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EAN : 9782081385528
311 pages
Flammarion (27/04/2016)
3.05/5   138 notes
Résumé :
La jolie Pamela qui - allez savoir pourquoi - voulait devenir geisha, grandit dans un pavillon à Melun-Sénart. autant dire que ce n'était pas gagné d'avance.
Pendant ce temps, après une enfance morose rythmée par les épisodes de la série Kung-fu, Le jeune Thad finit par devenir un homme... de main.
Leur histoire vous apprendra que pour trouver l'amour, il faut d'abord se connaître soi-même et en passer par maintes aventures et autres rebondissements au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
3,05

sur 138 notes
Entre des mains malhabiles, quand un samouraï breton rencontre une geisha du 77, ça aurait pu conduire tout droit à une japoniaiserie. Pour être honnête, c'est avec cette crainte que j'ai entamé La petite boutique japonaise, même si le résumé avait attiré ma curiosité.

Isabelle Artus a composé un conte contemporain à la sauce teriyaki. Ses héros, Pamela la geisha de Melun-Sénart et Thad le samouraï shaolin version cowboy solitaire de Saint-Brieuc, ont décidé de vivre leurs rêves japonisants en en faisant leur réalité. Se voulant eux-mêmes dans leurs attributions, ils se retrouvent éloignés de leurs proches qui ne les comprennent pas.

L'auteure montre à travers ces fantasmes d'Extrême-Orient une quête d'identité et de soi, une volonté d'accomplissement. L'une par la voie des arts traditionnels et du divertissement des hommes vécu comme un art.
L'autre en suivant la Voie du guerrier, le Bushidô. Bien que fantaisistes au regard de leurs compatriotes, leur recherche va plus loin qu'un simple déguisement ou posture pour se démarquer. Ils le vivent avec tout le sérieux tiré de leurs lectures et visionnages de Shôgun, Kill Bill, Candy, Les mémoires d'une geisha, etc.

Mais voilà que l'amour s'en mêle et s'emmêle. Difficile de concilier perfectionnement et relation amoureuse pour le guerrier. Surtout, il y a ce besoin, au-delà des apparences dressées par les rôles qu'ils se sont eux-mêmes attribués, de se découvrir soi-même, de faire face à soi-même et d'affronter ses sentiments et ses vrais désirs. Et accepter que la réalité doive être regardée en face et non fuie...

Dans ces quêtes, Isabelle Artus met beaucoup d'humour et de dynamisme, sans pourtant tomber dans la caricature ou le burlesque. Son couple Pamela-Thad est très attachant et fantasque. On les suit avec bonheur dans leur initiation.

D'autre part, le roman fourmille de références télévisuelles, démontrant la place conséquente que cet appareil a pris dans nos existences et l'imaginaire collectif; et les excès qu'il occasionne par trop de consommation. Ainsi, fan de Dallas, la mère de Pamela a failli l'appeler Sue Ellen...(pauvre gosse...; toute ma compassion va aux enfants qui doivent supporter un prénom gage de l'addiction aux séries et à la télé en général de leurs parents).
Quant à Thad, sa mère étant affectivement absente et son père inconnu, il a été éduqué par la nounou cathodique, des Mystères de l'Ouest aux Sept Mercenaires et, surtout, la série Kungfu et les Sept samouraïs. Il a développé ses principes de vie à partir de ces héros de fictions, hésitant entre Steve McQueen, David Carradine et Toshirô Mifune.
Pamela, elle, trouve sa vocation à partir de la petite Chiyo devenue la belle Sayuri de Geisha d'Arthur Golden. Ils se sont fabriqué, chacun de son côté, un Japon de rêve monté de bric et de broc dans lequel ils interprètent le rôle principal.

Étant très attirée par la culture et la civilisation japonaise, le résumé de ce livre - puis sa lecture - m'a interpelée. J'avais envie de voir comment d'autres tombaient dans l'addiction nippophile. Bon, à côté de Pamela et Thad, je suis matériellement une petite joueuse, me contentant de lire beaucoup sur le sujet, sans me transformer en geisha ou en guerrière de renom, pas plus qu'en lycéenne à marinière ou autre représentation du fantasme occidental sur l'archipel.
Pourtant, comme eux, et malgré la multiplication des lectures, m'a vision du Japon contient une part d'imaginaire indéniable. Pour moi comme pour notre duo d'originaux, qu'en sera-t-il de la confrontation avec la réalité japonaise? Exaltation? Déception? Émerveillement? Désillusion?

