Les difficultés qui peuvent surgir à la lecture de l’œuvre "en clair" de Villon sont assurément peu de choses face à la barrière que continue de constituer le jargon des Ballades.
Précisons tout d'abord que le terme de jargon s'est trouvé progressivement supplanté par celui d'argot, du fait du glissement de sens qui s'est opéré à partir de l'expression jargon de l'argot, où argot -mot formé sur Ach (frère en hébreu) et Guit (gueux en moyen-néerlandais) -avait désigné, à partir du XVIème siècle, la corporation fraternelle des gueux.
Décidément, on lui reprochera tout à ce pauvre Villon : de n'être pas rentré dans le rang comme un obscur scholâtre, ou d'en être sorti en sachant écrire mieux que tout autre ? On consentirait à admirer le style, mais surtout ni le contenu ni l'homme. En un mot, on lui envie une notoriété qu'on s'efforce à tout prix de disqualifier.