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Anita Concas (Traducteur)
EAN : 9782070783335
480 pages
Gallimard (17/01/2008)
4.62/5   26 notes
Résumé :
Vaste demeure séculaire attenante à la mosquée de la ville, la maison des trois cousins, Aga Djan, le riche marchand de tapis et chef du bazar, Alsabéri, l'imam, et Aga Shodja, le muezzin, symbolise l'harmonie de la société persane reposant sur un islam modéré et sur un socle de mythes et de récits millénaires empreints de sagesse. Mais lorsque l'Iran se transforme en un guêpier de valeurs américaines, intégristes et communistes, la maison est bientôt gagnée par ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Si comme moi, vous ne connaissez la révolution islamique en Iran que par l'excellent Persépolis de Marjane Satrapi et que vous souhaitez en savoir plus, je vous propose de découvrir La maison de la mosquée.
Ce roman retrace la vie des habitants d'une maison qui abrite en son sein la mosquée de la ville. Aga Djan, riche marchand de tapis, héberge l'imam et le muezzin dans sa propriété (une coutume assez répandue alors). Dans ce petit monde gravite également la famille de chacun, épouses et enfants. La vie y est prospère, calme jusqu'au jour où l'imam décède. Il est remplacé par Galgal, son beau-fils, qui fait entrer dans la mosquée et par là, dans la ville un islam plus radical. La maison de la mosquée ne sera plus jamais la même… Avec la révolution islamique de Khomeiny, la répression et les arrestations sauvages toucheront le coeur même de la maison. Aga Djan, le patriarche, véritable pilier de sa communauté, sera ébranlé dans ses convictions et devra se battre pour garder sa dignité.
C'est un magnifique roman, riche et puissant, qui nous révèle les conséquences désastreuses de la révolution islamique et l'horreur de ses méthodes. Nous suivons les chemins de plusieurs personnages. Hommes et femmes. Vieux ou jeunes. Certains sont des musulmans modérés, effrayés par le régime. D'autres s'y complaisent totalement et enfin, il y a ceux qui se révoltent et en paient le prix. Au centre de tous, Aga Djan reste fidèle à lui-même et aux autres.
Malgré tout, ce roman, même s'il condamne l'intégrisme, n'est pas un violent réquisitoire contre le régime de Khomeiny, il est nuancé et donne les points de vue des uns et des autres. J'ai apprécié ce respect, cette modération à l'image du personnage principal Aga Djan empli de sagesse.
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Kader Abdolah grandit dans une région islamiste d'observance stricte. En imitation de son arrière-arrière-grand-père Qhaem Megham Ferahni, il veut devenir écrivain et, dès l'âge de 12 ans, il étudie la littérature occidentale. de là vient son intérêt pour l'Occident dont il écoute clandestinement des émissions radio.
Il étudie la physique à l'université de Téhéran et obtient un poste de directeur dans une usine d'emballage. C'est à cette époque qu'il s'intéresse à l'écriture et produit de nombreux textes en langue persane. Après avoir publié deux recueils de contes, sous le nom de deux membres de l'opposition exécutés, Kader et Abdolah, les autorités découvrent qu'il est un membre actif de l'opposition et il doit fuir son pays en 1985. Il décide de se réfugier aux Pays-Bas. Áprès un séjour dans le centre de réfugiés à Apeldoorn, il obtient une maison à Zwolle où il reste jusqu'en 2003, année où il déménage à Delft.
Il apprend le néerlandais largement en autodidacte à l'aide de livres d'enfants et de recueils de poésie. Il écrit dès ce temps en néerlandais, tout en luttant pour mieux maîtriser la langue. Il débute en 1993 avec le recueil de nouvelles "De adelaars" (Les aigles), qui est lauréat du prix néerlandais de débutants : le Gouden Ezelsoor.
Il publie un nombre croissant de livres sous le pseudo de Kader Abdolah et il écrit chaque semaine une rubrique dans le journal "de Volkskrant" sous le pseudo deMirza, qui signifie "chroniqueur" et qui est en plus le nom de son père décédé. Son oeuvre a la plupart du temps pour objet la vie entre deux cultures, celle d'Iran et celle des Pays-Bas, ainsi que sur la vie dans la diaspora.
Le 26 avril 2008 sort en librairie son livre de Boodschapper - de Coran (Le Messager - le Koran), un diptyque, formé d'une biographie romancée de Mahomet et des textes traduits du Coran. L'auteur a l'intention de contribuer avec ce livre de façon positive au débat sur l'islam1.
Il a reçu plusieurs prix, il est décoré "Chevalier de l'Ordre du Lion néerlandais" et la France l'a décoré "chevalier de l'Ordre des arts et des lettres"2.
En 2007, les lecteurs ont choisi son livre "La maison de la mosquée" comme le deuxième meilleur livre néerlandais de tout temps.
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Voici un roman qui était dans ma wishlist depuis des années. Lorsque je l'ai vu dispo dans ma nouvelle médiathèque j'ai sauté de joie et dessus. Et je n'ai pas été déçu !

La maison de la mosquée est un roman choral familial où l'on va donc suivre la vie des habitants de la maison de la mosquée, hihi, dans une petite ville iranienne.
Mais ce roman est bien plus que ça, c'est aussi l'histoire d'un pays et particulièrement de la révolution iranienne qui a eu lieu durant les années 70. Avec la montée de l'extrémisme religieux, la chute du Shah qui était considéré à la solde des américains et la modification très rapide des moeurs du pays.

