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EAN : 9782226397898
240 pages
Albin Michel (01/03/2017)
3.18/5   57 notes
Résumé :

BERNARD PIVOT
LA MÉMOIRE N'EN FAIT QU'À SA TÊTE

"On s'arrête tout à coup de lire. Sans pour autant lever les yeux. Ils restent sur le livre et remontent les lignes, reprenant une phrase, un paragraphe, une page.[...] Ces mots, ces simples mots, ne nous évoquent-ils pas notre enfance, un livre, une querelle, des vacances, un voyage, la mort, des plaisirs soudain revenus sur nos lèvre ou courant sur la peau…
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Intellectuel et sensuel, gourmet et amateur de foot, admettant sa frivolité et mettant en scène sa sensibilité, Bernard Pivot est surtout journaliste, probablement travailleur acharné malgré les apparences.
Mais ses mémoires semblent celles d'un dilettante : aucune construction apparente, une simple juxtaposition de souvenirs. S'il n'avait été ce merveilleux passeur de la littérature, m'aurait-il intéressé ? Pourtant, j'ai lu ces courts chapitres avec plaisir, bien qu'il n'y parle pas assez pour mon goût de tous les grands écrivains qu'il a eu le privilège de fréquenter.
Le ton léger, la tentation de faire quelques remarques piquantes plutôt que de livrer de graves analyses, l'aveu de faiblesses, tout cela est sympathique et fait passer de bons moments sans fatigue excessive. Sans doute le métier, disons même le talent, de ce grand journaliste lui donne-t-il ce style agréable qu'on ne remarque pas et qui fait couler ses histoires sans peine, pour un plaisir de lecture sans problème, même s'il ne laisse pas trop de traces, au moins chez moi.
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Comment qualifier Bernard Pivot? N'ayons pas peur des mots, allons y gaiement. Phénomène, monument, monstre sacré, icône ? Qui, ici sur Babelio, n'a pas passé des heures cloitré devant sa télé pour suivre ses émissions. Selon les chiffres de l'audimat, il devait il y avoir aussi pourtant bon nombre de moins fanatiques lecteurs que nous sur ce site.
Une soirée qui restera gravée dans ma mémoire est celle où il avait invité John le Carré, un autre géant. Qui ne se souvient pas de l'anecdote de la cravate au cours de cet épisode ? Une anecdote qui illustre merveilleusement les 2 personnages et que l'on pourrait résumer en 2 mots : grandeur et simplicité.
Je voudrais profiter de l'occasion pour rendre hommage à la télévision française. En effet, dans beaucoup de pays hélas les programmes littéraires brillent par leur absence. Toutefois, aucune chaîne privée ou publique ne pourra rivaliser sérieusement avec l'Apostrophe de Pivot.
Ce n'est pas dans mes habitudes de m'exprimer en termes dithyrambiques, mais aujourd'hui je ferai exception. Car je ne vois vraiment pas comment on pourrait faire mieux que lui en presentant ce genre de programme. Tout y était, à commencer par le choix des invités, le sérieux de la préparation, la pertinence des questions et surtout le charme propre au présentateur.
C'est d'ailleurs aussi l'avis de John le Carré, qui dans ses mémoires 'Le Tunnel aux pigeons' paru l'année dernière, consacre un entier paragraphe à louer les qualités spécifiques de Pivot.
Le livre est comme l'homme : intéressant, intelligent et sympathique. A ne pas manquer.
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Mon chauvinisme lyonnais ne m'aveugle pas au point de vouloir faire de Bernard Pivot un écrivain. Certes il a rédigé de nombreux ouvrages, ayant moult choses à nous dire sur la langue française et sur la littérature. On peut donc aligner 23 publications signées Bernard Pivot sur une étagère.

Ces livres se sont certainement bien vendus car l'auteur bénéficie d'un immense capital de sympathie. Son métier de journaliste l'a conduit à rencontrer, interpeller, interroger, bousculer parfois, de grands auteurs, des personnalités du monde de l'édition. Et pourtant, il reste un provincial, besogneux, modeste, jamais oublieux des siens, et artisan dans l'âme.

