J'ai appris beaucoup de choses sur la Bretagne du 19° siècle et plus particulièrement sur la mutation économique liée au début de l'industrialisation, la cellule familiale rurale, les grands chantier des chemins de fer, la guerre de 1870, la proclamation de la République, etc.
Mais c'est justement cette profusion d'informations qui dessert le livre : c'est une véritable chronique socio-économico-historique qui laisse au second plan le récit, les personnages ne servant alors que de faire-valoir pour exposer tout ce que souhaite nous transmettre l'auteur, au point d'être parfois indigeste.
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Cela n’allait pas recommencer, quand même ! Elle était vraiment d’une sensibilité ridicule ! Pourtant, Marie ne pouvait rien contre l’émotion qui l’envahissait et lui étreignait peu à peu la gorge. Pire, elle savait déjà qu’en dépit de tous ses efforts elle ne parviendrait pas à refréner les larmes qui perlaient à ses paupières. Mais il y avait de quoi ! La pauvre Fantine... Une vie pareille, c’était à mourir ! Elle jeta un regard furtif sur le côté et, tout en refermant son livre à regret, sortit son mouchoir et s’essuya discrètement les yeux avant de se moucher bruyamment.
Quant à cette égalité entre sexes dont elles rêvaient toutes, ce n’était qu’une chimère : Dieu avait créé hommes et femmes aussi différents dans leur nature que dans leur caractère. Les femmes étaient mères, elles portaient les enfants, les nourrissaient au sein, ce que n’auraient jamais à faire les hommes. Cela, c’était l’inégalité naturelle de base dont découlaient toutes les autres et les femmes auraient beau faire, elles n’y changeraient rien.
L’amour dans un couple, ce n’était pas que les sentiments et l’union des cœurs ; c’était aussi son accomplissement dans cette union des corps qui la complétait si agréablement. Le bonheur conjugal, c’était cela.
Espérer que, de ce coup de foudre que Pierre avait eu pour Gabrielle cinq ans plus tôt, subsistaient encore quelques braises sur lesquelles il lui suffirait de souffler pour faire renaître l’amour que son si gentil beau-frère portait jadis à son écervelée de petite sœur.
Si Dieu avait créé l’homme et la femme si parfaitement complémentaires, ce n’était pas pour rien, et si l’acte d’amour leur procurait de la jouissance, c’est bien que Dieu Lui-même bénissait l’union corporelle des époux et la procréation.
5 questions posées à Joël Raguénès, à l'occasion de la sortie de son livre Une mer de lin bleu (Yago)
Source : Librairie Dialogues