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EAN : 9782205073515
144 pages
Dargaud (21/08/2014)
4.01/5   55 notes
Résumé :
Cette intégrale de La Mort de Staline regroupe les deux tomes de ce vrai faux récit historique signé par deux grands noms de la nouvelle BD française : Fabien Nury et Thierry Robin. Le 2 mars 1953, en pleine nuit, Joseph Staline, le Petit Père des peuples, l'homme qui régna en maître absolu sur toutes les Russies, fait une attaque cérébrale. Il est déclaré mort deux jours plus tard. Commence alors une lutte acharnée pour le pouvoir suprême, lutte qui concentrera tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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28 février 1953, une interprétation du Concerto pour piano nº23, avec pour soliste Maria Ioudina, est diffusée par la Radio du Peuple. Staline tombe sous le charme et exige un enregistrement. Mais, l'émission a été diffusée en direct. Il va falloir trouver une solution, de gré ou de force...
La violence, seule issue pour tous ces agents soviétiques qui se pétrissent de peur en imaginant le courroux éventuel du « plus grand homme que la terre ait jamais porté » (page 8).
La lâcheté, comme moyen de défense, car même mourant, Staline effraie. Cet enregistrement sera en effet un de ses derniers ordres. Il s'effondre peu après, victime d'une hémorragie cérébrale. Il est paralysé du côté droit. Un médecin doit intervenir au plus vite. Mais lequel ? Les membres du Comité central tergiverseront sur la question pendant des heures... Car, quelque soit le médecin appelé, les conclusions de celui-ci, qui semblent déjà être pessimistes, pourront être imputées à celui qui l'a fait venir...
Ubuesque, grotesque, entre fascination et dérision, Fabien Nury, d'un scénario mené tambour battant, explore la décrépitude d'un empire qui ne tenait plus que dans la personne de son chef. de traîtrises en bassesses les plus viles, les membres du Politburo ne reculeront devant rien. Les tensions montent pendant l'agonie du plus grand « camarade » pour finir en apothéose après l'annonce de sa mort.
L'idéal communiste semble bien loin. Ces années de stalinisme ont installé la cruauté au pouvoir. C'est d'ailleurs sûrement la seule valeur qui semble être partagée de façon juste et égalitaire. Du membre le plus éminent de la direction centrale à la plus simple personne du peuple abattue froidement pour avoir simplement voulu rendre hommage à celui qu'elle considérait aveuglément comme un guide : la peur s'installe.
L'écrasement, c'est ce qui ressort du dessin très expressif de Thierry Robin. Écrasés par leurs fonctions, par les lignes des bâtiments, un poids énorme pèse sur chacun des personnages dont les sentiments sont clairement exprimés sous leurs traits.
Une réussite, ce diptyque réuni ici en une intégrale. Bientôt adapté au cinéma, il donne à voir une vision salutaire de l'intérieur d'une des plus grandes dictatures que la terre ait jamais portée. Une supercherie sanguinaire qui a su pourtant fasciner des foules entières par l'espoir qu'elle leur promettait.
Un espoir désormais orphelin, qu'il faut aujourd'hui reconstruire.

Lu en décembre 2017.
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Le 2 mars 1953, Staline a une hémorragie cérébrale en pleine nuit. On s'affole à trouver des médecins, puisqu'il a tué ou déporté les meilleurs ! le 5, il est déclaré décédé. Avant même sa mort officielle, les membres du Comité central prennent des mesures pour assurer sa succession, avec le sinistre Lavrenti Béria en embuscade, et Nikita Khrouchtchev qui l'attend au tournant. le plus habile des deux n'est pas celui qu'on aurait pu croire. ● Avec ces deux albums passionnants on a une vision du totalitarisme en pleine action, de l'intérieur. le gigantisme des bâtiments et leur mise en page, ainsi que les couleurs, où le rouge et le gris dominent, donnent une idée du poids du régime sur les habitants. Les personnages, eux, sont blafards. ● Même mort, Staline continue à faire peur et à provoquer au sein de ses « camarades » dirigeants bassesses et lâchetés. ● La violence est omniprésente, comme par exemple avec ces militaires qui tirent sur des civils dont le seul tort est de vouloir aller rendre, de leurs campagnes, un dernier hommage au Petit Père des Peuples. ● Cependant l'humour – un humour noir, glacial – n'est pas absent de ces pages. ● On voit aussi ce que c'est que d'être l'épouse ou les enfants de Staline. ● Toute l'inhumanité du régime nous saute aux yeux, avec des dessins particulièrement soignés, superbes, et un scénario au cordeau, dynamisant un récit qui aurait pu être languissant. ● le second tome se termine sur les mots : « Vers un avenir radieux », quelle ironie ! ● Une grande réussite que je conseille sans réserve. ● Merci à Bobo1001 de m'avoir fait découvrir ces albums.
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Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette intégrale de la Mort de Staline est drôle.

