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Détective D.D. Warren tome 3 sur 13

Cécile Deniard (Traducteur)
EAN : 9782253167150
528 pages
Le Livre de Poche (29/08/2012)
  Existe en édition audio
3.92/5   2002 notes
Résumé :
Un fait divers dans une banlieue résidentielle de Boston passionne les médias. Sandra Jones, jeune maîtresse d'école et mère modèle, a disparu. Seul témoin: sa petite fille de 4 ans. Suspect n°1: son mari Jason.

Dès que l'inspectrice D.D. Warren pénètre chez les Jones, elle sent que quelque chose cloche : les réticences de Jason à répondre à ses questions, son peu d'empressement à savoir ce qui a bien pu arriver à son épouse "chérie" ...

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Critiques, Analyses et Avis (256) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 2002 notes
Sandra Jones a 23 ans, une petite fille de 4 ans , Clarissa surnommée Ree.
Bien jeune et déjà mariée à Jason Jones, plus âgé qu'elle, Sandra est professeure dans un collège de Boston et son mari journaliste .
Ils ont tous deux des horaires qui s'adaptent à la vie de la petite fille pour ne pas devoir la confier à une personne étrangère.
De ce fait, ils ne se voient presque pas, ils se croisent la plupart du temps.
Un soir, Sandra est seule comme à l'habitude.
Après ses corrections, elle se couche et le lendemain matin, elle a disparu.
Sa petite fille est toujours là dans son lit.
D.D. Warren, jeune dame, commandante de police est chargée de l'enquête et va la mener avec beaucoup de persévérance.
Les soupçons se portent sur le mari, anormalement calme et maître de la situation.
Ensuite, un jeune voisin délinquant sexuel remis en liberté conditionnelle va être inquiété.
On va aussi interroger Ethan Hastings, un jeune élève.
Reviendra du passé et vers la fin le père de Sandra que l'auteure va nous amener à soupçonner.
On s'aperçoit que ce jeune couple, sous des apparences normales cachait de part et d'autre un passé douloureux et trouble ainsi qu'une vie de couple pas classique du tout.
Les chapitres écrits en italique appartiennent aux confidences que nous livrent Sandra sur son passé, sur son couple, sur ses doutes au sujet de Jason, son mari.
La petite Ree est mise en évidence comme témoin. Elle a retenu et entendu beaucoup d'éléments difficilement identifiables car elle est restée cachée dans sa chambre.
Le thriller est admirablement mené. La narration est vraiment agréable à lire jusque la fin. C'est un livre qu'on doit lire à fond car des faits nouveaux se produisent sans arrêt.
Pas question de bâcler la fin : un rebondissement inattendu nous attend.
Un écrit surprenant et haletant !

Challenge pavés 2017 contre l'illettrisme.

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Et hop, on rembobine et on remonte le temps.

Le mois dernier, je vous parlais de Sauver sa peau, premier roman de Lisa Gardner mettant en scène D.D. Warren, commandant de la police municipale de Boston, qu'on pourra suivre pendant 12 tomes. J'avais déjà lu ce livre, les souvenirs me revenant au fur et à mesure de ma lecture. Il ne m'avait pas vraiment marquée, notamment le dernier tiers qui fut une grosse déception au demeurant.

J'avais également déjà lu les deux ou trois tomes suivants, lesquels ne m'étaient pas non plus restés en mémoire.
Je me suis donc saisie du second volume, La maison d'à côté, en espérant que sa relecture me décevrait moins que celle du premier, et j'ai bien fait, car je l'ai davantage apprécié.

L'histoire démarre par un coup de fil que reçoit DD Warren, émanant de son co-équipier Miller: lequel appel dérange un peu D.D., plongée dans ses grandes préoccupations habituelles, à savoir le sexe et la bouffe à volonté.

Il s'avère qu'une jeune femme; Sandra, a disparu de son domicile en pleine nuit.

Sandra est entourée d'un charmant mari (nous avons des détails sur le physique de Jason. C'est le docteur Mamour tout craché. Mais si, vous savez, Derek dans Grey's Anatomy) et d'une adorable petite fille de 4 ans plutôt précoce, qu'on appelle Ree.

Nos détectives arrivent sur les lieux pour trouver un Jason très indifférent aux événements, attitude qu'il adopte en toutes circonstances : visage hermétique et regard éteint, et la petite Ree blottie dans les bras de son papa.

Tout au long du roman, nous allons suivre les actes et pensées de ces personnages, au cours de l'enquête visant à déterminer ce qui a bien pu arriver à Sandra et à la retrouver.