La petite boutique japonaise souffle un vent frais et touchant. J'ai aimé le ton gentiment moqueur d'Isabelle Artus. Mine de rien, sous ses allures de comédie légère, on apprend beaucoup de choses sur la recherche de soi, sur l'univers des geishas et sur la réalité de la vie de couple au Japon (entre autres). Une lecture sympathique et bienfaisante, surtout après plusieurs romans aux sujets plus sombres. Arigatôgozaimasu, Artus-San!
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La petite boutique japonaise est le premier roman d'Isabelle Artus. Dès le synopsis, j'ai eu un coup de coeur sur cette description de la fascination française pour la culture japonaise. Pam rêve de devenir Geisha et Thad samouraï. Cette passion commune entraîne une jolie histoire d'amour à partir du magasin de bonsaï "La petite boutique japonaise". Cette rencontre va les mener en voyage initiatique au Japon à la recherche de soi. L'auteur utilise les descriptions et l'humour à merveille pour nous embarquer en un seul souffle dans une jolie lecture.
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Je remercie Babelio, et les éditions Flammarion de m'avoir permis de lire La petite boutique japonaise, d'Isabelle Artus, et de participer à la rencontre avec l'auteur, mardi 10 mai à Paris.
Pourquoi Pamela, adolescente de la banlieue parisienne, a-t-elle décidé de devenir geisha ?
Pourquoi Jean-Christophe le Kervantec, jeune breton rebaptisé Thad, est-il devenu un homme de main, au pays du soleil levant ?
le Japon exerce une fascination redoutable. Pam et Thad ont succombé à sa culture, ses paysages, et ils se sont peu à peu transformés, se sont créé de toutes pièces une identité à la japonaise.
Leur rencontre dans la petite boutique du quai Malaquais marque un tournant…. Puis Thad s'enfuit au Japon, et Pamela, inconsolable, part le rejoindre.
Je ne suis jamais allée au Japon, et pourtant, comme Pam et Thad, je suis attirée par ce pays depuis longtemps. Si je n'ai eu aucun mal à suivre les aventures de nos deux héros, j'ai aussi apprécié l'humour décalé d'Isabelle Artus.
Il y a bien sûr plusieurs lectures possibles du roman « La petite boutique japonaise », et les lecteurs et lectrices qui ont rencontré l'auteure l'ont bien souligné. Pour ma part, il me semble que chacun porte en lui un peu de Japon ; à mes yeux, vouloir se construire « de bric et de broc » une identité à la japonaise n'a rien d'étrange. Pour autant, la rencontre avec le pays, et sa réalité peut être un véritable choc pour nos deux héros : leur véritable personnalité, leurs sentiments se révèlent au pays de leurs illusions.
Le ton léger, plein d'humour d'Isabelle Artus ne masque pas une réflexion plus approfondie sur tout ce qui nous construit, sur le rôle primordial de l'imaginaire, sur les emprunts que nous pouvons faire à d'autres cultures.. Isabelle Artus insiste également sur le regard différent que nous pouvons et devons porter sur le monde qui nous entoure...

