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EAN : 9781021002778
Tallandier (19/09/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Si pour beaucoup Ferdinand Buisson (1841-1932) n'est qu'un nom inscrit sur le fronton de quelques écoles primaires, c'est à lui que l'on doit la fondation de la laïcité scolaire, l'élaboration de la première morale laïque enseignée dans les écoles et des premiers programmes, la défense de la pluridisciplinarité, la mise en oeuvre d'une véritable philosophie pédagogique indissociable d'une philosophie de l'éducation. C'est Vincent Peillon qui a remis au goût du jour ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"La morale à l'école selon Ferdinand Buisson" de Laurence Lœffel propose de rappeler les enjeux des cours de morale à la Belle Époque. Dans quatre-vingt-dix pages, elle propose quatre points de réflexion autour du génie de la laïcité, l’idée d’école émancipatrice (ce vocabulaire appartient aux instituteurs socialistes ou libertaires de la IIIe république et pas au "Nouveau Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire", il est donc maladroit de l’utiliser), la morale, l’école unique.

Les deux autres tiers de l’ouvrage sont consacrés à une présentation commentée de textes où le contenu que doivent prendre les leçons de morale et en particulier la question de faire évoquer Dieu par les instituteurs se pose.

La question de prendre appui sur les idées de F. Buisson pour de nouvelles instructions en matière de la morale à l’école primaire est d’actualité. En août 2011, Luc Chatel publie une circulaire relative à l'instruction morale à l'école et rappelle que les programmes de 2008 :

« Il s'agit de transmettre les principes essentiels de la morale universelle, fondée sur les idées d'humanité et de raison, dont le respect peut être exigé de chacun et bénéficier à tous » et que « les devoirs moraux (sont) indispensables à toute vie sociale ».

Luc Chatel, dont l’honnêteté intellectuelle est bien maquillée (c’est un ancien de l’Oréal) dresse un parallèle entre les propos tenus par le ministre de l'Education nationale et le discours de l'armistice du maréchal Pétain lorsque Vincent Peillon parle d’enseignement de la morale laïque afin de préparer à un redressement matériel mais aussi intellectuel et moral de la France. Il est évident que l’esprit de F. Buisson est à l’exact opposé des idées de la Révolution nationale où l’on vit en particulier un temps les cours de religion présents dans les programmes.


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Un ouvrage magistral qui se lit d'un bout à l'autre sans ennui. Bien au contraire, à l'heure où l'enseignement en France est en complète déliquescence et où les Valeurs sociétales sont considérées comme obsolètes, cet ouvrage nous montre à la perfection l'esprit, et surtout l'état d'esprit, qui animait les fondateurs de l'école de la IIIème République et qui furent abandonnées après mai 1968.

A l'heure où le mot de laïcité est mis à toute les sauces au nom de la bien pensance et du politiquement correct, en particulier pour ce qui concerne l'Enseignement, il est bon de se replonger dans ce qu'il signifiait pour ceux qui l'ont voulu comme principe ancré dans le concept République.

Pour ceux qui, comme moi, ont connu l'Enseignement avant 1968, cet ouvrage met un brin de nostalgie au fond du coeur car pour bon nombre d'entre nous il rime aussi avec le souvenir de ces instituteurs extraordinaires conscients des responsabilités qui leur étaient confiées en termes d'éducation et d'enseignement et qui prenaient leur retraite à la fin des années 60.

Cet ouvrage, associé aux textes de Ferdinand BUISSON, devrait être lu par tous les instituteurs et professeurs, par tous les parents, car il ouvre la porte vers un monde plein de lumière mais hélas oublié. Il est urgent pour notre système éducatif de retrouver ses "fondamentaux". Les idées et principes de Ferdinand BUISSON en sont l'une des clefs qu'il convient de retrouver au plus tôt.