Notre DD Warren a mis un peu d'eau dans son vin et je l'ai trouvée bien plus humaine que dans le premier volume. Elle a notamment arrêté d'aboyer ses ordres et de se montrer particulièrement désagréable.
Elle ne s'est néanmoins pas mise à miauler pour autant, mais pour remédier à cette lacune, l'auteure a ajouté un chat, personnage à part entière.

L'histoire nous est relatée par un narrateur externe, hormis plusieurs passages qui entrecoupent le récit.
En effet, sur plusieurs chapitres, Sandra elle-même intervient pour nous raconter son passé ainsi que celui de sa famille, et ce qui s'est produit dans sa vie les semaines précédant sa disparition.

Un autre protagoniste, Aidan, met aussi son grain de sel. Il faut dire qu'il n'habite pas loin, d'où le titre du roman... mais je ne vous en dis pas plus à son sujet.

J'ai bien aimé ce roman. L'écriture est agréable, la construction est nickel, les chapitres habilement mêlés nous gardent sur le qui-vive. Même en l'ayant déjà lu, je n'ai rien vu venir, ou du moins rien ne m'est revenu, et la chute est nettement moins parachutée et précipitée que dans le premier tome.

Bien entendu, il y a un petit bémol, certains passages m'ont semblé un peu longuets, à force de moult détails insignifiants. Mais bon, ça se lit quand même facilement et je ne tarderai pas à m'attaquer au suivant.
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Les romans de Lisa Gardner sont, pour moi, comme une bonne pizza avec un bon rosé , un tiramisu et "café négro" ( non, FX1, ceci n'a aucune connotation raciste).
Un bon moment tout simplement. Ce n'est pas de la grande littérature, elle ne vous remue pas les tripes, juste le plaisir de thrillers bien construits.
Son héroïne récurrente, le commandant DD Warren, belle blonde trentenaire, ( ce qui pour moi n'est pas un handicap) a toujours deux soucis majeurs: manger et faire l'amour.

Mais la disparition subite d'une jeune mère de famille va l'obliger à prolonger ses régimes d'autant plus que la possibilité d'un meurtre s'avère de plus en plus plausible et les suspects forts nombreux.
D'abord le mari, journaliste taciturne, peu coopérant et mentant aussi bien que sarkozy ou holland ( rayez la mention inutile si vous en trouvez une).
Puis le voisin de la maison d'à coté ( d'où le titre, vous suivez?): délinquant sexuel en liberté conditionnelle.
Un élève du collège où la disparue enseignait a l'air aussi d'avoir beaucoup de choses à cacher.
Enfin, il y a le papa , juge, qui déboule de son sud natal , pas très net non plus.

On ne s'ennuie pas une seconde, on se doute assez vite que un des protagonistes cités ci-dessus est coupable mais la fin est vraiment imprévisible!

Un bon thriller qui n'aura pas le prix nobel mais qui comblera bien des affamés de bon polar.

Bien entendu, ceci n'est que mon humble avis.

