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EAN : 9782867469466
336 pages
Liana Lévi (24/08/2017)
3.83/5   867 notes
Résumé :
Paris, 1310, quartier du Marais. Au grand béguinage royal, elles sont des centaines de femmes à vivre, étudier ou travailler comme bon leur semble. Refusant le mariage comme le cloître, libérées de l’autorité des hommes, les béguines forment une communauté inclassable, mi-religieuse mi-laïque. La vieille Ysabel, qui connaît tous les secrets des plantes et des âmes, veille sur les lieux. Mais l’arrivée d’une jeune inconnue trouble leur quiétude. Mutique, rebelle, Mah... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (208) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 867 notes
Voilà un roman de facture fort classique, à l'écriture sage, qui nous dresse le portrait de femmes fortes et libres, de fait subversives, ayant vécu en plein coeur du Moyen-Âge mais dont les combats résonnent de façon très actuelle : des béguines. Pas vraiment des laïques, pas vraiment des moniales, ces femmes ont choisi de vivre dans un espace clos au sein de grandes villes, dans une indépendance presque totale puisque non soumises à la domination masculine, qu'elle soit familiale ou cléricale, tournées vers une religion pratiquée librement.

Les traces des femmes, puissantes ou pas, ont été depuis toujours effacées consciencieusement du récit historique, il en va ainsi pour ce moment singulier et passionnant de l'histoire des femmes qu'est le béguinage, ici celui de Paris : peu de sources de directes ( quelques registres d'impôts ), quelques vestiges comme un mur dans le Marais, en pied du lycée Charlemagne.

Alice Kiner a donc eu l'excellente idée de faire revivre la communauté des béguines de Paris ( fondée en 1264 par le roi saint Louis avec des statuts privilégiés ) à travers une fiction et de beaux personnages dont on découvre les peurs, les envies, les rêves et les désillusions : la vieille herboriste Ysabel qui connait aussi bien les secrets des plantes que des âmes ; l'érudite Ade qui tait ses blessures ( sa détresse de n'avoir pu être mère lorsqu'elle était mariée ) sous le masque de la froideur ; la très jeune Maheut qui a fui un mariage forcé qui a tourné au viol … toutes ces béguines, anciennes ou nouvelles, ont fui quelque chose, un mariage, un remariage, un traumatisme pour être enfin libres dans un espace de sororité et de solidarité , loin de la prédation des hommes.

Tout le talent de l'auteur est de nous plonger dans l'effervescence du Paris des années 1310 – 1314 qui s'emplit des buchers des Templiers ou de personnes déclarées hérétiques par une Inquisition aux aguets sur fond de conflit entre le roi de France Philippe IV le Bel et la papauté. J'ai par exemple découvert la lumineuse figure de la mystique Marguerite Porete, béguine de Valenciennes, brûlée pour avoir refusé de renier son livre le Miroir des âmes simples jugé beaucoup trop anticonformiste et donc dangereux par l'Inquisition.
Mais jamais l'érudition d'Aline Kiner n'est lourde ou pédante. Son récit est très vivant autour d'une trame simple : la jeune Maheut qui s'est réfugiée au clos est recherchée par son riche époux, les béguines choisissent de la protéger mais un franciscain semble avoir retrouvé sa trace …
Foncez si cette période de l'histoire vous intéresse !
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Nous sommes le 1er juin 1310, à Paris, quartier du Marais, au grand béguinage royal.
Qui sont ces béguines ?
Le béguinage est- il un abri? Une Force?
Mais Les béguines ont- elles conscience que leur statut irrite de nombreux clercs et ecclésiastiques ?
Pensent - elles à leurs soeurs , au dehors de l'enclos fondé par Louis IX, Saint- Louis ? Moins protégées qu'elles ?
Elles sont, en effet, des centaines de femmes insaisissables, instruites, refusent le mariage comme le cloître , actives et pieuses à la fois , travailleuses et recluses, au sein de la communauté ...... Ni épouses, ni nonnes, ni totalement actives, ni totalement contemplatives ........Elles dérangent quelque part car leur savoir irrite ........