Même si l'humour est grinçant, noir et perfide… Et que l'on sait que son système est responsable de morts et de déportations par dizaine de milliers.

Il est difficile de ne pas sourire devant l'empressement de certains à satisfaire les demandes du Père des peuples (avant son attaque) et de voir les autres magouiller pour tenter de conserver leur place et leurs privilèges.

Ubuesque, mais tellement réaliste. Staline se meurt, mais il fait toujours peur. le guide est mourant, qui va reprendre son commerce de mort et de peur ? Qui pour prendre les rênes de l'URSS ? Les camarades vont pouvoir se tirer dans les pattes, se planter des couteaux dans le dos, magouiller, négocier, piquer les dossiers de Staline…

Bien que cette histoire soit une fiction et que l'auteur précise quels événements il a ajouté ou changé dans son récit, on reste pourtant dans un récit tout à fait cohérent et il n'est pas difficile de penser que les négociations qui eurent lieu entre les membres du Politburo, dont Beria, qui ne veut pas perdre son pouvoir et qui pourtant, sera victime de son système (je ne le pleurerai pas, instant karma !), se sont bien déroulées de la sorte.

C'est la lutte finale, la lutte pour le pouvoir… Une guerre de succession (et non de sécession).

Les dessins, bien qu'ils m'aient semblé un peu bizarre au début de ma lecture, allaient comme un gant à cette histoire. Finalement, je les ai adorés.

Dans cette bédé, c'est toute l'inhumanité, tout l'illogisme d'un système qui est démontré, qui nous saute aux yeux. Tant de morts, tant de douleur, tant de misère pour lutter contre le capitalisme ? Ben voyons… Quant à l'avenir radieux promis, il ne le fut que pour certains, une minuscule minorité, tandis que les autres en crevaient.

La première partie, est consacrée à l'agonie de Staline, tandis que la seconde est pour ses funérailles, où il se déroulera encore bien des événements, grotesques ou dramatiques.

En fait, si nous ne connaissions pas l'Histoire, on pourrait qualifier Lavrenti Beria (chef de la police secrète), Nikita Khrouchtchev, Viatcheslav Molotov, Nikolaï Boulganine et Gueorgui Malenkov de bouffons, de comiques troupiers, de types grotesques, tant ils sombrent tous dans la paranoïa et la soif de pouvoir.

Il en ressort de tout cela que cette bédé est des plus intéressantes, même si elle incorpore des passages fictionnels. le communisme n'était pas une bonne chose et pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, cette bédé risque de leur ouvrir les yeux.

Apprenez aussi que dans la réalité, Staline, après son attaque cérébrale, est resté seul dans sa chambre, des heures et des heures (baignant dans sa pisse), personne n'osant le déranger et qu'il n'y avait presque plus de médecins pour s'occuper de son cas, puisqu'il en avait fait assassiner beaucoup, les accusant de complot, (la plupart étaient des juifs)…

Une bédé que je suis contente d'avoir découverte ! On en a tiré un film, mais d'après ce que j'ai entendu dire, il est moins bien que la bédé. Alors, lisez cette bédé !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Il n'y a rien à ajouter sur le fait que Fabien Nury confirme tout son talent de scénariste avec cette série. C'est même une consécration pour lui ! Quant à Thierry Robin, on le connaît depuis longtemps et il parvient toujours à améliorer son graphisme avec un trait anguleux qui décrit bien la folie de ce régime communiste. Cette association entre ces deux auteurs fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir des lecteurs.

En guise d'avertissement préalable, les auteurs ont tenu à préciser que cette histoire demeure une fiction. A la lecture de ce récit, on pourrait en douter car tout semble malheureusement très crédible. La mort de ce terrible dictateur nous permet d'entrer dans les arcanes de la lutte pour le pouvoir suprême dans ce grand pays qu'est la Russie (ou l'URSS selon son ancienne dénomination).

Au cours de ce premier tome dénommé agonie, le ministre de l'intérieur à savoir Lavrenti Béria semble avoir une longueur d'avance. On se réjouit de découvrir qu'il sera supplanté par Nikita Khrouchtchev tant il semble être un homme très mauvais. Il nous reste à découvrir la manière dont cela va se traduire plus concrètement.

Le second tome inclus dans cette intégrale ne m'a pas déçu. Il reste dans la droite ligne du premier avec une évolution de l'histoire dont nous connaissons la réponse de manière historique. Béria était l'homme fort car à la tête du NKVD à savoir la police politique responsable de millions d'arrestations arbitraires. le système qu'il a mis en place va se retourner contre lui. le même sort est d'ailleurs arrivé à Léon Trotski.