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Un bon petit thriller. Addictif, la fin est cependant un peu tournificotée. Quelques invraisemblances, quelques questions qui restent sans réponse, mais on passe quand même un bon moment de lecture. Cependant, ce roman ne me laissera pas un souvenir inoubliable...
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Louche cette affaire ! Disparue, enlevée, Sandra est absente quand Jason rentre de son boulot, la nuit, il est journaliste. La petite Ree dort dans sa chambre, le chat, M. Smith, sur le lit, à ses pieds.
Le mari a pris son temps pour prévenir les flics. Cela en fait-il un suspect ? Faut voir !
Drôle de bonhomme le mari, pas accablé, absent, les yeux autre part, dans les nuages, la petite endormie dans ses bras. Pas de doute il sait plus qu'il ne veut en dire pense D.D. Warren, commandant de police judiciaire à Boston, chargée de l'enquête.
Faut fouiller et on fouille, poubelles, ordinateur, I.Pod, console de jeu, etc. enfin tout ce qui a une puce et dans lequel on peut cacher des données, on en a vu d'autres, on maîtrise. Pas tant que ça, en fait. Oh, certes on découvre quelques trucs, Sandra est enceinte, elle avait, peut-être une liaison, avec un mineur, avec un flic ?
Non, m'dame, je ne sais pas, dit le mari.
Cela ne nous avance pas tout ça. Heureusement le voisin a des choses à dire, c'est certain, ancien tôlard emprisonné pour viol sur mineure, c'est sûr, on le tient ! Coupable ? Hmmm !
Le grand-père qui débarque en force : j'veux voir ma petite fille ! Non dit Jason. Non ? Non ! On verra !
Et il obtient, papy, un droit de visite au grand dam du père abattu, mort de fatigue, déboussolé, protégeant sa fille de tout ce brouhaha, ce remue-ménage, ces journalistes, ces flics et, en plus, la petite qui réclame sa mère, jusqu'à vouloir participer à une battue. On craquerait pour moins, s'pas ?
Il y a quelque chose qui ne va pas. On accumule les mensonges, les uns après les autres, qui dit la vérité, qui ment ? le temps passe, c'est sûr la mère est morte, trop d'incertitude, de doutes ; pas de corps, pas de demande de rançon, la mer si proche, alors ?
Eurêka, l'ordi du Monsieur, à poil l'ordi ! Dont acte...
Dans cette plongée au coeur d'une famille sans histoire, avec autant d'éclaboussures qu'un éléphant sautant dans une piscine, car elle en laisse des traces la D.D., indélébiles pour certains, elle bouscule, rouleau compresseur, pas le temps de tergiverser, oh que non, le temps c'est de la vie, fissa, jamais elle se pose, elle bouge et veut comprendre, tempête dans un crâne, y arrivera, y arrivera pas, Gardner nous sort une écriture à trois voix.
Une petite en italique pour la maman. On part de loin et on ira au bout.
Une autre à la première personne du singulier, celle d'un homme aux abois, un type vivant mais mort depuis un bout de temps dans sa tête et qui s'accroche à l'air qu'il respire, pour qui, pour quoi, à quoi bon. Impuissant devant ce qu'il est devenu et devant ce qu'il représente aux yeux des autres.
La dernière, celle de l'intrigue, de l'histoire, des flics, des journaleux, du père, Jason, du grand-père, Max, à la troisième personne. Là on voit, on est informé, on sait, on suit et on essaie de comprendre, de deviner, pour autant que l'on puisse car elle ne fait pas dans le simple la D.D., torturée qu'elle est par ses rêves de bouffe et son absence de sexe, bref la brasse coulée.
Chaque voix, chapitre après chapitre suit son chemin et de trois lignes parfaitement parallèles au début du bouquin, elles commencent à se rejoindre au fil de l'avancée dans l'histoire pour terminer en une seule et même ligne où le dénouement, la vérité, la vraie nous est révélée à la dernière page.
Cette intelligence d'écriture n'est certes pas une première, elle a, cependant, ici, le mérite de donner une intensité supplémentaire à l'intrigue, une dimension surprenante dans la découverte des destins et du passé des personnages. Ce stratagème ajoute du suspense au suspense généré par le récit lui-même. le lecteur acquiert, avec l'avancée de sa lecture, une crainte quant-à ce qu'il lit, ne sachant si on ne le trimballe pas, comme un bateau dans une tempête, d'un côté et de l'autre de la vérité.
Tu acceptes le récit à la troisième personne, l'italique te le percute pleine tête, tu sais plus, plus du tout et c'est fichtrement malin et bien joué de la part de Gardner !
Livre plein de rebondissements et d'incertitudes, obligeant le lecteur à faire travailler ses méninges, ce que je n'aime pas, suis pas flic moi, au dénouement dit et accepté, avalé et digéré par D.D et autrement révélé. Bel ouvrage, belle écriture simple, ronde, lisse, efficace, du dialogue policé (dommage quelquefois, un peu de muscle aurait pas été mal) et riche, beau travail de recherche, bref que demande le peuple ?
Qu'est-ce qu'on dit ? Merci Lisa.
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Citations et extraits (166) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis toujours demandé ce que ressentaient les gens pendant les toutes dernières heures de leur existence. Savent-ils qu’un drame est sur le point de se produire ? Pressentent-ils la tragédie imminente, étreignent-ils leurs proches ? Ou bien est-ce que ce sont juste des choses qui arrivent ?
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Les gens passent leur vie à se préparer pour les grandes occasions. On organise des gueuletons pour les étapes clés : la soirée des dix-huit ans, les fiançailles, le mariage, le baptême. On fait la fête, on acclame, on applaudit et on s'efforce de célébrer les moments importants parce que, eh bien, ils sont importants.

De la même façon, on se blinde contre les grandes épreuves. Le quartier qui fait bloc autour des survivants d'un incendie domestique meurtrier. La famille qui se rassemble pour les funérailles du jeune père de famille fauché par un cancer. La meilleure amie qui vient passer avec vous votre premier week-end de maman tout juste divorcée. Nous voyons venir les grands événements et nous nous apprêtons à tenir le rôle principal dans notre psychodrame personnel. Ainsi nous nous sentons plus disposés à accepter les choses. Plus forts. Regardez-moi, j'ai réussi.