...Seul compte l'instant présent, car lui seul nous appartient, il est inutile de s'inquiéter pour le futur ou de s'attarder sur le passé, il faut le recouvrir. La nature nous apprend que les feuilles sont une bien jolie façon de recouvrir ce qui n'est plus....
Le pays du soleil levant et ses merveilleuses images n'a pas fini de nous fasciner....
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Quête de l'amour au pays des geishas.
*
Bravo à l'auteure qui vient d'écrire là son premier roman.
L'histoire de deux jeunes gens français, élevés à la génération de la télé de RécréA2 (Dorothééééée!) - la mienne également - qui vivent à travers un personnage.
*
Non ce n'est pas du cosplay (qui pourrait s'apparenter à un déguisement physique) mais bien un personnage à part entière .
Pamela (génération Les Feux de l'amour) venant de la banlieue parisienne a décidé de vivre comme une geisha. Une fascination japonaise qu'elle a développé lors de sa jeunesse (Yoko Tsuno en BD). Un choix audacieux, à contre-courant de tout ce qui existait autour d'elle.
*
Elle travaille à Paris, dans une boutique de bonsais, tenue par un Japonais, qui l'entretient (un peu justement à la manière d'un "dana" envers sa geisha).
Thad (un Breton pure souche) élévé aux mangas télé et voulant devenir samourai rencontre Pam dans la boutique.
Une passion naît entre ces deux que le Japon réunit. Une liaison torride mais brêve. Et qui se rompt à la suite d'une quête d'identité pour l'un.
C'est un voyage initiatique qui nous mènera au Japon où chacun des protagonistes va trouver sa Voie.
*
Une belle histoire d'amour et aussi identitaire au pays du Soleil Levant.
L'auteure n'y a jamais mis les pieds et c'est bluffant.
Le récit est écrit tout en subtilité et poésie.
Certes, l'intrigue est cousue de fil blanc, on devine le dénouement.
Beaucoup de facilité prise dans les actions mais j'ai adhéré à l'aventure. Un voyage avec Pam et Thad dans la culture nippone.
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La télé et les séries des années 80 ont fait beaucoup de dégâts dans les familles françaises : non seulement elles ont doté une génération de prénoms improbables, mais elles leur ont également fourni des ambitions professionnelles parfois incongrues...
Pamela, qui a manqué de peu se prénommer Sue Ellen (Dallas, 1978, 8 saisons), ambitionne ainsi de devenir geisha... un débouché plutôt rare à Melan-Sénart... Mais c'est sans compter sur le destin qui mettra sur sa route le docteur Atsura, un riche Japonais désireux d'aider la jeune fille à approfondir son potentiel...
Devenue vendeuse à la Petite Boutique japonaise, Pamela peut se consacrer à l'apprentissage des multiples talents d'une véritable geisha, jusqu'à ce que Thad (Hannah, Paul-Loup Sulitzer, 1985), apprenti samouraï originaire de Bretagne, franchisse le seuil de la boutique.
Ayant trouvé leur alter ego, nos deux doux rêveurs pourraient cheminer ensemble, en générique de fin, vers le soleil levant... mais Thad disparaît mystérieusement. Une évidence s'impose alors à Pamela : partir le retrouver au Japon, elle qui n'est jamais allée plus loin que le terminus de la ligne D du RER.