C'est là son génie. Une sorte de Pagnol du journalisme, amusé par la vanité de ses contemporains, bienveillant, jamais complaisant, gardant la mémoire de ses polissonneries, et sachant mieux que personne mettre en valeur ses personnages. Je le soupçonne de céder au plaisir d'enjoliver ses anecdotes, mais sans tomber dans les excès d'un Marseillais.

Il a su cependant résister à la tentation de devenir un homme de pouvoir, et préfère, en qualité d'académicien Goncourt, récompenser les jeunes auteurs et se délecter des déjeuners mensuels chez Drouant, dont il nous donne un aperçu. Quelle leçon de sagesse! Et quel bel appétit pour les plaisirs de l'existence.
Du fauteuil où il poursuit ses lectures, notre Président nous jette un regard derrière ses lunettes, un peu fatigué, poursuivant D Artagnan, Moby Dick et Tom Sawyer, parcourant avec eux les chemins bienheureux de l'enfance.



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En lisant Bernard Pivot on comprend mieux pourquoi il réussissait si bien ses interviews d'écrivains, c'était chaque fois pour les téléspectateurs un agréable moment de détente joyeuse et instructive. S'il obtenait ce résultat dans un exercice pourtant difficile, c'est parce qu'il est lui-même un excellent écrivain. Pourtant son oeuvre n'est pas abondante, une douzaine de livres (quelques essais sur la langue française, des livres de souvenirs et un seul roman). Bien que membre de l'académie Goncourt il n'a reçu aucun prix littéraire, mais c'est peut-être là un avantage par rapport aux prestigieux auteurs qu'il recevait dans ses émissions. Il ne cherchait pas à parler sur un ton d'égalité avec ses invités et restait toujours humble. Ses questions, faussement naïves touchaient juste et il savait aborder tous les sujets avec tact et humour. Il n'a pas son pareil pour détendre l'atmosphère même lorsqu'il parle de sujet grave et sérieux. Avec Bernard Pivot la joie de vivre, le beaujolais nouveau et la bonne cuisine lyonnaise trouvent toujours leur chemin dans la conversation.

On retrouve cette truculence, cet esprit facétieux, cet amour du calembour et de la métaphore dans ce livre de souvenirs composé d'environ 80 textes dans lesquels Bernard Pivot raconte de nombreuses anecdotes, évoque ses rencontres avec les écrivains, parle de son enfance, de son métier de journaliste, de sa passion pour le football. Un livre dont chaque chapitre se consomme comme une friandise, il fait usage de mots acidulés agencés avec talent. Une lecture instructive et amusante sans exclure un brin de nostalgie.

On reconnaît dans son style d'écriture l'originalité de l'animateur d'émissions littéraires.

Bibliographie :

– « La mémoire n'en fait qu'à sa tête », Bernard Pivot, Albin Michel livre de poche 2018 (236 pages).
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Je ne sais pas vous mais Bernard Pivot m'a toujours fait penser à Columbo, une autre vedette du petit écran.

Même bonhomie souriante, même façon de s'approcher de l'essentiel, sans avoir l'air d'y toucher, même faux lapsus et actes soi-disant manqués. Autant d'artifices de comédies destinés à faire surgir une émotion, une révélation, un souvenir.

Oui, Pivot est rusé, matois comme un vieux matou de la Croix-rousse.
 Et cette malice fait notre régal de lecteur ici. 