J'ai adoré ce roman, déjà pour la découverte de la culture iranienne très riche que je ne connaissais pas, pour les personnages attachants et parfois haut en couleur comme les grands mère, le sage Aga Djan et le jeune Shahbal. Mais aussi pour l'aspect plus sombre avec la montée de l'extrémisme religieux que l'on sent poindre assez vite avec l'arrivée de Galgal, le nouveau imam.

Le roman se déroule sur 10 ans et on se rend très bien compte à quel point les changements politiques, religieux, de la vie quotidienne ont été rapide. L'auteur retranscrit parfaitement la rapidité avec laquelle les gens sont capables de tourner le dos à leurs amis et même parfois à leur famille. L'absurdité des extrêmes religieux est également bien décrite, les horreurs que les hommes font au nom de Dieu...

J'ai appris beaucoup de chose sur l'Iran mais aussi sur L Histoire contemporaine de notre monde. Si vous êtes comme moi, si vous aimez découvrir, apprendre en lisant une belle histoire, touchante, La maison de la mosquée est fait pour vous !

Un roman qui fera partie de mes meilleures lectures de l'année !
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Avec La maison de la mosquée, l'auteur nous transporte dans l'Iran des années 70 au moment de la Révolution.
Dans cette Maison située à Sénédjian dans le centre du pays, vivent trois hommes d'une même famille, leurs femmes et leurs enfants. Il y a Aga Djan, le riche marchand de tapis et chef du bazar ; Alsabéri, l'iman de la mosquée, et Aga Shodja, le muezzin aveugle (l'homme qui appelle à la prière). Chacun a une fonction bien définie dans la mosquée et vis-à-vis de la population : si le premier détient une autorité liée à son statut privilégié, les deux autres sont des religieux qui ont une autorité spirituelle.
On le sent au fil des pages, des mouvements durs commencent à apparaître depuis Qom. Des ayatollah sont ouvertement anti-Shah (le Shah Mohammed Reza Pahlavi, le dernier Shah d'Iran) qu'ils accusent d'être trop proches des Américains et trop occidentalisés. Ce mouvement de fond va petit à petit donner lieu à l'émergence d'un roulement de fond contestataire avec à sa tête l'ayatollah Khomeiny (un temps exilé, notamment en France). A son retour en février 1979, c'est la fin de la royauté, le Shah et sa famille s'enfuient.
La Révolution va broyer tout le monde car ceux qui n'ont pas su choisir « le bon camp » seront « purgés ». La maison de la mosquée sera aux premières loges car ses membres vont être confrontés aux choix, à la fuite ou à la mort. Les masques vont tomber ou des choix seront faits.
Il est rare de trouver des romans traitant spécifiquement de la Révolution iranienne, car désormais les auteurs s'intéressent à l'Iran d'aujourd'hui. Là, il est intéressant de comprendre ce qui a fait basculer tout un pays dans un enfermement. L'auteur mêle savamment le réel et la fiction car certains faits sont historiques et certains personnages ont existé. L'ensemble ressemble à un livre d'histoire. C'est selon moi l'un des meilleurs romans pour comprendre l'Iran des années 70-80.
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L'actualité brûlante de ces derniers jours place ce magnifique roman sous les quinquets de la rampe. le récit de Kader Abdolah retrace un demi-siècle tumultueux de l'histoire persane. Débutant par une sorte de chronique douce-amère d'une fratrie occupant la maison de mosquée avec son imam débonnaire, son beau-frère, chef du bazar respecté et expert dans l'art de confectionner de magnifiques pigments pour ses tapis persans, ses grands-mères bigotes et garantes des traditions, le roman nous entraine subrepticement dans l'histoire politique et religieuse avec un style étonnant de compréhension et d'acuité. On ne peut qu'être attendri par ces iraniens dont la force apparente vacille dès que les traditions et les coutumes sont mises à mal par l'ordre nouveau qui s'impose sans mal face à leur ignorance et leur crédulité. La grande force de ce roman réside peut-être dans la manière dont sont imbriquées les différentes scènes et les atmosphères changeantes qui les éclairent ; un peu à la manière d'un opéra en plusieurs tableaux. le rideau se lève à chaque tableau, sur un nouveau décor et l'orchestre campe le climat.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'histoire de la maison de la mosquée est loin d'être terminée, elle est comme la vie : chacun doit descendre quelque part.
Une phrase revient sans cesse à la fin de toutes les histoires perses : "Notre histoire est finie, mais la corneille n'a pas encore atteint son nid".
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Ils te donnent de l'amour, et l'amour est très important pour un être humain. Mais cette maison est arriérée. Parce qu'ils craignent Dieu, ils ont aussi peur de tout : de la radio, de la télévision, de la musique, du cinéma, du théâtre, de la joie, des autres femmes, des autres hommes, ils aiment seulement les cimetières. C'est là qu'ils se sentent bien. C'est vrai, tu sais ! Tu es déjà allé avec eux dans un cimetiere. Là, ils sont tout à coup excités, joyeux, ils se sentent bien avec les morts. C'est pour ça que j'ai fui cette maison quand j'étais jeune.
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Si tu te sens triste, marche le long de la rivière. Parle avec la rivière. Elle emènera ta tristesse.

Traduction de: "Als je soms verdrietig bent, loop langs de rivier. Praat met de rivier. Hij neem je verdriet mee."
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