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EAN : 9782363401601
172 pages
Editions Les Monédières (10/09/2020)
4.27/5   11 notes
Résumé :
Danny est le personnage principal de Tortilla Flat, né de l’imagination de Steinbeck. Dvanov est le héros lumineux du roman Tchevengour, écrit par Platonov. Dvanov cherche en tout événement une vérité philosophique. Danny, plus pragmatique, prend en charge le gîte et le couvert. Tous les deux s’étonnent
des évidences du quotidien et font du partage du vin, un rituel.
De la ville à la campagne, à travers les époques et les paysages, de nos jours à l’Amé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Pétillant, un feu d'artifice, réjouissant, « La naissance des anges » est un pur délice. Ce roman fragmenté qui pourrait prétendre à des nouvelles est une réussite hors pair. D'emblée le ton est donné. Ici, règne la fraternité, la solidarité et le charme des constances.
Haut les coeurs ! Dany et Dvanov sont le liant de l'histoire plausible. La rencontre de la littérature contemporaine et certifiée. Dany est le double de l'héros de « Tortilla Flat» (Steinbeck) et Dvanov celui du roman « Tchevengour » de Platovov.
L'ambiance est digne et raffinée. A l'instar d'une table des rois. Pas de faux-plis, l'invitation est grandiose. Trinquons à la santé d'une narration époustouflante à plusieurs degrés de lecture. Christian Viguié est digne d'un génie évident.
Danny est d'un âge certain, épicurien, intuitif, le clochard céleste, l'ami concorde. Dvanov à la tête dans les étoiles, hédoniste, le philosophe réfléchi, parfois cartésien et rationnel. Les heures s'écoulent. Les échanges sont d'une portée inouïe, travaillés à l'or fin.
On remonte la couverture jusqu'au cou, bercé par l'essence de ce roman dont l'Ère des Petits Riens est le modèle à l'instar d'Amélie Poulain. Les évènements cruciaux rident leur front. L'Histoire qui a forgé l'éclat de leurs regards qui percent la nuit et attisent le feu des rappels. Ce roman est une chapelle. L'épiphanie des gloires de l'instant présent.
« -T'en fais un boucan quand tu dors ! T'as pas arrêté de baragouiner toute la nuit !
-J'ai fait des rêves plus qu'il n'en fallait faire.
-C'était quoi ton rêve ?
-Des cargaisons d'étoiles. »
L'heure change page après page, laisse le sablier s'écouler. Ces hommes aux destinées assumées s'épanchent sur leurs existences.
« -Moi, j'avais sept ans. Avant même d'ouvrir complètement la porte, je nourrissais déjà une haine féroce à l'encontre des soldats et des oiseaux. »
Roseaux courbés dans les marécages de l'Histoire du monde écorchée vive. C'est là, la beauté de ce grand livre. La lumière qui s'élève sur les émancipations qui se renouvellent subrepticement dans l'art des mots, dans les certitudes d'apprécier ce qui est vrai.
« De l'or encore pour les yeux qui croient à la durée du provisoire… malgré tout ce qui bouge, on regarde un pays qui va s'éteindre. »
« Une fois dehors, ils commencèrent à compter les bogues de châtaignes que sont les étoiles en cette saison. »
« La naissance des anges » est l'as de coeur. Mature, abouti, criant d'exaltation pure dans les formidables alliances d'une authenticité rebelle et rare. Ce livre est une noria d'oiseaux en plein vol. Un lâcher de crayons de couleur, une émouvante rencontre avec Danny et Dvanov. La gravité est un sous-bois. On peut y dormir tranquille. Ils sont là, ils veillent.
« Tu es un homme et un enfant, répliqua-t-elle, et c'est bien. Pour que l'enfant s'amuse, il convient que l'homme se salisse un peu, sinon je ne vois pas l'intérêt. »
Magistral. En lice pour le prix Hors Concours 2021 des Éditions indépendantes. Publié par les majeures Éditions Les Monédières.
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Que feraient deux protagonistes s'ils se rencontraient ? Christian Viguié imagine la rencontre fortuite entre Danny, personnage principal de Tortilla Flat de Steinbeck et Dvanov, héros de Tchevengour de Platanov.
Comme dans en attendant Godot de Samuel Beckett, les deux protagonistes errent à la recherche d'une vérité. Danny est plus pragmatique, terre à terre, il aime les choses de la vie, le vin et les femmes ! Dvanov est philosophe, il cherche à être émerveiller par le monde.

A la fois loufoque, picaresque, décapant et déroutant, ce court roman se lit très facilement et d'une traite. Il suspend le temps et vous entraîne dans un univers parallèle, avec des anges. Et cette fin, superbe ! En même temps, il ne pouvait pas en être autrement.

