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EAN : 9782020407137
217 pages
Seuil (15/04/2000)
4.07/5   56 notes
Résumé :
Que savons-nous vraiment des animaux ? Comment sont-ils apparus ? Pourquoi la nageoire, l'aile, la patte, et l'œuf, ce merveilleux produit de la sexualité? Pourquoi certaines espèces se sont'elles laissé apprivoiser, domestiquer ? Que saisissent-ils du monde ? Pouvons-nous mieux communiquer avec eux? Comprendre leurs pensées? Et pourquoi mangeons-nous les Uns et aimons-nous les autres ?

L’histoire des animaux, c'est aussi la nôtre : celle de nos rappo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Sous la forme d'entretiens avec trois spécialistes de la question animale, tour à tour, un préhistorien, un ethnologue et un neuropsychiatre et éthologue lui-aussi, menés par une journaliste et écrivain, passionnée des relations de l'homme à la nature, ce livre nous emporte à la découverte de notre humanité, ou du moins de ce qui la définissait et de ce qui nous en reste.
Le résumer est chose difficile : sinon qu'il crie des évidences : notre sort et celui du monde qui nous entoure et du monde animal en particulier ont toujours été intimement liés et aujourd'hui plus que jamais et qu'il est grand temps, sinon urgent de réviser notre relation avec le monde animal, nos frères en animalité même, osons dire, au nom de notre humanité justement, au nom de la dignité humaine.
Trois entretiens donc, trois parties.
La première raconte l'aventure animale et humaine depuis l'aube des espèces, Celle-ci a pu paraître rébarbative à certains, c'est dommage car c'est tout à fait passionnant, en particulier de comprendre comment et pourquoi s'opèrent les sélections et les mutations et de voir tout ce que nous partageons avec l'animal, de voir à quel point la nature qui n'est pas figée est astucieuse.
La deuxième partie, non moins passionnante, raconte l'histoire de la domestication. La première, avec le loup, premier compagnon de l'homme à la chasse, et comment le chien a pris sa place, celle du bombyx du mûrier, totalement dépendant de l'homme « le jour où l'exploitation de la soie naturelle n'intéressera plus l'homme, cette espèce disparaîtra dans les quelques jours qui suivront »... et bien d'autres, m'ont étonnée. Mais encore tellement d'autres considérations captivantes, telle la frontière ténue entre la domesticité et l'état sauvage ou les transformations anatomiques et physiologiques voire comportementales de l'animal du fait de la domestication... les conséquences environnementales, mais pas seulement, d'une domestication mal maîtrisée.. bref, une somme d'informations bigrement intéressantes et surprenantes dans ce chapitre.
La troisième partie aborde l'ultime question à laquelle ce chapitre nous conduit, et que, par paresse, j'extrais du prologue de Karine Lou Matignon : « Si preuve est donc faite que les bêtes ne sont plus des machines et que nous ne sommes pas les élus que nous pensions être, est-il acceptable de continuer à les exploiter ? Allons-nous inventer d'autres formes de relations avec eux pour les années et les siècles à venir sans pour autant confondre l'animal avec l'homme ? » et in fine, celle de notre place dans la nature et de notre humanité.
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Pascal Picq, Jean-pierre Digard, et Boris Cyrulnik, chacun à leur tour, nous raconte leur plus belle histoire des animaux.
Pour Pascal Picq, c'est l'évolution des espèces qu'il décrit, ponctuée de quelques étapes : la sortie des eaux, le temps des géants, la sexualité ; puis l'homme, ce « super-prédateur », mais qui se fond malgré tout dans la nature.
Jean-pierre Digard, lui, raconte l'animal « apprivoisé », la domestication : plus de deux cents espèces domestiqués à travers le monde, le cas particulier du loup façonné en chien, et les problèmes autour de l'animal simple « produit » de l'industrie agro-alimentaire.
Il met en garde, notamment, contre le brevetage des organismes génétiquement modifiés.
Boris Cyrulnik, lui, raconte d'abord comment nous nous représentons les animaux, et dénonce le clivage qui s'accentue entre animal familier et animal de consommation.
Dans le premier, les humains se projettent, parfois jusqu'au délire, alors que le deuxième n'est plus qu'un objet, un produit. (Dans les deux cas, des objets de consommation ?).
Ensuite, et c'est la partie la plus originale, Cyrulnik raconte « leur monde à eux ». Chaque espèce animale voit le monde de sa façon propre, avec ses organes sensoriels (qui nous sont souvent étrangers) et leur système nerveux.
Au final, un livre très intéressant sur ceux avec qui nous nous partageons le monde !
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Fidèle à l'esprit de la collection "La Plus Belle Histoire De...", cet opus nous offre, sur le mode d'une discussion et de questions-réponses, les points de vue de trois experts sur un domaine : les animaux.