Bien sûr, nous passons totalement à côté de tous les moments intermédiaires. La vie quotidienne qui est ce qu'elle est. Rien à fêter. Rien à pleurer, juste des tâches à accomplir.

Je suis convaincue que ce sont ces moments qui, au bout du compte, nous construisent ou nous brisent. Comme une vague qui vient lécher jour après jour le même rocher érode la pierre et dessine les contours du rivage, ce sont les petits détails ordinaires de nos existences qui recèlent le vrai pouvoir et donc tout le danger invisible. Les choses que nous faisons ou que nous ne faisons pas dans notre vie de tous les jours sans même comprendre les conséquences à long terme d'actes aussi insignifiants.
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JE ME SUIS TOUJOURS DEMANDÉ ce que ressentaient les gens pendant les toutes dernières heures de leur existence. Savent-ils qu’un drame est sur le point de se produire ? Pressentent-ils la tragédie imminente, étreignent-ils leurs proches ? Ou bien est-ce que ce sont juste des choses qui arrivent ? La mère de famille qui couche ses quatre enfants en s’inquiétant des covoiturages du matin, du linge dont elle ne s’est pas encore occupée et du bruit bizarre que fait à nouveau la chaudière, quand elle entend soudain un craquement sinistre au bout du couloir. Ou l’adolescente qui rêve de son shopping du samedi avec sa Meilleure Amie pour la Vie et qui découvre en ouvrant les yeux qu’elle n’est plus seule dans sa chambre. Ou le père qui se réveille en sursaut et se demande Mais qu’est-ce que ? juste avant de recevoir un coup de marteau entre les deux yeux.
Pendant les six dernières heures du monde tel que je le connais, je donne son dîner à Ree. Des macaronis au fromage de chez Kraft avec des morceaux de saucisse de dinde. Je coupe une pomme en tranches. Ree mange la chair blanche croquante et laisse des demi sourires de pelure rouge. Toutes les vitamines sont dans la peau, lui dis-je. Elle lève les yeux au ciel – elle a quatre ans, mais là on dirait quatorze. C’est déjà la bagarre pour les vêtements : elle aime les jupes courtes, son père et moi préférons les robes longues ; elle veut un bikini, nous tenons à ce qu’elle porte un maillot de bain une pièce. J’imagine que c’est l’affaire de quelques semaines avant qu’elle ne demande les clés de la voiture.
Ensuite elle veut partir à la «chasse au trésor» dans le grenier. Je lui réponds que c’est l’heure du bain. De la douche, en fait. Depuis qu’elle est bébé, nous nous lavons ensemble dans la vieille baignoire à pattes de lion dans la salle de bains de l’étage. Ree savonne deux Barbie et un canard princesse en caoutchouc. Je la savonne, elle. Lorsque nous avons fini, nous sentons toutes les deux la lavande et la salle de bains carrelée de noir et blanc est une étuve.
J’aime le rituel qui suit la douche. Nous nous enveloppons dans d’immenses serviettes, puis nous filons tout droit par le couloir froid jusqu’au Grand Lit de la chambre que je partage avec Jason ; nous nous y allongeons, côte à côte, les bras emmaillotés, mais les doigts de pied qui dépassent et se frôlent. Notre chat tigré orange, M. Smith, saute sur le lit et nous dévisage de ses grands yeux dorés en remuant sa longue queue.
«Quel moment tu as préféré aujourd’hui ?» demandé-je à ma fille.
Ree plisse le nez. «Je ne me souviens plus.»
M. Smith s’éloigne de nous, se trouve un coin bien douillet près de la tête de lit et commence sa toilette. Il sait ce qui vient ensuite.
«Mon moment préféré, c’est quand j’ai eu droit à un gros câlin en rentrant du collège.» Je suis enseignante. Nous sommes mercredi.
Le mercredi, je rentre vers quatre heures. Jason part à cinq. Ree a l’habitude de cette organisation à présent. Papa s’occupe d’elle la journée, maman le soir. Nous ne voulions pas que notre enfant soit élevée par d’autres et nous avons ce que nous voulions.
«Je peux regarder un film?» demande Ree. Sempiternelle question. Elle passerait sa vie enchaînée au lecteur de DVD si on la laissait faire.
«Pas de film, réponds-je avec légèreté. Raconte-moi l’école.»
Elle revient à la charge :
«Un petit film, dit-elle avant de proposer d’un air triomphant : Nos amis les légumes !
– Pas de film», répété-je en dégageant un peu mon bras pour la chatouiller sous le menton. Il est près de huit heures du soir et je sais qu’elle est fatiguée et têtue. J’aimerais éviter un beau caprice aussi près de l’heure du coucher. «Alors, raconte-moi l’école. Qu’est-ce que vous avez eu comme collation ?»
