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EAN : 9782330022464
480 pages
Actes Sud (04/09/2013)
  Existe en édition audio
3.82/5   284 notes
Résumé :
Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 284 notes
Un de mes auteurs préférés. J'ai retrouvé avec un plaisir la plume de Víctor del ÁRBOL.
Un roman sombre qui est placé sous le signe des différentes façons d'effectuer le deuil de son enfant tué par un chauffard, ivre pour certain ou qui prend la fuite mais que l'on retrouve.
Comment réagir : faut-il se venger ou pas, sachant que cela ne fera pas revenir les êtres perdus mais peut-être que cela apaisera un peu sa peine et sa douleur. Tout n'est qu'illusion et le pardon n'existe pas surtout quand l'argent s'en mêle.
Les personnages ne sont que souffrance, des écorchés de la vie, ils survivent plutôt que vivent, cherchent à assouvir leur vengeance par tous les moyens quelles qu'en soient les conséquences et ceux qui réussissent ne s'en portent pas mieux.
Un chassé croisé de personnages qui ont plus de points en commun qu'il n'y paraît, ou les évidences sont trompeuses, où la manipulation est reine.
L'auteur aborde le thème de la vengeance et de la violence : jusqu'au peut-on aller pour se venger, pour protéger ses enfants, où est la limite, y a-t-il une limite tant cette perte est omniprésente , douloureuse, une plaie à vif.
Tout le monde possède sa part d'ombre et doit vivre avec le poids de ses actes commis pour des raisons propres à soi- même.
Les personnages secondaires qui gravitent autour des principaux sont attachants, comme Sara et M.Who, et d'autres plus inquiétants car leur violence est sans limite.
Un excellent roman que je n'ai pas lâché, si vous ne connaissez pas cet auteur, laissez vous tenter.
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Ce roman est ma deuxième rencontre avec l'auteur barcelonais à qui on doit le très bon La tristesse du samouraï que je vous recommande chaudement. Mais là n'est pas mon propos, focalisons-nous sur La maison des chagrins, titre prometteur qui ne nous donne pas franchement envie de nous précipiter dessus et là je vous dis erreur ! Vous passeriez à côté d'un très bon et beau roman noir. Ici, il est question de tristesse (au cas où vous ne l'auriez pas deviné :)) et de vengeance, de solitudes qui se croisent au coeur d'un Madrid froid et pluvieux qui se fait comme l'écho de toute cette misère sourde qui transpire à chaque page du roman et préside à chacune des destinées des personnages. le point de départ est le suivant : un peintre alcoolique et dépressif brisé par la mort tragique de sa femme et de sa fille, est engagé par une riche et virtuose violoniste pour peindre le portrait de l'assassin du fils de celle-ci. Cette étrange requête est seulement motivée par le souhait de cette femme de ne jamais oublier le visage du meurtrier de son fils, de celui qui a brisé sa vie à tout jamais. Autour d'eux gravitent d'autres âmes perdues : l'assassin du fils chéri, homme d'affaires qui vient de purger sa peine de prison, son acolyte de cellule, Arabe au passé lourd de secrets, un jeune asiatique androgyne qui vend son corps par amour, une mère de famille esseulée qui élève sa fille un peu spéciale, et bien d'autres encore. Tous sont animés par la vengeance et le désespoir. Personnages torturés et complexes, les fils de leur destin sont imbriqués les uns aux autres, nous le découvrons au fur et à mesure de notre lecture.

Je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire : je ne savais pas trop où Victor del Arbol souhaitait nous emmener. Et puis au fil des mots, apprenant à connaître chacun des personnages, le déclic s'est opéré et tout a pris sens. Pour résumer, difficile de lâcher le livre. Bien que d'une parfaite noirceur, j'ai été séduite par l'écriture de Victor del Arbol, d'une profonde empathie et d'une belle musicalité, qui nous offre de touchants portraits à leur manière, au-delà de leurs failles et de leurs plus inavouables secrets. Rien n'est jamais ni tout blanc ni tout noir dans la vie et comme en littérature l'auteur se fait le chantre de cette dualité. Pari réussi pour Victor del Arbol qui est décidemment un admirable conteur.
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Comment accepter la mort de son enfant ? La vengeance permet-elle de continuer à vivre ? Est-il possible de pardonner, d'oublier ?

Eduardo, peintre-portraitiste, a choisi de tuer celui qui a causé l'accident dans lequel sa femme et sa fille sont décédées. Sorti de prison, il vivote en s'abrutissant avec l'alcool et les médicaments. Saura-t-il trouver un peu de réconfort auprès de la femme de son immeuble qui vit seule avec sa fille malade ?

Une violoniste célèbre n'a jamais pardonné. Son couple s'est disloqué, sa carrière abandonnée. Elle demande même à Eduardo de faire le portrait d'Arthur, l'homme qui a écrasé son fils avec sa voiture. Pourquoi vouloir cette image ? Est-ce qu'entretenir la haine peut l'aider à ne pas oublier son fils ?

Poète devenu homme d'affaires, Arthur est en prison pour avoir écrasé deux piétons. Mais sa propre fille est également disparue. Il est prêt à tout pour la retrouver, même à engager un détective, un ancien bourreau d'une junte militaire.
Des personnages secondaires alimentent aussi les réflexions sur la vie et la mort, le bien et le mal : Ibrahim, l'Algérien torturé par des Français, M. Who qui vend ses charmes et qui veut s'enfuir avec la jeune Chinoise dont il est amoureux ou encore l'Arménien qui veut venger sa fille.