J'ai acquis tout dernièrement l'intégrale de ce diptyque qui est dans une édition très satisfaisante avec un bonus en fin d'album. Au niveau du prix, on n'est pas forcément gagnant ce qui constitue un paradoxe.

Sur le fond, on se rend compte de cette folie collective de ces apparatchiks qui ont fait des millions de morts au nom de leur combat contre le capitalisme. C'est un beau tableau mais terrifiant et souvent absurde de cette société pas comme les autres. Les Russes sont décidément un peuple à part et parfois à côté de l'Histoire.
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Pour une fois un film a été réalisé à partir d'une bande dessinée.
Les critiques sur le film étaient très mitigées, mais elles semblaient être toutes d'accord pour encenser la BD !
La parution de ces commentaires entraîna une vente importante, les librairies n'ayant pas anticipé l'effet papillon, elle fut vite en rupture !
J'ai été voir le film, mon ressenti :
"Il faudra en passer par là, si vous allez voir ce film :
Entendre Staline, Khrouchtchev et leurs compagnons, débiter leurs tirades dans un pur langage anglophone,
Assister à un spectacle de grand guignol reprenant l'histoire de l'ex URSS, caricaturant les purges, les meurtres, les exactions en tous genres accomplies par des hommes terrorisés et, ou terrorisants,
C'est a priori très choquant, présenter ces événements comme une farce peut il nous aider à décrypter cet épisode de notre histoire ?
L'histoire du nazisme et le drame de la Shoah peuvent ils être traités par le même procédé ?
Cela me trouble, il semblerait que la bande dessinée qui a servi à réaliser ce film soit d'un autre niveau .... j'attends la livraison de ma commande pour m'en assurer !"

Voici donc venu le temps de la découverte de la BD.
Il est fort dommage, je le constate une fois de plus, d'avoir vu le film avant de la lire !
Je me suis un peu ennuyée, car je ne crois pas que l'intérêt de cette "histoire vraie .... soviétique" soit dans ses dessins, mais bien plus dans le scénario imaginé pour décrire cette mise à mort d'un des grands dictateurs du XX e siècle.
Bien sûr que la mise en page est attrayante,
Bien sûr que les dessins sont réalistes,
Bien sûr que les portraits de cette bande de potiches sont croustillants ....
mais voilà, la vision du film déflore cette vision de la folie de ce régime !
Je suis navrée mais je me suis retrouvée à ne pas faire les choses dans le bon ordre
Je vous conseille donc fortement de lire cette BD et d'oublier le film.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Debout les damnés de la terre !
Debout les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère, c’est l’éruption de la la fin.
Du passé faisons table rase, foule esclave debout ! Debout !...
Le monde va changer de base
Nous ne sommes rien, soyons tout...
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain...
L’Internationale sera le genre humain

- Feu ! FEU !

Pages 92-93, Futuropolis, 2017.

[Chante le peuple russe venus de toutes les provinces pour saluer la mort de celui qu’on leur présente comme LE héros depuis plus de trente ans. Ils seront accueillis sous les feux des tirs de l’Armée rouge qui a décidé que les funérailles du « plus grand homme que la terre ait jamais porté » se passerait autrement...]
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À tous les membres du Parti...
À tous les travailleurs de l’Union soviétique...
Le cœur de Joseph Vissarionovitch Staline...
...compagnon d’armes de Lénine et génial continuateur de son œuvre...
...guide sagace du Parti Communiste et du peuple soviétique...
...a cessé de battre.

Extrait de discours officiel – 8 mars 1953

Page 56 et quatrième de couverture, Dargaud, 2017.
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– Quand Staline m’a pris ma femme, j’ai failli me laisser aller... sombrer dans le sentimentalisme bourgeois... Staline m’a aidé à tenir...

Page 64, Futuropolis, 2017.

[Viatcheslav Molotov, Ministre des Affaires étrangères de Staline... Jusqu’où peut aller l’aveuglement ?]
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– Je ne joue pas pour Staline.
– Tu devrais avoir honte ! C’est le plus grand homme que la terre ait jamais porté.

Page 8, Dargaud, 2017.
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La mort d'un homme, c'est une tragédie. La disparition de millions de gens, c'est la statistique. (Joseph Staline).
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Videos de Fabien Nury (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabien Nury
(tournage réalisé en 2018) Matthieu Bonhomme est un dessinateur de grand talent, connu notamment pour son L'homme qui tua Lucky Luke ou encore ses séries Esteban et le Marquis d'Anaon. L'artiste nous présente une double planche du 1er tome de Charlotte Impératrice, avec Fabien Nury au scénario, son dessin, ses techniques, sa vision du travail de dessinateur... Rencontre. Charlotte Impératrice - 3 tomes en librairie : https://www.dargaud.com/bd/charlotte-imperatrice
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