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EAN : 9782253087434
552 pages
Le Livre de Poche (09/03/2016)
3.97/5   1252 notes
Résumé :
4 mai 1897. Autour de l’épisode méconnu du tragique incendie du Bazar de la Charité, "La Part des flammes" mêle les destins de trois figures féminines rebelles de la fin du XIXe siècle : Sophie d’Alençon, duchesse charismatique qui officie dans les hôpitaux dédiés aux tuberculeux, Violaine de Raezal, comtesse devenue veuve trop tôt dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, et Constance d’Estingel, jeune femme tourmentée, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (325) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 1252 notes
L'histoire se passe en 1897, lors du violent incendie du Bazar de la Charité oú le Tout Paris se presse rue Jean Goujon pour assister à la plus mondaine des ventes.Les victimes sont nombreuses, surtout des femmes, les séquelles chez les survivantes sont dramatiques et définitives dans la mesure oú l'on ne savait pas soigner les graves brûlures .....Les descriptions sont minutieuses , réalistes, détaillées ,tellement que l'on a l'impression d'y étre! Au milieu de ce drame, l'auteure nous narre l'histoire de trois femmes différentes en quête de rédemption, dont le destin sera scellé lors de cet incendie.....la duchesse d'Alençon, charismatique, Violaine de Raezal, veuve ravissante à la réputation sulfureuse et Constance d'Estingel, qui a rompu brutalement ses fiançailles....L'auteure a réalisé un remarquable travail de recherche, le quotidien de cette époque y est décrit avec une très grande précision, un thème original qui aurait pu s'appeler : "La part des femmes" dans une société corsetée oú l'importance du nom, de la descendance, du mariage, de la filiation et du pouvoir est déterminante .L'hypocrisie, les faux semblants, les rumeurs malveillantes, les fidélités, l'importance et la puissance de la religion sont dépeints avec justesse et profondeur. Faute de travailler, ces femmes, ces épouses souvent délaissées comme la duchesse d'Alençon contribuent à leur maniére à donner sans compter et sans peur de leur temps en jouant de leurs influences pour que le peuple ne soit pas laissé pour compte...les épidémies sévissent comme la tuberculose, notamment....A la fois roman d'histoire( enlèvement, duel, internement, dévotion), cet ouvrage pétri d'émotions rend compte d'une époque, donne des leçons de vie, de courage, de force, valorise la condition féminine, dénonce la lâcheté .La description des femmes de l'aristocratie est fine, oú elles jouent un rôle social essentiel afin de compenser les contraintes de leur caste édictées par des hommes qui continuent à vivre hors de leur temps......La décadence de l'aristocratie est au coeur de cette Rèpublique qui cherche encore ses marques....
"La part des flammes ", à la plume affirmée, au style magnifique rend compte d'une histoire follement romanesque qui allie en son coeur, pour le grand bonheur du lecteur gravité, réflexion et émotion dans le Paris du XIX° siécle !
Un bel ouvrage ! Merci à ma libraire!
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Une belle alliance du romanesque et de l'historique, avec un soupçon de sociologique!
Servie par une plume élégante et classique qui donne l'illusion d'un écrit d'époque, d'autant que la minutie des descriptions confère un réalisme du meilleur effet à ce récit.

L'histoire s'articule autour d'un fait divers dramatique de la fin du dix-neuvième siècle, l'incendie du bazar de la Charité, provoqué par l'explosion d'un appareil de projection cinématographique , qui était à l'époque alimenté avec de l'éther, hautement inflammable.
Les décès sont nombreux, les séquelles chez les survivants sont dramatiques, à une époque où la médecine ne pouvait par grand-chose pour les brûlés.

Après la sidération, la solidarité se met en place, pour un temps, et puis ainsi est faite la nature humaine, des profiteurs tirent parti de la situation. C'est ainsi qu'un jeune et beau journaliste, prometteur et provocateur par ses écrits caustiques, est accusé d'avoir piétiné les victimes agonisantes. C'est aussi le protagoniste d'une intrigue complexe, la jeune femme fait partie des blessées, et sa fragilité mentale en fait la proie de thérapeutes abusifs.

On se plait à suivre ces histoires de couples qui se font et se défont, au sein de la classe aisée de la société. L'auteur nous laisse aussi entrevoir le quotidien sordide des plus démunis. On a ainsi une belle fresque sociale documentée, très agréable à parcourir. L'on peut aussi croiser quelques célébrités de l'époque (Bichat entre autres) ce qui permet de bien ancrer le récit.




Très belle découverte.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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1897, Paris. Le Bazar de la Charité est un rendez vous mondain haut de gamme et hautement rentable de la saison du Tout-Paris
Des dames bien nées jouant à la vendeuse derrière un comptoir: géniale idée des organisateurs qui garantissait la réussite de cette oeuvre de bienfaisance où tous se bousculaient pour être servis par une duchesse ou une princesse.