Un excellent pavé noir où s'entrecroisent des destins tragiques. Il sera question de crimes et de vengeance, de grand amour et d'amour parental, d'art et de torture.
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Eduardo, artiste peintre a perdu sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture quatorze ans auparavant. Il noie le chagrin de sa vie détruite dans l'alcool et les antidépresseurs que lui prescrit à chaque séance sa psychiatre. Seule Olga, jeune galeriste brisée dans sa féminité, s'occupe de lui pour des raisons mystérieuses. Un jour il est convoqué chez Gloria, musicienne de talent, qui a elle-même perdu son fils, renversé par un chauffard. Elle lui demande de peindre le portait du responsable, un certain Arthur. Eduardo accepte. Arthur qui vient de sortir de prison, est à la recherche de sa fille, disparue quelques années auparavant. Il partageait sa cellule avec Ibrahim qui le protège de l'Arménien dont il a également tué la fille dans le même accident et qui veut sa peau…

Et si Eduardo croise M. Wo et son chat de la chance sur un banc de métro, ce n'est pas que le hasard mais la mise en route d'une ronde macabre qui unit tous ces personnages désespérés, se rattachant à la vengeance comme à la dernière illusion que leurs offrent leurs existences détruites. Personne n'est complètement coupable ni parfaitement innocent, chacun portant sa part d'ombre que le talent d'Eduardo sait parfaitement faire surgir. Victor del Arbor nous offre de très belles pages sur la désespérance liée à la perte d'un enfant, l'aveuglement face à la monstruosité de ses proches mais il en rajoute parfois inutilement. Sa volonté de donner aux êtres maléfiques des explications historiques, le grand-père nazi, le père OAS, ou FLN donc victime, l'ex-agent de Pinochet n'est pas très convainquant… L'histoire ne dit pas si le sinistre Chang a pour ancêtre un tortionnaire maoïste…

Mais cela mis à part, un bon roman très noir, très amer, un peu indigeste dû au nombre de personnages accablés de chagrins, qui nous peint un véritable enfer terrestre marqué par la folie, la haine, la cruauté, la souffrance, la misère sexuelle, la perversité, la maladie, la lâcheté, la torture au service de régimes politiques ou d'idéologies néfastes… tous les péchés capitaux , la fatalité du malheur, la vengeance humaine venue se substituer à la divine… Avis aux amateurs.
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Et si nous n'étions que des marionnettes aux mains d'un hasard machiavélique qui joue avec nos destins ? Et si nous n'étions que de simples pantins manipulés condamnés à dégringoler de nos vies, mutilés par les blessures et les coups du sort ?
Victor del Arbol fait un examen de l'humain dans sa dimension tragique.
Douleur de la perte d'un être cher, vengeance, souffrance, solitude… les thèmes qui traversent ce roman noir ne sont pas légers. Il se développent en des temps et lieux variés, le fil conducteur est cependant solidement axé autour d'une grande puissance : les failles qui lézardent l'âme des personnages.

Certains dialogues sont échangés comme des décharges, certaines lignes semblent avoir été écrites sur le vif et d'autres lissées par la patine de la mémoire. Elles racontent inlassablement les pulsions noires qui rongent et consument les personnages. Ils partagent différentes formes de solitude qui finissent par se heurter.

La force de cet auteur en plein essor est de déployer un canevas historique riche et précis et d'y broder avec une élégante mélancolie. Entre mélancolie noire et fulgurances poétiques, brutalité et désirs, Victor del Arbol capture l'essence torturée des personnages avec une psychologie incisive et un style impeccable.

Est-ce que chaque chemin mène toujours quelque part ?


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critiques presse (1)
LeMonde
02 octobre 2013
Un formidable récit sur la vengeance, où la rédemption n'existe pas.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
C’est la poésie qui permet de rester serein, et elle nous donne l’espoir qu’un jour se réveillera l’enfant qui un jour habitait notre corps.
(Babel noir, p. 416)
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Les gens croient que leur malheur est une horreur absolue. Mais ils finissent toujours par regarder ailleurs quand ils découvrent une terreur encore plus grande. La condition humaine est si fragile.
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Mais il était si facile de se laisser emporter par le découragement, comme si cette vie n'avait pas d'avenir, comme si l'effort de vieillir était simplement dû au hasard et à la démission résignée de sa protagoniste. De telles gens existaient. Des personnes qui ne trouvent pas de raison de vivre, qui n'attendent et ne demandent rien, qui rêvent d'accomplir leurs petites mesquineries sans à-coups.
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La fatalité est une bonne excuse. Cela n'empêche pas que nous vivons toujours avec nos erreurs, car c'est nous et nous seuls, qui en sommes la cause.
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Qui t'a trahi une fois le fera deux fois, et autant qu'il le pourra. Les traîtres n'ont ni honneur, ni code, ni respect. C'est pourquoi il faut les éradiquer, ils sont comme une tumeur qui menace de produire des métastases. Ils apportent la peur, la faiblesse, le mensonge.
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Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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