Elles prient , travaillent , étudient, aident , se dévouent , circulent dans la cité à leur guise, pratiquent la charité,possédent de nombreux biens dans la ville, en disposent comme elles le souhaitent , peuvent les transmettre à leurs sœurs, prennent soin des malades et préparent les morts pour le grand voyage, sont indépendantes et libres.
Une liberté que les femmes n'avaient pas connue jusque là et ne connaîtraient pas avant des siècles.......
Toutes n'en furent pas conscientes, mais certaines se sont battues avec force pour la conserver!
Cette communauté mi- laïque , mi- religieuse libérée de l'autorité des hommes abrite la vieille Ysabel qui connait tous les secrets des plantes et des âmes , Ade et Maheut la rousse , mutique et rebelle , et bien d'autres, toutes vont devoir se battre tandis qu'on vient de mettre au bûcher les templiers .
Elles entendent bien conserver leur indépendance et leur liberté!
Quelle plongée saisissante , inédite et passionnante dans le moyen âge, à la fois érudite , cultivée et savante, mais tout à fait accessible .
L'écriture est fort élégante , haute en senteurs et en couleurs , entre l'odeur empuantie de la ville, _______le ventre de Paris -________sang, marée, déchets , excréments et l'odeur âcre des herbes .
Mais aux yeux de la papauté, la liberté des béguines dérange .
Nous sommes sous le règne de Philippe Le Bel .
Le pape Clément V publie en mars1314 les décrets du concile de Vienne contre les béguines. Il condamne leurs vêtements et surtout leur mode de vie, elles sont soupçonnées d'hypocrisie, moquées, accompagnées d'une odeur de soufre .
On les déclare hérétiques ........
"La nuit des béguines "est une oeuvre forte, riche et lumineuse, puissante, à la narration intelligente, bien documentée, avec des personnages marquants .
Les couleurs , les cris de la rue, les odeurs récréent avec précision et sensibilité , subtilité et émotion le Paris médiéval .
L'intrigue Prenante , intense , ménage du suspense, sur un sujet méconnu mais combien d'actualité !
Les héroïnes Ysabel, Ade et Mahaut la rousse, subversives et féministes avant l'heure hanteront longtemps nos mémoires !
Un savoureux roman historique, une fresque palpitante qui tisse les temps forts du régne de Philippe le Bel et les destins de personnages d'exception !
Ma critique est encore une fois , un peu trop longue, que ceux qui me liront soient indulgents !
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Il est une société dont on ne parle pas beaucoup et qui vit le jour à la fin du XIIe siècle dans le nord de l'Europe, s'est étendu dans la moitié nord du royaume de France... Il s'agit des béguines dont le statut est bien ambigu : femme célibataires ou souvent veuves parce qu'épouses de croisés restés en terre Sainte ou se retrouvant seules pour d'autres raisons. Elles ne sont ni religieuses, bien qu'obéissant à une règle monastique (dans le présent ouvrage, elles sont dirigées par une maîtresse nommée par l'aumônier du roi) , ni laïques. Mais la discipline et la piété étant de mise en cette période de l'histoire ou la religion rythme la vie quotidienne et où l'inquisition oriente la pensée et les actes de chacun, elles seront bientôt persécutées, car être indépendant au Moyen-âge est plutôt mal vu, on se marie où on intègre le couvent mais on ne s'affranchit pas de la domination des hommes.

C'est dans ce contexte qu'évoluent Ysabel, qui cultive les plantes qui soignent et fait office de soignante, Ade, qui enseigne et écrit, Agnès et les maîtresses successives.

Mais deux faits viennent perturber leur vie de béguines : Maheut qui vient se réfugier au béguinage parce qu'elle s'est enfuie du domaine de ce mari qu'on lui a imposé , et qui est accueillie, soignée et cachée. Maheut est recherchée par un religieux plutôt ambigu : Humbert, qui cherche à faire copier un manuscrit interdit émanant de Marguerite Porete qui développe dans ce livre, une pensée inadmissible à cette époque.

