée aux faibles et aux timides. » Friedriech Nietsche
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