Coup de coeur !
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Trente ans avant la séparation de l'Église et de l'État en 1905, Buisson pose les bases de la laïcité. À la locomotive de l'enseignement tel qu'il le conçoit dans le primaire, il accroche un premier wagon, celui d'une libre pensée adogmatique et non sectaire. Mais s'il veut que son laboratoire ambulant desserve au mieux toutes les gares de la démocratie, il se rend compte qu'il doit adjoindre à l'enseignement laïque celui de la morale : hygiène, politesse, civilité, amour de la vérité, obéissance, sens du devoir, conscience. Morale d'un père fouettard ? Pas si sûr, puisque dès 1910, on peut dire l'école laïque et égalitaire sur rail : instruction obligatoire jusqu'à 14 ans et cours complémentaires professionnelles jusqu'à 18 ; les fondements de l'Éducation.
S'en remettre aux anciens comme Ferdinand Buisson, à travers lui Jules Ferry, c'est en quelque sorte agrémenter ses voeux de la philosophie de l'espoir. Un peu comme l'on dirait, tant qu'il y a du Buisson, il y a de l'espoir. Pour preuve ces leçons de choses auxquelles la seconde partie du livre nous convie, faisant rien moins que de l'école un « foyer de vie morale ». Pour preuve, plus encore, la question de la morale laïque que l'on est en droit de se poser aujourd'hui et que Laurence Loeffel actualise de fort belle manière : « Qu'est-ce qu'une démocratie sans idéal moral ? Y a-t-il un sacré hors religion ? Qu'est-ce qu'éveiller au sens moral ? Les enfants sont-ils naturellement moraux ? ».
L'école bat de l'aile, certes, mais si nous l'aidions à recouvrer sa chrysalide ? Lisez ce très bon livre.
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Ouvrage reçu dans le cadre de Masse Critique.
A l'occasion du retour des cours de morale, prévu par le ministre de l'Education Nationale Vincent Peillon, à la rentrée 2015, ce livre de part son titre à d'enblée attirée mon attention. (Je suis documentaliste dans un ESPE, anciennement IUFM).
A noter, la présentation assez interessante de l'ouvrage. La première partie, vertitable ouverture, est une reflexion sur la laïcité, la morale et l'évolution (les changements) de et dans l'école. La seconde partie, la plus vaste, est dédiée à la présentation commentée de neuf textes parmi les plus connus et reconnus de Ferdinand Buisson.
Cette présentation de Laurence Loeffel, permet de rentrer plus facilement dans l'ouvrage et de mener une reflexion plus approffondie et plus aboutie sur ce vaste sujet, tout en facilitant l'accés aux textes de ce précurseur de l'école laïque.
Enfin, cet ouvrage ne se lit bien sûr pas comme un roman, c'est un document, qu'il faut parcourir petit à petit, morceau par morceau, au gré de nos envies et/ou de nos besoins, voire même à relire.
A conseiller aux enseignants et futurs enseignants
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quel contraste entre ces deux conceptions de la vie morale , celle d’autrefois qui assignait un but certes beau et louable , mais accessible à l’homme vertueux , celle d’aujourd’hui qui voit sans cesse un abîme entre ce que l’homme doit et ce qu’il peut ! Jamais le chrétien ne songe à dire : j’ai fini ma tâche , je suis en règle . Il n’y a personne comme les saints pour s’accuser sans relâche . Et quoi de plus naturel ? Plus ils s’élèvent , plus s’élève leur idéal . Marche , marche , leur dit la voix . Et le propre de la marche à l’étoile , c’est qu’on avance toujours et que toujours l’étoile est à l’infini.
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Il y a deux conditions que notre morale doit remplir et qui , en la rapprochant de la morale chrétienne , la distingueront des morales antérieures . La première , c’est de poser un idéal très haut , si haut qu’il semble non pas contraire , mais supérieur à notre nature , si par nature on entend le niveau moyen que chacun atteint sans effort . La seconde , c’est de créer une force intérieure d’entraînement qui nous rende capables de tout sacrifier à la poursuite de cet idéal . Si la morale laïque crée cet idéal et crée cette force , nous pouvons dire qu’elle n’a rien à envier à n’importe quelle morale religieuse , car elle est elle - même ou la plus religieuse des morales , ou la plus morale des religions . Appelons - la de son vrai nom : c’est la religion du Bien.
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