En premier lieu, Pascal Picq nous raconte l'évolution de la vie animale depuis les premiers êtres unicellulaires jusqu'à aujourd'hui. Puis Jean-Pierre Digard nous explique comment l'animal est petit à petit entré dans la vie de l'homme en se laissant peindre, puis apprivoisé et domestiqué. Enfin, Boris Cyrulnik nous emmène dans les mondes animaux pour découvrir que culture, pensée et langage ne sont pas l'apanage de l'homme.

Comme pour les autres livres de la collection que j'ai eu l'occasion de lire, le choix des thèmes et des personnalités est très pertinent, et la forme (interview) rend le texte très facile à lire. Chaque partie apporte son lot d'informations, généralités et anecdotes, toutes plus passionnantes les unes que les autres. Instructif et divertissant à la fois, donc.
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Comment les animaux sont-ils apparus sur terre? Quelle est l'évolution de notre rapport envers les animaux?
Autant de questions auxquels répondent des spécialistes et notamment B Cyrulnik, dans la troisième partie, qui donnent de l'intelligence aux animaux:
il ne leur manque que la parole...
A conseiller chaudement!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il fallait dévaloriser l'animal pour pouvoir l'exploiter ?
- Oui. Certains parmi nous pensent encore qu'il existe un fossé entre l'homme et les animaux avec lesquels nous ne partageons rien, ni le corps ni l'âme. Par conséquent, celui qui détient la parole et les armes a le droit d'exploiter et d'abattre celui qui ne les possède pas sans risque de passer devant la justice des hommes.

Ce raisonnement a eu des conséquences sur l'homme.
-Oui. Quand on désire éliminer une population, le processus est simple : on la rend vulnérable sur le plan social, notamment en lui interdisant certains métiers, puis on démontre qu'elle est moins intelligente que la norme et, enfin, on la bestialise en faisant une analogie avec un animal nuisible, tels le rat, le serpent ou le renard... un animal qui déclenche l'horreur - et alors il devient "moral" d'éliminer ces hommes-là.
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On ne sacrifie plus, on ne tue pas davantage, désormais, on abat : un terme qui, selon l'anthropologue Noëlie Vialles, « désanimalise la bête » et l'assimile à l'arbre ou à la matière inanimée ?
- C'est tout à fait ça. Et cette dissimulation va jusqu'à gommer les signes de l'animalité sur les étals des boucheries. La présentation « hyperconditionnée » des mets carnés a pour effet d'effacer l'apparence originelle de l'animal.
On veut bien consommer de la viande mais pas l'animal ?
- Oui. Nous voulons bien être des sarco-phages », mais nous ne supportons pas l'idée d'être des « zoophages », pour reprendre la distinction établie par Noëlie Vialles.
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« Chaque être vivant a sa propre intelligence ; il y a le propre du ver de terre, le propre de l'homme. Pour chaque être vivant, le monde est cohérent, porteur de sens, chargé de significations. Un monde de sangsue n'est pas un monde d'homme qui n'est pas non plus un monde de souris. (...) Un serpent vit dans un monde peuplé d'infrarouges où il perçoit le moindre écart de température. Une chauve-souris évolue dans un univers d'ultrasons, très différent du monde d'infrasons des éléphants. Les oiseaux habitent un environnement où la plus infime modification d'image et de couleur constitue pour eux une information énorme. Les sangsues perçoivent les ombres et les variations d'humidité. (...) Les hommes, eux, voient souvent mieux ce qu'ils pensent que ce qui est. (...) Chaque être vivant placé dans un même environnement percevra des significations différentes. Le naturaliste allemand Jacob von Uexküll a, dans les années 1930, appelé Umwelt cette notion de monde propre subjectif de l'animal qui prend en compte ses organes sensoriels. Chaque animal perçoit le monde que son système nerveux façonne. »
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Le dualisme qui, dans nos cultures, sépare la nature de l'homme n'existe pas chez les sociétés traditionnelles de chasseurs-collecteurs. Pour eux, la différence entre les hommes et les animaux n'est qu'une question de degré, pas de nature. L'animal participe complètement à la construction sociale de ces peuples.
Au Néolithique. En apprivoisant les végétaux et les animaux, l'homme s’approprie la nature. La dépendance accrue d'une survie liée à ses productions installe l'homme dans une subordination où son labeur n'est pas toujours récompensé. Le temps d'une nature prodigue devient celui d'un paradis perdu dont il a été chassé. Alors l'homme invente les sacrifices. C'est un arrangement avec les dieux qui sert l'homme, mais accouche de la condition animale.
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"Il existe désormais un profond clivage entre l'animal familier, sur lequel se fixe une sur-affection, et l'animal de consommation, devenu un produit industriel. (...) Je crois que cela augmente la cruauté inconsciente parce qu'on ne se représente plus la mort de l'animal. Les enfants n'associent plus ce qu'ils mangent avec un être vivant. »
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Boris Cyrulnik vous présente son ouvrage "Quarante voleurs en carence affective : bagarres animales et guerres humaines" aux éditions Odile Jacob. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
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