Elle libère ses bras et me chatouille sous le menton. «Des carottes !
– Ah oui ?» Encore des chatouilles, derrière son oreille. «Qui les a apportées ?
– Heidi ! »
Elle essaie d’atteindre mes aisselles. Je bloque adroitement sa manœuvre. «Arts plastiques ou musique ?
– musique !
– Chant ou instrument ?
– Guitare ! »
Elle enlève sa serviette et me saute dessus pour me chatouiller partout où elle le peut de ses petits doigts vifs, dernier débordement d’énergie avant l’effondrement de la fin de journée. J’arrive à la repousser, mais roule en riant jusqu’à tomber du lit. J’atterris lourdement sur le parquet, ce qui ne fait que redoubler l’hilarité de Ree tandis que M. Smith émet un miaulement de protestation. Il sort de la chambre en trottinant, impatient désormais que notre rituel du soir s’achève.
Je sors un long tee-shirt pour moi et une chemise de nuit Petite Sirène pour elle. Nous nous brossons les dents ensemble, côte à côte devant le miroir ovale. Ree aime que nous crachions en même temps. Deux histoires, une chanson et une demi-comédie musicale plus tard, elle est enfin couchée, Doudou Lapine entre les bras et M. Smith roulé en boule à ses pieds.
Vingt heures trente. Notre petite maison est officiellement à moi. Je m’installe au bar de la cuisine. Je prends un thé en corrigeant des copies, le dos tourné à l’ordinateur pour ne pas être tentée.
L’horloge en forme de chat que Jason a offerte à Ree pour Noël miaule pour sonner l’heure. Le bruit résonne dans les deux étages de notre pavillon des années 1950, qui paraît ainsi plus vide qu’il ne l’est réellement.
J’ai froid aux pieds. C’est le mois de mars en Nouvelle-Angleterre, les journées sont encore fraîches. Je devrais mettre des chaussettes, mais j’ai la flemme de me lever.
Vingt et une heures quinze, je fais ma ronde. Je pousse le verrou de la porte de derrière, vérifie les coins en bois enfoncés dans tous les châssis de fenêtre. Pour finir, je ferme le double verrou de la porte d’entrée métallique. Nous vivons à South Boston, dans un quartier résidentiel sans prétention, avec des rues bordées d’arbres et des parcs pour les enfants. Beaucoup de familles, beaucoup de clôtures de piquets blancs.
Je vérifie quand même les verrous et je renforce les fenêtres. Jason et moi avons chacun nos raisons.
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Les gens passent leur vie à se préparer pour les grandes occasions. On organise des gueuletons pour les étapes clés: la soirée des dix-huit ans, les fiançailles, le mariage, le baptême. On fait la fête, on acclame, on applaudit et on s'efforce de célébrer les moments importants parce que, eh bien, ils sont importants. (...)
Bien sûr, nous passons totalement à côté de tous les moments intermédiaires. La vie quotidienne qui est ce qu'elle est. Rien à fêter. Rien à pleurer. Juste des tâches à accomplir.
Je suis convaincue que ce sont ces moments, qui, au bout du compte, nous construisent ou nous brisent. Comme une vague qui vient lécher jour après jour le même rocher érode la pierre et dessine les contours du rivage, ce sont les petits détails ordinaires de nos existences qui recèlent le vrai pouvoir et donc tout le danger invisible. Les choses que nous faisons ou que nous ne faisons pas dans notre vie de tous les jours sans même comprendre les conséquences à long terme d'actes aussi insignifiants.
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Les enfants n'extériorisent pas leurs terreurs les plus profondes. Les mêmes enfants peuvent hurler dix minutes pur un petit coup reçu en cour de récré et rester complètement muet devant un inconnu armé. Ils comprennent d'instinct qu'ils sont petits et vulnérables. En situation critique, la majorité des enfants se taisent, s'efforcent de se faire plus petits encore, parce que peut-être que s'il disparaissent tout à fait, le méchant les laisserait tranquilles.
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Extrait du livre audio « L'Été d'avant » de Lisa Gardner, traduit par Cécile Deniard, lu par Maia Baran. Parution numérique le 15 janvier 2024.
https://www.audiolib.fr/livre/lete-davant-9791035415327/
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