Ces deux faits sont sans nul doute les ingrédients d'un bon roman historique, se mêlant aux descriptions de l'environnement et des moeurs ce ce temps : rues de Paris, plantes cultivées, mets et plats de l'époque, commerce, et s'ajoutant à une narration des événements historiques que l'auteure ne pouvait négliger : la dissolution de l'ordre des templiers et l'exécution des moines soldats.

Un bon roman, aucun doute, toutefois la lecture n'a pas toujours été facile : j'ai eu l'impression de lire parfois laborieusement, une description sans relief, sans expression de sentiments, ce qui a rendu cette lecture très monotone, c'est vraiment dommage. Il me semble que tous les lecteurs de ce romans ayant proposé une critique n'aient pas ressenti cela. Il ne s'agit alors peut-être que d'une impression de ma part.c'est toutefois la raison pour laquelle je n'attribuerais que trois étoiles à cette histoire.
J'ai malgré tout appris beaucoup sur les béguines que je ne connaissais pas.
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Nous sommes en 1310, à Paris, dans le Marais…
Paris dont l'atmosphère est trop souvent empuantie, non seulement par manque d'hygiène, mais aussi, trop souvent par l'odeur du bucher.
1310, Philippe le Bel, Roi de France règne d'une main de fer sur une France forte, mais dont les caisses sont vides… et la révolte qui gronde en Artois. C'est également la période où l'inquisition condamnera les Templiers au bucher et les amants des Princesses Royales à être écorchés et démembrés en place publique.

« Au milieu de tout ce beau monde attendri » chantait Brassens, « une petite fée avait fleuri »… En guise de fée, on découvrira Maheut la rousse, une très jeune fille qui, un beau matin à l'heure du laitier, frappe à la porte du clos des béguines, cette « communauté » de femmes célibataires ou veuves appartenant à une organisation quasi monastique que l'Eglise ne voit pas d'un si bon oeil, en ces temps où l'hérésie se décrète plus qu'elle ne se démontre…Maheut y sera recueillie par Ysabel et Agnès, son assistante à l'hôpital.
1310, précisément le 1er juin, c'est aussi l'année où fut brûlée Marguerite Porète, une béguine, elle aussi, condamnée pour son ouvrage « le miroir des âmes simples » … Maheut est recherchée ! Humbert, un ombrageux franciscain est sur ses traces. Il se rendra coupable d'un odieux chantage. Quel sont les liens entre Maheut et Marguerite Porète ?

Très attiré par cette période, découverte à travers l'oeuvre de Maurice Druon, il y a bien longtemps, c'est avec enthousiasme que j'entame cette lecture dans le cadre d'un club de lecture. Bien m'en a pris ! Tout d'abord parce que cette époque me fascine et plus encore parce que cette « nuit des béguines » me permet de découvrir une organisation dont j'ignorais l'existence : le béguinage et les béguines. Mieux : une intrigue très bien ficelée et structurée qui laisse le lecteur accroché à sa lecture. Ajoutons à cela une prose très élégante et on obtient un ouvrage qui offre une grande facilité de lecture ; une prose qui accorde une large place aux odeurs, que ce soient celles des simples ou des fleurs du jardin d'Ysabel, mais aussi celles des miasmes de la rue, des caves ou des cachots, les odeurs de vêtements mouillés ou corporelles… Sans oublier celles des bûchers...

On l'aura compris : « La nuit des Béguines » est un de mon premier coup de coeur de 2018. Ça commence fort !
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De ces communautés et de ces femmes - les béguines - il reste peu de traces dans la pierre comme dans les livres d'histoire. Les anciens béguinages, pour la plupart d'entre eux, ont été rasés, remplacés par des couvents ou d'autres édifices, et L Histoire officielle, histoire d'hommes longtemps écrite par des hommes, a semble-t-il préféré oublier l'existence singulière de ces femmes résolument à part. Dans cette société virile du XIVe siècle où les femmes n'ont d'autre choix que de subir la volonté de leurs pères puis de leurs époux, d'autre fonction que celle de fortifier les lignées par la dot qu'elles apportent et la descendance (mâle) qu'elles assurent, ces communautés de femmes solitaires, solidaires, charitables, érudites et indépendantes sont infiniment dérangeantes.

