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EAN : 9791041411542
288 pages
Points (05/05/2023)
4.06/5   258 notes
Résumé :

Joe Simpson et Simon Yates, deux jeunes alpinistes britanniques, tentent la première et ambitieuse ascension de la face ouest du Siula Grande dans les Andes du Pérou. Ils atteignent le sommet, mais c'est à la descente que se produit le drame. Dans la tempête, Joe tombe à travers une corniche de neige et se blesse gravement à la jambe. A 6000 mètres, sur cette montagne isolée du monde, il n'a aucune chance de s'en sortir. Il le sent. Et Simon sait qu'en voula... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 258 notes
Il y en a qui aiment les films d'horreur. Moi, je vous l'avoue, quand j'ai une vraie envie de me filer les chocottes, c'est le film de montagne. Irrésistible. Je flippe à donf'...
Eiger, Everest, Méru, K2, tout me va.
Mais le livre de montagne, à part Premier de cordée, lu à seize ans, je n'avais pas essayé. le Grand Jeu de Celine Minard avait été une initiation, mais la montagne y était un décor plus qu'un propos. Nastie92 a été mon guide de haute montagne littéraire :qu'elle en soit ici remerciée !
Ce roman n'en est pas un:Joe Simpson est le narrateur, l'auteur et le héros de cette terrible et catastrophique descente du Siula Grande, dans les Andes! Heureusement: on se dit que pour le raconter si bien, il a forcément dû en rechapper!
La première partie, très technique, m'a demandé un énorme effort d'imagination, mais sur ce chapitre, je ne crains personne. J'ai donc pris mon pied à imaginer les contorsions les plus acrobatiques, les manoeuves les plus tordues, les positions les plus audacieuses dans les plus insondables crevasses, les plus vertigineuses corniches et les rochers les plus abrupts!
La seconde est épuisante à lire: la souffrance physique, le courage et l'instinct de survie vous pompent littéralement toute énergie. ..et pourtant on continue à lire, fasciné.
Le compagnonnage de cordée m'a aussi paru une rude épreuve : confiance, lucidité et rudesse. Pas question de faire du sentiment, de l'empathie, de l'apitoiement. Pas un mot de trop, un sens du danger et une évaluation permanente du risque et du temps.
Et quand cette mâle camaraderie est rompue comme la corde qui relie les grimpeurs, la solitude n'est jamais totale: un surmoi puissant, vigilant, intransigeant escorte, guide et ordonne. Pas le temps de rêver, geindre ou se prendre en pitié : chaque minute compte!
Moi qui redoute les ascenseurs et ai le vertige sur le moindre escabeau, j'ai été servie....
Enfermé dans une crevasse immense avec une jambe cassée, Joe Simpson a le choix entre la perspective d'y mourir de froid et d'angoisse- ça c'est pour la claustrophobie- ..ou l'obligation kantienne d'en sortir coûte que coûte, en glissant et rampant à travers névés, glaces, moraines, neiges en tempête, pourvu qu'il se lance dans une "petite" descente de 6000 mètres -ça c'est pour le vertige!-
Une course contre la montre, la souffrance et la peur. Haletante!
Ce baptême de grimpette m'a donné plus de frissons qu'un Lovecraft de derrière les fagots...
N'hésitez pas à partir en cordée sous le piolet vigilant de Nastie. ..elle est de très bon conseil et aura sûrement plein de titres à vous proposer.
Pour moi je fais un break au camp de base...Un peu de plancher des vaches ne me fera pas de mal!

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Un miracle dans les Andes du Perou
*
Lu dans le cadre du challenge « pioche dans ma PAL » de septembre.
Ce livre est rangé depuis un bail dans ma bibliothèque. Depuis toujours, les récits autobiographiques d'alpinistes, ces aventuriers de l'extrême, me fascinent. Malgré mon amour infini pour la montagne, je sais qu'elle peut devenir une ennemie, qu'elle peut ôter la vie d'un coup d'éboulis, d'avalanche ou tout simplement d'une chute dans un gouffre lors d'une tempête. Et c'est ce qui est arrivé à l'auteur, Joe Simpson, cet alpiniste anglais, rompu aux escalades alpines.
*
C'est l'histoire d'une aventure extraordinaire, je dirais même miraculeuse, d'une intensité si forte qu'elle paraît presque surréaliste. Joe Simpson s'en est sorti puiqu'il nous raconte ce récit bouleversant.
*
Deux amis, Joe et Simon Yates décident de gravir la face ouest du Siula Grande au Pérou dans la Cordillière des Andes. Cela démarre bien puisqu'ils réussissent à atteindre le sommet près de 6000m d'altitude.
