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EAN : 9782234073432
288 pages
Stock (24/10/2012)
3.87/5   15 notes
Résumé :
« Lorsque j’ai été reçu à l’Éna, il y a vingt-quatre ans, mon père m’a adressé une lettre, non pas de félicitations, mais de mise en garde, m’alertant sur les dangers qui guettent ceux qui entrent dans une caste. Il est mort peu après, mais sa lettre n’a cessé de m’accompagner. Je l’ai gardée précieusement, relue mille fois, jusqu’à sa disparition inexpliquée la nuit où j’ai quitté le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2010.
Cette perte a provoqué un vertige,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Martin Hirsch: La lettre perdue (2012)
L'intérêt de lire les politiques est qu'ils ont des choses à dire, l'inconvénient est leur prosélytisme et les biais de leurs raisonnements. Rien de tel ici. MH est-il un politique ? Il ne raconte aucune histoire politicienne, il s'en détourne, il crée un cordon sanitaire. Son grand père avait la fierté d'avoir refusé un ministère à De Gaulle. Son père l'a mis en garde, à sa sortie de l'ENA, contre la vanité des carrières politiques. Il quitte le gouvernement Fillon avec un sentiment de trahison inspiré par l'image kafkaïenne du père (cf. l'exergue). Sarkozy n'est nommé que 130 pages plus loin, en tant que ministre de l'intérieur de Chirac, et MH lui prête une phrase unique: Ce n'est pas un chien, mais un labrador, citation étonnante à rapprocher du discours de Grenoble. Il admire Rocard pour sa loyauté d'homme trahi et se voit lui-même trahi quand Rocard s'endort pendant son exposé (ce chapitre est nommé Où il est brièvement question de politique). Simone Weil n'intervient que dans l'épisode drolatique où elle lui fait livrer du modafinil par deux gendarmes pour accélérer la rédaction d'un rapport. le travail de la pensée et les nuits courtes sont sa fierté, il se plait silencieusement à Narguer ceux qui, pendant ce temps, dorment ou, pire, ceux qui s'amusent ou se distraient. Encore à propos du père et du grand père : ils ont avec MH une communauté intellectuelle, sportive, musicale, ce sont des actifs, des rigoristes, des devoirants. Ils ont un poids écrasant dans son développement intellectuel et moral: voir l'épisode où le père utilise le conditionnement (la gifle) et la métaphore (le fléau) pour lui inculquer une morale exigeante. Sous ce poids, MH s'interroge sur sa légitimité, en préparant les concours, en exerçant la médecine, en prenant la direction d'Emmaüs. Et quand il a réussi, il reste conscient d'être le produit d'une lignée : comme dit Rawles on ne mérite pas son mérite. Et pourtant, au travers d'Emmaüs, du RSA et du service civil, il a beaucoup à dire sur l'engagement, sur l'idéal, sur l'Europe. Il le dit bien, dans son discours à une grande école (J'explique qu'il n'y a pas de mauvaise motivation pour s'engager, qu'il ne sert de rien de démêler l'altruisme de l'intérêt), dans une prosopopée avec son père et son grand-père, où ils écrivent en rêve le destin de l'Europe, et dans le chapitre Où l'on ne peut faire l'économie du produit de l'engagement volontaire.

La nécessité de s'engager, et sa carence dans une Europe désabusée, relèvent du constat et du volontarisme, mais il faut bien commencer, on a si souvent dit qu'il manquait aux français un grand dessein. Un homme comme MH peut-il préparer le terrain ?
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Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives, est un homme exceptionnel par la valeur de ses convictions et encore plus par ses engagements. Son livre, quelque fois très légèrement narcissique, est le témoignage de cette double caractéristique exceptionnelle.
Le livre est écrit en une suite de courts chapitres quelquefois passionnants. Celui intitulé "Où l'on ne trouve ce que l'on cherche pas, qui vaut mieux que ce que l'on cherche" est sans doute un des plus intéressant du livre dans l'explication qu'il propose de la génèse de cet engagement radical. Courir après une fille et échouer peut amener à créer le service civique.
Le livre n'est pas toujours exceptionnel, en particulier quand Martin Hirsch nous sert l'histoire d'une famille, histoire exceptionnelle, mais d'abord l'histoire d'une famille qui est l'exemple même de la reproduction des élites telle que le modèle français est le plus à même de produire. Evidemment cela ne minore en rien cet engagement fantastique mais donne un ton paradoxal à cet ouvrage qui est un manifeste particulièrement riche en faveur de l'engagement.
Vous pourrez sauter les chapitres sur le violoncelle ou l'escalade sans difficulté car à mon sens ils n'éclairent que peu l'homme d'exception qu'est Martin Hirsch
Je suis légèrement déçu par le fait que les propositions concrète, dont j'attendais beaucoup, que porte l'ouvrage en faveur de l'engagement ne se situent qu'à l'épilogue et ne sont donc pas ou très peu étayées. C'est sans doute là la force des visionnaires : poser les bases d'un édifice pharaonique ... l'intendance suivra.
Un livre à lire avec passion.
Dans la pure lignée d'Indignez-vous !
Hardi !
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Après l'avoir portée sur lui pendant 23 ans, l'avoir lue et relue, apprise par coeur, Martin Hirsch a perdu la dernière lettre écrite par son père, celle qui le félicitait pour sa réussite au concours de l'ENA, et le mettait en garde contre la suffisance.