Et ce fut le drame. Une inflammation des vapeurs d'éther du projecteur du tout nouveau spectacle de cinématographe transforme un hangar éphémère de bois et de tissus en grand incendie, un brasier d'une violence inouïe. En quelques minutes, l'embrasement de la vente de Charité de la rue Jean Goujon fait plus de cent victimes, dans des conditions de bousculade et de panique affreuses. De très nombreuses familles aristocratiques vont perdre un proche dans l'incendie, et seront confrontés à des difficultés d'identification très éprouvantes.

Ce contexte historique oublié et reconstitué avec une précision remarquable est le point fort de ce roman très attachant. Il permet de remettre en scène toute la société du Paris du XIXème, aux classes sociales disparates et extrêmement codifiées: aristocrates, grands bourgeois, maitres et valets, petites femmes entretenues...un monde en évolution qui va peu à peu disparaitre dans les bouleversements du XXème siècle.

Avec un sens romanesque maitrisé, Gaëlle Nohant nous fait vivre le drame des victimes, les amours possibles ou impossibles, les mondanités, la sécheresse de coeur de certains ou l'honneur et le don de soi d'autres, la médisance et les ragots. La condition de la femme dans les classes sociales dites supérieures y est parfaitement décrite ainsi que celle du personnel de maison.

C'est un livre qui se dévore avec plaisir, avec des péripéties multiples et sans excès dans les grands sentiments. Passée l'excellente première partie axée sur le drame, la trame fictive devient un peu légère, pas toujours très subtile dans les personnages, mais l'ensemble fonctionne agréablement avec un langage, une politesse et des usages désuets qui collent au sujet.

La part historique du fait divers est une toile de fond émouvante et très réaliste.
Quand on circule rue Jean Goujon à Paris, Notre Dame de la consolation, construite en 1900 est une chapelle expiatoire dédiée aux victimes.
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Roman qui se laisse lire.
Je ne connaissais pas cette partie de l'histoire parisienne. L'incendie du Grand Bazar et toutes ses victimes, principalement des femmes.
De ce fait, je me suis donc un peu documentée à ce sujet et c'est ainsi que j'ai appris, entre autres choses, que les mesures de sécurité dans les lieux évènementiels sont peu à peu devenues obligatoires.
L'histoire de ce roman se lit facilement. Je n'ai pourtant pas réussi à me passionner totalement pour ces héroïnes. Peut-être parce qu'on passe d'un personnage à l'autre : Violaine, puis Constance, puis Lazlo, puis Armand... On passe d'un personnage à l'autre et finalement, les 3 personnages principaux ne se rencontrent quasiment jamais ou très peu : Sophie d'Alençon meurt dans l'incendie ; et Violaine et Constance se perdent de vue très vite. Constance et son fiancé Lazlo ne sont jamais ensemble. Et l'amitié qui se crée entre Violaine et l'américaine n'est pour moi pas assez aboutie.
Bref, je suis restée sur ma faim au niveau des relations humaines.
En revanche, ce livre nous donne une assez bonne idée sur ce qu'a pu être la vie parisienne de la bonne société à l'époque.
Je pense cependant que j'oublierai assez vite cette histoire. Dommage, j'ai dû passer à côté de quelque chose !
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L'histoire se passe à Paris en mai 1897.
Des dames de la noblesse consacrent une partie de leur temps à aider les pauvres.
C'est un honneur pour elles de participer comme vendeuses aux stands de Bazar de la Charité dont les bénéfices vont aux plus pauvres.
Dès le début, nous faisons connaissance avec la comtesse Violaine de Raezal, jeune veuve qui veut faire absolument partie de ces dames, la jeune Constance d'Estingel qui sera vendeuse au bazar avec la duchesse d'Alençon.
Ces dames et bien d'autres vont être victimes d'un incendie dramatique dans les locaux de la vente.
Les personnages sont fictifs mais les faits ont réellement existé.
Les scènes du drame et des souffrances physiques sont décrites avec un réalisme à faire peur. Je me serais crue dans un livre de Ken Folettmais ces passages n'occupent pas tout le livre.
Gaëlle Nohant utilise un très beau style d'écriture, très expressif, elle crée une galerie de personnages fort variée, passe d'une scène à l'autre sans longueurs avec des liens intéressants.
Les nobles et les personnages importants ne sont pas les seuls à entrer en scène ; arrivent aussi le cocher Joseph, la cuisinière de l'asile qui occupent une place non négligeable.
Intéressant aussi, la façon dont on traite les maladies psychiatriques et l'allusion aux grands médecins de l'époque.
Le duel, très pratiqué à l'époque est également abordé.
C'est un livre qui m'a beaucoup plu, très riche en détails et documentation historiques.