Bien que, bien que… la plus grosse partie de ces anecdotes et souvenances diverses n'ait au fond que très peu d'intérêt et sera vite oubliée demain.
Beaucoup plus que ces souvenirs littéraires, ce qui m'a donc ravi ici, ce sont au contraire les souvenirs personnels du journaliste et je dois avouer qu'il est particulièrement bon lorsqu'il se fait léger voir un tantinet coquin.
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critiques presse (8)
LeMonde
25 avril 2017
Anecdotes et souvenirs de la vie littéraire composent son nouveau livre, « La mémoire n’en fait qu’à sa tête ». On en redemande.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeJournaldeQuebec
10 avril 2017
Un excellent ouvrage.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
06 avril 2017
On ne vous oublie pas, cher Bernard Pivot. Et nous sommes heureux de voir que vous n'oubliez pas les plus beaux fragments de votre vie. À nous aujourd'hui de les savourer.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Liberation
27 mars 2017
Bernard Pivot n’écrit pas ses mémoires. Il lui arrive cependant de livrer une brassée de souvenirs. «La mémoire n’en fait qu’à sa tête», après «les Mots de ma vie», repose sur le principe de l’association d’idées.
Lire la critique sur le site : Liberation
LesEchos
15 mars 2017
Face à l'émotion, Pivot n'a pas la mémoire qui flanche, il a la mémoire qui zoome. C'est la chute.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
14 mars 2017
Dans ce livre mutin qui ressemble tant à son auteur - comment fait-il pour être si joyeux dans la mélancolie et si peu vaniteux dans l'égotisme?
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeJournaldeQuebec
06 mars 2017
Un livre facétieux, sensuel et savant qui lui ressemble drôlement.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
C'est lui l'intervieweur éternel. C'est sa curiosité omnivore qui donne le rythme. Et c'est nous qui l'écoutons.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Bien sûr qu'un baiser peut changer la vie ! Ah, ces intellectuels, ces érudits qui ont le ciboulot bourré de thèques (bibliothèques, pinacothèques, cinémathèques, etc.), qui ont une connaissance encyclopédique des labyrinthes de l'âme, et qui découvrent sur le tard qu'un baiser peut chambouler nos parties de colin-maillard.
Qui n'a pas de regret d'un baiser qui n'a pas été donné, soit de crainte qu'il ne soit mal reçu, soit par peur de ses conséquences ?
Qui ne s'en veut pas de s'être dérobé d'abord au plaisir, puis à l'aventure ?
Page 186
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Il existe, en effet, des personnes qui donnent l'image de leur réussite avant d'en avoir fourni les justifications. […] Charles de Gaulle en est l'exemple le plus éclatant. Lieutenant, il était déjà général. Autoproclamé à Londres chef de la France libre, il gagnait l'histoire de vitesse, s'assurant la première place dans le défilé de la victoire sur les Champs-Élysées. Pas encore élu, il possédait depuis longtemps la voix et les gestes du président de la République. Encore vivant, il « était promis pour la postérité au plus élevé, la place de l'Étoile et un aéroport. De Gaulle allait plus vite que sa biographie.
Page 49
Commenter  J’apprécie          160
Si je calcule le nombre d'heures que j'ai consacrées, ma vie durant, chaque jour, à la lecture de la presse, à l'écoute des journaux, de la radio et de la télévision, si je les traduis, oh, non pas en semaines ni en mois, comment ne pas être horrifié par ma dépendance à l'éphémère ?
Page 82
Commenter  J’apprécie          181
Pour l'éducation sentimentale des jeunes gens, ne devrait-on pas mettre un accent circonflexe sur le a du mot âmour ? Ainsi leur serait-il judicieusement enseigné que, dans un premier temps, l'âmour monte, puis atteint un sommet, avant de fatalement redescendre.
Page 20
Commenter  J’apprécie          190
Ce peut être pour la beauté, pour l’intelligence, pour l’humour, pour l’originalité de ce que l’auteur a écrit et qu’on a envie de relire sans attendre.
Ce peut être aussi parce que le passage nous a paru obscur et qu’on aimerait comprendre avant d’aller plus loin.
Ce peut être encore parce que ces mots, tout à coup, interpellent notre mémoire, la titillent ou se cognent contre elle.
N’avons-nous pas vécu une scène proche de celle que l’écrivain vient de raconter ? N’avons-nous pas connu un personnage fort ressemblant à celui dont on nous décrit les faits et gestes ? Et quand ce personnage, c’est nous-même mêlé aux souvenirs d’un autre, comment ne pas juger utile ou amusant de préciser ou de commenter ?
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