Lors de la descente, cela se complique fortement. Joe glisse et se retrouve avec une jambe fracturée. Là-haut, à cette hauteur, les conséquences sont dramatiques. Joe le sait bien, il se sait condamné. Si Simon reste, lui aussi mourra. Durant quelques heures, ils essaieront d'y remédier, l'un poussant l'autre. Mais la catastrophe arrive. Joe tombe au fond d'une crevasse. Simon devra couper la corde liant le dernier moment passé avec son ami. Une décision si difficile. Simon est en proie à la culpabilité et devra rejoindre le camp de base seul.
*
Nous suivrons donc Joe durant trois jours. Des moments de souffrance terrible qui alternent avec l'euphorie, des hallucinations, des gestes de « dernier recours ». Un affaiblissement physique et mental progressif qui m'a bouleversé. En retenant mon souffle jusqu'à ce que Joe arrive au camp, sain et sauf (!).
*
Un roman assez classique de « témoignage d'alpiniste » en première partie, puis l'épopée et cet instinct de survie restitué de manière très vivante , m'a captivé de bout en bout.
Il y a certes quelques termes techniques que je n'ai pas vraiment compris mais la beauté des paysages andins et la belle lutte de la vie contre la mort m'ont fait passer un bon moment de lecture (si on peut dire).
*
Tout est bien qui finit bien. Mais qu'en est-il de la suite ?
Joe est devenu membre actif de Greenpeace et met souvent l'alpinisme au service de la cause écologiste. A-t-il arrêté de grimper des sommets inaccessibles ? Est-ce une leçon à retenir ?
Joe a eu beaucoup de chance dans ce drame. C'est aussi un beau témoignage sur l'amitié.
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La mort suspendue est le récit d'une aventure exceptionnelle.
Joe Simpson et Simon Yates font une ascension de très haut niveau dans les Andes péruviennes, une première d'une face ardue. Une réussite malgré les conditions difficiles : ils atteignent le sommet. Mais à la descente, c'est l'accident ; Joe se casse la jambe, et ce qui ne serait qu'un banal incident dans d'autres circonstances prend à six milles mètres d'altitude une toute autre allure. Les deux amis prennent instantanément conscience du drame qui se joue. Seul, Joe est condamné. Mais si Simon reste avec lui, ils risquent très probablement d'y rester tous les deux.
Quand on commence cette lecture, on sait que Joe s'en sortira, puisqu'il est l'auteur du livre. Mais tout au long du récit, on doit se pincer pour se dire qu'on ne rêve pas, que toutes les péripéties relatées sont bien réelles. Franchement, on croirait l'histoire sortie de l'imagination débordante d'un scénariste hollywoodien tant elle est incroyable.
Le livre est composé de deux parties distinctes. Dans la première, on suit l'ascension : un récit classique d'alpinisme, bien écrit et très détaillé. Les descriptions sont très intéressantes, car les Andes offrent des paysages uniques que l'on ne retrouve dans aucune autre montagne au monde. La seconde partie est le récit du retour au camp de base, après l'accident. Récit à deux voix croisées : celles de Joe et de Simon. La culpabilité de l'un, l'alternance de périodes d'euphorie et d'abattement pour l'autre. Joe Simpson, en plus d'être un excellent alpiniste, montre un beau talent d'écrivain. Il réussit à puiser au plus profond de lui-même pour retrouver et nous faire partager toutes les émotions qui l'ont traversé pendant cette aventure. Les heures et les jours passant, on suit son affaiblissement physique et mental, c'est saisissant de réalisme.
Le caractère exceptionnel de cette aventure et la qualité du récit font de ce livre un des grands classiques de la littérature de montagne.
Les efforts surhumains de Joe pour redescendre au camp de base montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort. Cela m'a fait penser au récit de Saint-Exupéry dans Terre des hommes, quand il raconte la lutte de Guillaumet pour avancer et ne pas se laisser mourir après son accident (dans les Andes également, autre point commun), et qu'il lui fait dire : "Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait."
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L'état d'esprit des grimpeurs de Joe Simpson et Simon Yates est semblable à celui Jon Krakauer, dans "into the wild " lorsqu'il ouvre une nouvelle voie sur la Devils Thumb. Ils n'ont pas besoin de logistique, de support médiatique pour partir à l'aventure, pour vérifier l'idée qu'ils ont du parcours possible à partir d'ue photo.