Elles prient (beaucoup) mais ne sont pas consacrés à Dieu, elles sont chastes, elles n'enfantent pas mais ne sont pas des nonnes, elles pensent, lisent, écrivent, travaillent mais sans tutelle et en dehors du monde et de ses règles. Elles sont des figures du refus, tranquillement rebelles, à l'abri des hommes, de leur autorité et de leurs appétits, féministes avant l'heure. Leur existence, en dehors des cadres et des coutumes en vigueur dans le monde, est une possible menace pour le modèle social patriarcal, comme pour l'Eglise. Elles sont inclassables, hors d'atteinte. Elles inquiètent. Elles font peur. Et depuis le brûlement pour hérésie de la béguine Marguerite Porete et de son livre "Le Miroir des âmes simples et anéanties", la suspicion s'étend...

Avec "La nuit des béguines", Aline Kiner nous ouvre les portes de l'un de ces béguinages en plein coeur de Paris, dans le quartier du Marais, au sein de ce Paris troublé et plein de fièvre où Philippe le Bel exerce son pouvoir - et sa vengeance - contre les Templiers, où sur les bûchers dressés en Place de Grève brûlent les hérétiques, les opposants, les Juifs et les rebelles.

Chacun sait depuis “Les Rois maudits” (et d'autres historiens plus “sérieux”) combien le règne des derniers Capétiens fut convulsif et tourmenté, combien l'époque fut violente et rude. C'est dans ce contexte que nous pénétrons dans la vie de ces femmes - Maheut, Ysabel, Ade… - retranchées dans leur béguinage, “une citadelle pour les femmes”, chacune avec son histoire, son drame, ses espoirs et son destin. de la vie singulière de ce béguinage qui a réellement existé - fondé par Louis IX en 1264, condamné pour hérésie par le pape Clément V en 1314 - Aline Kiner dresse avec beaucoup de talent un portrait haut en couleurs et tout à fait passionnant.

J'ai suivi, sans plus pouvoir le lâcher, le récit de ces vies de femmes hors du commun, intelligentes, indépendantes, blessées et fières ; je me suis replongée avec bonheur dans ces années particulièrement tourmentées (1310-1314) qui furent aussi un tournant de l'histoire de France ; et je me suis régalée de ce magnifique tableau de Paris, dans l'effervescence de sa vie quotidienne, de ses bruits et de ses odeurs, toile de fond particulièrement réussie de "La nuit des béguines".