Un premier roman loufoque, bourré de clins d'oeil à la culture des années 80 et qui se moque avec tendresse des clichés occidentaux, voici ce que nous propose Isabelle Artus dans La Petite Boutique japonaise. de l'art du thé à Yoko Tsuno, de Myamoto Musashi aux Sept Mercenaires, l'auteure nous ballote entre japanim et shintoïsme, entre art ancestral et cosplay.
La délicatesse et la rigueur dans le fond et la forme s'allient à l'humour et ne manqueront pas de faire sourire les lecteurs biberonnés, comme moi, au lait de Récré A2.
Le ton est volontairement naïf et léger, mais que l'on ne s'y trompe pas : la peinture de la culture asiatique proposée par Isabelle Artus, ambiguë et excentrique, est bien proche de la vérité !
Un livre bien sympathique et rafraîchissant, qui, sans se prendre au sérieux, transmet pourtant quelques enseignements sur la culture japonaise.
On regrettera peut-être une baisse de régime dans la dernière partie du roman, plus prévisible, mais l'intention est là !
La voie du samouraï est impénétrable !
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
C'est quand elle se mit au cantonais par correspondance qu'Yvon la quitta. Jusque-là, son fiancé officiel avait supporté sans broncher toutes les étapes de sa japonisation. Bien sûr, il avait un peu grogné quand elle avait insisté pour qu'il porte des espèces de claquettes en bois à la maison. Une vraie saloperie ces godasses, un coup à se tordre la cheville sans pouvoir expliquer pourquoi. Ni au toubib ni aux copains. Mais Pam avait ouvert son kimono et Yvon avait cédé. Ses longs cheveux noirs et soyeux, la blancheur de son teint, la transparence presque irréelle du grain de sa peau lui donnaient le tournis. Et cette façon qu'elle avait de prendre soin de lui en massant sa nuque et ses pieds quand il rentrait le soir... Les choses avaient commencé à se gâter réellement avec la nourriture. Pam mettait un soin quasi obsessionnel à la préparation dans les règles de l'art des makis, sashimis et autres chirashis, surtout depuis qu'elle travaillait au Yakitori. Yvon ne supportait plus, mais alors plus du tout, cette bouffe pour tortue ninja. Arrivée à une encablure du point de non-retour, Pam eut l'intuition du désastre et cessa ses satanés sushis.
Le jour d'après, elle lui cuisina un tartare d'algues accompagné d'une sauce aigre-douce relevée d'une pointe de wasabi. Ce fut pire. Yvon commença à dîner dehors un soir sur deux et à rentrer de plus en plus tard pour s'achever au saké sur le canapé. Pour tromper une attente solitaire et douloureuse, Pam s'était donc mise au cantonais par correspondance. Ce fut le grain de riz qui fit déborder le vase. Le cantonais, c'est du chinois, et Yvon n'aimait pas qu'on le prenne pour un con.
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Pamela se concentrait de son mieux sur la composition d'ikebana destinée à l'épouse du Docteur Atsura, son dana, le propriétaire de la toute Petite Boutique, l'homme qui lui avait tant parlé du Japon, ce pays extraordinaire qu'elle aimait de toute son âme sans jamais y avoir mis les pieds.
"C'est tout à fait inutile, lui avait assuré le Docteur Atsura. La plupart des gens qui visitent mon pays ne le comprennent pas. Tout simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. Il retiennent deux ou trois clichés comme les cerisiers en fleurs, le mont Fuji, et les geishas, qu'ils imaginent être les prostituées locales habillées à l'ancienne, mais ils passent à côté de l'essentiel."
Pam s'était alors bien gardée de lui dire que son Japon à elle, en tout cas l'idée qu'elle s'en faisait, ressemblait précisément à cette description pour touristes. Exception faite des geishas qu'elle admirait depuis longtemps et dont elle connaissait si bien la vie grâce au livre d'Arthur Golden.
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« C'est tout à fait inutile, lui avait assuré le Dr Atsura. La plupart des gens qui visitent mon pays ne le comprennent pas. Tout simplement parce qu'ils ne le peuvent pas. Ils retiennent deux ou trois clichés comme les cerisiers en fleur, le mont Fuji, et les geishas, qu'ils imaginent être des prostituées locales habillées à l'ancienne, mais ils passent à côté de l'essentiel. »
Pam s'était alors bien gardée de lui dire que son Japon à elle, en tout cas l'idée qu'elle s'en faisait, ressemblait précisément à cette description pour touristes. Exception faite des geishas qu'elle admirait depuis longtemps et dont elle connaissait si bien la vie grâce au livre d'Arthur Golden.
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Sa romanesque et délicieuse petite geisha s'était éprise d'un Breton persuadé que seule la Voie du samouraï donnerait du sens à son existence! Les kamis jouent souvent de drôles de tours aux humains, mais de là à s'emparer du coeur de ces deux gaijins, provoquer leur rencontre, les foudroyer d'amour puis les séparer brutalement... Les esprits devaient drôlement s'ennuyer dans l'archipel pour se délocaliser de la sorte et semer la zizanie sur la rive gauche du fleuve parisien.
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Plus tard, en lisant la quatrième de couverture du Deuxième Sexe, Pam apprit qu'"on ne naît pas femme, on le devient". Cela devait marcher aussi pour les geishas. Etant originaire de Melun-Sénart, il était entendu que la chose n'était pas gagnée d'avance. Et pourtant, année après année, Pam s'était bricolé son identité de geisha. Un choix audacieux, à contre-courant de tout ce qui existait autour d'elle. Avec patience, elle avait enduré le mépris des gars et des filles du lycée technique, l'indifférence blasée des profs. Elle s'était heurtée à l'incompréhension de sa mère, à la curiosité bienveillante de son père jusqu'à ce qu'il regarde d'un peu trop près sous son kimono. Et même si Yoko Tsuno tenait plus de la poupée manga Made in Belgium que de la courtisane traditionnelle, et même si sa geisha intérieure était instable, construite de bric et de broc et qu'elle lui avait coûté sa relation avec Yvon, son fiancé, Pam avait tenu bon. On ne naît pas geisha, on le devient. Personne n'avait précisé en combien de temps.
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