Comme pour Jon Krakauer, les événements sont si forts que Joe Simpson est arrivé à me faire vivre sa course. Il a su me communiquer ses angoisses alors que j'étais assis dans le métro ( au chaud).
Le style du livre est très vivant, car malgré l'issue heureuse de l'accident annoncé dés le départ, Joe Simpson a su recréer l'intérêt du lecteur en lui faisant partager toutes ses pensées et ses actes.
En intégrant les pensées de Simon Yates, Joe Simpson a pu donner un témoignage de force à son aventure.
Le récit va à l'essentiel : la course , l'accident et le retour dramatique. (contrairement aux récits d e Jon Krakauer). du coup ma curiosité est frustrée : comment Joe Simpson et Simon Yates s'étaient-ils connus, ont-ils refait des courses ensembles, comment ont-ils pu obtenir le support de la Porchester Group Insurances Services…. J'espère avoir des indices dans des livres suivants....
Il y a des remerciements pour les croquis de Tom Richardson, mais il n'y a pas de croquis dans l'édition de poche. Dommage...
A La lecture du livre, j'ai une pensée pour Nicolas Bonhomme, connu comme moniteur de montagne UPCA, disparu en 1998 dans le GASHERBRUM VI
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Deux alpinistes dans les Andes à plus de 6000 mètres.
L'un chute, se brise la jambe. Son compagnon est confronté à un terrible dilemme : tenter de le sauver au risque d'y perdre la vie ou l'abandonner pour sauver la sienne.
J'avais été enthousiasmé par le film-documentaire de Kevin McDonald sorti début 2004.
J'ai donc lu le témoignage dont il était l'adaptation (dont le titre original "Touching the Void" est plus élégiaque que sa traduction française).
Je n'ai pas ressenti à sa lecture la même émotion.
Le problème avec la littérature de montagne est la technicité de son vocabulaire qui rend le récit bien obscur aux non initiés.
Du coup, tout en recommandant chaleureusement le documentaire, je réserverai aux seuls fanas d'alpinisme la lecture de ce livre.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Le clair faisceau lumineux traversa les ténèbres, allumant de brillants reflets d'aigue-marine. Les murs de glace s'enfonçaient de tous côtés jusqu'à des profondeurs que ma lampe ne pouvait percer. Le pinceau lumineux se promenait sur les douces ondulations, arrachant parfois un éclat métallique à quelque rocher enchâssé dans la glace. La gorge sèche, je scrutais les alentours. La crevasse faisait bien six mètres de large et elle n'avait pas l'air d'aller en se rétrécissant. Vers le bas, ma vue s'étendait sur trente mètres tout au plus, mais j'imaginais sans peine les profondeurs abyssales que le rayon de ma lampe ne pouvait atteindre.
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En me penchant au bord du mur de glace, j'aperçus Joe, plus bas, allongé sur la pente, le visage dans la neige. [...] Il me dit très calmement qu'il s'était cassé la jambe. Devant son air pathétique, ma première réaction fut totalement dépourvue d'émotion. T'es foutu, mec. Tu es mort...Il n'y a pas d'autre issue! Il le savait parfaitement. [...] Je n'envisageai pas un seul instant que je puisse mourir aussi. J'acceptai comme un fait acquis l'idée que je pouvais redescendre seul. Il n'y avait aucun doute possible.
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J'imaginais le froid comme une chose vivante, il se frayait un chemin à travers mon corps, remontait inexorablement le long des veines et des artères, paralysant peu à peu tous mes organes, prenant possession de mon être. (...) Cette idée m'amusa. Mais par-dessus tout, la fatigue s'emparait de moi, et une infinie lassitude. Je n'avais jamais ressenti une telle faiblesse, un tel besoin de m'engloutir dans le sommeil. J'avais l'impression que mon corps se diluait dans l'espace.
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- Au bout de trois jours, tu vas sans doute commencer à imaginer toutes sortes de choses. Tâche de ne pas trop t'inquiéter. Nous savons ce que nous faisons, et de toute façon, si quelque chose arrive, tu ne peux strictement rien faire pour nous.
page 33
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A l'époque,j'étais un alpiniste sans le sou,anarchiste,caustique et ambitieux.Cet accident m'a ouvert les portes d'un univers qui m'était complètement étranger, jamais je ne me serais découvert des talents d'écrivain et de conférencier. Même si j'ai beaucoup travaillé pour réussir,je me demande parfois si je n'ai tout simplement pas eu de la chance.
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Video de Joe Simpson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joe Simpson
La Mort Suspendue, film de Kevin Macdonald sorti en 2004.
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