C'est l'occasion pour lui de revenir sur son parcours, et surtout sur la notion d'engagement qui a mené sa destinée, conduit lui ses décisions, mis son empreinte sur son parcours.

Martin Hirsch revient sur des personnes, des personnalités, des événements, des situations anecdotiques ou non, certaines savoureuses, des épisodes, des liens, qui ont tous contribué à construire ce grand puzzle d'une vie dédiée à l'engagement. Il rend un hommage vibrant à son père et son grand-père.
Ça a l'air plutôt anecdotique comme ça, mais c'est une belle lecture avec un texte bien écrit, par un esprit intelligent tout à la fois noble et humble, qui sait manier l'humour et reconnaître ses erreurs, Il y a de très belles pages sur la musique et l'alpinisme lequel est, pour lui, une autre représentation de l'engagement puisque :

"Dans l'engagement, il y a la prise de risque, la mise en déséquilibre, le dépassement de soi, la participation à un projet collectif, la solidarisation avec une communauté, l'aspiration par le haut, la poursuite d'un idéal., l'envie de transformation."
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Une belle réponse à pourquoi s'engager.
Les récits ou l'on se dévoile parlent toujours aux lecteurs, auditeurs,...
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critiques presse (3)
Culturebox
26 novembre 2012
C’est un livre très personnel que publie Martin Hirsch aux Editions Stock.
Lire la critique sur le site : Culturebox
NonFiction
19 novembre 2012
Un parcours autobiographique à la recherche des racines de l’engagement qui, en rendant hommage à ceux qui l’ont nourri, espère déclencher chez d’autres le passage à un engagement actif.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Lexpress
25 octobre 2012
Un beau texte, subtil et personnel, sur l'engagement.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Que le premier engagé purement désintéressé me jette la première pierre. La contrepartie de l'engagement est simple. Elle est unique. C'est la reconnaissance, dans l'ensemble des sens du terme. Cela peut être la reconnaissance de celui que l'on sert. (...) Cela peut être la reconnaissance extérieure, la reconnaissance de la société, la reconnaissance de ses proches, la reconnaissance de celles et ceux qui partagent vos valeurs. Et cette reconnaissance n'a vraiment pas de prix.
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... il n'y a pas de mauvaise motivation pour s'engager. Qu'il ne sert à rien de démêler l'altruisme de l'intérêt. Qu'il n'y a pas de honte à s'engager pour en jouir. (...) Je ne connais que trop nos ambiguïtés pour exiger des autres une vocation exceptionnelle, une motivation à la pureté désintéressée, le passage préalable par un parcours initiatique.
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"Dans la vie, il faut choisir : faire quelque chose ou être quelqu'un". Extrait de la lettre de Bernard Hirsch à son fils, extrait d'un discours de Jean Monnet.
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Videos de Martin Hirsch (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Hirsch
Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique et fondateur du Revenu de Solidarité Active (RSA), participera cet après-midi à la convention sur la "justice sociale" organisée par l’UMP. Il s’agit de corriger le tir après la polémique provoquée par les propos de Laurent Wauquiez. Jean-François Copé, le leader du parti, propose en effet un compromis entre solidarité et lutte contre l’assistanat : Cinq heures de travail par semaine dans les collectivités locales et les structures d’insertion pour les bénéficiaires du RSA. Mais le père du RSA se méfie des "entourloupes".
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