Quelle surprise ce livre
Je ne le considère pas comme un roman.
Très surprise au début on s'habitue très vite au ton de l'auteur.
En fait on se trouve dans un monde réel mais ceux sont les mots ,les lettres les caractères(de différentes personnes) qui s'expriment.
On peut les attacher les vendre les modifier etc et vous que feriez vous si vous pouviez le faire?
Commenter  J’apprécie         50
J'ai adoré l'univers loufoque et très poétique de ce roman qui renferme beaucoup de pépites. J'ai gardé tellement de passage et fait lire autour de moi pour partager cette belle découverte. Il faut juste passer les deux premiers chapitres pour entrer complètement dans l'univers. Bref, un régal !
Commenter  J’apprécie         50
Si vous aimez les aphorismes La petite boutique des caractères en déborde!! il me semble qu'il y a plus d'endroits crayonnés sur mon livre que d'endroits sur mon livre;)
Oui je vous conseille d'avoir le votre car avec ces 9 nouvelles, la poésie, l'humour, la grandeur de la beauté, l'intelligence de la sagesse, les personnages, leurs forces et leurs fragilités, leurs histoires vécues ou imaginées;perçues ou rêvées ..ne cesseront de rendre votre lecture de plus en plus touchante et intime.La musique du texte de Gabor donne la main au merveilleux..ça tintinnabule!
Commenter  J’apprécie         10
A l’intérieur de la vieille échoppe, un vieux monsieur aux tempes d’argent vînt nous proposer ses plats services. J’évoque le crayon magique. Lui, à contre-sens, commerce en digression, me vante toutes sortes d’articles et de vieux bibelots magiques, me propose pêle-mêle, une montre qui arrête le temps quand on la brise, une montre qui indique le temps qu’il reste à rire, à pleurer, une gomme à effacer les autres, un marteau à enfoncer les clous sans leur faire mal, un traducteur de regard, une gatling à bisous, une huile essentielle de bon sens, un appareil photo qui fixe les gens comme des statues, une machine à remonter le temps d’une minute, une guillotine à neuf lames contre les hydres, une porte inter-dimensionnelle qui mène à l’intérieur de Brigitte Fontaine, un sablier pour hypocondriaque intégralement rempli, des bonbons qui font taire les enfants en leur collant les mâchoires, une chaussette détective qui retrouve les chaussettes perdues, une baignoire à pied qui essaie toujours de s’échapper pour rejoindre la mer, un journal intime de peuplier tissé avec de la peau humaine d’écrivain, une bactérie de compagnie, une feuille qui engloutie les mots et reste éternellement blanche, un papier bulle qui regonfle et qui stresse, un stylo qui refuse d'écrire autre chose que du Nabe, du café qui réveille les autres quand on en boit beaucoup, une cigarette de Gainsbourg n’ayant servi qu'une fois, un mot qui ne comporte aucune syllabe, un rembobineur de conversation, un détecteur de contrepèterie, un mini-négociateur du FBI pour raisonner les toasts retranchés dans les grille-pains et qui crie en boucle « fais pas le con Harry, sors d’ici, pense à ta famille », un traversin qui se lève à notre place pour aller bosser, un fer à repasser la peau après le bain, un savon pour devenir invisible, une poudrée de néant, une enveloppe vide cachetée, un mystère à faire soi-même, un morceau d’inspiration oublié dans un taille-crayon, une clé à taiseux, un livre avec tous ses lecteurs enfermés à l’intérieur, un recueil de citation à comparaître, une allumette qui déclare l'amour à votre place, un souffleur de mots qui manquent, des chaussures qui connaissent le chemin, une photo de promesse tenue, un lutin confident portatif, un lac de voyage, une galaxie pliable, un nuage d’appartement à la grenadine, une chaussure spécialisée dans les corners, un peigne à turc, un vase à vieux, un cygne qui ne trompe pas, un rêveur enfermé dans un rêve enfermé dans une boule-à-neige…
Ce que j’ai compris en grandissant, c’est que les enfants qui prêtent pas leurs jouets, ils ont déjà tout compris des adultes. Ils disent toujours que les enfants sont méchants mais on apprend vite c’est tout. Là je suis en train d’apprendre par exemple. J’aimerais tellement pouvoir lui casser la gueule. Ça se trouve, il me reste un peu de muscles d’hier, de mon cours d’EPS, mais je pense que ça suffira pas. Franchement j’en ai marre d’être enfant des fois. Mon beau-père, il a assez de méchanceté sur lui pour toute une armée alors que moi, j’arrive même pas à faire peur à ma petite sœur quand j’essaye.
Ma mère, elle a des bras qui feraient peur à des cuisses, surtout quand j’ai des mauvaises notes, ou quand je range pas, ou quand je l’énerve, ou même des fois juste quand j’existe et que ça se voit trop
Dans mon monde, les insomniaques écrivent et conçoivent pour les dormeurs les rêves qu'ils n'arrivent plus à avoir
Il m’a même semblé apercevoir une abeille
butiner une fleur en plastique et déposer son miel
dans la poubelle jaune.