Participation au challenge pavés 2016- 2017
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critiques presse (9)
Auracan
18 avril 2022
Toute l'histoire est construite sur les personnages et le trait réaliste classique du dessinateur les caractérise bien. [...] Force est de reconnaître que les auteurs n'ont pas choisi le type de récit le plus aisé à porter en BD. Et pourtant, le défi est joliment relevé !
Lire la critique sur le site : Auracan
Lexpress
27 juillet 2015
Un livre pour voyager dans l'histoire cet été.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
02 juillet 2015
Gaëlle Nohant donne à son roman un parfum XIXème siècle.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
26 mai 2015
Le livre fait mouche lorsqu'il restitue les événements et l'époque, la vie des petites gens comme des personnalités en vue, les faux-semblants de cette haute société où la femme n'est qu'un faire-valoir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
29 avril 2015
Ce gros roman, qui ferait un excellent scénario de cinéma, se dévore à la vitesse des flammes...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
28 avril 2015
Un roman d'aventures remarquable de densité.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
17 avril 2015
Un pont entre le beau monde et la racaille.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
16 avril 2015
Tout le monde s'enflamme pour Gaëlle Nohant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
14 avril 2015
Follement romanesque.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (158) Voir plus Ajouter une citation
Hyacinthe Brunet observait la jeune fille qu’il venait de plonger dans le sommeil hypnotique. La facilité avec laquelle les hystériques se laissaient suggestionner l’émerveillait toujours. Quelle aubaine pour les aliénistes ! Cette voie royale vers l’expérimentation leur avait permis de recréer chaque symptôme de l’hystérie, d’en définir les nuances, de constater la variété des attitudes passionnelles, l’éventail des névroses prenant vie sous leurs yeux comme un théâtre de marionnettes. Hystérie religieuse, pulsions nymphomanes ou criminelles, paralysies disparaissant sur commande, convulsions domptées par un simple murmure… Ils s’étaient tenus impassibles et ironiques devant la scène qu’ils dirigeaient de leurs mots, de leurs gestes, provoquant des hémorragies, des stigmates, des sanglots et des poussées de fièvre. Tels des enfants ouvrant le ventre des poupées, pour chercher le cœur à travers la cire, ils avaient pu ausculter la psyché des femmes, les observer à leur insu, effaçant ensuite les traces de ces effractions de leur mémoire latente. Ils avaient créé ce grand théâtre où les hommes venaient en voyeurs – disculpés par la recherche médicale – se repaître de cette folie des femmes à travers laquelle éclatait toute l’imperfection de leur nature, les vices et les faiblesses inhérents à leur sexe. Bien entendu, il s’agissait de les guérir, de les rendre dociles au rôle que leur assignait la société, et de discipliner les secousses sismiques de leurs corps par la maternité et une sexualité rigoureusement contrôlée.
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Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre. On en sortait sans s’en rendre compte, on avait un pied dansant à l’extérieur et la cervelle enivrée, et quand on recouvrait ses esprits, il était trop tard. La terre était pleine de créatures saturées d’elles-mêmes qui prenaient plaisir à vous foudroyer pour les fautes qu’elles s’interdisaient, les libertés qu’elles prenaient dans l’ombre, les extases qui venaient mourir près d’elles sans qu’elles se soient permis d’y goûter. Châtier était le tonique qui ranimait leur cœur exsangue.
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Quand le coupé du comte de M. vous avait ramenée chez vous, quelques heures plus tard, votre père ne s’était pas aperçu que vos yeux n’abritaient plus cette lueur d’enfance qui s’attarde jusqu’au soir des noces. Vous vous étiez précipité sur le prie-Dieu de votre mère, implorant Son pardon pour avoir eu foi en cet homme qui venait de vous arracher brutalement ce que nul amour ne pouvait excuser. L’instant d’après vous hantait toujours, quand il avait essuyé quelques larmes hypocrites en jurant qu’il n’avait fait que voler un acompte sur une félicité promise. Il vous épouserait, la chose était entendue, et personne ne devinerait en vous voyant marcher vers l’autel qu’on vous avait dérobé cette part précieuse qui fait la valeur marchande d’une fiancée. Il ajouta qu’il n’avait pas été difficile de vous l’extorquer, qu’il avait connu des victoires plus escarpées et incertaines.
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Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre.
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- Mon cher Laszlo, vous pouvez avoir toute confiance en moi. J'ai été jeune, j'ai aimé des femmes et cherché à les conquérir. Et je sais bien que faire sa cour s'apparente à une longue suite de douches écossaises. Alors je ne peux m'empêcher de me dire...que Constance a pu vouloir châtier votre impatience. Avez-vous été un peu trop prompt à obtenir par la force... ce qui allait vous revenir de toute façon ?
Piqué, le jeune homme s'était levé.
- Etes-vous en train de m'accuser d'avoir tenté d'abuser de votre fille ?
Si la réaction était feinte, elle était bien jouée.
- Je n'ai pas pour habitude de forcer les femmes , monsieur, lâcha-t-il, un éclair flambant dans ses yeux noirs.
- Allons, allons, tempéra Louis d'Estingel, vous vous méprenez. Je supposais simplement que vous aviez pu sembler trop impatient à Constance, qu'un de vos gestes avait pu la froisser... Je ne sais pas. Et je vous rassure, si vous l'aviez violée, ce n'est pas dans mon bureau que je vous aurais convoqué ! ajouta-t-il avec un petit rire. Rasseyez-vous, je vous en prie.
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