Plutôt déroutée au début par ce roman, c'est une belle surprise que je vous recommande de découvrir pour changer d'air et de style ! Un grand merci aux éditions Les Monedieres et à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la #massecritique.
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Une balade picaresque, audacieuse et culottée.
En effet les deux héros, Danny sorti se balader hors du roman Tortilla Flat de Steinbeck, et Danov de celui de Tchevengour écrit par Platanov, vont d'aventures en aventures, sans être extraordinaires elles sont toutes pittoresques. Ils flânent, déambulent comme des poètes, des philosophes, vivent avec légèreté comme s'ils étaient des fantômes, sans laisser d'empreintes.
Pourtant ils impriment de jolis mots, de belles pensées qui flottent longtemps dans la mémoire. Des anges un peu démons, un peu épouvantails, complètement marginaux, qui offrent une belle histoire onirique, étrange et originale.

Je remercie Babelio et les Éditions Les Monédières pour ce roman.
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Un livre étrange, déroutant, qui alterne entre lumière solaire et noirceur extrême dans un style à la fois lyrique et loufoque.

Si les premiers chapitres ont été très flous pour moi, j'ai fini par réussir à capter l'essence du roman et ainsi à le lire. Il n'en reste pas moins que j'ai eu l'impression tout au long de la lecture de passer à côté de quelque chose, de manquer des sens cachés et des réflexions de l'auteur par manque de culture et de connaissances.

En effet tout est là, dans les critiques et les commentaires plus ou moins directs, plus ou moins métaphoriques de notre société. Certains passages m'ont poussé à de longues analyses, d'autre m'ont semblé trop abstraits et oniriques pour que je cherche même...

Une lecture intéressante donc, et très originale, mais qui me laisse un gout d'inachevé par ma faute.
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Deux hommes aux caractères opposés : Danny le beau parleur, profiteur, toujours à l'affût d'un bon plan pour boire, manger, dormir et plus si affinité ; Dvanoc le rêveur, le naïf, qui s'émerveille du moindre détail du monde qui l'entoure. Ce qui les rapproche : leur naissance. Ils sont apparus sur terre un beau jour sans vraiment savoir d'où ils viennent.
Ce roman raconte l'amitié, l'amour, la contestation, la dureté du monde... Danny et Dvanov vivent chacun à leur façon un parcours intiatique et si leurs routes vont s'éloigner, leur destin est lié.
Si j'ai été un peu déroutée au début par le style de Christian VIGUIE et la structure de son roman, j'ai finalement trouvé l'extrêmité du fil de l'histoire qui s'est ensuite déroulé comme une pelote me faisant voyager à travers un monde à la fois brut et poétique.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Dvanov respira un grand bol de nuit avec son odeur de fer. Sarah venait de lui lâcher la main. Il y eut un fourmillement d'êtres humains, un mouvement lent et indistinct, des pleurs de nourrissons. Sarah fut happée par un homme, par sa voix qui tonnait. Flottèrent ensuite des murmures, des cascades de pas, des reniflements, des questions apeurées que l'on adresse à celui ou celle qui doit nous protéger. Des réponses tendres. Un sourire d'enfant dû à l'éblouissement que lui procurait cette vie nocturne. Des pas. Encore des pas.
Dvanov n'apercevait plus Sarah. On aboyait au-dessus de ce moutonnement sombre et ces vociférations animales se répercutaient de wagon à wagon.
- Qu'est-ce qui se passe ? Bordel de dieu, qu'est-ce qui se passe ici ?
Dvanov s'adressa à un jeune homme qui hurlait des ordres en allemand. Tandis qu'un projecteur balayait des centaines d'oiseaux surpris, son uniforme passa d'orange à gris.
- Qu'est-ce que vous foutez- là, vous ? Elle est où votre jaune étoile ?
Dvanov ne répondit pas. À coups de crosse, on entassait des gens comme de la paille. L'officier s'attarda un moment sur lui puis leva les yeux. La pluie commençait à tomber. Elle scintillait sur les toits. Elle nettoyait toutes les étoiles de la terre.

p.29
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- C'est répugnant un bourgeois, pensa Danny. La nuit, il empêche la pauvreté de se cacher, le jour, de se montrer.
"Quand on coupe la tête à la royauté, il ne faut pas oublier de couper les jambes à la bourgeoisie." C'est ce qu'écrivit Danny sur le mur à l'aide de morceaux de bois calcinés qu'il venait de trouver.

p.119
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Dvanov avait beau échafauder des bribes de phrases, de quoi entamer un semblant de discussion, rien n'aboutissait. Il se résignait à suivre son regard perdu, lisait en elle discrètement. Insistant sur une mèche rebelles, la main de Sarah, par intermittence, effaçait une tristesse d'oiseau. elle était là, à la fois présente et absente.

p.25
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Les trois semaines qui suivirent, le soleil avait tapé à grands coups de marteau sur les collines, sur le pelage étique des prés. Les maisons somnolaient à la manière de moutons malades. Le pays tremblait sans bouger, enfermé dans un flacon d'huile. L'été avait recouvert de cuivre le ciel et les oiseaux, même ces buissons lourds qui avaient du mal à digérer la paille riche de la lumière.

p.87
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Dehors, les couleurs glissaient par vagues. À cause des carapaces métalliques des voitures, elles s'emboîtaient dans un constant miroitement. Ils observèrent et écoutèrent longuement cette mer artificielle qui meuglait, s'irritait à coups de freins et de klaxons.
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