L'écriture est belle et très agréable, l'érudition n'est jamais pesante, les personnages sont bien incarnés et très attachants, le contexte historique admirablement restitué, et la fiction se mêle habilement au réel dans une construction tout à fait convaincante. Un excellent roman historique que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, et que je recommande.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
[Challenge HOMMAGE A NOTRE-DAME DE PARIS]
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critiques presse (2)
LaCroix
29 septembre 2017
Si cet ouvrage a la forme d’un roman historique classique, tant par sa narration que par la manière dont l’auteure mène l’intrigue en alliant le suspense, les émotions et les retournements, le lecteur ne manquera pas de distinguer en sous-texte une seconde trame.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Actualitte
05 septembre 2017
Passionnant, divertissant, très documenté, d’un intérêt historique, culturel et social incontestable, le roman d’Aline Kiner offre au lecteur une plongée saisissante et assez inédite dans le Moyen-Age.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
Avec la guerre de Flandre, la situation financière du royaume ne cesse d'empirer, et, en pleine crise monétaire, [les prêteurs] sont maintenant regardés avec suspicion. Mais encore une fois les Juifs ont été les premiers boucs émissaires. Il y a cinq ans, Le Bel, à l'image de Louis son ancêtre et de Philippe Auguste avant lui, avait ordonné qu'ils soient chassés du royaume. L'expulsion avait connu une ampleur inédite : des dizaines de milliers d'hommes et de femmes arrêtés sur tout le territoire, leurs biens confisqués et vendus, leurs titres de créance récupérés par les agents de l'Etat. Le souverain a réitéré l'opération ce mois d'août, après avoir accusé les déicides * d'extorsions frauduleuses et de crimes si affreux 'qu'ils ne se peuvent nommer'.
Chacun, cependant, dans le royaume, a besoin de prêt, les bourgeois, les nobles, mais aussi les petits artisans et les paysans, toujours plus accablés d'impôts. Alors les Lombards, demeurés seuls sur la place, continuent de pratiquer, comme ils l'ont toujours fait et plus encore, des taux d'usure prohibitifs. Tandis que le roi poursuit ses petites manipulations. Frappant d'un côté des pièces contenant de moins en moins d'argent, des pièces noires qu'on appelle 'les bourgeois'. Et de l'autre, des pièces d'or, les 'agnels', rares et inaccessibles, sur lesquelles il a fait figurer un agneau pascal, portant croix à longue hampe à la manière de Saint Louis, afin de rassurer le peuple sur la stabilité et l'honnêteté du royaume.
(p. 176-177)

* pour info : 'Peuple déicide' est une expression chrétienne pour désigner le peuple juif. Le terme de « déicide » fait ici référence à la crucifixion du Christ et signifie littéralement « meurtrier de Dieu ».
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Comme beaucoup de clercs ayant étudié à Paris, Humbert connaît l'histoire. Arguant que l'Eglise ne devait pas faire couler le sang – 'Ecclasia abhorret a sanguine' –, le souverain avait tenté de contrer l'évêque qui étendait toujours plus ses droits de justice sur la cité. Après un an d'enquêtes et de longues transactions, il avait accepté de reconnaître une partie des privilèges de l'ecclésiastique, mais en rendant impossibles des empiétements ultérieurs. Suite au traité, le prélat a fait construire, pour y loger son tribunal et sa prison, ce château de For-L'Evêque qui va jusqu'au bord de la Seine. Afin que le sang ne se répande pas sur les terres de l'Eglise, on y applique la question* non pas avec retenue mais avec art, brisant, broyant, étirant sans que jamais la moindre goutte de sang perle sur la peau. Et lorsqu'il s'agit de couper des oreilles, on mène les condamnés à quelques quartiers de là, à l'extrémité de la rue de l'Arbre-Sec.
(p. 53)

* torture infligée aux accusés, en matière criminelle, pour leur arracher des aveux
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Quelle que soit la petitesse de chacune de nos vies, elles relèvent toutes d’un vaste ensemble, les mouvements et les troubles de l’âme dépendent de ceux du monde ; la violence ne s’arrête pas à ceux qu’elle vise, elle rebondit comme un caillou sur l’eau dure et frappe, frappe encore, les peurs collectives s’amplifient des bassesses individuelles, les grandes ambitions se conjuguent aux plus médiocres.
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Elles ont cheminé ainsi, serrées l’une contre l’autre, dans les rues encombrées par les étals, les chariots à bras et les traineaux. Toutes deux portent ces longs manteaux de camelote grise que revêtent souvent les béguines à l’extérieur. Il n’est jamais bon d’être une femme seule dans les rues de Paris. Leur habit les protège autant que la modestie de leur attitude. Mais comment éviter, dans une telle foule, qu’une main vous frôle, qu’un corps se frotte contre le vôtre ?
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La vieille béguine repose contre le jambage de la cheminée le fer avec lequel elle a ranimé les flammes, masse ses bras et ses épaules. La journée a été rude, agitée. Mais elle sait qu’il y a quelque chose à bâtir sur ces remous.
Le déséquilibre n’est pas le désordre, lui disait souvent son aïeule. Il est nécessaire à la vie. Il impulse le mouvement.
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